L'Esprit du Christ

23. Le Temple du Saint-Esprit

Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l’Esprit de Dieu habite en vous ? 1Co 3.16

Pour nous faire comprendre que Dieu habite en nous par le Saint-Esprit, l’Écriture nous compare à un temple. Cherchons donc à voir quelle analogie peut exister entre le temple de Jérusalem et nous-même. Le temple avait été construit d’après le modèle qu’en avait vu Moïse sur le mont Sinaï, il était ainsi le reflet des vérités spirituelles et divines qu’il symbolisait, et au nombre de ces vérités se trouve la triple nature de l’homme. L’homme avait été crée à l’image de Dieu ; le temple ne signifie donc pas seulement ici un lieu où l’homme puisse aller chercher Dieu et se rapprocher de lui, il nous symbolise en outre l’entrée de Dieu en l’homme, de Dieu faisant sa demeure en lui.

La division du temple en trois parties nous est bien connue : le parvis extérieur, visible à tous, dans lequel tout Israélite pouvait entrer et où se faisait une partie du service de Dieu ; le lieu saint dans lequel les prêtres seuls entraient pour offrir à Dieu le sang ou l’encens, le pain ou l’huile qu’ils apportaient du premier parvis. Le souverain sacrificateur seul entrait une fois par an dans le lieu très saint, pour faire mieux comprendre l’impossibilité pour tout autre de pénétrer derrière le voile jusqu’à ce que celui-ci fut déchiré et enlevé.

L’homme est le temple de Dieu. En lui aussi se retrouvent ces trois divisions. Son corps est le premier parvis. C’est là que se manifeste sa vie extérieure, c’est là que toute sa conduite doit être réglée par la loi de Dieu. En outre l’homme a une âme qui vit d’une vie intérieure, qui possède intelligence, sentiment et volonté. Pour l’homme régénéré l’âme est le lieu saint où les pensées, les affections et les désirs vont et viennent comme jadis les prêtres du sanctuaire lorsqu’ils faisaient devant Dieu le service requis. Enfin vient derrière le voile le sanctuaire intime, caché à tout regard, à toute lumière terrestre, « le secret » du Très-Haut, où Dieu habite et où l’homme ne peut pénétrer jusqu’à ce que le voile soit déchiré par l’ordre même de Dieu. L’homme possède non seulement un corps et une âme, il a encore un esprit. Au delà du domaine de l’âme existe en lui une nature spirituelle qui le relie à Dieu. Chez le croyant c’est là que le Saint-Esprit vient habiter, c’est de là qu’il accomplit son œuvre glorieuse, sanctifiant et l’âme et le corps pour le Seigneur.

Ce n’est que lorsque le croyant apprend par la foi à trembler en présence de ce merveilleux mystère : « Vous êtes le temple de Dieu parce que l’Esprit de Dieu habite en vous », qu’il se consacre à sa haute vocation avec le saint respect et la joyeuse confiance qu’il doit avoir. Prenons la peine de croire que réellement Dieu veut faire ce qu’il nous dit, et répétons-nous : Je suis un temple, un temple semblable à celui qui fut construit jadis par l’ordre de Dieu. Dieu veut que je voie là ce que je suis moi-même. Le lieu très saint en formait le point central, essentiel. Longtemps il resta voilé aux regards et plein de mystère, objet de la foi des prêtres et du peuple, jusqu’au moment où le voile tomba. En moi aussi le lieu très saint reste invisible et caché ; ma foi seule en reconnaît l’existence.

Plus cette pensée remplira le cœur, plus aussi la foi à cette présence invisible deviendra ferme, et bientôt le lieu saint recevra le reflet vivifiant du lieu très saint. Toute notre âme alors avec ses pensées et ses sentiments, avec ses affections et ses aspirations, en viendra à faire sa soumission devant la divine puissance qui règne au-dedans de nous.

O Dieu très saint, je me prosterne devant toi et je t’adore à l’ouïe de ce mystère de ta grâce: mon esprit, mon âme et mon corps sont ton temple. En silence et avec adoration je reçois ce que tu daignes me révéler, c’est qu’en moi existe un lieu très saint où ta gloire est cachée.

O mon Dieu, pardonne-moi de l’avoir si peu compris jusqu’à présent. Esprit-Saint ! Toi qui enseignes, toi qui sanctifies, tu es en moi. C’est à toi que « je m’attends tout le jour ». Je t’appartiens. Oui, prends possession de mon être tout entier pour le Père et pour le Fils.

Amen.

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