Jusqu’où s’étend la bonté ? Le Seigneur va nous répondre :
« Bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. »
Il poursuit dans le même sens, puis il ajoute :
« Afin que vous soyez les enfants de votre père qui est dans les cieux, »
désignant ainsi la ressemblance par laquelle nous nous rapprochons de Dieu.
« Hâtez-vous, dit-il ailleurs, de vous réconcilier avec votre adversaire pendant que vous êtes en chemin avec lui. »
L’adversaire dont il est ici question n’est pas ce corps, comme le veulent quelques-uns, mais le démon et ceux qui lui ressemblent ; le démon qui fait route avec nous par l’intermédiaire des hommes qui reproduisent ici-bas sa perversité. Que nous ne courions pas au devant des maux les plus cruels, quand nous appartenons de bouche aux œuvres du Christ, tandis que nos actes appartiennent réellement au démon, c’est chose impossible. Il est écrit :
« De peur que peut-être votre adversaire ne vous livre au juge, et que le juge ne vous livre au ministre impie de l’empire du démon. »
Car je suis assuré que ni la mort « celle que donnent les persécuteurs ; » ni la vie, « celle du temps ; » ni les anges, « les anges rebelles ; » ni les principautés, la principauté de Satan est la révolte qu’il a préférée ; telles sont les principautés qui relèvent de ces puissances des ténèbres ; « ni les choses présentes, » au milieu desquelles nous sommes pendant le cours de la vie, telles que l’espérance du soldat et le gain du trafiquant ; « ni tout ce qu’il y a de plus haut ou de plus profond, ni aucune autre créature, » ne saurait triompher dans les actes particuliers à l’homme, de la foi de celui qui agit dans l’exercice de sa volonté. La créature est appelée ici du même nom que l’acte humain comme étant notre ouvrage. Un tel acte donc
« ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu, Jésus-Christ notre Seigneur. »
Vous avez l’abrégé du martyr gnostique.