Le Seigneur annonce qu’il descendra du ciel pour habiter parmi les hommes, et que les nations accourront à lui ; il déclare qu’il est envoyé par un Seigneur plus puissant que lui-même.
« Tressaille et réjouis-loi fille de Sion ; voici que je viens, et j’habiterai au milieu de loi, dit le Seigneur, et les nations viendront en foule vers le Seigneur en ce jour ; elles seront son peuple, et j’habiterai au milieu de loi, et tu sauras que le Seigneur tout-puissant m’a envoyé vers toi.
Notre but est ici de montrer, par les prophètes, que le Fils, seconde cause de ce qui existe, devait venir parmi les hommes, et je pense que la prédiction que nous venons de citer est assez claire pour qu’il ne soit pas nécessaire de la développer. Vous remarquerez qu’elle indique aussi la cause de sa venue, lorsqu’elle dit : « Les nations viendront en foule vers le Seigneur en ce jour, et elles seront son peuple. » Telle est la prédiction que le prophète adresse à la fille de Sion. Ce nom sacré, il le donne à l’Eglise de Dieu, qui semble être la fille de la Jérusalem céleste, la mère des saintes, suivant le divin Apôtre. La fille de Sion peut être encore l’Eglise du Christ, tirée de la synagogue antique par les soins des apôtres et des évangélises, fils d’une mère répudiée pour ses iniquités, et réduite au veuvage parce qu’elle a éloigné son époux qui s’en plaint ainsi par prophètes : « Tu ne m’as pas appelé comme ton époux, comme le père et le guide de ta jeunesse. » C’est lui qui reproche, ainsi la conduite de leur mère aux enfants qui en sont nés : « Quel est l’acte de répudiation par lequel j’ai écarté votre mère (Isaïe, L, 1) ? Et ailleurs : « Jugez votre mère ; jugez-la, car elle n’est plus mon épouse, et je ne suis plus son époux » (Osée, II, 2). Aussi après l’abandon que le Seigneur fait de la mère, c’est à la fille que le prophète annonce la venue du Christ. Or, cette fille est l’Église des nations que les apôtres des nations appellent à succéder à la première fille.