Échec à la dépression

NERFS FRAGILES

Il y a des gens aux nerfs fragiles comme il en est de santé délicate. Les uns comme les autres ne sont pas des malades mais doivent se ménager, réduire leur activité et veiller à avoir toujours leur compte de sommeil, moyennant quoi ils pourront tenir longtemps. Il est reconnu que les personnes dont le système nerveux est particulièrement sensible, se fatiguent vite et se montrent facilement irritables ou agitées, d’humeur changeante avec des hauts et des bas injustifiés. Un effort physique ou intellectuel prolongé, un changement de temps ou une variation de pression, une émotion ou un contretemps, une petite quantité d’alcool … bref, un rien les ébranle, aussi doivent-elles se discipliner pour ne pas craquer. Mais alors d’où vient cette faiblesse pathologique ? Sans doute d’un « héritage » laissé par des ascendants chez qui l’on retrouvait ce même déséquilibre à fleur de peau.

Mais rassurons-nous. Les gens aux nerfs fragiles ne sont pas nécessairement des dépressifs, bien qu’ils côtoient de plus près la dépression. Pas plus d’ailleurs qu’une personne au foie sensible n’est malade aussi longtemps qu’elle se montre prudente dans ce qu’elle mange. L’homme le plus fort psychiquement peut être un candidat à la dépression s’il se laisse aller à des excès ou à des infidélités comme l’individu le plus solide peut devenir hépatique s’il boit et mange avec démesure. La sobriété et la fidélité gardent les forts comme les faibles.

Etes-vous fragile des nerfs ? Dans ce cas, vous courez certains dangers que voici :

  1. Le danger d’accuser vos parents en les jugeant responsables de vous avoir transmis cette nature instable qui vous éprouve et vous limite. Réaction injuste autant qu’inutile puisqu’elle ne laisse qu’amertume ou irritation sans pour autant contribuer à la santé de votre âme. Ne vous posez pas de questions au sujet de votre épreuve. Cette recherche stérile ne vous rapprocherait pas du Seigneur mais ajouterait à votre trouble, donc à votre instabilité. Déposez devant Dieu ce passé incertain, sachant qu’il vous demande seulement – set selon l’Écriture – de confesser vos péchés (les vôtres, 1 Jean 1.9) pour vous accorder une totale purification, nécessaire à la santé de votre âme. N’est-ce pas là l’essentiel ?

  2. Le danger de jalouser vos amis aux nerfs solides dont la santé florissante vous est un constant reproche. Sachez que la jalousie est nuisible à la santé de l’âme et du corps : « C’est la carie des os » (Proverbes 14.30) et l’envieux, dit-on, secrète des toxines qui lui ravissent la fraîcheur de son teint. En tout cas, loin d’apaiser l’individu, elle l’irrite et le survolte, donc le conduit plus vite à la rupture. En outre, ce travers nous tient loin des autres ou nous rend agressif, ternissant du même coup, notre communion avec le Seigneur. Est-ce là votre tendance ? Alors humiliez-vous et refusez avec énergie de tels sentiments.

  3. Le danger de céder à la pitié de soi-même, c’est-à-dire, de vous laisser obnubiler par « vos nerfs fragiles », de sorte que vous soyez tentés de dire avant chaque effort à fournir : « Je dois me ménager ; je suis délicat, il me faut du repos ». En réalité, un faible a – relativement sans doute – de l’énergie à employer. Que vos nerfs ne soient pas un prétexte pour flâner ou vous attarder au lit, pour refuser tout service et vous faire constamment dorloter. Vous trouverez toujours quelqu’un pour le faire. Non ! Ne cédez pas, vous plongeriez dans la mollesse et bientôt, un sentiment d’inutilité vous envahirait. Vous vous découvririez de moins en moins de forces et trouveriez de plus en plus de prétextes pour fuir les tâches déplaisantes. Bref ! Cessant toute lutte, vous abandonneriez la prière et perdriez pied rapidement. S’il le faut, aujourd’hui, dénoncez en vous la pitié de soi et reprenez courage dans le Seigneur qui vous stimule par ces mots « Mon enfant, va avec la force que tu as ».

  4. Le danger de se laisser abattre par un sentiment d’infériorité qui vous pousse à dire par exemple : « Je ne puis tenir comme un tel qui se donne à fond dans le ministère. Je dois toujours chercher mes limites et donner l’impression aux autres que je m’écoute ou refuse de m’engager pleinement. Je suis un être médiocre et inutile … ». Ce langage n’est pas de Dieu et frise la révolte. D’ailleurs, il est faux de se comparer aux autres. La tâche confiée à mon voisin ne sera jamais exactement celle que le Seigneur me destine. Et le ministère qui m’incombe ne sera bien rempli que par moi seul : je possède TOUT ce qu’il me faut pour plaire à mon Maître. On constate généralement que ce ne sont pas ceux qui se démènent le plus ou paraissent le plus qualifiés qui portent le plus de fruits. Donc courage ! Dieu connaît mes limites et n’attend rien de moi que je ne puisse faire avec joie. Du reste, je dois savoir qu’il ne m’appartient pas de juger mon activité ni celle des autres (1 Corinthiens 4.3) ; « C’est le Seigneur qui juge … et ce qu’on demande des dispensateurs, c’est que chacun soit trouvé fidèle » (1 Corinthiens 4.2, 4). Dieu n’apprécie pas notre travail en fonction du rendement (avec lui, nous ne sommes jamais « aux pièces ») mais selon l’amour qui l’inspire (1 Corinthiens 13.3).

Maintenant, une question se pose. Si je suis nerveusement sensible, dois-je m’attendre à recevoir de Dieu des nerfs solides ou dois-je accepter de vivre une vie limitée mais heureuse en dépit de cette faiblesse ? Je pense qu’il n’est pas répréhensible ni moins spirituel de désirer un renouvellement de forces dans le but de mieux servir le Seigneur. Paul n’était-il pas libre de supplier son Maître pour obtenir que soit ôtée l’écharde … et libre de revenir à la charge aussi longtemps que le : « Ma grâce te suffit » n’avait pas été prononcé ? Une fois la réponse reçue, toute insistance eût été déplacée. L’apôtre accepta donc avec sérénité et reconnaissance la présence de cette douloureuse écharde qui, très vite, lui apparut utile pour un meilleur service (2 Corinthiens 12.7-9). Évangéliste itinérant depuis une trentaine d’années et accueilli matin et soir à la table d’amis chrétiens, je me vois offrir constamment de plantureux repas à la mesure de leur affection. A ce régime, je suis devenu plus fragile de l’estomac et de la digestion. Ce n’est pas grave mais je dois veiller maintenant à m’abstenir de tel aliment ou à me servir prudemment de tel autre. Moyennant ces précautions, j’arrive à bien vivre malgré cette faiblesse. Dois-je demander à Dieu l’estomac de ma jeunesse ? Je ne le crois pas. J’accepte mes limites … et m’en trouve bien. La sobriété n’a jamais tué personne. J’ai noté, comme vous sans doute, que certaines gens de santé délicate ont survécu à tels « costauds » à la vie désordonnée. Les premiers fournissent peu à la fois mais plus longtemps.

En conclusion, tout ce qui nuit à la santé de mon âme, à ma paix intérieure, doit être refusé car c’est l’œuvre de Satan. Pour cette raison, je dois dire « non ! » à la dépression (une maladie de l’âme qui me terrasse et m’enlève la paix). Cependant, puisque je peux, malgré des nerfs fragiles m’épanouir et rester dans la louange, je me soumets à Celui qui dirige ma vie. Il m’accordera la grâce de vivre pleinement, à sa gloire, au travers même de cette faiblesse.

Etes-vous fragile des nerfs ? Ne vous laissez pas submerger par votre épreuve. Acceptez-la avec confiance. La paix et la sérénité envahiront votre cœur, car Dieu veut vous accorder un plein équilibre intérieur. Refusez même de « subir » votre faiblesse. L’accepter sans se révolter ou se plaindre ne suffit pas. Il vous est demandé de la regarder « comme, un sujet de joie complète » (Jacques 1.3) parce qu’en définitive, elle est une grâce. Certes, Dieu pourrait vous donner une santé florissante mais il a jugé que ce ne serait pas le meilleur pour vous. S’il vous donnait d’un coup des forces à revendre, vous n’auriez plus besoin de lui et perdriez cette précieuse dépendance qui vous oblige à fixer les yeux sur Jésus instant après instant.

Remettez-lui donc « vos nerfs », confiez-lui votre épreuve sans gémir et contemplez Celui qui s’est chargé de votre fardeau. Vous l’entendrez vous dire : Je suis ta force et la santé de ton âme. Je suis, moi Jésus, « ton équilibre ».

En terminant, voici quelques paroles de l’Écriture propres à encourager ceux qui se savent faibles dans ce domaine :

  1. La promesse de forces renouvelées : « Il donne de la force à celui qui est fatigué et il augmente la vigueur de celui qui tombe en défaillance … Ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force … Ils marchent et ne se fatiguent pas » (Ésaïe 40.29-31).
  2. La promesse du repos à ceux qui sont chargés. « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions … et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux et mon fardeau léger » (Matthieu 11.28-30).
  3. La promesse de la grâce suffisante pour ceux qui ont « une écharde dans la chair ». « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse » (2 Corinthiens 12.9).
  4. La promesse d’un renouvellement intérieur alors même que l’être extérieur se détruit : « C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et lors même que notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour » (2 Corinthiens 4.16).

Puisqu’il y a des grâces en réserve pour les faibles – et qui ne l’est pas ? – confions « nos nerfs » au Seigneur et avançons en regardant à Celui qui est notre force et notre joie : le Christ, Jésus.

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