Le Culte du Dimanche : 52 simples discours

36.
L’enfant prodigue

Et il dit : Un homme avait deux fils ; et le plus jeune dit à, leur père : Père, donne-moi la part du bien qui me doit échoir. Et il leur partagea son bien. Et peu de jours après, le plus jeune fils, ayant tout amassé, partit pour un pays éloigné, et là il dissipa son bien en vivant dans la dissolution. Et quand il eut tout dépensé, il survint une grande famine en ce pays-là, et lui-même commença à être dans l’indigence. Et étant allé, il s’attacha à l’un des habitants de ce pays-là, qui l’envoya dans ses champs pour paître des pourceaux. Et il désirait se remplir le ventre des gousses que les pourceaux mangeaient, mais personne ne lui en donnait. Etant donc rentré en lui-même, il dit : Combien de mercenaires de mon père ont du pain en abondance, et moi ici je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ! Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils : traite-moi comme l’un de tes mercenaires. Et s’étant levé, il vint vers son père. Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, et il courut se jeter à son cou, et l’embrassa. Mais le fils lui dit : Père, j’ai péché contre le ciel et devant toi ! Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez une robe, la plus belle, et l’en revêtez, et mettez à sa main un anneau, et des souliers à ses pieds ; et amenez le veau gras, tuez-le et mangeons et réjouissons-nous ; parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à se réjouir.

Mais son fils aîné était aux champs. Et lorsqu’en revenant il approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Et ayant appelé à lui un des serviteurs, il s’informait de ce que c’était. Et celui-ci lui dit : Ton frère est arrivé, et ton père a tué ]e veau gras, parce qu’il l’a recouvré en bonne santé. Mais il se mit en colère, et il ne voulait point entrer. Et son père étant sorti, l’exhortait. Mais répondant il dit au père : Voici, il y a tant d’années que je te sers, et je n’ai jamais contrevenu à ton commandement, et tu ne m’as jamais donné un chevreau pour me réjouir avec mes amis. Mais quand ton fils que voici, qui a dévoré ton bien avec des femmes de mauvaise vie, est revenu, tu as tué pour lui le veau gras. Mais il lui dit : Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. Mais il fallait bien s’égayer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort, et qu’il est revenu à la vie ; parce qu’il était perdu, et qu’il est retrouvé.

(Luc 15.11-32)

C’est à tort qu’on appelle ce récit : l’histoire de l’enfant prodigue ; il serait mieux nommé : l’histoire des deux enfants. En effet, il est dit : « Un père avait deux fils ; » en supprimant l’un, on change donc la portée de la parabole. Quand on dépeint l’enfant prodigue, chacun est enclin à dire : « Ce n’est pas moi ; » mais en ajoutant la peinture de son frère à la sienne, chacun sera bien obligé de choisir son portrait. N’êtes-vous pas le plus jeune des fils ? vous êtes donc l’aîné. N’est-ce pas vous qui avez fui la maison paternelle ? c’est donc vous qui êtes resté. Mais remarquez qu’il faut que vous soyez l’un des deux ; car Jésus n’a pas dit que le père de famille, image de Dieu, eût trois enfants.

Oui, ces deux fils sont, dans l’intention du Sauveur, les types des deux classes d’hommes qui l’écoutaient dans ce moment : les péagers, gens de mauvaise vie, venant à Jésus pour être sauvés, et les pharisiens, la secte la plus exacte, attachés au temple de Jérusalem, maison de Dieu. En étendant la pensée de Jésus jusqu’à nos jours, tous les hommes qui sont ici réunis autour de sa Parole se divisent donc en deux classes, et vous êtes tous semblables au fils le plus jeune ou bien au fils aîné. Que tous donc écoutent avec intérêt ce que Jésus dit de ces deux enfants, et que chacun ensuite choisisse sa propre histoire et sache ce qu’il est devant Dieu. Aujourd’hui nous parlerons de l’enfant prodigue ; dimanche prochain, de son frère.

Le plus jeune dit à son père : « Donne-moi la part du bien qui doit me revenir. » Voilà bien l’image du jeune homme entrant dans la vie, et demandant, comme une chose qui lui est due, sa part dans les biens de ce monde. Ce qu’il ambitionne, ce n’est pas l’amour de son Père céleste ; ce qui lui plaît, ce n’est pas de lui parler dans des prières, de correspondre avec lui par sa Parole ; non ; c’est que ce Dieu lui donne abondamment des jouissances terrestres. Le même homme qui ne croit pas en Dieu pour lui demander le ciel croit en lui pour lui demander la terre ; il estime même que ce Dieu doit donner sans se faire prier ; s’il ne se juge pas suffisamment doté des biens d’ici-bas, il murmure, blasphème, Dieu lui fait tort. S’il reçoit assez pour vivre au jour le jour, il se plaint encore de n’en avoir pas provision pour l’avenir ; et quand, enfin, il nage dans l’abondance, il part sans songer même à remercier son père !

Ce second trait n’est pas moins fidèle : « Quand il eut tout ramassé, dit Jésus, il s’en alla dans un pays éloigné. » Oui, l’homme ne veut pas goûter les joies de ce monde sous le regard de son Dieu ; il semble qu’il ait peur que ce père ne lui reproche le mauvais usage qu’il en veut faire. Aussi, peut-on dire que plus il aime l’argent et le plaisir, plus il s’éloigne du Seigneur. C’est, au fond, un aveu de ses mauvaises intentions ; c’est dire que Dieu ne pourrait pas l’approuver, et convenir ainsi qu’il n’est pas digne d’approbation. Un fils vivant en débauché sous le toit de son père craint les reproches, se sent mal à l’aise par le contraste de sa vie dissipée et de la vie calme du vieillard ; de même l’homme du monde fuît-la présence de Dieu dans l’église, dans la Bible, dans la prière, parce qu’il craint d’y entendre des paroles de blâme et d’y sentir les aiguillons de sa conscience. Aussi, comme l’enfant prodigue, fuit-il la maison paternelle, pour aller dans un pays lointain, dissiper son bien dans le péché.

Sans doute, en partant, ce jeune fils ne se dit pas : « Je m’éloigne pour vivre en débauché ; » mais : « Je m’éloigne pour être plus libre. » Si son père lui eût prédit qu’il mangerait son bien avec des femmes de mauvaise vie, certes il eût repoussé l’accusation et protesté sincèrement de son désir de vivre, sinon en saint, du moins en sage. Oui ; l’homme qui laisse son Dieu pour courir le monde ne croit pas, à son départ, pouvoir jamais tomber dans le vice ou dans le crime ; seulement, il s’avoue qu’il désire plus de liberté qu’il n’en trouverait dans un couvent ou dans une église. Nous ne sommes pas tous parfaits, dira-t-il ; moi, je me contente d’être un galant homme. Il part, avance, s’égare, et avec le temps se trouve bien loin de la loi de Dieu, et même de ses propres résolutions. D’abord, il n’a négligé que les pratiques religieuses ; il s’est seulement abstenu du culte domestique pendant la semaine, du service divin le dimanche et de la méditation de la Bible. Le mal est-il donc si grand ? Non ; qui travaille prie, et, quand on a bien travaillé, il faut bien se distraire et s’amuser. Alors, il accepte des distractions et des plaisirs, non plus selon la mesure de sa fortune, qui diminue toujours, mais selon la mesure de sa conscience, qui va toujours s’élargissant. Quand son or n’y suffit plus, il s’industrie à se divertir à bon marché, aux frais d’autrui, n’importe comment, pourvu qu’il jouisse ; et ainsi il passe de la licence à l’injustice, de l’oubli de Dieu à l’oubli de ses frères ; il ne voit plus que lui, ses affaires, ses plaisirs ; il use son âme dans le péché, comme l’enfant prodigue son bien dans la débauche.

Lien fatal, qui lie toutes les misères les unes aux autres ! Quand l’enfant prodigue a dissipé toute sa fortune, survient une famine ; quand la famine est là, pour ne pas mourir de faim, il vend sa liberté ; en service, il passe au dernier rang des serviteurs : il garde des pourceaux, et… ô honte ! il ne peut pas même prendre sa part dans l’auge de ces immondes créatures ! Son maître aime mieux nourrir ses bestiaux, qu’il vendra, que son domestique, qui lui coûte un salaire. Était-il possible de descendre plus bas ? Et cependant cette chaîne fatale n’est qu’une fidèle image de la chaîne indissoluble qui unit les vices les uns aux autres. Quel que soit aujourd’hui votre état moral, soyez-en sûrs, si vous n’êtes pas dans la maison de votre Père céleste, cet état ne peut qu’empirer ; en accumulant de nouveaux jours dans votre vie, vous y entasserez de nouveaux péchés. Aussi, lorsque Jésus invite l’accusateur qui se croit sans péché à jeter la première pierre contre la femme adultère, les plus âgés sortent les premiers. Non seulement vos péchés croîtront en nombre, mais en énormité, celui qui vous choquait hier ne vous choquera plus demain : on s’habitue à la laideur morale en vivant avec elle. J’ignore jusqu’à quel point vous êtes descendus ou descendrez ; mais, en fussiez-vous encore à vos premiers pas dans le mal, vous devez avoir déjà reconnu, par votre expérience, qu’on s’enfonce toujours plus bas dès qu’on a mis le pied dans ce bourbier.

Mais, en nous représentant le jeune homme parti riche d’or et d’espérances, et arrivé, à travers la débauche, jusqu’à la plus extrême misère, le Sauveur n’a pas voulu seulement montrer la pente inévitable du péché, mais aussi ce qui se trouve au fond de cet abîme : le malheur. L’enfant prodigue n’est pas seulement vicieux, il est souffrant ; et c’est par ses vices qu’il a été conduit à la souffrance. Voilà certainement ce que vous aussi avez expérimenté. Dites-nous : avez-vous trouvé dans le monde tout le bonheur que vous y aviez rêvé ? Ses biens vous ont-ils rendu autant qu’ils avaient promis ? Vos péchés, doux en perspective, n’ont-ils pas été amers une fois accomplis ? Après tant d’efforts pour être heureux, l’êtes-vous ? Ne me parlez pas de votre attente pour l’avenir ; car qui sait même si vous aurez un avenir ? Mais vos plans dans le passé n’ont-ils pas à peu près tous été renversés ? Le vice qui vous avait promis le plaisir ne vous a-t-il pas légué le remords ? La considération humaine, qui devait gonfler votre cœur, n’a-t-elle pas laissé votre âme vide ? Les affections, même les affections légitimes de famille et d’ami, n’ont-elles pas eu des épines, et ce qu’elles vous ont donné de saveur n’est-il pas beaucoup moins que vous n’en attendiez ? Pour m’en tenir au péché lui-même, s’il vous a faits heureux, pourquoi regretter de le voir dans votre passé ? Pourquoi le cacher dans votre présent ? Si vous êtes heureux par lui, pourquoi dérober aux autres cette source de bonheur pour l’avenir ? Non, non ; vous souffrez ; et si vous ne voulez pas en convenir, c’est qu’avec vos souffrances il faudrait avouer leur cause ; c’est qu’en vous disant infortunés, il faudrait vous dire pécheurs. Vous taisez un mal dont la source est honteuse, et vous êtes plus souffrants que vous ne voulez le dire. Ce qui vous empêche encore d’en convenir, c’est que vous comptez être plus habiles à l’avenir et être heureux même avec votre cœur dégradé. Étrange illusion ! C’est à la même source qui vous a donné jusqu’ici une eau amère que vous espérez puiser une eau douce désormais ! Vous avez été malades par le péché, et par le péché vous comptez être guéris ! Mais si l’avarice, l’orgueil, l’impureté, ont troublé votre âme hier, la même avarice, le même orgueil, la même impureté, ne lui donneront pas le calme demain, la joie l’année prochaine, la félicité à vos derniers jours ! Jamais le chardon ne portera de figues, mais toujours des épines ; jamais le péché ne produira le bonheur, mais toujours la tristesse et le remords. Comprenez-le donc comme l’a compris l’enfant prodigue, et comme lui venez vous asseoir pour faire le compte de vos voies dans le passé et pour l’avenir.

Au plus fort de sa misère, l’enfant prodigue, étant rentré en lui-même, se dit : « Combien y a-t-il de gens aux gages de mon père qui ont du pain en abondance, et moi je meurs de faim ! »

Oui, pauvres fils pécheurs, sachez-le bien, il y a dans l’Église de Christ des hommes qui ont été moins largement partagés que vous des biens de ce monde, et qui cependant sont plus heureux que vous. Ce sont peut-être des serviteurs et des servantes, mais serviteurs et servantes servant avec amour ; ce sont des gens simples, sans fortune, sans science, mais riches et savants dans la foi, et qui dès lors sont en paix. Croyez-vous que ce pauvre paysan changerait ses croyances chrétiennes pour vos trésors ? pour un trône ? contre l’univers ? Non ; proposez-le-lui, et il vous dira : « Que me servirait-il de gagner le monde entier, si je perdais mon âme ! » Tous ces serviteurs du Père céleste sont calmes, satisfaits, joyeux ; seulement ils ne font pas de bruit, de leur félicité ; ils vivent heureux loin de vous, et vous ne vous en doutez même pas ! Venez donc dans la maison de votre Père, mais venez-y avec les dispositions du fils que vous allez entendre parler.

« Je me lèverai, dit-il, et je m’en irai vers mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi ; je ne suis pas digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme un de tes mercenaires. »

Voici le nœud de toute cette histoire : c’est le sentiment du péché réveillé chez l’homme ; c’est l’aveu de son indignité devant Dieu, et la demande, non d’un héritage dû, mais d’un pardon accordé, d’une place quelque humble qu’elle soit, pourvu qu’elle se trouve dans la maison du Père.

Aussi cette requête de mendiant est-elle ce qu’il est le plus difficile à tirer de la bouche de l’homme. Qu’il ait péché, il en conviendra ; qu’il ne soit pas heureux, tout aussi bien ; mais pour se dire indigne de Dieu, indigne du ciel, pour demander une place de faveur parmi des esclaves, non, non, cela est trop dur, ne le lui demandez pas !

Soit ; nous ne voulons ni ne pouvons contraindre personne à des aveux dont on ne sent pas la vérité ; que chacun donc parle selon son cœur, et puisque vous n’êtes pas disposés à dire comme l’enfant prodigue : « Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils ; traite-moi comme un esclave, » voyons quel langage vous consentez à tenir en revenant à Dieu. Je pense pouvoir le deviner, je vous suppose à la place du fils, repentant, et je vous entends dire : Mon père, j’ai péché, mais non pas grièvement ; je t’ai offensé, mais tu n’as pas trop à te plaindre. Je reviens donc prendre ma place dans ta maison, auprès de toi comme ton fils, au-dessus de tous ces serviteurs.

Comment pensez-vous qu’un père, simple homme, recevrait ces paroles ? Quant à moi, il me semble le voir, rouge d’indignation, vous répondre : « Orgueilleux, tu reviens à moi couvert des haillons de la misère, et le corps exténué par le vice ; tu as mangé ton bien loin de moi, en méprisant mes conseils et mes ordres ; et maintenant tu oses mesurer l’insulte que tu m’as faite ! tu oses dire que tu ne m’as pas trop offensé ! tu réclames une place qui ne t’appartient plus, et tu méprises ces petits qui ont du moins humblement obéi dans ma maison ! Retire-toi, misérable, va redemander ton bien à ceux qui l’ont dévoré. Qu’on le chasse, et que jamais il ne se représente à mes yeux ! »

Et si tel doit être le langage d’un homme envers son fils orgueilleux, quel ne devra donc pas être le langage d’un Dieu envers le pécheur qui ne veut pas s’humilier ? Le mal paraîtra-t-il moins grave au Saint des Saints qu’à la faible créature ? Si le père terrestre se trouve insulté par ces paroles, le Père céleste ne le sera-t-il pas ? Le fils désobéissant sera-t-il mieux reçu parmi les anges que parmi dès hommes ? Voyez donc avec quelles paroles vous croirez devoir aborder votre juge offensé. Pour moi, j’éprouve le besoin de lui dire : « Mon père, j’ai péché contre le Ciel et contre toi. Je ne suis pas digne d’être appelé ton fils, traite-moi comme un de tes mercenaires ! » Et maintenant écoutez la réponse, non supposée, mais réelle que Dieu fait entendre à l’ouïe de cette humble requête : « Apportez la plus belle robe et l’en revêtez ; mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds ; amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et réjouissons-nous, parce que mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé. »

Quelle ne dut pas être la joie de cet enfant prodigue revenant demander comme une grâce d’être mis au rang des serviteurs, et qui se voit traité comme un fils bien-aimé ! Il demande à être esclave, et on le fait maître ; il veut être le dernier, et l’on le porte à la première place ! Je le demande : quelle ne dut pas être la joie de cet enfant !

Quelle ne doit donc pas être la joie d’un homme qui, se sentant pécheur, revient à Dieu lui demander grâce, et qui trouve dans l’Évangile, au lieu d’un simple pardon, le don d’une vie éternelle, heureuse, s’écoulant au milieu des anges et dans le sein de Dieu ! Ah ! sans doute, cette joie, bien plus encore que celle de l’enfant prodigue, doit être profonde, inexprimable… et cependant cette joie, offerte à tous ceux qui entendent ces paroles, n’a peut-être pas même effleuré leurs cœurs ! Hélas ! on les écoute comme un souffle qui passe dans les airs, comme une cymbale retentissante, mais non comme une parole divine, non comme un souffle du Saint-Esprit. Oh ! je vous en supplie, écoutez donc, écoutez la réponse de Dieu au pécheur humilié et repentant : Tu es pauvre, je t’enrichis ; tu es coupable, je te pardonne. Que la justice de Jésus te couvre ; que mon esprit te change ; entre dans mon ciel, et que mes anges se réjouissent, car tu étais perdu, et te voilà sauvé, gratuitement sauvé !

Oh ! si ces paroles pouvaient retentir, non pas seulement à votre oreille, mais dans votre cœur, si vous pouviez les écouter comme sorties de la bouche de Dieu, si vous pouviez y croire et les accepter pour vous-mêmes ! oh ! certes, alors vous seriez heureux de vous retrouver tout à coup, vous mendiants, dans le palais d’un Dieu ; vous coupables, subitement pardonnes ; vous morts et perdus, à l’instant ressuscités et sauvés ! Vous aussi vous prendriez place à ce banquet céleste où toute larme est essuyée, toute faute effacée ; vous aussi vous tressailleriez de la joie d’un ange, en pensant que le ciel vous est assuré pour l’éternité !

Mais, hélas ! c’est une conviction que l’homme ne saurait faire passer dans votre âme. Aussi éprouvons-nous en finissant le besoin de nous adresser à Dieu lui-même, pour qu’il vous fasse comprendre et croire la vérité que peut-être vous n’avez encore fait qu’écouter !

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