Saint en Christ

TRENTE ET UNIÈME JOUR
La sainteté et le ciel

Puis donc que tout doit se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse ! {2Pi 3.11}

Recherchez la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. {Heb 12.14}

Que le saint se sanctifie encore !

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Amen. {Ap 22.11,21}

O mon frère ! nous sommes en route pour le ciel. Nous sommes appelés à voir le Saint des saints face à face. Le mystère infini de sainteté, la gloire du Dieu invisible, devant lequel les séraphins voilent leurs faces, doit nous être révélé. Nous verrons le Dieu trois fois saint, le Dieu vivant lui-même. Oh! quelle grâce infinie, quelle ineffable félicité ! Nous verrons Dieu !

Nous verrons Dieu, le Saint. Tout notre apprentissage ici-bas, dans la vie de sainteté, n’est que la préparation à cette rencontre et à cette vue. « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu ».—« Recherchez la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur ». Depuis le temps où Dieu dit à Israël : « Soyez saints car je suis saint », la sainteté a été révélée comme le seul terrain sur lequel Dieu et son peuple pussent se rencontrer, le seul attribut par lequel ils pussent devenir semblables à Dieu, la seule préparation pour le temps où il n’aurait plus besoin de les tenir éloignés, mais où il les admettrait à la pleine participation de sa gloire.

Dans sa seconde épître, Pierre rappelle aux croyants que la venue du jour du Seigneur sera précédée et accompagnée des plus redoutables catastrophes, la destruction des cieux et de la terre. Et il les supplie de veiller à être trouvés sans tache, irrépréhensibles en sa présence. Il leur demande de réfléchir et de dire leur sentiment profond de tout ce que la venue du Seigneur sera et apportera, ce que doit être la vie de ceux qui s’attendent à ces choses : « Puis donc que tout doit se dissoudre, quels ne devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse ! » La sainteté doit en être le sceau distinctif, l’universel caractère. Au terme de notre étude sur l’appel de Dieu à la sainteté, nous reprenons la question de Pierre, et à la lumière de tout ce que Dieu nous a révélé de sa sainteté et de tout ce qui doit encore nous être révélé, demandons-nous à nous-mêmes : « Quels ne devons-nous pas être en sainte conduite et piété ? »

Remarquez en premier lieu la signification de la question. Dans l’original grec, les mots conduite et piété sont au pluriel. Un commentateur (Alford) traduit en saintes conduites et piétés, le pluriel indiquant la sainte conduite et la piété sous toutes leurs formes. Pierre insiste pour une vie de sainteté pénétrant l’homme tout entier : notre conduite envers les hommes et nos rapports envers Dieu. La vraie sainteté ne peut être moins que cela. La sainteté doit être le caractère unique et universel de notre vie chrétienne, la sainteté est l’attribut central de Dieu, la seule expression possible de la divine perfection, l’attribut de tous les attributs, la seule épithète par laquelle lui-même, comme Rédempteur et Père, son Fils et son Esprit, son jour, sa maison, sa loi, ses serviteurs, son peuple, son nom soient désignés et reconnus. Toujours et en tout, dans le jugement comme dans la miséricorde, dans son élévation et dans son abaissement, quand il se cache ou quand il se révèle, toujours et en toutes choses, Dieu est le Saint. La Parole nous apprend que pour être vrai, agréable à Dieu, le règne de la sainteté doit être absolu dans toute notre conduite. Il ne doit y avoir ni un moment de la journée, ni une relation dans la vie, ni aucune action extérieure, ni un repli caché du cœur, ni rien qui nous appartienne, dans notre culte ou nos affaires, qui ne soit saint. La sainteté qui nous vient de l’onction de l’Esprit doit être réelle si nous voulons être saints ; il en doit être ainsi que Pierre le dit de l’appel de Dieu : saints dans toute votre conduite ; saints en toute conduite et piété. Pour employer le langage significatif du Saint-Esprit : tout doit être fait « d’une manière digne de saints », {Ro 16.2} ou « comme il convient à des saints ». {Eph 5.3} Remarquez l’insistance de cette question de l’apôtre Pierre dit : « Puis donc que vous attendez ces choses ». Puis donc que tout se dissoudrai quels ne devez-vous pas être ! Oui, réfléchissons à ce que cela signifie. Nous avons vu à travers tout le livre de la révélation la grâce merveilleuse et la patience avec laquelle Dieu nous a fait connaître sa sainteté pour nous en rendre participants, et tout cela comme préparation à ce qui doit encore arriver. Nous avons entendu Dieu, le Saint, nous appelant, plaidant avec nous, nous commandant d’être saints comme il est saint. Et nous sommes assurés de le rencontrer, de le voir et de demeurer pendant toute l’éternité dans la lumière, saints comme il est saint. Ceci n’est point un rêve, mais une vivante réalité vers laquelle nous regardons comme vers la seule chose pour laquelle il vaille la peine de vivre.

Nous comptons sur l’amour éternel pour nous accueillir, et avec une confiance filiale nous venons à lui comme ses saints et ses bien-aimés en disant : « Père saint ! » Nous avons appris à connaître Jésus, le Saint de Dieu, comme notre sanctification. Nous vivons en lui jour après jour comme saints en Christ. Nous marchons dans cette volonté de Dieu comme lui-même y a marché et il nous en rend capables. Nous regardons avec joie au moment, où nous lui serons réunis, « le jour où il viendra pour être glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui ont cru ».

Nous avons au dedans de nous le Saint-Esprit ; la sainteté de Dieu en Christ descend sur nous et fait de nous sa demeure comme arrhes de notre héritage. Lui, l’Esprit de sainteté, transforme silencieusement tout en nous, sanctifie notre esprit, notre âme, notre corps, afin de les rendre irréprochables pour le jour de sa venue et de nous préparer pour « l’héritage des saints dans la lumière ». Nous attendons avec impatience le temps où il aura achevé son œuvre, alors que le corps de Christ sera rendu parfait et que l’Epouse, toute remplie et débordante de la vie et de la gloire de l’Esprit, sera assise avec lui sur son trône, comme lui s’est assis avec le Père sur son trône. Pendant l’éternité, nous adorerons le mystère du Dieu trois fois saint. Même ici-bas ce mystère remplit notre âme d’admiration et d’une sainte joie, mais quand l’œuvre de notre sanctification sera accomplie, oh ! avec quelle joie n’entonnerons-nous pas le cantique : « Saint, saint, saint est le Seigneur, Dieu tout-puissant, qui était, qui est et qui sera ! » Comme préparation à ces faits glorieux, les événements les plus saisissants doivent avoir lieu. Le Seigneur Jésus lui-même apparaîtra, la puissance du péché et du monde sera détruite ; l’économie actuelle prendra fin ; la puissance de l’Esprit triomphera dans toute la création ; il y aura « de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera ». La sainteté se développera dans la félicité et la gloire d’une communion toujours croissante avec le Dieu trois fois saint. « Que celui qui est saint se sanctifie encore ! » Certainement il n’y a plus qu’à poser cette question devant tout croyant afin qu’il en reconnaisse la force : « Puis donc, mes bien-aimés, que toutes ces choses doivent arriver, quels ne devez-vous pas être par une conduite sainte et pieuse ! »

Remarquez maintenant l’importance de notre question : « quels ne devez-vous pas être ! » Mais une pareille question ne serait-elle pas superflue ? Se peut-il que les saints de Dieu sanctifiés en Christ, ayant en eux l’Esprit de sainteté, marchant à la rencontre du Saint dans sa gloire et dans son amour, se peut-il qu’ils aient besoin de se poser cette question ? Hélas ! hélas ! il en était ainsi au temps de Pierre et il en est encore ainsi aujourd’hui. Hélas ! que de chrétiens à qui ce mot de saint paraît étrange et inintelligible, quoique ce soit le nom que le Père, dans le Nouveau Testament, aime à donner à ses enfants. Que de chrétiens, pour lesquels ce mot a peu d’attraits parce qu’à leurs yeux, il n’a jamais été l’expression d’une vie possible et inexprimablement bénie ! Et encore une fois, hélas! que de chrétiens, même parmi les ouvriers au service du Maître, pour qui une conduite sainte et pieuse, est encore un secret et un fardeau, parce qu’ils n’ont pas encore consenti à tout abandonner, leur volonté et leur œuvre, afin que le Saint puisse tout prendre et le remplir de son Saint-Esprit. Et enfin, que de chrétiens parmi ceux qui connaissent la puissance d’une vie sainte, se lamentent de leurs infidélités et de leur incrédulité, en voyant combien plus riche et plus puissante aurait pu être leur entrée dans cette vie de sainteté, et combien plus complète aurait pu être la bénédiction qu’ils sont trop faibles pour communiquer aux autres ! Oh ! la question est bien nécessaire, en effet. Chacun de nous ne se la posera-t-il pas à nouveau ? ne la serrera-t-il pas de près ? n’y répondra-t-il pas par le Saint-Esprit dont elle procède et ne la passera-t-il pas à ses frères, afin que les uns et les autres, nous puissions nous aider dans la foi et vivre en donnant à Dieu la réponse qu’il attend de nous ?

« Puis donc que tout doit se dissoudre, quels ne devons-nous pas être par une conduite sainte et pieuse ! » Frères, le temps est court. Le monde passe avec sa convoitise. Les âmes païennes périssent ! Les chrétiens, dorment ! Satan seul serait-il actif et puissant ?

Les saints de Dieu sont l’espérance de l’Eglise et du monde. Ce sont eux que le Seigneur peut employer. « Quels ne devons-nous pas être par une conduite sainte et pieuse ! » Ne chercherons-nous pas à être tels que le Père le commande : « saints comme il est saint ? » Ne nous livrerons-nous pas comme tout de nouveau et sans réserve, à lui qui est notre sanctification et à son Saint-Esprit pour nous rendre saints dans toute notre conduite ? Oh ! à la pensée de l’amour de notre Seigneur Jésus-Christ, de sa gloire future, de la fin qui s’approche, des besoins de l’Eglise et du monde, ne nous livrerons-nous pas à lui pour qu’il nous rende saints, comme il est saint, afin que nous recevions de lui une puissance de bénédiction pour tout croyant que nous rencontrons, lui portant le message de la volonté de Dieu à notre égard, étant lumière et moyen de salut pour le monde qui périt !

Je termine par les paroles du saint volume : « Celui qui atteste ces choses dit : Oui, je viens bientôt. Amen. Viens, Seigneur Jésus ».

« Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous tous, les saints ! Amen ».

« Soyez saints, car je suis saint ».

O Dieu très saint ! qui nous as appelés à être saints, nous avons entendu ta voix nous demander : « Quels ne devez-vous pas être, par une conduite sainte et pieuse ! » De toute notre âme, nous te répondons avec contrition et humilité ; Père saint ! oh ! nous devrions être si différents de ce que nous avons été, en foi, en amour, en zèle, en piété, en humilité qui ressemble à celle de Christ et en sainteté ; ô Père ! nous n’avons pas été devant toi, devant le monde, ce que nous aurions dû et pu être ! Père saint, nous te supplions de produire un réveil de vraie sainteté en nous et dans ton Eglise. Agis sur les ministres de ta Parole, afin qu’en prévision de ton retour ils remettent en lumière et fassent retentir la question : « Quels ne devez-vous pas être ! » Fais peser sur eux et sur tout ton peuple, le lourd fardeau de la mondanité, du manque de sainteté qui les entoure, en sorte qu’ils ne cessent de crier à toi. Accorde-leur une vue si évidente, si claire du chemin de la sainteté, le chemin nouveau et vivant en Christ, qu’ils puissent prêcher Christ, notre sanctification, avec la puissance et la joie du Saint-Esprit, avec la voix confiante et triomphante de témoins qui se réjouissent de ce que tu as fait pour eux. O Dieu ! ôte l’opprobre de ton peuple, fais disparaître le reproche qu’on lui adresse, hélas ! avec justice, c’est que sa profession ne le rend pas plus humble, pas plus saint pas plus aimant, pas plus céleste que d’autres.

Nous courbons humblement le genou devant toi, ô Père ! pour que tu nous accordes selon les richesses de ta gloire, d’être puissamment fortifiés dans l’homme intérieur, par l’Esprit de sainteté. Amen.

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