Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XLIII

Une si grande affection de tout ce peuple me toucha le cœur. Je crus qu'il n'y avait point de péril auquel je ne dusse m'exposer pour leur conservation ; et ainsi je leur promis de demeurer. Je leur commandai de choisir cinq mille hommes d'entre eux avec des armes et des munitions de bouche, pour me suivre, et renvoyai tout le reste. Je marchai avec cinq mille hommes, trois mille soldats que j'avais déjà, et quatre-vingts chevaux, vers un bourg de la frontière de Ptolémaïde, nommé Chabolon, pour m'opposer à Placide, que Cestius Gallus avait envoyé avec de l'infanterie et une compagnie de cavalerie, pour mettre le feu dans les villages des Galiléens, qui sont aux environs de Ptolémaïde. Il se campa et se retrancha proche de la ville, et je fis la même chose à soixante stades près de Chaholon. Ainsi étant si proches les uns des autres, nous sortions souvent hors de nos retranchements comme pour donner bataille : mais il ne se passa que de légères escarmouches, parce que plus Placide voyait que je désirais d'en venir aux mains, plus il craignait de s'engager dans un grand combat et ne voulait point s'éloigner de Ptolémaïde.

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