Servez l’Eternel avec joie.
Les parents qui savent se faire obéir n’obtiennent pas toujours de leurs enfants une obéissance joyeuse et spontanée, surtout si le service demandé vient perturber leur jeu. Ils obtempèrent certes, mais en bougonnant, simplement parce qu’ils craignent le père. Il est dans notre nature de chérir notre indépendance, de vouloir décider nous-mêmes du choix de nos actes et du moment de leur exécution. Si le service demandé contrecarre nos plans ou exige quelque renoncement, nous murmurons, agacés, avant de nous résoudre à obéir au Seigneur. Or un service rendu à contrecœur déçoit toujours. Dieu ne veut pas de cette obéissance-là, lui qui souhaite et attend des siens un service joyeux. Pour trois motifs au moins nous devrions obtempérer avec joie :
a) Premier motif : Je dois tout au Créateur de qui j’ai tout reçu. Lui obéir devrait couler de source ; c’est une attitude élémentaire de reconnaissance. Le Seigneur m’a donné un corps plein de vie qui est une merveille et, plus encore, Il s’est sacrifié pour m’accorder la vie éternelle. En réponse à tant de bienfaits, puis-je, sans l’attrister, le servir en traînant les pieds ?
b) Deuxième motif : Parce qu’il est le Roi des rois, je devrais — cela va de soi — le servir avec joie et empressement ; car c’est un insigne honneur et un privilège immense que d’être à ses ordres ! Serait-il concevable que j’oublie ou relègue à la dernière place le Maître du ciel et de la terre ? Christ veut être « en tout le premier », ne l’oublions pas (Colossiens 1.18).
c) Troisième motif : Parfaitement soumis à son Père, Jésus a été, parmi les hommes, le Serviteur par excellence, nous donnant un exemple afin que nous suivions ses traces avec joie (Jean 13.15). Il est venu pour servir et non pour être servi (Marc 10.45), s’abaissant même jusqu’à laver les pieds de ses disciples (Jean 13.1-11), jusqu’à donner sa vie comme la rançon de plusieurs.
d) Autre motif : Un service accompli avez zèle et ferveur, stimule et maintient en forme spirituelle ; de plus, il fournit l’occasion non négligeable d’amasser des trésors dans le ciel comme Jésus le recommande aux siens.
Servez le Seigneur avec joie !
Je ne crois pas trahir l’Ecriture en remplaçant le terme de joie par celui d’enthousiasme : Servez le Seigneur avec enthousiasme, avec passion, avec fierté même, avec le sentiment très vif d’être au service d’un grand Roi qui nous confie de grandes tâches. Dans notre vocabulaire, le mot joie a perdu de son éclat car celle qui vient d’En Haut n’a rien de commun avec nos joies humaines, bruyantes, superficielles et passagères. La joie « fruit de l’Esprit » saisit l’être tout entier et le pousse irrésistiblement à la louange, au témoignage et à l’action. Si le terme « enthousiasme » ne se trouve pas dans la Bible, on le devine dans de nombreuses paroles telles que :
Un industriel avisé disait : « Entre deux candidats de capacités égales, je penche pour le plus enthousiaste car je sais qu’il ira plus loin que l’autre. » Le constructeur Chrysler affirmait que le vrai secret de la réussite, c’est l’enthousiasme. Lorsqu’une tâche passionne, l’intérêt pour l’accomplir est tel qu’on en oublie le manger et le boire. S’il en est ainsi dans le service de Dieu, alors quelle efficacité et quelle dynamique !
L’enthousiasme est un tel générateur d’énergie qu’il permet de se donner à fond à la plus humble des tâches, et il est incontestable que les vrais « bâtisseurs », à l’instar des apôtres, sont ceux qui vont de l’avant avec fougue, apportant à leur œuvre une ardeur sans limite et une foi réelle. Je suis toujours impressionné de rencontrer un vieillard qui, en dépit de son grand âge, a gardé sa ferveur et son punch pour le Seigneur. Que les moins doués d’entre nous ou les plus faibles ne se découragent pas ; ils peuvent posséder eux aussi, grâce à Dieu, ce même allant, le même ardent désir de le servir.
Quoique absent de la Bible, le mot « enthousiasme » convient bien lorsque nous traitons du service. Etymologiquement, il signifie : « Qui a un Dieu en soi » (du grec « enthousiasmos »). N’est-ce pas le cas de tout chrétien qui est, selon l’apôtre Paul, « le temple du Saint-Esprit » (1 Corinthiens 3.16) ? Ne savez-vous pas, précise-t-il encore aux destinataires de sa lettre, que l’Esprit de Dieu habite en vous ? Donc, même les plus humbles parmi les croyants devraient être comptés parmi les plus enthousiastes des hommes, servant avec passion leur Sauveur et leur Seigneur.
Hélas ! Dans le service, nous sommes trop souvent zélés et enthousiastes par à coup, à la suite d’une prédication bouleversante par exemple… mais le zèle retombe vite. Et trop vite nous nous contentons d’assister fidèlement au culte dominical, de jouir du pardon de Dieu et d’être au clair sur la saine doctrine. Halte-là ! Si notre intérêt pour son royaume faiblit, si « le premier amour » n’est plus, demandons pardon à Dieu, maintenant même, en nous offrant à lui pour un service joyeux à sa gloire.
Nous voudrions ici encourager ceux dont la santé est précaire ou qui, handicapés, gémissent de ne pouvoir se donner davantage aux autres. Les plus ardents et les plus actifs ne sont pas nécessairement ceux qui ont une mine resplendissante. Saint Paul, malgré son écharde et de douloureux contretemps, courait sans faiblir pour remporter le prix. Certaines personnes bloquées sur un fauteuil roulant dans des conditions des plus pénibles… montrent une énergie et un intérêt tel pour le Seigneur qu’il est difficile de ne pas être touché, voire humilié en les voyant. Il y a des citrons tout ridés et sans apparence, mais quel jus il en sort ! Donc courage !
Vous arrive-t-il d’hésiter à vous déplacer pour assister à une réunion de l’église, peut-être à cause du mauvais temps, de l’éloignement ou de la fatigue ? Certainement vos hésitations s’estomperont si vous lisez les récits suivants :
Lors des persécutions dans les Cévennes au début du dix-huitième siècle, le prédicant Cortheiz écrivait à sa femme ce qui suit : « Une assemblée fut convoquée près de Ganges, la nuit, dans un ruisseau. La pluie, les éclairs étaient si forts que le ciel semblait se fendre sur nous, ce qui nous poussait à élever nos âmes vers Dieu. Cinq dimanches de suite nous fûmes exposés à souffrir la pluie, mais le dernier dimanche elle tombait si fort pendant le temps de la dévotion que nous fûmes mouillés. Je sentais l’eau couler le long de l’échine et de ma chemise.… Une autre fois, le vent était si fort et si froid que l’eau glaçait sous nos pieds, ce qui fit qu’il ne se rendit là qu’un millier de personnes, lesquelles luttèrent contre le vent impétueux tout au long de l’office… » Quel exemple, humiliant pour nous qui reculons devant les moindres difficultés (1).
(1) Pierre Corteiz, pasteur du Désert (Ed. Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère).
En tout cas, si, à cause de votre âge ou de vos handicaps vous ne pouvez quitter la maison, tenez-vous près de Dieu et intercédez sans relâche pour votre église, pour ses membres, ses responsables, pour la mission ou tel évangéliste… N’oubliez pas non plus les habitants de votre immeuble. Suivez-les dans la prière avec le désir de leur parler du Seigneur, le moment venu. L’intercession, ce service de première importance et que Dieu récompensera un jour, sera certainement un grand sujet de joie pour vous.
Vous êtes sur-occupé ? N’’en faites pas un prétexte pour négliger l’œuvre de Dieu. Avez-vous réellement la volonté de jouer votre rôle dans l’église ou de vous donner à quelque action généreuse ? Dites au Seigneur : « Je veux te servir. Rends-moi capable de discerner les tâches que je devrais laisser afin de trouver le temps de me donner au prochain. » Ce n’est pas facile, mais Dieu ne manquera pas de répondre favorablement à votre prière.
Etes-vous une maman débordée ? Courage ! Servez d’abord le Seigneur auprès de vos enfants. Ne les sacrifiez pas à quelque emploi lucratif si ce n’est pas nécessaire.
Aimez-vous les enfants ? Le travail vous attend car il faut des moniteurs et des monitrices pour les instruire ou des chefs de jeunesse pour intéresser des adolescents et les conduire à Jésus. Je pense à telle demoiselle institutrice qui vivait dans un hameau perdu de la Lozère. Elle assura l’école du dimanche jusqu’à un âge avancé. Au soir de la vie, elle pouvait affirmer que la plupart des enfants qu’elle avait instruits étaient devenus chrétiens. Elle les suivait fidèlement par la prière et la correspondance.
Bref, voulez-vous être de ceux qui bâtissent ? Alors dites-le au Seigneur et venez offrir vos services aux responsables de l’église. Il y a des calendriers à distribuer, des visites à faire, un secours à apporter, une réparation à effectuer… Donc, « Tous unis et actifs pour édifier l’Eglise, à la gloire de son chef, Jésus-Christ » devrait être notre mot d’ordre.
Un dernier conseil : Plutôt que de vous lancer éperdument dans une action quelconque, cherchez la face de Dieu en lui disant : « Réchauffe mon cœur et rends-moi sage pour discerner les bonnes œuvres que tu as préparées afin que je les accomplisse. » Que Dieu nous empoigne et nous sorte de notre sommeil pour travailler ensemble et avec passion à l’avancement de son règne. Car il vient bientôt.
En résumé.
a) Je sers mon Dieu lorsque je lui consacre les premiers instants de la journée pour l’adorer, l’exalter et lui rendre grâces. C’est pour lui, en priorité, que je cherche sa face et lui rend hommage. Dans la joie !
b) Je sers mon Dieu lorsque je prie régulièrement pour mes proches, pour mes voisins et les habitants de mon immeuble avec la préoccupation de leur salut, de leur affermissement et de leur bonheur. Dans la joie !
c) Je sers mon Dieu lorsque je médite avec sérieux les Ecritures. Ecouter sa Parole et s’y conformer l’honore et lui est agréable. Pour l’étudier avec joie, je prierai comme le psalmiste : Elargis mon cœur et je courrai dans la voie de tes commandements (Psaumes 119.32).
d) Je sers mon Dieu lorsque j’accomplis ma tâche, même la plus humble, pour lui en priorité. A l’usine, au bureau ou dans les champs, je veux travailler de mon mieux, « comme servant le Seigneur ». Toujours dans la joie !
e) Je sers mon Dieu aussi bien à la maison que dans la rue ou à l’église, lorsque j’accomplis toute chose en son nom et pour sa gloire. Avec joie et reconnaissance !
f) Je sers mon Dieu quand, pour lui plaire, j’assiste, dépanne, secours toute personne dans la peine rencontrée sur mon chemin. Toujours dans la joie de Lui être agréable.
g) Je sers mon Dieu lorsque j’aime et bénis mon prochain, même quand il m’éprouve… Dans la joie sereine mêlée de compassion.
h) Je sers mon Dieu dans l’église chaque fois que j’assiste aux diverses rencontres de la semaine. Ma présence encourage les frères et les sœurs que je côtoie et c’est un ministère auprès d’eux. Je le sers dans les petites tâches qu’on veut bien me confier ; je les accomplis pour lui, de mon mieux et fidèlement. Je le sers également chaque fois que je combats dans la prière avec mes frères en la foi.
i) Je sers mon Dieu lorsque je parle de mon Sauveur autour de moi et invite mon entourage à participer à des rencontres où l’Evangile est proclamé sans détour. Je le sers encore lorsque je distribue de la littérature destinée à éclairer ses lecteurs et à les conduire à Jésus-Christ.
Servez l’Eternel avec joie.
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