« Il y avait dans l’Eglise d’Antioche quelques prophètes et docteurs. Comme donc ils vaquaient au service du Seigneur et qu’ils jeûnaient, le Saint-Esprit leur dit : Séparez-moi Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés. Après donc qu’ils eurent jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les firent partir. Eux donc, étant envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie. » Ac 13.1-4
Le texte cité en tête de ce chapitre nous indique la part que doit prendre l’Église à l’œuvre des missions. La prédication de Philippe à Samarie et celle de Pierre à Césarée nous les montre vaquant au ministère sous la direction de l’Esprit au milieu d’auditeurs qui n’étaient pas Juifs. La prédication d’hommes venus de Chypre et de Cyrène pour parler aux Grecs d’Antioche, nous montre déjà l’Esprit de vie et d’amour poussant à ouvrir de nouvelles portes là où les chefs de l’Église n’avaient pas encore pensé à aller (Ac 11.20). Grande est l’importance du second chapitre des Actes, où nous voyons quelle puissance fut donnée à l’Église pour travailler à Jérusalem, mais le treizième chapitre n’a pas moins de valeur, puisqu’il nous montre l’Église choisissant les premiers hommes destinés à l’œuvre des missions.
On a souvent observé que toute mission véritablement bénie a pris naissance dans un réveil religieux. Quand le Saint-Esprit vient réveiller une Église, il appelle les cœurs à se consacrer tout de nouveau au Seigneur et au service de ceux qui se perdent ; il invite avec force les rachetés du Seigneur à travailler pour lui. C’est ce qui eut lieu à Antioche.
Depuis ce temps-là le Royaume des Cieux n’a pas changé de législation. Toujours le Saint-Esprit se charge de l’œuvre des missions. Toujours il fait connaître sa volonté, et quant à l’œuvre à faire, et quant au choix des ouvriers, à tous ceux qui s’attendent au Seigneur et qui se séparent du monde.
C’est le Saint-Esprit qui suscite, qui développe et fait prospérer les missions. C’est lui qui fait naître dans le cœur du croyant une vraie compassion pour les âmes qui se perdent, ainsi que la foi aux promesses et l’obéissance au commandement reçu. C’est lui qui appelle les croyants à réunir leurs efforts, qui décide les missionnaires à partir, qui ouvre les portes et qui prépare le cœur des païens à désirer et recevoir la parole de Dieu. C’est lui aussi qui fait prospérer l’œuvre, qui plante la croix là où Satan règne et qui réunit autour d’elle les rachetés du Seigneur.
« Après qu’ils eurent jeûné et prié, ils les firent partir. Eux donc étant envoyés par le Saint-Esprit, descendirent à Séleucie ». Leur départ était donc à la fois l’œuvre de l’Église et l’œuvre de l’Esprit. Voilà la position normale. Heureuse l’Église qui se laisse guider par l’Esprit, heureuse la mission qui a été inspirée par l’Esprit, et qui attend de lui seul lumière et bénédiction. Dix jours de prière et d’attente, et alors l’Esprit descendit en langues de feu: voilà comment naquit l’Église à Jérusalem. Vaquer au service du Seigneur et jeûner », et encore « jeûner et prier », et l’Esprit désigna Barnabas et Paul. C’est ainsi que l’Église devint à Antioche une Église missionnaire.
Après avoir attendu au pied du trône de Dieu, et avoir reçu le baptême de l’Esprit, les premiers disciples se mirent en route pour Antioche ; là ils s’arrêtèrent, jeûnèrent et prièrent pour être ensuite envoyés à Rome et bien au-delà encore. Apprenons d’eux le secret de leur force. Que tout ami des missions, que tout ouvrier dans le champ des missions commence donc par chercher à être rempli de l’Esprit divin.