Histoire de la Réformation du seizième siècle

18.2

Effets du Nouveau Testament dans les universités – Conversations – Un fellow de Cambridge – Bilney achète le Nouveau Testament – Le premier passage – Sa conversion – Le protestantisme issu de l’Évangile – La vallée de la Severn – Un fils des Roses rouges à Oxford – Tyndale étudie les Écritures – Les trames commencent – Fryth – Enseignement de l’helléniste, du canoniste et du mathématicien – La conversion est-elle possible ? – La vraie consécration – La Réformation a commencé

Tandis que ce vent impétueux passait sur l’Angleterre et sifflait dans les longs corridors des couvents, le doux son de la Parole pénétrait dans les demeures paisibles des hommes de prière et sous les voûtes antiques de Cambridge et d’Oxford. Dans les chambres, dans les salles d’étude et dans les réfectoires, on rencontrait des étudiants, et même des maîtres, lisant le Testament grec et latin. Des groupes animés discutaient le principe de la Réformation. Christ, en venant sur la terre, disaient quelques-uns, a donné la Parole, et en montant au ciel, il a donné l’Esprit. Ce sont ces deux forces qui ont créé l’Eglise, et ce sont elles qui doivent la régénérer. — Non, répondaient les partisans de Rome, ce fut l’enseignement des apôtres au commencement, et c’est l’enseignement des prêtres maintenant. — Les apôtres ! répliquaient les amis du Testament d’Érasme, oui, il est vrai, les apôtres ont été, pendant leur ministère, des Écritures vivantes ; mais leurs enseignements oraux se seraient infailliblement altérés en passant de bouche en bouche. Dieu a donc voulu que ces précieuses leçons nous fussent conservées dans leurs écrits, et devinssent ainsi la source toujours pure de la vérité et du salut. — Mettre en avant les Écritures, comme font vos prétendus réformateurs, reprenaient les scolastiques de Cambridge et d’Oxford, c’est répandre partout l’hérésie ! — Et que font les réformateurs, répliquaient les amis du Testament grec, si ce n’est ce que Jésus a fait ? La parole des prophètes n’existait du temps de Jésus que comme Écriture, et ce fut à cette Parole écrite que le Seigneur en appela quand il voulut fonder son royaumea. De même, maintenant, la Parole des apôtres n’existe que comme Écriture, et c’est à cette Parole écrite que nous en appelons pour rétablir en son état primitif le règne du Seigneur. La nuit est passée, le jour s’approche ; tout commence à se mouvoir, dans les hautes salles des collèges, dans les palais des grands et dans les humbles demeures du peuple. Devrait-on, pour dissiper les ténèbres, allumer la mèche desséchée de quelque lampe vieillie ! Ne faut-il pas plutôt ouvrir les portes, les volets, et faire entrer de toutes parts dans la maison la grande lumière que Dieu a placée dans le ciel ?

aMatthieu 22.29 ; 26.24, 54 ; Marc 14.49 ; Luc 18.31 ; 24.27, 44-45 ; Jean 5.39, 46 ; 10.35 ; 17.12, etc.

Il y avait dans le collège de la Trinité, à Cambridge, un jeune docteur fort adonné à l’étude du droit canon, d’une âme sérieuse, d’un naturel timide, et dont la conscience délicate s’efforçait, mais inutilement, d’accomplir les commandements de Dieu. Inquiet de son salut, Thomas Bilney s’adressa aux prêtres, qu’il regardait comme les médecins de l’âme. A genoux sur le prie-dieu du confessionnal, la tête penchée vers l’oreille du confesseurb, le regard humble et le visage défait, il lui disait tous ses péchés et même ceux dont il doutait, Le prêtre lui prescrivait tantôt des jeûnes, tantôt des veilles prolongées, tantôt des messes qui coûtaient cher, des indulgences enfinc ; le pauvre fellow accomplissait ces pratiques avec une grande dévotion, mais n’y trouvait aucun soulagement. Petit et faible, il maigrissait à vue d’œild ; son intelligence s’alanguissait, son imagination s’éteignait, et sa bourse s’aplatissait. « Hélas ! disait-il avec angoisse, ma dernière condition est pire que la première ! » — De temps en temps une idée traversait son esprit : « Les prêtres, pensait-il, ne chercheraient-ils pas leur intérêt particulier, et non le salut de mon âmee ? » Mais rejetant aussitôt ce doute téméraire, il retombait sous la main de fer du clergé.

b – In ignaros medicos, indoctos confessionum auditores. (Th. Bilnæus Tonstallo Episcopo ; Foxe, 4 p. 633.)

c – Indicebant enim mihi jejunia, vigilias, indulgentiarum et missarum emptiones. (Ibid.)

d – Ut parum mihi virium (alioqui natura imbecilli) reliquum fuerit. (Ibid.)

e – Sua potius quærebant quam salutem animæ meæ languentis. (Ibid.)

Un jour, Bilney entendit parler d’un livre nouveau ; c’était le Testament grec, imprimé avec une traduction latine, dont on vantait fort l’élégancef. Attiré par la beauté du latin plus que par la divinité de la Paroleg, il avança la main, mais au moment où il allait prendre le livre, la crainte le saisit et il la retira précipitamment. En effet, les confesseurs défendaient sévèrement les livres hébreux et grecs, « sources de toutes les hérésies, » et le Testament d’Érasme était surtout interdit. Bilney cependant regrettait un si grand sacrifice ; n’était-ce pas le Testament de Jésus-Christ ? Dieu n’y aurait-il pas mis une parole qui peut-être guérirait son âme ? Il avançait, il reculait… A la fin il prit courage. Poussé, dit-il, par la main de Dieu, il sortit du collège, se glissa en un lieu où l’on vendait en secret le volume grec, l’acheta en tremblant, et courut s’enfermer dans sa chambreh.

f – Cum ab eo latinius redditum accepi. (Ibid.)

g – Latinitate potius quam verbo Dei, allectus. (Ibid.)

h – Emebam providentia (sine dubio) divina. (Ibid.)

Il l’ouvre, et ses regards s’arrêtent sur ces paroles : Certus sermo, et dignus quem modis omnibus amplectamur, quod Christus Jesus venit in mundum, ut peccatores salvos faceret, quorum primus ego sum. (Cette parole est certaine et digne d’être entièrement reçue, que Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver des pécheurs, dont je suis le premieri.) Il pose le livre ; il pense à cette étonnante déclaration. « Quoi ! dit-il, Paul le premier des pécheurs, et Paul est pourtant certain d’être sauvé !… » Il lit et relit. « O sentence de Paul, que tu es douce à mon âmej ! » s’écria-t-il. Cette déclaration le suit partout, et Dieu l’instruit ainsi dans le secret de son cœurk. Il ne sait ce qui lui arrivel ; il lui semble comme si un vent rafraîchissant soufflait sur son âme, ou comme si un riche trésor était mis dans sa main ; le Saint-Esprit prend ce qui est à Christ et le lui annonce !… « Moi aussi, s’écrie-t-il tout ému, je suis comme Paul, plus que Paul, le plus grand des pécheurs !… Mais Christ sauve le pécheur. Enfin j’ai entendu parler de Jésusm !… »

i1 Timothée 1.15.

j – O mihi suavissimam Pauli sententiam ! (Foxe, 4 p. 633.)

k – Hac una sententia, Deo intus in corde meo docente. (Foxe, 4 p. 633.)

l – Quod tune fieri ignorabam. » (Ibid.)

Il n’a plus de doute ; il est sauvé… Alors s’opère en lui une admirable transformation ; une joie inconnue l’inonden ; sa conscience, jusqu’alors meurtrie des blessures du péché, se guérito ; au lieu du désespoir, il éprouve une paix intérieure qui surpasse toute intelligencep. « Jésus-Christ, s’écrie t-il, oui, Jésus-Christ sauve !… » Voilà le caractère de la Réformation ; c’est Jésus-Christ qui sauve et non l’Église. « Je le vois, disait Bilney, mes veilles, mes jeûnes, mes pèlerinages, mes achats de messes et d’indulgences me perdaient, au lieu de me sauverq. Tous ces efforts n’étaient, comme dit saint Augustin, qu’une marche précipitée vers l’abîmer … »

n – Sic exhilaravit pectus meum. (Ibid.)

o – Peccatorum conscientia saucium ac pene desperabundum. (Ibid.)

p – Nescio quantam intus tranquillitatem sentire. (Ibid.)

q – Didici omnes meos conatus, etc. (Ibid.)

r – Quod ait Augustinus, celerem cursum extra viam. (Ibid.)

Bilney ne pouvait se lasser de lire et relire le Nouveau Testament. Ce n’était plus aux leçons des scolastiques qu’il prêtait l’oreille ; il entendait Jésus à Capernaüm, Pierre dans le temple, Paul à l’Aréopage, et sentait en lui-même que Christ a les paroles de la vie éternelle. Un témoin de Jésus-Christ venait de naître par la même vertu qui avait transformé Paul, Apollos ou Timothée. La Réformation de l’Angleterre commençait. Bilney relevait du Fils de Dieu, non par une lointaine succession, mais par une immédiate génération. Laissant aux disciples du pape cette chaîne embrouillée d’une succession imaginaire, dont il est impossible de démêler les anneaux, il se rattachait sans intermédiaire à Jésus-Christ. C’est la parole du premier siècle qui a enfanté le seizième. Le protestantisme ne descend pas de l’Évangile à la cinquantième génération comme l’Église romaine du Concile de Trente, ou à la soixantième comme quelques docteurs modernes ; il en est le fils direct, légitime, il est le fils du Maître.

Ce n’était pas en un seul lieu que Dieu agissait alors. Les premiers rayons du soleil d’en haut doraient à la fois de leurs feux les gothiques collèges d’Oxford et les vieilles écoles de Cambridge.

Sur les bords de la Severn, qui descend des montagnes de Galles, s’étend une vallée pittoresque, bordée par la forêt de Dean et parsemée de villages, de clochers, et de vieux châteaux. Elle était au seizième siècle particulièrement chérie des prêtres et des moines, et quand on jurait dans les couvents, on disait : « Aussi certain que Dieu est dans le Glocestershire ! » Les oiseaux de proie de la papauté s’y étaient abattus. Pendant cinquante ans, de 1484 à 1534, quatre évêques italiens, placés successivement à la tête de ce diocèse, le livrèrent aux papes, aux moines et à l’immoralité. Les voleurs surtout y étaient les objets des tendres faveurs de la hiérarchie. Jean de Lilius, collecteur de la chambre apostolique, avait reçu du souverain pontife le pouvoir de pardonner les meurtres et les larcins, à condition que le coupable partagerait son gain avec le commissaire pontificals.

s – Annals of the English Bible, 1 p. 12.

Dans cette vallée, au pied du sommet occidental du Stinchcomb-Hill, au sud-ouest de Glocester, habitait pendant la seconde moitié du quinzième siècle, une famille qui s’y était réfugiée durant les guerres d’York et de Lancaster, et y avait pris le nom de Hutchins. Sous Henri VII, son parti ayant le dessus, elle reprit son nom de Tyndale, porté jadis par d’anciens baronst. En 1484, environ un an après la naissance de Luther, presque au moment où Zwingle venait au monde dans les montagnes du Tockenbourg, naquit à ces partisans de la rose rouge, dans le village de North-Nibley, un fils, qui fut nommé William. Ce fut dans les campagnes que domine le château de Berkeley, sur les grandes eaux de la Severn et au milieu des moines et des collecteurs pontificaux, que s’ébattit l’enfance de William. Envoyé de bonne heure par son père à l’université d’Oxfordu, il y apprit la grammaire, et la philosophie dans l’école de Sainte-Marie-Madeleine, qui touchait au collège de ce nom. Il fit de rapides progrès, spécialement dans les langues, sous les premiers érudits de l’Angleterre, Grocyn, W. Latimer et Linacer, et prit ses grades universitairesv. Un maître plus excellent que ces docteurs, le Saint-Esprit parlant dans la sainte Écriture, allait bientôt lui apprendre une science qu’il n’est pas au pouvoir de l’homme de donner.

t – Bigland’s Glolster, p. 293. Annals of the English Bible. p. 19.

u – From a child. Foxe, Acts and Monuments. 5 p. 115.

v – Proceeding in degrees of the schools. (Ibid.)



W. Tyndale

Oxford, où Érasme avait tant d’amis, fut la ville de l’Angleterre où son Nouveau Testament trouva le meilleur accueil. Le jeune étudiant du Glocestershire, intérieurement poussé vers l’étude des saintes lettres, lut le livre célèbre qui attirait alors l’attention de la chrétienté. Il n’y vit d’abord qu’un écrit savant, ou tout au plus un manuel de piété, dont les beautés n’étaient propres qu’à exalter le sentiment religieux ; mais bientôt il y trouva davantage. Plus il le lisait, plus la vérité et l’énergie de cette Parole le frappaient. Ce livre étrange lui parlait de Dieu, du Christ, de la régénération, avec une simplicité et une autorité qui le subjuguaient ; William a trouvé un maître qu’il n’avait pas cherché à Oxford, Dieu lui-même. Les pages qu’il tient dans ses mains, ce sont les révélations divines, si longtemps égarées. Doué d’une âme noble, d’un esprit hardi, d’une infatigable activité, il ne garda pas pour lui ce trésor. Il poussa ce cri qui convient au chrétien, mieux encore qu’à Archimède : J'ai trouvé ! Aussitôt plusieurs jeunes gens de l’université, attirés par la pureté de sa vie et par le charme de sa conversationw, l’entourèrent et lurent avec lui l’Évangile grec et latin d’Érasmex. « Un certain jeune homme fort instruit, » dit Érasme dans une lettre où il parle de la publication de son Nouveau Testament, « se mit à professer avec succès les lettres grecques à Oxfordy. » C’est probablement de Tyndale qu’il s’agit.

w – His manners and conversation being correspondent to the Scriptures. (Fox, Acts and Mon. 5 p. 115.)

x – Read privily to certain students and fellows, instructing them in the knowledge and truth of the Scriptures. (Ibid.)

y – Oxoniæ cum juvenis quidam non vulgariter doctus. (Erasm. Ep. p. 346.)

Les moines prirent l’éveil. « Un barbare, dit encore Érasme, monta en chaire et vomit contre le grec de véhémentes injures. — Ces gens, dit Tyndale, voulaient éteindre la lumière qui dévoilait leur charlatanisme, et il y a plus de douze ans que leurs trames ont commencéz. » Cette parole est de 1531, ce qui reporte le fait à 1517. L’Allemagne et l’Angleterre commençaient donc en même temps la lutte, et peut-être Oxford avant Wittemberg. Tyndale se rappelant ce précepte : « Quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, » quitta Oxford et se rendit à Cambridge. Il faut que les esprits que Dieu a amenés à sa connaissance se rencontrent et s’éclairent mutuellement. Des charbons isolés s’éteignent, mais rapprochés ils se rallument, et peuvent épurer l’or et l’argent. La hiérarchie romaine se chargeait de réunir les feux épars de la Réformation.

z – Which they have been in brewing as I hear this dozen years. (Tyndale’s Expositions (Park Soc.) p. 225.)

Bilney n’était pas inactif à Cambridge. A peine la « sublime leçon de Jésus-Christ » l’avait-elle rempli de joie, que tombant à genoux il s’était écrié : « toi qui es la vérité, donne-moi pour l’enseigner une grande puissance, et convertis les impies par celui qui a lui-même été un impiea. » Après cette prière, un feu nouveau avait animé ses regards ; il avait rassemblé ses amis, et ouvrant au milieu d’eux le Testament d’Érasme, il avait mis le doigt sur les paroles qui avaient saisi son âme, et ces paroles en avaient saisi plusieurs. L’arrivée de Tyndale vint augmenter son courage, et la lumière grandit dans Cambridge.

a – Ut impii ad ipsum per me olim impium converterentur. (Foxe, Acts, p. 633.)

Jean Fryth, âgé de dix-huit ans environ, fils d’un aubergiste de Sevenoaks, dans le comté de Kent, se distinguait au milieu des étudiants de King’s College, par la promptitude de son intelligence et l’honnêteté de sa vie. Il était aussi savant dans les démonstrations mathématiques, que Tyndale dans les classiques, et Bilney dans le droit canon. Esprit exact, mais âme élevée, il reconnut dans la sainte Ecriture une science d’un genre nouveau. « Ces choses-là, dit-il, ne se démontrent pas comme les propositions d’Euclide ; l’étude suffit pour imprimer dans notre esprit les théorèmes mathématiques, mais cette science de Dieu trouve dans l’homme une résistance qui nécessite l’intervention d’une puissance divine. Le christianisme est une régénération. » — La semence céleste germa promptement dans le cœur de Frythb.

b – Through Tyndale’s instructions he first received into his heart the seed of the Gospel. (Foxe, Acts, 5 p. 4.)

Ces trois jeunes savants se mirent à l’œuvre avec enthousiasme. Ils déclaraient que l’absolution des prêtres, ou tel autre rite religieux, était incapable de donner la rémission des péchés, que l’assurance du pardon ne s’obtient que par la foi, mais que la foi purifie le cœur ; puis ils adressaient à tous cette parole de Christ qui avait tant scandalisé les moines : Convertissez-vous !

Des idées si nouvelles produisirent une grande rumeur. Un fameux orateur s’efforça de montrer un jour à Cambridge qu’il était inutile de prêcher au pécheur la conversion. « O toi, dit-il, qui pendant soixante années as croupi dans tes convoitises comme une brute sur son fumierc, penses-tu pouvoir dans une année faire autant de pas vers le ciel que tu en as fait vers l’enfer ? » — Bilney sortit indigné. « Est-ce là, s’écriait-il, prêcher la repentance au nom de Jésus ? Ce prêtre ne nous dit-il pas : Christ ne veut pas te sauverd ? Hélas ! depuis tant de siècles que cette falale doctrine est enseignée dans la chrétienté, pas un seul homme n’a osé ouvrir la bouche contre elle ! » Plusieurs fellows de Cambridge se scandalisèrent de ces paroles de Bilney ; le prédicateur dont il condamnait l’enseignement, n’était-il pas dûment ordonné par les évêques ? — « A quoi servirait, répondit-il, d’a voir été cent fois consacré, fût-ce même par mille bulles du pape, si la vocation intérieure nous manquee ? En vain a-t-on reçu sur la tête le souffle des évêques, si l’on n’a jamais senti dans son cœur le souffle du Saint-Esprit. » Ainsi, dès l’origine de la Réformation, l’Angleterre, rejetant les superstitions romaines, discernait avec une extrême justesse ce qui fait l’essence de la consécration au service du Seigneur.

c – Even as a beast in his own dung. (Bilnæus Tonstallo episcopo, p. Foxe, Acts 4 p. 640.)

d – He will not be thy Jesus or Saviour. (Ibid.)

e – Without this inward calling it helpeth nothing before God to be a hundred times elect and consecrated. (Ibid. p. 638.)

Après avoir prononcé ces belles paroles, le fellow de Cambridge, qui soupirait après une effusion de l’Esprit-Saint, s’enfermait dans sa chambre, tombait à genoux et demandait à Dieu de venir au secours de son Église. Puis, se relevant, il s’écriait, comme si un esprit prophétique l’eût animé : « Un temps, nouveau commence. L’assemblée chrétienne va être renouvelée… Quelqu’un vient à nous… je le vois, je l’entends, c’est Jésus-Christf … Il est le roi, et c’est lui qui appellera les vrais ministres chargés d’évangéliser son peuple. »

f – If it be Christ, him that cometh unto us. (Foxe, Acts, 4 p. 637.)

Tyndale, plein de la même espérance que Bilney, quitta Cambridge dans le courant de 1519.

La Réformation d’Angleterre commençait donc indépendamment de celles de Luther et de Zwingle, ne relevant que de Dieu seul. Il y avait dans tous les pays de la chrétienté une action simultanée de la Parole divine. Le principe de la Réforme à Oxford, à Cambridge, à Londres, c’était le nouveau Testament grec, publié par Érasme. L’Angleterre devait un jour être glorieuse de cette origine de sa Réformation.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant