« Ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché … »
Un mari affectueux vient de m’annoncer qu’« ils » attendent un heureux événement après quatre ou cinq maternités successives. Tout penaud et navré pour sa femme déjà si chargée en famille, il me demande un conseil :
– Comment pouvons-nous, avec l’approbation de Dieu, espacer les naissances sans pour autant, et selon l’Écriture, « nous priver l’un de l’autre » ?
Pour aider ce frère, je suis tenté de lui parler de ma propre expérience et de lui révéler notre façon d’agir. Très vite, j’y renonce. Par conviction et pour deux raisons au moins. La première, est que l’intimité sexuelle est un domaine qui doit rester un mystère pour les autres. Ici, le black-out est de rigueur. Les détails de la vie intime ne se portent pas sur la place ; ils n’intéressent personne sinon les conjoints seuls. C’est leur secret et il doit le rester.
La deuxième raison est que Dieu a une pensée pour chaque couple et il trace la voie aux époux qui s’attendent à Lui. C’est pourquoi les autres n’ont pas à me copier pas plus que je ne doive les imiter. Dieu donnera à chaque mari par exemple, pourvu qu’il en éprouve le besoin et le Lui demande, à la fois « l’imagination » et la manière de faire qui assurera le bonheur du couple, son épanouissement avec, en plus, le sentiment d’être pleinement approuvé d’En-haut.
Naturellement, pour résoudre plus aisément ce difficile problème, il y a « les méthodes » (Knaus – Ogino, celle des températures …) et « les moyens », c’est-à-dire les divers préservatifs ou médicaments que l’on vend sur le marché, dont l’efficacité reste incertaine et que l’on adopte sans trop se soucier de la pensée du Dieu saint. Vous n’ignorez pas que de nombreux parents, pour prévenir une catastrophe qui salirait le nom de la famille (la venue d’un bébé), conseillent et fournissent « la pilule » à leurs enfants devenus adolescents, les poussant ainsi au flirt et au désordre. Ce médicament, dont on ignore à long terme les effets sur l’organisme qui le reçoit, favorise en tout cas le relâchement des mœurs. Cette simple idée devrait faire réfléchir ceux qui sont tentés d’y avoir recours car il importe que « chacun ait une pleine conviction en son esprit … » (Romains 14.5).
La plupart des jeunes époux tombent d’accord pour ne pas s’encombrer d’enfants durant les premières années de leur vie commune. Les motifs paraissent sérieux : Il faut terminer les études, acquérir un appartement, régler la voiture et acheter des meubles … Grâce à la « pilule » l’objectif pourra être atteint. Or, trois ou quatre ans plus tard, lorsque le couple se décide à accueillir un bébé dans le foyer, il arrive parfois que l’enfant souhaité ne vienne pas. Alors la femme – surtout elle – craque et, prise de remords, sombre dans la dépression (des confidences me l’ont appris). Aussi, je m’interroge : Ces époux avaient-ils raison de remettre à plus tard la venue de bébé ? S’étaient-ils réellement préoccupés de connaître la pensée du Seigneur à ce sujet ? Les motifs invoqués étaient-ils valables ? Comme il aurait été plus sage d’attendre la fin des études pour convoler en justes noces ! Mais faut-il revenir sur le passé ? Soulignons seulement ce que beaucoup de jeunes semblent ignorer : c’est que la présence d’un enfant est des plus souhaitable justement dès les premières années du mariage.
En pensant à l’emploi des contraceptifs, certains citeront les propos de l’apôtre : « Tout est permis » (1 Corinthiens 6.23). Et c’est vrai ici, pourvu que nos actes et nos motivations soient approuvées de Dieu, à sa gloire. Pourvu que ma façon d’agir « édifie » (1 Corinthiens 7.23), c’est-à-dire rapproche les époux, les lie plus solidement à la fois l’un à l’autre et tous les deux à leur Seigneur. Tout moyen employé qui choquerait mon conjoint ou le laisserait perplexe et inquiet serait à proscrire. Rien ne doit être employé qu’avec une bonne conscience de part et d’autre et librement par les deux époux … car « ce qui n’est pas le produit d’une conviction (commune) est péché » (Romains 14.23).
Un père de famille me déclara en me montrant ses cinq bambins : « Voilà ce qu’ont produit des relations durant les périodes dites stériles de ma femme (le couple observait la méthode Ogino). Cela ne l’a pas empêchée de mettre au monde ces beaux enfants. Mais gloire à Dieu car ils sont pour nous un sujet de joie et nous n’en regrettons aucun ».
Cet aveu, que je me garderai de juger, me prouve au moins ce que valent les précautions. Et tant mieux puisque Dieu reste le Maître car il importe que soit sauvegardée sa souveraineté.
Il y a les cas extrêmes où, pour limiter plus sûrement les naissances, les époux renoncent totalement aux relations intimes. C’est bien si les deux sont foncièrement d’accord. On sait que l’abstention totale risque d’entraîner des états de crispation chez l’un des partenaires et développer un sentiment de frustration chez l’époux le plus ardent ou le moins volontaire. Qui doit triompher ? Le conjoint le plus scrupuleux, le plus strict, le plus stoïque … ou l’autre, c’est-à-dire le plus faible et le moins convaincu ? La question se doit d’être posée et c’est l’amour encore une fois qui permettra aux époux de se retrouver, et c’est le Seigneur qui leur inspirera la route à suivre et les moyens à adopter. Défions-nous de nos théories hautement spirituelles que ne partagerait pas notre conjoint. Cherchons plutôt, ensemble, la réponse à nos préoccupations auprès de Celui qui peut nous la fournir plutôt qu’auprès de tel croyant réputé spécialiste en la matière. « Si quelqu’un manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu qui donne à tous simplement et sans reproche … » (Jacques 1.5). Ici comme ailleurs, la conduite à tenir est à rechercher auprès de Celui qui veut le bonheur de notre foyer. L’essentiel est que nous soyons prêts à faire sa volonté.
DIALOGUE
1. – LUI : Etes-vous concerné par ce grave problème ? Votre épouse est-elle heureuse de la manière dont vous l’avez résolu ? L’avez-vous vraiment consultée ?
2. – ELLE : Avez-vous de vraies raisons de vouloir limiter les naissances (si telle est votre intention) ? Avez-vous recherché – en accord avec votre mari – la pensée du Seigneur à ce sujet ? Etes-vous réellement préoccupée de faire « ce qu’il vous dira » ?
3. – ELLE et LUI : Croyez que Dieu vous guidera si vous vous attendez à Lui. Louez-le pour son amour et Sa sagesse.