Les docteurs de la Sorbonne sentaient que leur règne finirait avec l’élimination de l’alliage humain apporté au texte des Écritures. Aussi leur colère fut grande lorsque, en 1512, Lefèvre d’Étaples, détrônant la Vulgate, fit paraître une traduction latine des épîtres de Paul, avec un commentaire. « Alors, dit M. Douen, les cœurs altérés de foi et de vérité purent saluer l’aurore de la Réformation ». Le premier ouvrage biblique de Lefèvre avait été, en 1509, une édition d’un quintuple texte du psautier, accompagné d’un commentaire.
[Psalterium quincuplex. Voici ces cinq textes : Romanum, première correction du psautier de la Vetus Itala par Jérôme, introduite au quatrième siècle dans le diocèse de Rome par le pape Damase. C’est encore le texte en usage dans les Églises du rite romain. La Vulgate n’a pas réussi à le remplacer. Gallicum, version adoptée dans les églises de France (Vulgate). Hebraïcum, version revue par Jérôme sur l’hébreu. Vetus, psautier de la Vetus Itala. Conciliatum, psautier gallican corrigé par Lefèvre d’après les autres.
Chaque psaume est accompagné d’un commentaire et d’une concordance très bien faite, très suggestive, où pour chaque phrase sont indiqués les passages correspondants du Nouveau ou de l’Ancien Testament, le tout en latin. Dans le commentaire sur le Psaume vi, on lit : Donne-moi ton salut éternel, non que j’en sois digne, non que je l’aie mérité, mais à cause de ta seule compassion, et de ta seule grâce. C’est déjà l’affirmation de la doctrine de la justification par la foi.
Voici un exemple de ces parallèles ou concordance (Concordia). Nous prenons le psaume xxiii. Lefèvre indique successivement les passages suivants (C’est nous qui indiquons les versets (postérieurs à Lefèvre) et les passages correspondants du psaume xxiii, qui ne sont pas juxtaposés avec les parallèles dans le commentaire, ceux-ci étant indiqués après).
On voit combien ces rapprochements bibliques sont intéressants, quelle connaissance et quel amour de l’Écriture ils dénotent. On pourrait encore aujourd’hui consulter avec édification et profit le travail de Lefèvre. Ce psautier est le n° 499. A de la Bibliothèque nationale.
Lefèvre d’Étaples, né en 1435, à la fois philosophe, mathématicien et versé dans les langues anciennes, commença par être professeur au collège du cardinal Lemoine, à Paris. Ses succès comme professeur, l’immense étendue de ses connaissances acquises dans de lointains voyages, attiraient sur lui et sur ses nombreux ouvrages l’attention de l’Europe savante et du roi Louis XII. Sa réputation balança, si même elle n’éclipsa un moment, celle d’Érasme. Peu épris du vain éclat de la gloire mondaine, aspirant à la solitude, Lefèvre donna sa démission de professeur en 1507, et accepta l’asile que lui offrait son disciple Briçonnet dans l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. C’est là que, méditant les Saintes Écritures, il ne tarda guère à y découvrir les grandes vérités qui allaient renouveler le monde, et y prépara la traduction et le commentaire sur les épîtres de saint Paul dont nous avons parlé. Ce commentaire fut condamné à la Sorbonne, et mis à l’index à Rome. La lecture en fut interdite sous les peines les plus rigoureuses. Persécuté, dénoncé à la haine populaire comme un précurseur de l’Antéchrist, à la suite de ses dissertations sur Marie-Madeleine, où il montrait que Marie-Madeleine n’est pas la pécheresse de Luc vii, Lefèvre se réfugia auprès de Briçonnet, nommé évêque de Meaux en 1517, qui le reçut et le logea dans son palais épiscopal jusqu’en 1525. Il part alors pour Strasbourg. En 1521, il publie ses commentaires sur les quatre Évangiles. En 1523 paraît sa traduction en français du Nouveau Testament, faite sur la Vulgate, mais où sont introduites dans le texte, et indiquées dans une table à la fin du volume, cinquante neuf modifications faites d’après le grec, par exemple amendez-vous pour faites pénitence. Ceci était, pour l’époque, d’une hardiesse inouïe. La voie était ouverte aux traductions faites sur l’original.
Dans les neuf mois qui suivirent son apparition, ce Nouveau Testament fut réimprimé quatre fois en entier.
Voici quelques lignes empruntées aux épîtres exhortatoires qui accompagnent soit les Évangiles, soit les épîtres. On y trouvera un véritable exposé du but et de la méthode évangéliques en fait de traduction, on y trouvera surtout de ces paroles tout enflammées d’un amour intense pour l’Écriture, dont il semble que nous ayons perdu le secret. On sent que Lefèvre a étudié l’Écriture en adorant. C’est nous qui soulignons :
… Maintenant le temps est venu que notre Seigneur Jésus-Christ, seul salut, vérité et vie, veut que son Évangile soit purement annoncé par tout le monde, afin qu’on ne se dévoie plus par autre doctrine des hommes qui cuident être quelque chose… Et afin que un chacun… soit disposé à recevoir cette présente grâce, laquelle Dieu, par sa seule bonté, pitié et clémence, nous présente en ce temps par le doux et amoureux regard de Jésus-Christ notre seul Sauveur, vous sont ordonnées en langue vulgaire, par la grâce d’icelui, les Évangiles… afin que les simples membres de Jésus-Christ puissent être aussi certains de la vérité évangélique comme ceux qui l’ont en latin.
… Ne voyons-nous point que quand il est jour et que le soleil luit clairement, qu’on ne voit nulles étoiles ? Comment donc au jour de Jésus-Christ qui est le vrai soleil, peut-on voir autre lumière que la lumière de sa foi laquelle est baillée en la Sainte Évangile. Si on a foi et fiance en autre qu’en Jésus-Christ touchant la vie éternelle, nous sommes encore en la nuit.
Sachons que les hommes et leurs doctrines ne sont rien sinon d’autant qu’elles sont corroborées et confirmées de la Parole de Dieu. Mais Jésus-Christ est tout. Il est tout homme et toute divinité, et tout homme n’est rien sinon en lui, et nulle parole d’homme n’est rien sinon en parole de lui.
Et si aucuns disent qu’il vaut mieux lire les Évangiles… en ajoutant, diminuant ou exposant, et qui par ainsi sont plus élégants, se peut répondre qu’on n’a pas voulu aucunement user de paraphrase, crainte de bailler autre sens que le Saint-Esprit avait suggéré aux évangélistes ; pour cette cause user de paraphrase en translatant la Parole de Dieu est chose périlleuse. Et sachez que ce que plusieurs estiment élégance humaine est inélégance et parole fardée devant Dieu.
Qui est-ce donc celui qui n’estimera être chose due et convenante à salut d’avoir ce Nouveau Testament en langue vulgaire ? Qui est chose plus nécessaire à vie, non point de ce monde, mais à vie éternelle ? Et qui est-ce qui défendra aux enfants d’avoir, voir et lire le Testament de leur père ?
Suit une caractéristique des divers auteurs des épîtres. Voici ce que Lefèvre dit de saint Jean :
Et que dirai-je de Jean ? II est couché au lit d’amour divine et de charité qui est le sein de Jésus-Christ, sur lequel aussi s’inclina en terre si profond qu’il ne pense que à amour. Il ne parle que amour, il ne soupire que amour. Car qui a charité, il a tout. Il a foi en pleine lumière, luisante plus clair en l’esprit élu de Dieu enflambé par amour que ne fait le soleil à midi au plus clair et plus chaud jour de l’été. Il a fiance si parfaite en Dieu que ni ciel ni terre ni chose qui soit au ciel ni en terre ne lui est rien sinon celui seul qui est sa fiance qui lui est tout… Dieu donc nous donne reposer au sein de Jésus-Christ afin que nous puissions être enivrés du vin des anges et de tous les saints et saintes du paradis et de ce monde, ce qui est charité de Jésus-Christ. Duquel on obtient l’intelligence en s’humiliant devant Dieu par humble prière, et plus par soupirs et désirs lesquels Dieu donne aux humbles, et ne sait-on dont ils viennent sinon qu’on sait bien qu’ils ne viennent point d’un cœur de glace comme le nôtre. Plaise au doux Jésus l’échauffer en lui qui est le vrai feu venu en terre pour se donner à tous… En iceux (soupirs) peut-on obtenir plus de grâce, d’intelligence et de connaissance de Dieu et ses saintes Écritures qu’en lisant les commentaires et écritures des hommes sur icelles. Car l’onction de Christ, comme dit saint Jean, enseigne de toutes choses.
… donne-moi de cette eau vive, laquelle se répand aussi et se dérive au résidu du Nouveau Testament, c’est assavoir aux épîtres de Paul, aux épîtres catholiques…, aux Actes, à l’Apocalypse, comme à quatre roues de doctrine divine du triomphant chariot du roi des rois, qui est notre Seigneur JésusChrist, lequel chariot mène au Dieu des dieux en Sion, qui est le père de notre sire Seigneur Jésus-Christ en la gloire céleste… (Épître exhortatoire précédant la seconde partie du Nouveau Testament.)
Qu’y a-t-il de plus beau que le passage suivant de la préface du commentaire latin sur les Évangiles ? Le clairon de l’Évangile a-t-il jamais fait entendre des accents plus nets et plus entraînants ?
Le temps viendra bientôt où Christ sera prêché purement et sans mélange de traditions humaines, ce qui ne se fait pas maintenant … O Évangile ! fontaine de l’eau qui jaillit en vie éternelle, quand régneras-tu dans toute ta pureté ? quand Christ sera-t-il tout en tous ? Quand la seule étude, la seule consolation, le seul désir de tous sera-t-il de connaître l’Évangile, de le faire avancer partout ? Tous seront fermement persuadés, comme nos ancètres, que cette Église primitive, teinte du sang des martyrs, avait compris que ne rien savoir excepté l’Évangile, c’est tout savoir.
Dans son commentaire sur I Corinthiens ix, Lefèvre dit tout cela d’un mot, qui est une prière :
Ô Christ, lumière véritable, reluis, et chasse ces ténèbres, afin qu’ils puissent voir la lumière de tes paroles et être sauvés.
Il vaut la peine de citer aussi les lignes de la préface du psautier de 1523 (ou 1525) :
Nous avons mis cedit saint livre en langue vulgaire afin que ceux et celles qui parlent et entendent ce langage puissent prier plus dévotement et par meilleure affection et qu’ils entendent aucunement ce qu’ils prient comme ils font en plusieurs nations.
Et ces lignes de la préface du psautier de 1526 :
Si quelque autre passage en ces psaumes semble difficile ou étrange, et que les simples par eux ne puissent entendre : sans ôter de leur cœur de la Parole de Dieu qui est parole de vie, qu’ils demandent l’intelligence aux amateurs de ladite Parole, et non pas tant lesdits amateurs que la grâce et l’esprit de Dieu satisfera à leur désir et demande, tant en ce saint livre des psaumes qu’es Évangiles ou en autre écriture sainte.
… et s’il vous semble que vous ne puissiez profiter à leur répondre (aux maldisans) taisez-vous alors et bénissez Dieu en vos cœurs et sa sainte Parole, et priez Dieu pour eux que son saint plaisir soit de les enluminer. Mais s’il vous semble que puissiez profiter : admonestez les doucement comme la Parole de Dieu vous donnera et la charité. Disons ce que saint Paul disait : « Je n’ai certes point honte de l’Évangile, car elle est la puissance de Dieu à tout homme qui la croit ».
En 1528, Lefèvre achevait à Blois, où il était précepteur du troisième fils de François Ier, la traduction de l’Ancien Testament, qui paraissait la même année (sauf les psaumes, déjà publiés) à Anvers, avec un privilège de Charles-Quint, et avec l’approbation de Nicolas Coppain et d’autres docteurs de Louvain. Il avait fallu l’imprimer hors de France, car, depuis 1525, ni Simon de Colines, l’imprimeur ordinaire de Lefèvre, ni aucun autre imprimeur n’osait plus imprimer la Bible en français.
L’Ancien Testament fut réédité en 1530, et la Bible entière parut la même année. Cette édition est plus indépendante que la première vis-à-vis de la Vulgate. Ainsi Genèse 3.15, on y lit Cette semence (au lieu du latin ipsa, la femme) brisera ta tête. Une nouvelle édition, plus indépendante encore vis-à-vis de la Vulgate (édition qu’utilisèrent beaucoup les éditeurs de la Bible anglaise de 1537), parut en 1534. Cette édition fut révisée et pourvue de notes marginales par Lefèvre lui-même, pendant sa retraite à Nérac. Une quatrième édition parut en 1541, après la mort de Lefèvre.
De 1509 à 1541 il parut trente-six éditions des Écritures traduites par Lefèvre : une des épîtres de Paul, en latin ; une du Pentateuque ; six du psautier ; vingt-trois du Nouveau Testament ; deux de l’Ancien ; trois de la Bible entière. D’autres éditions parurent depuis[a].
[a] Les Nouveaux Testaments publiés à Anvers après 1641 d’après Van Eys (n° 36, 37, 38, 40, par exemple) ne peuvent être que des éditions du Nouveau Testament de Lefèvre d’Étaples.
Si la traduction de Lefèvre suit la Vulgate, néanmoins, comme dit M. Pétavel, « elle était purgée de ces gloses innombrables qui, comme des plantes parasites, avaient envahi le champ des Écritures ».
Il ne fut pas donné à Lefèvre, comme à Luther, de faire une version définitive de la Bible dans sa langue. « Mais l’idée généreuse et pleine de piété vivante de Lefèvre a traversé les siècles. Nous lui devons notre tribut de reconnaissance. Il fut le premier en France à rejeter dans un esprit sincèrement religieux les interprétations exégétiques fantastiques et arbitraires du moyen âge, et à se pénétrer du vrai sens de l’Écriture. Sans être un réformateur dans le sens vrai du mot (il ne s’est jamais séparé de l’Église romaine), il a compris par où péchait l’Église de son temps rivée à ses traditions, et il a essayé, par la traduction de la Bible en français, de briser les barrières qui séparaient le peuple du christianisme et de l’Évangile[b]. »
[b] Lefèvre d’Étaples et la traduction française de la Bible, par A. Laune (Revue de l’Histoire des religions, XXXII).
Pourtant il fallait davantage au peuple de Dieu. Lefèvre, malgré le progrès immense qu’il accomplit, fut un réformateur timide et usa de trop de ménagements vis-à-vis de la Vulgate. (Au seizième siècle, Thomas James, savant anglais, a relevé dans la Vulgate quatre mille erreurs). Lefèvre n’avait été que courageux, il ne fut pas héroïque. A la fin de sa vie, un soir, à table chez Marguerite de Navarre, dont il était l’hôte, il avait l’air tout défait et versait même des larmes. La reine lui demande la cause de son abattement. « Hélas ! Madame, répondit-il, comment pourrais-je avoir de la joie…, étant le plus grand homme pécheur qui soit sur terre… ? Comment pourrais-je subsister devant le tribunal de Dieu, moi qui ayant enseigné en toute pureté l’Évangile de son Fils à tant de personnes qui ont souffert la mort pour cela, l’ai cependant toujours évitée, dans un âge même où, bien loin de la devoir craindre, je la devais plutôt désirer ? » La reine lui fit entendre que, quelque grand pécheur qu’on se trouvât, il ne fallait jamais désespérer de la miséricorde et de la bonté de Dieu. « Il ne me reste donc plus, dit-il, après avoir fait mon testament, que de m’en aller à Dieu, car je sens qu’il m’appelle ». Après le repas, il se coucha, fortement angoissé. « C’était terrible, dit un témoin, de voir un vieillard si pieux en proie à une telle angoisse et à une telle crainte du jugement de Dieu. Il criait, disant que certainement il périrait éternellement parce qu’il n’avait pas ouvertement confessé la vérité de Dieu ». Un ami, Gérard Roussel, réussit à le calmer, en l’exhortant à mettre toute sa confiance en Christ, et c’est dans ces sentiments que, pleurant toujours, il rendit son âme à Dieuc. Il avait cent un ans.
Cela ressort de divers témoignages probants (Voir Doumergue, Calvin, I, 539). Le grand âge qu’avait déjà Lefèvre au moment où ses convictions évangéliques se formèrent par l’étude des Écritures explique en grande partie qu’il ne se soit pas décidé pour la Réforme avec plus de vigueur, et ne peut que rehausser le courage, sinon l’héroïsme, dont il fit preuve. Quand il partit de Meaux pour Strasbourg, il n’avait pas moins de quatre-vingt-dix ans !
Mais, malgré ses lacunes, la version de Lefèvre creusa un sillon profond. Son rôle dans la Réforme fut considérable. Par elle, Lefèvre fut le père spirituel d’un grand nombre de martyrs, et son action au sein du catholicisme fut très étendue. Ce qui le prouve, c’est que, parue en 1530 avec un privilège de Charles-Quint et l’approbation des docteurs de Louvain, elle était, dès 1546, sur la demande de Philippe II et du duc d’Albe, classée dans l’appendice des livres défendus par le concile de Trente. Aussi tous les exemplaires de cette Bible furent-ils détruits avec la dernière rigueur. Ceux qui subsistent sont très rares.
[Il faut avouer que l’édition illustrée de 1534 contenait une provocation au moins inutile. Dans les deux récits de la tentation, celui de Matthieu et celui de Luc, une gravure représente le tentateur sous les traits et sous le costume d’un moine qui tient son chapelet à la main. Le caractère irénique de Lefèvre, l’âge qu’il avait alors, permettent de penser que cette caricature est imputable non à lui, mais à son éditeur. Un exemplaire de l’édition de 1534 se trouve à la Bibliothèque de la Société de l’histoire du protestantisme français. On la trouve aussi à la Bibliothèque mazarine (D. 657) et à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (A. 171). La Bibliothèque de la Faculté de théologie de l’Église libre, à Lausanne, possède un exemplaire de l’édition de 1530.]
Mais la version de Lefèvre ne périt pas pour cela. Son succès demeura tel que les théologiens catholiques, ne pouvant empêcher qu’on la lût, la publièrent en la révisant. C’eût été de mauvaise politique, dans un pays singulièrement influencé par la Réforme, d’interdire purement et simplement la lecture de la Bible. Mieux valait laisser au peuple une Bible, sinon reconnue, au moins tolérée par l’Église, et lui ôter par là la tentation ou la nécessité de recourir à des traductions hérétiques.
Ainsi la Bible de Lefèvre d’Étaples rendit des services incalculables. L’Église, qui, au dix-septième ou au dix-huitième siècle, ne la remplaça pas, lorsqu’elle eut vieilli, n’aurait certainement pas pris, au seizième siècle, l’initiative d’une version originale populaire, et elle eût encore moins permis aux fidèles l’usage d’une version protestante. Ce qui le prouve, c’est l’opposition qu’elle fit à diverses traductions indépendantes (Benoît, 1566 ; Corbin, 1643 ; Marolles, 1649). Grâce à Lefèvre, des milliers et des milliers purent lire la Parole de Dieu, qui, sans lui, en eussent été privés.
❦