Stromates

LIVRE TROISIÈME

CHAPITRE VIII

Il explique les passages des saintes Écritures dont les hérétiques se sont servis pour attaquer le mariage. Il défend d’abord saint Paul d’une interprétation impie que les hérétiques ont donnée à quelques-unes de ses paroles.

Les partisans de la doctrine que les actions sont indifférentes, détournant de leur vrai sens quelques passages des Écritures, pensent y trouver une excuse à leur sensualité. Ils font, surtout, grand bruit de ce texte :

« Car le péché n’aura plus d’empire sur vous, parce que vous n’êtes plus sous la loi, mais sous la grâce. »

Ils en allèguent d’autres encore de cette nature qu’il est inutile de rappeler ici, puisque je n’arme pas un vaisseau de corsaire. Confondons en peu de mots leur vaine tentative !

L’illustre apôtre, dans les paroles qu’il ajoute à celles que je viens de citer, repousse l’accusation intentée contre lui :

« Mais quoi ? pécherons-nous parce que nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce ? Dieu nous en garde ! »

N’est-ce pas détruire immédiatement, par une réfutation divine et toute prophétique, les sophismes à l’usage de la volupté ? Ils ne comprennent pas, à ce qu’il semble,

« que nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû à ses bonnes ou ses mauvaises actions, pendant qu’il était revêtu de son corps. Si donc, quelqu’un est à Jésus-Christ, c’est une créature nouvelle. »

qui n’est plus sujette au péché. Ce qui était vieux est passé ; nous nous purifions de notre ancienne vie.

« Voici que tout est devenu nouveau, »

la chasteté succède à la fornication ; la continence à l’incontinence ; la justice à l’injustice.

« En effet, quel lien peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité. Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre Jésus-Christ et Bélial ? Quelle société entre le fidèle et l’infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Ayant donc reçu ces promesses, purifions-nous de tout ce qui souille le corps et l’esprit, achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu. »

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