De même que la science est une manière d’être inébranlable, d’où le savoir dérive, et qu’une compréhension en résulte, indestructible à la raison ; ainsi l’ignorance est une opinion sans consistance que la raison peut détruire. Or, ce que la raison peut renverser et ce qu’elle peut établir, dépend de nous. À la science viennent s’adjoindre l’expérience, l’eidèsis, la synésis, l’intelligence et enfin la connaissance. L’eidèsis est la science de l’universalité des choses envisagées dans leur apparence (en grec eidos, forme, apparence). L’expérience est une science compréhensive qui étudie dans les moindres détails les propriétés de chaque objet. L’intelligence est la science de ce qui n’est perceptible qu’à l’esprit. La synésis est la science des choses susceptibles de comparaison, ou un assemblage indestructible, ou la faculté de grouper ensemble les choses dont s’occupent la sagesse et la science, qu’il s’agisse d’un seul objet, ou de chaque objet, ou de tous ceux qui se réunissent dans la même catégorie. La connaissance est la science de l’être en lui-même, ou une science en harmonie avec la loi des êtres. La vérité est la science du vrai. La constitution de la vérité est la science des choses vraies. La science n’a de solidité que par la raison, ne peut être détruite par une autre raison, et arrivée à ce point, elle ne s’occupe que de la connaissance. Quand nous nous abstenons, il y a ou impuissance, ou défaut de volonté, ou l’un et l’autre tout à la fois. Nous ne volons pas, par exemple, parce que nous ne le pouvons, ni ne le voulons. Mais, nous ne nageons pas, en ce moment du moins, parce que, avec la possibilité de le faire, nous ne le voulons pas. Nous ne sommes pas comme le Seigneur ; souvent nous voulons une chose sans pouvoir l’exécuter. Car, le disciple n’est point au-dessus du maître ; il nous suffit de ressembler à notre Seigneur, non par l’essence toutefois : il est impossible que l’adoption fournisse une substance égale à celle que donne la nature ; mais parce que nous avons été investis de l’immortalité, parce que nous sommes admis à la contemplation de ce qui est, parce que nous sommes appelés fils, et que nous voyons Dieu distinct et séparé de ce qui lui est uni. La volonté marche donc la première ; les facultés de l’intelligence ne sont que les ministres de la volonté.
« Veuillez, dit le Seigneur, et vous pourrez. »
Chez le gnostique, la volonté, le jugement et l’action ne font qu’un. Car si les propositions sont identiques, identiques aussi seront les doctrines et les jugements, afin que les paroles et la vie et la conduite du gnostique soient conformes à la règle. Un cœur droit cherche avec soin les connaissances et les comprend. Dieu m’a appris la sagesse, et j’ai connu la science des saints.