Il y a des gens aux nerfs fragiles comme il en est de santé délicate. Les uns comme les autres ne sont pas des malades mais doivent se ménager, réduire leur activité et veiller à avoir toujours leur compte de sommeil, moyennant quoi ils pourront tenir longtemps. Il est reconnu que les personnes dont le système nerveux est particulièrement sensible, se fatiguent vite et se montrent facilement irritables ou agitées, d’humeur changeante avec des hauts et des bas injustifiés. Un effort physique ou intellectuel prolongé, un changement de temps ou une variation de pression, une émotion ou un contretemps, une petite quantité d’alcool … bref, un rien les ébranle, aussi doivent-elles se discipliner pour ne pas craquer. Mais alors d’où vient cette faiblesse pathologique ? Sans doute d’un « héritage » laissé par des ascendants chez qui l’on retrouvait ce même déséquilibre à fleur de peau.
Mais rassurons-nous. Les gens aux nerfs fragiles ne sont pas nécessairement des dépressifs, bien qu’ils côtoient de plus près la dépression. Pas plus d’ailleurs qu’une personne au foie sensible n’est malade aussi longtemps qu’elle se montre prudente dans ce qu’elle mange. L’homme le plus fort psychiquement peut être un candidat à la dépression s’il se laisse aller à des excès ou à des infidélités comme l’individu le plus solide peut devenir hépatique s’il boit et mange avec démesure. La sobriété et la fidélité gardent les forts comme les faibles.
Etes-vous fragile des nerfs ? Dans ce cas, vous courez certains dangers que voici :
Maintenant, une question se pose. Si je suis nerveusement sensible, dois-je m’attendre à recevoir de Dieu des nerfs solides ou dois-je accepter de vivre une vie limitée mais heureuse en dépit de cette faiblesse ? Je pense qu’il n’est pas répréhensible ni moins spirituel de désirer un renouvellement de forces dans le but de mieux servir le Seigneur. Paul n’était-il pas libre de supplier son Maître pour obtenir que soit ôtée l’écharde … et libre de revenir à la charge aussi longtemps que le : « Ma grâce te suffit » n’avait pas été prononcé ? Une fois la réponse reçue, toute insistance eût été déplacée. L’apôtre accepta donc avec sérénité et reconnaissance la présence de cette douloureuse écharde qui, très vite, lui apparut utile pour un meilleur service (2 Corinthiens 12.7-9). Évangéliste itinérant depuis une trentaine d’années et accueilli matin et soir à la table d’amis chrétiens, je me vois offrir constamment de plantureux repas à la mesure de leur affection. A ce régime, je suis devenu plus fragile de l’estomac et de la digestion. Ce n’est pas grave mais je dois veiller maintenant à m’abstenir de tel aliment ou à me servir prudemment de tel autre. Moyennant ces précautions, j’arrive à bien vivre malgré cette faiblesse. Dois-je demander à Dieu l’estomac de ma jeunesse ? Je ne le crois pas. J’accepte mes limites … et m’en trouve bien. La sobriété n’a jamais tué personne. J’ai noté, comme vous sans doute, que certaines gens de santé délicate ont survécu à tels « costauds » à la vie désordonnée. Les premiers fournissent peu à la fois mais plus longtemps.
En conclusion, tout ce qui nuit à la santé de mon âme, à ma paix intérieure, doit être refusé car c’est l’œuvre de Satan. Pour cette raison, je dois dire « non ! » à la dépression (une maladie de l’âme qui me terrasse et m’enlève la paix). Cependant, puisque je peux, malgré des nerfs fragiles m’épanouir et rester dans la louange, je me soumets à Celui qui dirige ma vie. Il m’accordera la grâce de vivre pleinement, à sa gloire, au travers même de cette faiblesse.
Etes-vous fragile des nerfs ? Ne vous laissez pas submerger par votre épreuve. Acceptez-la avec confiance. La paix et la sérénité envahiront votre cœur, car Dieu veut vous accorder un plein équilibre intérieur. Refusez même de « subir » votre faiblesse. L’accepter sans se révolter ou se plaindre ne suffit pas. Il vous est demandé de la regarder « comme, un sujet de joie complète » (Jacques 1.3) parce qu’en définitive, elle est une grâce. Certes, Dieu pourrait vous donner une santé florissante mais il a jugé que ce ne serait pas le meilleur pour vous. S’il vous donnait d’un coup des forces à revendre, vous n’auriez plus besoin de lui et perdriez cette précieuse dépendance qui vous oblige à fixer les yeux sur Jésus instant après instant.
Remettez-lui donc « vos nerfs », confiez-lui votre épreuve sans gémir et contemplez Celui qui s’est chargé de votre fardeau. Vous l’entendrez vous dire : Je suis ta force et la santé de ton âme. Je suis, moi Jésus, « ton équilibre ».
En terminant, voici quelques paroles de l’Écriture propres à encourager ceux qui se savent faibles dans ce domaine :
Puisqu’il y a des grâces en réserve pour les faibles – et qui ne l’est pas ? – confions « nos nerfs » au Seigneur et avançons en regardant à Celui qui est notre force et notre joie : le Christ, Jésus.