Jésus guérit les malades

TREIZIÈME JOUR
La maladie est-elle un châtiment ?

« C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous examinions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés ; nous sommes châtiés par le Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. » (1Co 11.30-32)

En écrivant aux Corinthiens, saint Paul avait dû leur adresser des reproches sur la manière dont ils participaient à la Sainte-Cène, s’attirant ainsi des châtiments de la part de Dieu. Après quoi il ajoute : « C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades. » La maladie est donc ici un jugement de Dieu, un châtiment du péché. C’est bien un châtiment qu’il voit là, puisqu’il dit ensuite : « châtiés par le Seigneur », et qu’il ajoute que c’est pour les empêcher de tomber encore plus bas dans le péché, pour les empêcher d’être « condamnés avec le monde » qu’ils sont ainsi frappés. Il les avertit que s’ils s’examinaient eux-mêmes, ils ne seraient ni « jugés », ni « châtiés » par le Seigneur ; que si par cet examen, ils découvraient la cause de la maladie et condamnaient leurs péchés, le Seigneur n’aurait plus besoin de sévir avec rigueur. N’est-il pas évident qu’ici la maladie est un jugement de Dieu, un châtiment du péché, et que nous pouvons l’éviter en nous examinant et nous condamnant nous-mêmes ?

Oui, la maladie est plus souvent qu’on ne le croit un jugement, un châtiment du péché. « Ce n’est pas volontiers que Dieu humilie et qu’il afflige les enfants des hommes. » (La 3.33)

Ce n’est pas sans cause qu’il nous prive de la santé. Peut-être sera-ce pour nous rendre attentif à quelque péché que nous pourrons préciser ; « Ne pèche plus de peur qu’il ne t’arrive quelque chose de pire » ; (Jn 5.14) peut-être aussi parce que l’enfant de Dieu s’est engagé dans une voie d’orgueil et de mondanité, ou bien parce que la confiance en soi-même et le caprice se mêlent chez lui au service de Dieu. Il se peut encore que le châtiment ne sévisse pas sur quelque péché particulier, mais qu’il soit le résultat de la prépondérance du péché qui pèse sur toute l’humanité. (Jn 9.3) {1)

Quoi qu’il en soit, toujours la maladie est une discipline qui doit nous rendre attentifs au péché et nous en détourner. Le malade devra donc commencer par « se condamner lui-même » en se plaçant devant son Père céleste avec un sincère désir de discerner tout ce qui a pu lui déplaire, tout ce qui a rendu le châtiment nécessaire. Il pourra compter alors sur la lumière du Saint-Esprit qui lui fera voir clairement ses fautes. Qu’il soit prêt ensuite à y renoncer aussitôt et à se mettre à la disposition du Seigneur pour le servir avec une parfaite obéissance ; qu’il ne s’imagine pas toutefois pouvoir vaincre le péché par ses propres efforts. Non, impossible à lui de le faire ; mais qu’avec toute sa force de volonté, il renonce au péché devant le Seigneur et que par la foi, il se croie reçu, accueilli de lui. Par là il se donnera, se consacrera à Dieu tout de nouveau, voulant ne faire que sa volonté sainte en toutes choses.

L’Écriture nous assure que si nous nous examinons ainsi nous-mêmes, le Seigneur ne nous jugera plus. Il va sans dire qu’un Père ne châtie son enfant qu’autant que c’est nécessaire pour son bien. Dieu veut nous affranchir du péché; aussitôt que nous le comprenons et que nous rompons avec le péché, la maladie peut cesser, elle a produit son effet. Il faut se mettre au clair sur ce qu’est la maladie et voir là une discipline de Dieu. On reconnaît vaguement qu’on a des péchés, mais on ne cherche guère à les préciser ; quand on le fait, on ne croit pas pouvoir y renoncer ; et quand on se décide à les délaisser, on ne compte pas sur Dieu pour mettre fin au châtiment. Pourtant quelle glorieuse assurance nous donnent ici les paroles de saint Paul !

Cher malade, comprends donc que ton Père céleste a quelque chose à reprendre en toi. La maladie doit te le faire découvrir et le Saint-Esprit te guidera dans cette recherche. Renonce alors à ce qu’il te signalera. Tu ne voudrais pas qu’il restât le moindre nuage entre ton Père et toi. Sa volonté est de te pardonner ton péché et de te guérir de ta maladie. En Jésus, nous avons pardon et guérison ; ce sont là les deux faces de son œuvre de rédemption. Il t’appelle à vivre d’une vie de dépendance de lui, plus encore que tu ne l’as fait.

Abandonne-toi donc à lui dans une entière obéissance et marche désormais comme un petit enfant en suivant ses pas. C’est avec joie que ton Père céleste te délivrera du châtiment, qu’il se fera connaître à toi comme ton Guérisseur, qu’il te rapprochera de lui par ce nouveau lien de son amour, qu’il te rendra obéissant et fidèle à le servir. S’il a dû en Père fidèle et sage, te châtier, c’est comme un Père aussi qu’il veut ta guérison, qu’il veut te bénir et te garder désormais.

{1} Lorsqu’à propos de l’aveugle-né, les disciples demandent au Seigneur : Qui a péché ? et qu’il leur répond : « Ce n’est pas que lui, ou ses parents aient péché », il ne dit nullement qu’il n’y ait pas de rapport entre le péché et la maladie, mais il nous enseigne à ne pas accuser de péché toute personne malade. Il faut user ici d’une grande réserve et se garder de porter des jugements injustes sur les malades.

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