Avec Christ à l'école de la prière

30. LE MINISTÈRE DE L’INTERCESSION

« Formez vous-mêmes un édifice, une maison spirituelle pour constituer une, sainte sacrificature et offrir des sacrifices spirituels à Dieu, par Jésus-Christ. » (1Pi 2.5)

« Mais vous, on vous appellera prêtres de l’Eternel. » (Esa 61.6)

« L’Esprit du Seigneur, l’Eternel, est sur moi, car l’Eternel m’a oint. » (Esa 61.1)

Telle est la parole de Dieu révélée par Esaïe. Comme fruit de l’œuvre de Christ, tous les rachetés sont prêtres de l’Eternel, participants avec lui de l’onction qui lui été faite de l’Esprit en qualité de souverain sacrificateur.

« C’est comme l’huile précieuse qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements ». (Ps 133.2) De même que les fils d’Aaron, les membres du corps de Christ ont droit à la sacrificature, mais tous ne l’exercent pas. Un grand nombre d’entre eux ignorent même qu’ils possèdent ce privilège. Et pourtant, n’est-ce pas le plus précieux de tous, pour l’enfant de Dieu ? N’est-ce pas là le trait de ressemblance qui l’unit étroitement avec Celui qui vit éternellement pour prier ?

Douterons-nous qu’il en soit réellement ainsi ? Réfléchissons à ce qui constitue la sacrificature. L’œuvre du sacerdoce nous présente deux faces : L’une regarde à Dieu, l’autre à l’homme : « En effet, tout souverain sacrificateur pris au milieu des hommes, est établi en faveur des hommes, en vue de leurs, rapports avec Dieu ». (Heb 5.1) « En ce temps-là, l’Eternel sépara la tribu de Lévi et lui ordonna... de se tenir devant l’Eternel pour le servir et bénir le peuple en son nom ». (De 10.8)

Le sacrificateur avait le droit de s’approcher de Dieu, de demeurer avec lui dans sa maison, d’offrir devant lui le sang du sacrifice ou de brûler l’encens. Il n’accomplissait aucun de ces actes pour lui-même, mais pour le peuple, dont il était le représentant. C’est là l’une des faces de son devoir. Il recevait du peuple les sacrifices, les offrait à Dieu, puis sortait pour bénir le peuple au nom de l’Eternel, l’assurer de sa faveur et lui enseigner ses lois.

Un sacrificateur est donc un homme qui ne vit en aucune façon pour lui-même. Il vit avec Dieu et pour Dieu. Son devoir est de veiller, comme serviteur de Dieu, sur la maison de son Maître, sur son honneur, sur son culte et de faire connaître aux hommes son amour et sa volonté. Il vit avec les hommes et pour les hommes. « Il peut être indulgent envers ceux qui pèchent par ignorance et par erreur, puisqu’il est lui-même plein de faiblesse ». (Heb 5.2)

Telle est la vocation magnifique à laquelle est appelé tout chrétien. C’est le privilège de tous les saints. Ils ont été rachetés dans le seul but d’être sacrificateurs de Dieu au milieu des millions d’âmes qui périssent. Ils doivent être comme les dispensateurs de la grâce de Dieu, pour tous ceux qui les entourent, en vivant conformément à la vie de notre grand souverain sacrificateur Jésus-Christ.

Le sacrificateur doit être en harmonie avec son chef. Comme Dieu est saint, le prêtre devait être saint. Non seulement il devait être séparé de tout ce qui était souillé, mais encore il devait se sanctifier pour Dieu. Il était mis à part, consacré à Dieu, pour qu’Il en disposât à son gré. Sa séparation d’avec le monde qui l’entourait et sa consécration à Dieu étaient indiquées de bien des manières. D’abord par les vêtements, confectionnés d’après l’ordre même de Dieu ; (Ex 28) puis il ne devait touche aucun mort, et se préserver de toute souillure légale. « Il n’ira vers aucun mort ; Il ne se rendra point impur, ni pour son père, ni pour sa mère ». (Le 21.11)

Bien des choses permises à un Israélite lui étaient interdites. Cette séparation d’avec le monde se voyait encore dans cet ordre positif: c’est que le prêtre ne devait avoir aucune tare, aucun défaut corporel, sa perfection physique étant le type de sa sainteté.

« Tout homme de la race du prêtre Aaron qui aura un défaut corporel ne s’approchera point pour offrir à l’Eternel les sacrifices consumés par le feu ». (Le 21.21)

Cette séparation s’accentuait aussi par la défense que Dieu avait faite que la tribu consacrée à la sacrificature eût un héritage terrestre. Dieu était son héritage: sa vie, celle de la foi. Les enfants de Lévi mis à part pour le service de Dieu ne devaient vivre que pour lui et par lui.

Tout cela est l’image de ce que doit être le prêtre sous la nouvelle Alliance. La puissance de notre sacerdoce auprès de Dieu dépend de la manière dont nous vivons dans ce monde. Il faut que nous soyons de ceux dont Jésus dit : « Ils n’ont pas souillé leurs vêtements ». (Ap 3.4) En renonçant à ce qui peut paraître légitime pour d’autres, mais qui ne l’est plus pour nous, nous avons à prouver que notre consécration au Seigneur est sincère et complète. La perfection physique du sacrificateur sous l’ancienne Alliance doit trouver son équivalent dans notre état spirituel : « Sans défaut et sans tache ». (1Pi 1.19) Nous devons être parfaits et préparés pour toute bonne œuvre. « Mais il faut que la persévérance ait une efficacité parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien ». (Jas 1.4)

Par-dessus tout, renonçons à tout héritage sur la terre ; abandonnons tout et, comme Christ, sachons nous contenter d’avoir Dieu pour notre part, sachons posséder toutes choses comme ne possédant rien, et disposer de tout pour la seule gloire de Dieu. Voilà les signes distinctifs du prêtre véritable, de l’homme qui ne vit que pour Dieu et ses semblables.

Examinons maintenant le chemin qui mène au sacerdoce. Dans la personne d’Aaron, Dieu avait choisi ses descendants pour être sacrificateurs. Chacun d’eux l’était par sa naissance, et cependant aucun ne pouvait entrer en fonctions sans avoir passé par un acte spécial de consécration : l’onction.

Tout enfant de Dieu est sacrificateur par droit de naissance, par sa parenté avec le souverain sacrificateur, mais cela ne suffit pas. Il n’exercera son pouvoir qu’en raison de la manière dont il acceptera et réalisera sa consécration. Pour Aaron et ses fils, l’ordination se passait ainsi : (Ex 29) après avoir été lavés et habillés, ils étaient oints de l’huile sainte; puis on offrait des sacrifices. On touchait l’oreille droite, la main droite et le pied droit des nouveaux sacrificateurs avec le sang de l’holocauste. Puis, ainsi que leurs vêtements, ils étaient aspergés de l’huile et du sang mêlés. Il en est de même pour l’enfant de Dieu lorsqu’il réalise complètement ce que le sang de Christ et le Saint-Esprit sont pour lui. Il sent alors avec quelle puissance cette sainte sacrificature agit en lui. Le sang efface en lui tout sentiment d’indignité et l’Esprit tout sentiment d’incapacité.

Remarquons ce qu’il y avait de nouveau dans cette aspersion du sang sur le sacrificateur. Si, comme pénitent, il avait apporté autrefois un sacrifice pour son péché implorant le pardon, le sang de la victime était répandu sur l’autel, mais non sur sa personne. Pour sa consécration à la sacrificature, il fallait qu’il passât par un contact plus immédiat avec le sang. L’oreille, la main et le pied étaient mis par un acte spécial sous l’action directe du sang. Cet acte devenait ainsi le signe que Dieu prenait possession de l’être tout entier et le sanctifiait pour son service.

De même quand le chrétien en arrive à vouloir exercer le pouvoir de ce saint sacerdoce auprès du trône de Dieu, il envisage le sang de Christ d’une manière spéciale. Jusqu’alors il s’est contenté de penser que le sang répandu pour lui sur la croix est la seule chose nécessaire à son salut ; maintenant il sent la nécessité d’une action plus complète et plus durable de la puissance du sang de Christ, pour purifier le cœur d’une mauvaise conscience et de tout péché.

C’est à mesure qu’il possède ce sentiment que se réveille en lui la conviction du privilège merveilleux, devenu son partage: avoir l’accès le plus intime auprès de Dieu et l’assurance la plus complète qu’il est accepté de lui.

Dans la même mesure que le sacrifice de Christ nous donne le droit, le Saint-Esprit nous donne la puissance et nous rend capables d’une intercession pleine de foi. Il souffle en nous l’esprit du sacerdoce et l’amour brûlant pour l’honneur de Dieu et le salut des âmes. Il nous rend tellement un avec Jésus-Christ que la prière en son nom devient une réalité. Par lui nous comprenons ce qu’est une prière importune qui compte sur l’exaucement. Plus le chrétien sera rempli de l’Esprit de Christ, plus sa vie tout entière sera employée au sacerdoce de l’intercession.

Chers condisciples en Christ ! Dieu a grand besoin de sacrificateurs qui puissent s’approcher de lui, vivre en sa présence et attirer sur d’autres par leur intercession les bénédictions de sa grâce. Le monde, à son tour, a grand besoin de sacrificateurs qui veuillent se charger du fardeau des âmes qui périssent et intercéder pour elles. Ne voulons-nous pas nous consacrer à cette œuvre magnifique ! Nous savons le prix qu’elle nous coûtera rien de moins que sacrifier tout, comme Christ l’a fait, afin que les desseins de l’amour de Dieu pour le salut du monde puissent s’accomplir.

Ne nous contentons plus désormais de savoir que nous, nous sommes sauvés, et d’accomplir juste assez de travail pour que notre conscience ne nous adresse pas de reproches. Que rien ne nous empêche de devenir des sacrificateurs parfaits ! Que toute notre ambition soit être des sacrificateurs du Dieu Très-haut ! Que le sentiment de notre incapacité, de notre indignité ne nous retienne pas ! Le SANG de Christ, seul, peut rendre nos prières acceptables à Dieu. Le SAINT-ESPRIT, en nous unissant à Dieu, nous enseigne à prier parfaitement selon sa volonté.

Tout sacrificateur savait que lorsqu’il présentait un sacrifice selon les lois du sanctuaire, il était agréé.

Couverts du sang de Christ, remplis du Saint-Esprit, nous avons l’assurance que les promesses de Dieu auront leur accomplissement pour nous. Soyons un avec le grand Souverain Sacrificateur, et « nous demanderons ce que nous voudrons et cela nous sera accordé ». (Jn 15.7)

Nous aurons le droit d’offrir la prière du juste, qui est d’une grande efficace. Non seulement nous nous joindrons à la prière générale de l’Eglise pour le monde, mais encore, comme sacrificateurs, nous ferons une œuvre individuelle par notre prière. Nous nous adresserons directement à Dieu et, recevait sa réponse, nous pourrons, comme les enfants de Lévi, bénir en son nom.

Allons ! frères, allons, devenons des sacrificateurs, de vrais sacrificateurs et rien que des sacrificateurs. Là est la vraie bénédiction, la réalisation de notre conformité à l’image du Fils de Dieu.

SEIGNEUR, ENSEIGNE-NOUS À PRIER.

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