Quand, par le baptême spirituel, l’Esprit de Dieu te plonge dans la mort de Christ, il ne te laisse tout de même pas enterré au fond du tombeau ! De même qu’il t’a identifié avec Christ dans sa mort, il t’identifie avec lui maintenant dans sa résurrection. Il te relève ; il te ressuscite avec lui. Jésus n’est pas resté dans le tombeau, pour la simple raison que ton péché a été totalement expié et il n’y a plus aucune raison pour qu’il reste mort. Comme disait le jeune Pierre, le jour de la Pentecôte : « Il n’était pas possible qu’il fût retenu par la mort1. » La mort n’avait plus d’emprise sur lui. Puisque tu es associé au Christ, la mort n’a plus aucune emprise sur toi non plus — quel message formidable ! Donc, tu participes à la résurrection de Christ ; tu es entraîné par lui dans une nouveauté de vie.
Tu feras bien maintenant d’arrêter ton regard une fois de plus sur l’argumentation de l’apôtre Paul que nous avons déjà analysée en partie2 où il démontre que la nouvelle naissance est la conséquence immédiate du baptême de l’Esprit, tout comme la résurrection du corps en sera la conséquence finale. Examine à nouveau cette parole où il dit que nous sommes devenus une même plante avec Christ3. Selon cette analogie, les deux racines se sont tellement entremêlées, que la plante qui en résulte n’en constitue plus qu’une seule.
Paul, comme nous l’avons dit, fondait sa conception sur l’enseignement de Jésus4, qui voyait son baptême spirituel comme la mort d’un grain de blé dans la terre. Mais Jésus, tout en parlant de sa mort, était peut-être encore plus préoccupé par le printemps de sa résurrection : il prévoyait l’abondance du fruit qui jaillirait de son « baptême ». Vois-tu, l’Espril de Dieu, en te baptisant, enterre ton petit grain perdu avec celui de Jésus, en les fusionnant ensemble. La force vitale de sa résurrection pénètre dans ton grain inerte ; il en accapare et assimile les éléments de manière à les intégrer dans son renouveau de vie. Ton grain est absorbé dans le sien et transformé ainsi en être vivant. Parce que Jésus est sorti vivant de son tombeau, toi aussi, tu revis avec lui.
Tu fais partie de ce nouvel arbre de vie qu’est Christ. Son Saint-Esprit entre en toi, en reconstituant ton être spirituel et en t’imprégnant de la vie de Jésus, de son caractère, de sa personnalité, de sa justice, de sa pureté, de sa beauté, de son amour. Et Dieu appelle tout cela son « enfant » ! Cette nouvelle vie est aussi impérissable que Christ, puisqu’elle vient de lui et n’est autre chose que sa vie ressuscitée.
1 - Actes 2.24
2 - Romains 6.1-11
3 - Romains 6.5
4 - Jean 12.23-24
Paul bâtit son argument sur le fait incontestable de la résurrection de Jésus. Si Jésus n’est pas ressuscité, alors il n’y a aucun espoir pour l’humanité. Si tous nous mourons finalement comme des chiens, à quoi bon poursuivre un idéal, pourquoi nous efforcer de faire le bien ? Mais parce que Jésus est réellement vivant, nous aussi, nous avons la certitude de ressusciter1.
La meilleure preuve de la résurrection de Jésus, c’est justement ta nouvelle naissance, ce miracle suprême qu’il opère en toi en te communiquant la vie éternelle. Cette preuve est enracinée dans ton cœur1 ; les évidences sont incontestables. La source venimeuse de crainte au fond de ton cœur a disparu ; ton péché est pardonné et tu le sais. Tu es vivant. L’Esprit t’a ouvert les yeux sur le royaume de Dieu et il a changé les désirs de ton cœur.
Il a fallu, évidemment, que tu mettes ta confiance en Christ avant qu’il ne réalise en toi cette résurrection intérieure ; cela, c’est la foi ! Dieu exige que tu croies en lui avant de tout comprendre. Car si tu comprenais tout d’avance tu n’aurais plus besoin de croire : la foi serait remplacée par la vue et n’aurait plus de place dans le schéma de Dieu. Cependant, à ses yeux, la foi est irremplaçable, elle a une valeur inestimable. Il désire ardemment que tu lui fasses confiance ; pour lui, ta foi est nécessaire, le fait que tu te fies à lui est infiniment précieux. Voilà pourquoi il ne répond pas d’avance à toutes tes questions !
Pourtant il ne s’attend pas à ce que tu croies de façon aveugle.
Il s’attend à ce que tu croies en lui, mais non sans évidence ; il t’en donne en suffisance pour que tu sois certain de lui. Ensuite il agit par son Esprit, dont l’action confirme et justifie ta confiance. C’est la signature de Dieu sur ta foi : c’est immense, c’est incommensurable. La nouvelle naissance n’est rien d’autre que la résurrection de ton esprit ; elle est la preuve définitive et irréfutable que Jésus est lui-même ressuscité. Un Christ mort ne pourrait jamais te donner la vie éternelle !
1 - 1 Jean 5.10
Mais cela n’est pas tout, ce n’est que le commencement ! La nouvelle naissance aboutit à la résurrection du corps et elle en est la preuve irréfutable. Tu vas ressusciter, même ton corps ressuscitera. L’enseignement de Jésus à ce sujet est catégorique1. Dans les écrits des apôtres aussi, parmi d’autres passages, il y a un chapitre extraordinaire concernant la résurrection, qui vaut la peine d’être appris par cœur en entier2. « Si c’est dans cette vie seulement, dit l’apôtre Paul, que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes3... » Malheureux, car le disciple de Jésus ne cherche plus son propre bonheur, il se dépense plutôt en faveur des autres, il souffre même pour avoir fait le bien ! Si, au contraire, il n’y a pas de résurrection, alors « mangeons, buvons, car demain nous mourrons4 ! » C’est exactement la philosophie de la majorité des hommes, mais ils ne sont pas heureux pour autant. « Mais maintenant, ajoute Paul, Christ est ressuscité des morts, il est les prémices (le premier ressuscité, donc la garantie) de ceux qui sont morts5. »
1 - Matthieu 22.29-33 et dans bien d’autres passages.
2 - 1 Corinthiens 15
3 - v. 19
4 - v. 32
5 - v. 20
Ce que Dieu a fait pour ton cœur, il le fera aussi pour ton corps. Le plus difficile est déjà accompli. Il n’y a rien de plus difficile que de changer le cœur, de transformer la nature humaine. Aucune religion, aucune philosophie, aucun système politique ou autre, ne peut effectuer cette transformation ; mais Jésus le fait, en un clin d’œil. Changer ou ressusciter le physique est, par comparaison, chose facile pour Dieu. D’ailleurs, puisque Dieu retient dans son souvenir ton code génétique, quoi de plus facile1 ? À partir d’une seule cellule, Dieu t’a déjà créé une fois en entier. Ne peut-il donc pas te reconstituer en entier, dès qu’il le voudra, par sa Parole, son Logos, et par son Esprit ? Le résultat, cette fois, sera bien plus merveilleux du fait que le péché n’y aura plus aucune part. Jésus te confie le secret que déjà il prépare le nouveau corps que tu recevras comme « demeure » à son retour2.
1 - Luc 20.38. Depuis l’invention des enregistrements sur bande magnétique il est plus facile de comprendre que, dans le souvenir de Dieu, tout est « enregistré » !... puisque pour lui tout est actuel et présent. Cela nous fait penser avec une certaine crainte au jour du jugement, où tout sera pris en considération par Dieu. Jésus dit qu’en ce jour les hommes rendront compte de toute parole vaine qu’ils auront proférée. (Matthieu 12.36).
2 - Jean 14.2-3 ; 2 Corinthiens 4.16-5.5
Que peux-tu imaginer de plus formidable que d’être enfant de Dieu ? Pourtant, il y a mieux ! Tu n’as qu’à écouter ce cher apôtre Jean !
« Bien aimés, dit-il, nous sommes déjà enfants de Dieu... » Comme si cela ne suffisait pas, il continue : « Cependant, ce que nous serons n’a pas été encore manifesté ; mais nous savons que, lorsqu’il paraîtra, nous serons semblables à lui...1»
Comme tous les apôtres, Jean attendait avec impatience le retour du Seigneur Jésus, c’était pour lui le moment suprême de notre transformation définitive. L’apôtre Paul, comme nous l’avons vu, appelle cette expérience « l’adoption2 ». Ce mot est intéressant. Le terme grec original huiothésia, dérive du mot huios qui signifie « fils » (alors que pour « enfant » le grec se sert d’un autre mot, teknon). Par conséquent, l’adoption signifie, pour Paul, le moment où nous passerons de l’état d’enfant (ce que nous sommes déjà) à l’état de fils de Dieu.
L’arrière-plan de la pensée apostolique est évidemment l’Ancien Testament où l’expression « fils de Dieu » (au pluriel) signifie « les anges », en tout cas les anges particulièrement puissants3. Jésus lui-même dit « que ceux qui seront trouvés dignes d’avoir part... à la résurrection... seront semblables aux anges et qu’ils seront fils de Dieu4. » Jean dit que nous serons semblables à Jésus, parce que nous le verrons tel qu’il est5.
Ce que Dieu nous réserve dans son royaume, nous ne pouvons encore entièrement le saisir ; mais nous savons que ce sera merveilleux, au delà de toute imagination. Ce sera l’instant où Dieu nous proclamera ses « héritiers6 », non seulement ses enfants, comme maintenant, mais ses fils même. Paul dit que la création tout entière soupire et attend avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu7.
Une chose est certaine. Christ déploiera la force de son Esprit pour « récupérer » notre pauvre corps périssable, — détruit, peut-être depuis longtemps, — afin d’en faire un être semblable à lui. Nous passerons à un autre niveau d’existence. J’attends avec impatience cette expérience. J’ai une envie presque folle de te regarder dans les yeux à ce moment-là... et d’y trouver un reflet éclatant de Jésus.
1 - 1 Jean 3.2
2 - Romains 8.23
3 - En voici toutes les mentions : Genèse 6.2, 4 ; Job 1.6 ; 2.1 ; 38.7 ; Psaumes 82.6-9 ; Daniel 3.25.
4 - Luc 20.35-37
5 - 1 Jean 3.2
6 - Romains 8.17
7 - Romains 8.19-23
L’apôtre Paul, ébloui par sa vision de Christ sur la route de Damas, trouvait, en comparaison, toute autre chose fade. Ou plutôt, pour lui, tout était enfin pénétré, éclairé, transformé par la présence radieuse de Christ. À tel point qu’il disait : « Ce n’est plus moi qui vis ; c’est Christ qui vit en moi1. » Même aux pauvres chrétiens de Corinthe, si lents à grandir spirituellement, il disait : « Ne savez-vous pas que Christ est en vous2 ? » Et aux chrétiens de Colosses, séduits par des philosophies impossibles, il écrivait : « Votre vie est cachée avec Christ en Dieu... C’est Christ votre vie3. »
Paul avait comme seul but dans la vie « de faire connaître, parmi les nations, la glorieuse richesse de ce secret caché de tout temps mais révélé maintenant... savoir : Christ en vous, l’espérance de la gloire4. »
Je ne sais pas ce que tu penses de cela, mais moi, quand je découvris cette vérité en lisant la Bible, j’en fus complètement bouleversé. Ma vie en fut révolutionnée par la suite.
1 - Galates 2.20
2 - 2 Corinthiens 13.5
3 - Colossiens 3.3-4. Voir aussi Romains 8.10
4 - Colossiens 1.26-27
On pourrait croire que Dieu cherche à nous choquer chaque fois davantage ! Si ce n’était lui qui le disait, on trouverait cette parole exagérée, inadmissible, frôlant presque le sacrilège. Mais l’apôtre Pierre va jusqu’à dire que nous devenons « participants de la nature divine1 ». Pense donc ! Tu as ceci maintenant de commun (c’est le sens du grec) avec Dieu et avec tous tes frères en Christ : tu partages la nature de Dieu ! C’est à peine croyable. Quelle exaltation — et pourtant, quel réalisme aussi ! Car l’homme serait à jamais incapable de communier avec Dieu, de le comprendre, de l’apprécier, de l’aimer, s’il n’était pas fait à son image, s’il ne partageait pas sa nature même.
Nous avons vu que Dieu, à l’origine, fit l’homme et la femme à son image2, ce qui leur permettait de le connaître3. Lors de sa révolte, l’homme avec sa femme et sa postérité, perdit cette image, il ne ressembla plus à Dieu ; il ne posséda plus de facultés de compréhension divines. Depuis lors, l’image de Dieu chez l’homme est atrophiée, elle est complètement défigurée. Pourtant, on retrouve encore quelques vestiges de son origine, même chez l’homme naturel : sa raison, sa conscience morale, son sens esthétique, l’amour, une certaine noblesse... Malgré sa chute, l’homme n’est toujours pas fait à l’image du singe ni à celle d’une machine ! Ce n’est pas le visage d’un animal qui le distingue, mais plutôt celui d’un mort. Il ne peut retrouver le véritable sens de son existence que par la reconstitution, dans sa personne, de l’image de Dieu. Or, c’est précisément ce que fait l’Esprit de Dieu à la nouvelle naissance.
1 - 2 Pierre 1.4
2 - Genèse 1.26-27
3 - Genèse 2.16-17, 18, 22 ; 3.8
L’apôtre Jean, le disciple le plus proche de Jésus, pousse cette vérité jusqu’à l’extrême limite, car dans son épître il affirme (est-ce croyable ? — pourtant Dieu le dit !) que « quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui ; et il ne peut pécher, parce qu’il est né de Dieu. C’est par là que se font reconnaître les enfants de Dieu et les enfants du diable1. »
Jean ne veut pas dire que les chrétiens ne pèchent jamais ! Car, dans la même épître, il nous rappelle que nous nous séduisons nous-mêmes et que nous faisons de Dieu un menteur si nous disons que nous ne péchons pas ou que nous n’avons pas de péché2. Ce qu’il enseigne, c’est que notre péché ne vient pas de la nouvelle personnalité que Dieu crée en nous, mais de notre ancienne nature, rebelle à sa volonté. Ta nouvelle nature, née de Dieu, est sans péché ; elle ne contient aucune racine ni semence de péché. Elle est la vie de Christ même, implantée et développée en toi par son Esprit. Il est impossible que Dieu pèche et il est impossible que ce qui est né de lui pèche, même si ce nouvel être est en toi ! Cette réalité est un réconfort précieux pour nous qui vivons encore dans un monde où tout veut nous détourner de Dieu, dans un corps qui n’est toujours pas racheté et qui subit les impulsions de notre ancienne nature corrompue.
1 - 1 Jean 3.9-10
2 - 1 Jean 1.8-10
Ah ! elle est aussi pourrie et méchante que jamais ! Dieu dit qu’elle est incurablement mauvaise1 ; mais heureusement ! il la considère comme étant déjà morte2, crucifiée avec Christ3. Un homme crucifié, avant d’expirer, bougeait encore sur sa croix pendant quelques terribles heures ou jours ; mais, pour la loi romaine, il était déjà mort ; son nom était rayé de la liste des vivants. Ainsi Dieu a déjà prononcé l’arrêt de mort de notre ancienne nature, il n’en tient plus compte. Quant à moi, je dois encore, pendant quelques jours ou quelques années, supporter cette affliction. Comme un homme crucifié, tant que je serai dans ce corps non racheté, je souffre de mon ancienne nature. Mais j’ai au moins la certitude qu’elle disparaîtra et que j’en serai finalement libéré.
L’homme non régénéré, au contraire, une fois sa vie terrestre écoulée, ne pourra jamais se débarrasser de cette racine empoisonnée ; il doit garder à jamais sa mauvaise conscience, avec toutes les affreuses tendances de sa nature corrompue, sans aucun espoir de pouvoir un jour changer de nature et retrouver Dieu. C’est (chose étonnante !) surtout Jésus qui nous apprend le peu que nous savons sur l’enfer, mais il le décrit avec le langage de la souffrance et du désespoir absolus : ce sont les « ténèbres du dehors » où l’on « grince des dents », où « le ver ne meurt pas » et où « le feu ne s’éteint pas4 ». L’enfer est en somme la perte définitive de Dieu, de celui qui est notre raison d’être, notre seule source de vie et d’amour. C’est la chose la plus effrayante qui puisse arriver à un être humain. Christ est mort précisément pour nous sauver de cette condition atroce ; sur la croix, Dieu a connu toute la signification de ton enfer — parce qu’il veut à tout prix te l’épargner. Voilà ce qu’est l’amour de Dieu !
1 - Jérémie 17.9 ; Romains 7.18
2 - Colossiens 3.3
3 - Romains 6.6 ; Galates 2.20
4 - Matthieu 25.30 ; Marc 9.44-48
La Bible conçoit le salut en trois temps :
Le salut, dans ses trois phases, est l’œuvre du Seigneur Jésus-Christ, qu’il accomplit entièrement par le moyen de son Esprit-Saint et en réponse à notre seule foi en Christ. Béni soit son nom !