Le réveil chez les enfants. — L’enfant catholique. — Un enfant de l’école du dimanche à son lit de mort. — Conversions dans une école publique. — Le père et les enfants. — Le groupe de l’école du dimanche et son moniteur. — La petite fille dont le cœur veut chanter.
Le champ le plus intéressant peut-être à explorer et où l’on ferait le plus de découvertes, en étudiant ce mouvement religieux, c’est celui de l’enfance et de la jeunesse de nos cités et de nos campagnes. Les enfants ne peuvent pas fréquenter nos réunions de prière, mais ils n’y sont pas oubliés.
« Hier, disait un orateur, je suis allé à l’école gratuite de Randall, où je me suis trouvé en présence de 2 000 enfants ou jeunes gens réunis au même lieu. Les dix directeurs ont environ 5 000 enfants confiés à leurs soins, et le nombre de ceux qui, dans toutes nos institutions, vivent sans Dieu et sans espérance dans ce monde, s’élève à 30 ou 40 000 ! Que faisons-nous pour toutes ces âmes immortelles ? et que ne devrions-nous pas faire pour essayer de les amener au Seigneur Jésus-Christ ?
Par qui sont occupées nos prisons et nos maisons de correction, ainsi que les autres pénitenciers de la ville ? N’est-ce pas, pour le plus grand nombre, par des criminels qui n’ont pas encore atteint vingt et un ans ? Aussi, je me demande si nous faisons tout ce que nous pourrions faire pour sauver ceux qui sont jeunes, ceux qui nous succéderont bientôt et qui feront le bonheur ou la ruine de notre nation.
Je vous supplie d’aller dans les cours et les ruelles, dans les repaires de la pauvreté, du vice et du crime, et de faire tous vos efforts pour amener les malheureux enfants qui y vivent dans un triste abandon, à connaître Dieu et le Christ qu’il a envoyé. L’œuvre est grande et les ouvriers sont rares. Combien il est petit le nombre de ceux qui connaissent l’étendue des misères de la pauvreté et du crime dans cette grande ville, et qui travaillent à faire parvenir l’Evangile à ces milliers qui périssent, on peut le dire, à nos portes ! Envisageons ce grave sujet en face, et voyons ce qu’il y aurait à tenter pour refouler l’invasion croissante du péché et de la mort spirituelle. »
— « Plusieurs croient, continua un autre orateur, qu’il est inutile d’inviter les enfants de parents catholiques à venir aux écoles du dimanche. C’est là une grande erreur. Non seulement les parents y sont tout disposés, mais ils le désirent, et fort souvent ils en retirent eux-mêmes d’immenses bénédictions par l’intermédiaire de leurs enfants. En voici un exemple :
Il y avait dans l’Ouest une famille catholique, où se trouvait une petite fille âgée de sept ans. Cette enfant fut invitée à fréquenter une école du dimanche. Peu après, le père devint inquiet sur son propre salut, et cette inquiétude fut si vive, qu’une nuit il se leva dans un état d’angoisse extrême. Il demanda à sa femme de prier, car, disait-il, il ne savait pas prier lui-même.
— Je ne sais pas mieux que vous comment on prie, répondit la femme.
— Que vais-je donc devenir !
— Mais…, reprit la femme, notre petite Marie sait prier peut-être ?
Le père monta aussitôt dans la chambre où était l’enfant, et la prenant tout endormie dans ses bras, il l’apporta sur son propre lit, l’y déposa et lui demanda d’un ton tout ému :
— Marie, sais-tu prier ? Veux-tu te mettre à genoux et prier pour ton pauvre père ?
— Oui, je le veux bien, répondit l’enfant à demi-éveillée.
Elle s’agenouilla aussitôt, et, joignant ses petites mains, elle se mit à dire : Notre Père qui es aux cieux…, et récita avec ferveur la prière dominicale. Après cela, dans son langage naïf et enfantin, elle se mit à demander à Dieu de vouloir bien aimer son père, d’avoir pitié de lui et de lui pardonner ses péchés pour l’amour de Jésus-Christ. La prière achevée, le père lui demanda encore :
— Marie, peux-tu lire la Bible ?
— Oh ! oui, papa, je sais lire. Veux-tu que je lise dans ma Bible ?
— Oui, lis ; je t’écoute.
Elle commença sa lecture dans le chapitre trois de Saint Jean, et la continua jusqu’aux versets où se trouvent ces paroles : « Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »
— Arrête, Marie ! reprit le père, est-ce bien là ce que tu vois écrit dans cet endroit ?
— Oui, mon père. Il y a bien comme cela. C’est Jésus qui l’a dit.
— Hé bien ! voilà justement ce qu’il me fallait ; voilà ce qu’il faut à ton pauvre père !
— Oui, papa. Ecoutez ce qui vient après : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu’il ait la vite éternelle. »
— Oh ! c’est bien pour moi ! c’est bien pour un homme tel que moi ! Quiconque croit en Lui ! Je puis croire, je crois !
Et depuis cet instant, ce père a poursuivi sa carrière, en se réjouissant d’une grande joie en Jésus son Sauveur. »
— Une autre petite fille avait un père ivrogne qui maltraitait souvent sa femme et ses enfants. Cette petite fille avait fréquenté l’école du dimanche et s’était donnée au Seigneur. Elle tomba malade, et, un jour, le médecin vint dire au père : Votre fille va mourir.
— Non, impossible ! elle ne mourra pas !
— Elle mourra, reprit le médecin, et cela dans peu d’heures.
Le père se précipita vers la couchette de l’enfant, s’écriant qu’il ne voulait pas s’en séparer.
— Oui, papa, il faut que je te quitte. Je m’en vais vers Jésus. Promets-moi deux choses : d’abord, tu ne gronderas plus maman et tu ne boiras plus de whisky.
Le père le promit, et le visage de l’enfant s’éclaira d’une vive joie.
— Promets-moi aussi, reprit l’enfant, de prier.
— Mais, tu sais, chère petite, dit le père en proie à la désolation, que je ne puis pas, que je ne sais pas !
— Papa, mets-toi à genoux, s’il te plaît, et puis répète après moi ; je vais prier. J’ai appris à prier à l’école du dimanche, et Dieu aussi m’a montré comment il faut faire. Mon cœur va prier ; laisse aussi prier ton cœur, papa, et dis les mêmes paroles que moi.
En achevant ces mots, l’enfant se mit en effet à invoquer Celui qui sauve. Après quelque hésitation, le père consentit à répéter. A mesure que la prière sortait du cœur de son enfant mourante, le père sentait le sien se briser, et bientôt il prit lui-même les devants et se mit à confesser ses péchés avec larmes, en promettant solennellement de changer de vie. Une lumière mystérieuse vint resplendir alors au sein de ses ténèbres, tandis qu’il traitait alliance avec le Sauveur des pécheurs. Combien de temps dura cette prière, c’est ce qu’il ne sait pas ; mais, malgré ses angoisses de père, il avait oublié son enfant dans sa lutte avec Dieu. Lorsqu’il revint à lui et qu’il releva la tête de dessus le lit, auprès duquel il s’était prosterné, la voix argentine de la petite fille ne se faisait plus entendre ; un sourire charmant était empreint sur son visage, sa petite main était dans la main de son père, mais elle, elle était déjà parmi les anges du ciel.
« O vous, continua celui qui venait de faire ce récit, qui êtes moniteurs dans les écoles du dimanche, prenez courage ! appelez les petits enfants ; semez dans leur cœur la bonne semence, car vous ne savez laquelle prospérera, de celle-ci, ou de celle-là, ou bien si toutes deux seront également bonnes. »
— « Les prières de cette assemblée, reprit un autre orateur, sont demandées en faveur d’un fils de douze ans, moniteur dans une école du dimanche. C’est un enfant qui prie sans cesse et qui promet beaucoup par son esprit assidu et consciencieux.
Permettez-moi quelques mots sur son compte.
Il y a eu ce matin trois ans révolus que sa mère est entrée dans son repos. La veille de sa mort, elle lui parla longuement et elle pria avec lui pour la dernière fois, l’exhortant à devenir un chrétien fidèle, et à faire, si Dieu lui prêtait vie, tout le bien qui serait en son pouvoir, pour venir la rejoindre ensuite dans le ciel.
Ces derniers temps, par suite d’une blessure, cet enfant semblait toucher à sa fin. L’accident avait été aussi subit qu’inattendu, et tandis que son pouls donnait 120 pulsations par minute, ses poumons ne respiraient que cinq fois pendant ce même espace de temps. Avant d’appeler un médecin, quoique le cas fût très urgent, son père, craignant de ne pas le retrouver vivant à son retour, voulut lui faire quelques questions pour s’assurer de l’état de son âme.
— Eddie, avez-vous jamais pensé à ce que vous aimeriez faire si Dieu vous permettait de devenir un homme ?
— Oui, mon père ; j’aimerais être missionnaire.
— Et où voudriez-vous aller ?
— Où que ce soit, pourvu que ce soit parmi les païens.
— Pourquoi voudriez-vous aller chez les païens ?
— Christ a dit : « Prêchez l’Evangile à toute créature », et je crois que nous devrions obéir à son commandement.
— Mais, si vous ne pouviez aller chez les païens, qu’aimeriez-vous faire ?
— Je voudrais être pasteur.
— Dans votre pays ?
— Oui.
— Et si vous mourez, Eddie, où pensez-vous que vous irez ?
L’enfant hésita, réfléchit un instant, puis reprit :
— Je ne sais, mon père ; mais… au ciel, j’espère !
L’enfant est remis aujourd’hui. Il a été retiré des bords de la fosse, et son père vous demande maintenant vos prières, afin que s’il n’est pas encore chrétien, il le devienne, ou que, s’il l’est déjà, Dieu veuille le préparer selon ses vues à devenir utile dans le champ de l’évangélisation, et afin qu’il incline le cœur de ses parents et de ses amis à lui venir en aide pour qu’il devienne pasteur, missionnaire ou telle autre chose, selon que le Seigneur en décidera dans sa sagesse. »
— Dans une autre réunion, un monsieur de la ville de Columbus, dans l’Ohio, donnait des détails intéressants sur l’œuvre de Dieu dans cette cité. Les diverses églises avaient pris part au grand réveil qui se répand de tous côtés, et avaient vu le nombre de leurs membres s’accroître rapidement par la multitude des conversions qui s’étaient opérées. Ce qu’il y avait eu de plus remarquable, c’était le mouvement qui s’était manifesté au sein des écoles publiques. Dans la haute école de Columbus, tous les enfants, sauf deux seulement, avaient été convertis, et ils étaient pour le moins une centaine. Les travaux de l’école n’en avaient pas moins continué comme d’habitude. Ces enfants appartenaient à des parents de toutes dénominations, et, malgré cela, cette transformation s’était accomplie sans la moindre jalousie ni la moindre opposition. L’œuvre avait été silencieuse, mais profonde et complète. Tous les cœurs en étaient remplis de joie. On n’avait usé d’aucun moyen extraordinaire. Les maîtres étaient des hommes de piété et de foi, dont Dieu avait fait fructifier les exhortations et les prières pour le salut de cette jeune génération.
Les écoles publiques de Tolède avaient été bénies de la même manière, et on y avait vu s’opérer un très grand nombre de conversions réjouissantes.
Après ces renseignements, on pria avec ferveur pour la conversion de toutes nos écoles américaines.
— Dans la même réunion, un monsieur de Genève (New-York) rapporta qu’on y avait institué depuis quatre mois une réunion quotidienne, qui continue toujours et qui a déjà amené plus de 400 âmes à la conversion. Parmi ces conversions, il y en a de très remarquables ; une entr’autres, que voici :
Un jeune homme fut convaincu de péché et se trouva plongé tout-à-coup dans une sérieuse angoisse d’esprit et de cœur. Son père était un impie. Un soir, il dit à ce père : Mon père, ne serait-il pas bon que nous eussions un culte de famille ? — Le père le regarda avec stupéfaction, croyant qu’il commençait à perdre la raison, et ne répondit mot. Toutefois, malgré ses efforts, il ne put, dès ce moment, se débarrasser de cette idée d’un culte domestique. La flèche avait pénétré jusqu’à son cœur, et l’Esprit-Saint luttait avec lui.
Enfin, il dut se résoudre à instituer ce culte de famille, quoiqu’il fût bien loin encore de posséder aucune espérance chrétienne. Il commença donc à le tenir avec crainte, avec tremblement, avec un embarras cruel ; mais, enfin, il commença. Cinq jours s’étaient à peine écoulés, que le père, son fils et ses deux filles se réjouissaient tous ensemble dans la paix de leur Sauveur.
— Un autre assistant prit ensuite la parole, pour dire qu’il venait bénir Dieu de la conversion de trois de ses enfants, qu’il avait recommandés précédemment aux prières de l’assemblée. Il lui en restait, toutefois, deux autres qui avaient également grand besoin qu’on intercédât pour eux. L’un de ces deux enfants était une jeune fille qui venait d’accomplir sa quinzième année le jour même, et avec laquelle il s’était entretenu la veille au soir sur l’importance d’une nouvelle naissance.
On pria aussitôt avec ferveur pour cette jeune fille.
— Un autre jour, nous observâmes dans l’assemblée la présence d’un garçon d’environ quinze ans, qui semblait fort agité et qui s’attardait exprès dans la salle, après la fin du service, comme s’il eût désiré que quelqu’un vînt lui adresser la parole Voyant cela, nous lui dîmes :
— Voudrais-tu devenir chrétien ?
— Oh oui ! de tout mon cœur.
— Sais-tu ce que c’est que de devenir chrétien ?
— Il faut que je me repente de mes péchés et que je croie au Seigneur Jésus.
— Où as-tu appris cela ?
— A l’école du dimanche.
— Et l’école du dimanche, où l’a-t-elle appris ?
— Dans la Parole de Dieu.
— Veux-tu te repentir et te confier pour le salut de ton âme en Jésus seul ?
— J’essaierai, Monsieur.
— Veux-tu venir ici demain, à la réunion de prière ?
— Tous les jours, si je puis, Monsieur.
— Voudrais-tu que cette réunion priât pour toi demain ?
— Oh oui !
— « Ma classe, disait un moniteur, se compose de neuf enfants de quatorze à dix-huit ans. La plupart ont suivi l’école du dimanche depuis bien des années ; mais, à mesure qu’ils ont grandi, ils se sont peu à peu lassés de cette discipline, et ils ont mis de la négligence à écouter mes enseignements. Je me suis efforcé, autant qu’il a été possible, de leur faire une application individuelle et directe de mes leçons, de leur parler d’une manière simple et familière des grandes vérités de la Bible, du plan du salut, des dangers de l’adolescence et de l’importance des bonnes habitudes ; j’ai essayé de leur faire sentir que les renvois sont coupables, et que les heures et les jours qu’ils laissaient s’écouler sont les plus précieux de toute leur vie. Ils semblaient parfois m’écouter avec quelque intérêt ; mais, en général, mes remontrances glissaient sur eux comme une vieille histoire déjà bien connue. Combien de fois n’ai-je pas quitté la salle d’école le cœur plein de tristesse et de découragement, croyant que tous mes efforts étaient vains ! Mais je reprenais toujours courage, dans la pensée que c’était précisément pour ramener de tels enfants que les écoles du dimanche étaient instituées, et que, si l’on ne réussissait pas à instruire et à convertir ces jeunes âmes pendant cette période de leur vie, il leur restait certainement peu de chances d’entrer jamais dans le royaume des cieux.
Un jour, vers le commencement de janvier, je conversais avec un frère sur certains actes récents d’insubordination flagrante qui s’étaient produits dans ma classe, et qui me causaient une vive inquiétude :
— Courage, mon frère ! me dit-il, tenez bon ! l’aurore paraîtra bientôt. — Ces paroles me furent comme un baume de Galaad. Je m’efforçai donc de me reposer sur Dieu avec confiance, me répétant à moi-même que le salut vient de Lui, que Jésus est mort pour nous l’acquérir, que le Saint-Esprit prépare les cœurs à le recevoir ; que la volonté miséricordieuse de Dieu est que les hommes soient sauvés, et que s’il tarde, c’est uniquement afin de les y mieux préparer et de pouvoir ensuite répandre sur eux ses bénédictions en telle surabondance qu’ils ne puissent plus y suffire. Et ainsi, je tenais bon.
Peu de semaines après, le réveil commença à se faire sérieusement sentir, et tandis qu’un grand nombre de nos plus anciens écoliers se hâtaient d’entrer dans le royaume, je redoublais de zèle dans ma tâche et je cherchais à avoir des entrevues particulières avec tous ceux que Dieu m’avait confiés.
Enfin, pour eux aussi, l’aurore parut. Presque tous vinrent me poser tour-à-tour la grande et solennelle question : « Que dois-je faire pour être sauvé ? » L’Esprit de Dieu avait commencé son œuvre parmi eux. Bientôt, cinq d’entre eux purent dire que leur espérance était en Christ, et furent rendus capables de demander avec Saint Paul (dont nous avions beaucoup parlé dans nos récentes leçons) : « Seigneur, que veux-tu que je fasse ? » On entendait souvent leurs voix dans les réunions de néophytes ou dans celles des enfants, et ils étaient des premiers à presser vivement leurs camarades de chercher ce même Sauveur qu’ils venaient de trouver. Depuis lors, trois d’entre eux sont devenus membres de l’église, et (chose étonnante à nos yeux, quoique bien simple sans doute aux yeux de Dieu) le garçon le plus insubordonné de ma classe est devenu le plus joyeux, le plus zélé, le plus actif et le plus ardent jeune chrétien que j’aie jamais eu le privilège de rencontrer.
O quel plaisir maintenant que d’enseigner cette classe ! Comme ils sont sérieux et attentifs ! comme ils savent me questionner ! comme les larmes paraissent souvent dans leurs yeux, lorsque je leur annonce la vérité ! et avec quelle allégresse je bénis maintenant le Seigneur, malgré la faiblesse de ma foi et l’imperfection de mes travaux ! Avec plus de fidélité de ma part, plus de prière et plus d’efforts soutenus, qui sait si, au lieu d’en convertir quelques-uns, Dieu n’eût pas pris à Lui toute la classe ? Néanmoins, l’attention croissante avec laquelle ils m’écoutent, et l’intérêt qu’ils prennent aux vérités divines, prouvent que leur cœur reçoit la bonne semence et qu’elle portera tôt ou tard ses fruits. Car le Seigneur a dit : « Comme la pluie et la neige descendent des cieux, et n’y retournent plus, mais arrosent la terre et la font produire et germer, tellement qu’elle donne la semence au semeur et le pain à celui qui mange, ainsi sera ma parole qui sera sortie de ma bouche ; elle ne retournera point vers moi sans effet, mais elle fera tout ce en quoi j’aurai pris plaisir, et prospérera dans les choses pour lesquelles je l’aurai envoyée. »
— Le même frère raconta aussi un trait d’une petite fille dont l’Esprit de Dieu avait touché le cœur, et qui, de la joie qu’elle en avait, s’en allait chantant par toute la maison. Un jour, sa mère la conduisait en visite chez une dame qui n’était pas pieuse : à cette occasion, elle lui recommanda de ne pas chanter pendant qu’elle serait dans cette maison. Mais aux premières paroles sérieuses que sa mère adressa à son amie incrédule, l’enfant recommença à chanter de plus belle. Sa mère, alors, lui lança un regard, et l’enfant se tut aussitôt. Cependant la conversation continuait à rouler sur la religion, et le moment vint bientôt où, n’y tenant plus, la petite fille se mit à entonner une des plus belles hymnes et la chanta d’un bout à l’autre. Quand elle eut fini, elle courut se jeter aux genoux de sa mère et lui dit tout en larmes : « Maman, maman ! je ne voulais pas vous désobéir, et pourtant je n’ai pu m’empêcher. Punissez-moi, faites de moi ce que vous voudrez. Mais mon cœur chante toujours là dedans, et il faut bien que ça sorte.
— Voilà de la vraie religion, dit le président. Il nous manque ce quelque chose dont nous puissions dire aussi : Il faut que cela sorte ; il faut que j’agisse ! »