L’EXTERMINATION DES MADIANITES

À la suite de la prostitution des Israélites à Peor, L’ÉTERNEL DIEU avait ordonné à Moïse de traiter les Madianites comme des ennemis, car ils les avaient séduits par la ruse pour les faire tomber dans l’idolâtrie.

Aussi, après avoir effectué le recensement du peuple d’Israël, et la prévision de partage du pays promis, L’ÉTERNEL demanda à Moïse d’organiser la vengeance des Israélites sur les Madianites. Et IL lui demanda de le faire avant de mourir. Car Moïse devait mourir avant que le peuple d’Israël entre dans le pays promis sous la conduite de Josué, comme L’ÉTERNEL le lui avait déjà annoncé.

Mais avant cela, Moïse avait l’ordre d’organiser l’extermination des Madianites qui avaient séduit des Israélites de la nouvelle génération qui était destinée à hériter du pays promis. Et les 24000 Israélites, qui avaient été punis par la plaie mortelle de L’ÉTERNEL, n’hériteront pas du pays promis. Et c’est pour tous ceux-là que la vengeance devait être organisée contre les Madianites qui étaient des idolâtres et des séducteurs.

Moïse transmis les ordres au peuple d’Israël qui était installé dans le campement entre Beth-Jeschimoth et Abel-Sittim. Selon l’ordre de Moïse, l’organisation de l’armée du peuple devait être composée de 1000 hommes choisis et équipés par tribu, soit 12000 soldats.

Lorsque la sélection fut opérationnelle, Moïse envoya cette armée équipée pour combattre les Madianites. Phinées, fils du Souverain Sacrificateur Eléazar, accompagnait cette armée. Phinées portait les « instruments sacrés » et les trompettes retentissantes pour cette mission. Par « instruments sacrés » ou « appareil sacré », selon les traductions, il est difficile de les identifier. Car Eléazar, qui était le Souverain Sacrificateur, était resté dans le Sanctuaire dont il avait le commandement, et où était installée l’Arche divine. Ce qui signifie que l’Arche n’était pas avec Phinées. Les « instruments sacrés » ne pouvaient pas être non plus les ourim et les toummim qui pouvaient être uniquement utilisés par le Souverain Sacrificateur pour connaître la volonté de L’ÉTERNEL DIEU, et qui devaient rester dans son pectoral sacerdotal qui lui était réservé. Les instruments sacrés n’étaient pas non plus les trompettes étant donné qu’elles étaient avec eux.

Nous pensons que les « instruments sacrés » portés par Phinées étaient plutôt ses vêtements sacerdotaux. Il est peu probable que Phinées ait pu emporter un encensoir et du feu pris sur l’autel des sacrifices, avec du parfum, comme l’avait fait son grand-père Aaron dans une situation précédente, sans sortir du camp des Israélites. Mais, « l’instrument sacré » que portait Phinées en lui, c’était la protection que L’ÉTERNEL DIEU lui avait accordé par une alliance perpétuelle. C’est la raison pour laquelle, la présence de Phinées au sein de l’armée d’Israël symbolisait la présence du DIEU Tout-Puissant qui combattait au milieu de Ses enfants pour leur donner une victoire totale contre les Madianites.

Quant aux trompettes retentissantes, dont était muni Phinées, nous supposons qu’il y en avait deux étant donné qu’elles avaient été aussi consacrées pour être utilisées à l’accompagnement des cris de guerre contre les ennemis du peuple d’Israël. Car le son éclatant de ces trompettes sera semblable à une prière qui monte vers DIEU pour Lui rappeler Son peuple à qui IL donnera la victoire. Mais cette supposition de deux trompettes reste incertaine.

Car, quelques mois plus tard, lorsque le peuple d’Israël sera entré dans le pays promis et qu’il attaquera la forteresse de Jéricho, sept sacrificateurs utiliseront sept trompettes pour faire tomber les murailles de la ville. En plus, ces trompettes en argent devaient être utilisées uniquement par des Sacrificateurs descendants d’Aaron.

Or, pour ce combat contre les Madianites, seul le nom de Phinées, descendant d’Aaron par son père Eléazar Souverain Sacrificateur, est mentionné. Souvent, dans les descendances d’Aaron, seule celle du fils aîné est énumérée, alors qu’il avait un second fils vivant, Ithamar, qui était lui aussi Sacrificateur de L’ÉTERNEL par hérédité.

Il est impossible, aussi, que quelques mois plus tard, devant les murailles de Jéricho, sept descendants d’Aaron, par Phinées et Ithamar, aient pu être déjà nés et assez âgés pour sonner des trompettes retentissantes. En conséquence, pour combattre contre les Madianites, nous ne savons pas de combien de trompettes était muni Phinées, et qui avait été désigné pour utiliser au moins la seconde, si ce n’est autre que son frère Ithamar.

Les 12000 soldats israélites livrèrent bataille aux Madianites qui formaient une communauté importante dans l’ex royaume amoréen de Sihon, même si ce territoire avait déjà été conquis par l’armée d’Israël. En fait, les Madianites étaient des tribus nomades qui vivaient dans la région depuis des siècles et dont cinq rois avaient été des vassaux de Sihon roi des Amoréens avant que l’armée d’Israël ne l’anéantisse. C’est la raison pour laquelle, beaucoup d’entre eux, après s’être réfugiés dans le territoire Moabite, revinrent dans le pays des Amoréens sous l’autorité de leurs cinq rois, l’action de Balaam dans l’affaire de Peor en étant la preuve. Et même si nous pouvons penser que cette communauté nomade des Madianites pouvait s’être étendue dans le désert de Kedémoth (voir carte), la rapidité de la bataille et de la victoire par douze mille soldats israélites, réduit considérablement l’étendue du territoire sur lequel les Madianites campaient ou habitaient. Au contraire, cette communauté des Madianites ne devait pas être très éloignée du campement des Israélites.

L’armée de 12000 soldats israélites extermina tous les hommes Madianites adultes, ainsi que leurs cinq rois et le devin séducteur Balaam qui se trouvait justement parmi eux étant donné qu’il avait même utilisé la fille de l’un de ces rois (Tsur) pour corrompre un chef Siméonite. Ce qui prouve que Balaam n’était pas reparti dans son pays et que la communauté madianite n’était pas très éloignée de Beth-Peor. Ainsi, Balaam n’avait pas compris que l’on ne se moque pas de DIEU. Car, comme il avait semé la mort, Balaam récoltait aussi la mort pour lui-même.

L’armée des 12000 israëlites fit prisonniers les femmes madianites et leurs enfants. Ils s’emparèrent de tous leurs troupeaux et de toutes leurs richesses. Puis ils incendièrent toutes les villes et les campements où les Madianites habitaient. Enfin, les soldats Israélites ramenèrent les prisonniers et tout le butin à Moïse, Éléazar et toute la communauté du peuple installée dans le campement près du Jourdain. Les immenses troupeaux, le nombre de prisonniers, et le butin colossal qu’ils ramenèrent avec eux, démontrent à nouveau que la communauté madianite n’était pas très éloignée du camp des Israélites installé près du Jourdain (voir carte).

Sans doute averti du retour victorieux de l’armée d’Israël, Moïse, Eléazar et les princes des douze tribus, sortirent au-devant d’eux hors du camp, à cause du risque d’impureté que les soldats auraient pu introduire au sein du campement. Mais de quelle impureté s’agissait-il ? Était-ce uniquement à cause du contact avec les morts dans les combats dont ils devaient se purifier pendant sept jours conformément à l’ordonnance ? Sinon ceux qui seront restés impurs ne pourront jamais revenir au sein du peuple d’Israël. Pourtant, ce n’est pas pour cette raison que Moïse fut irrité contre les commandants et chefs de l’armée lorsqu’il vint à leur rencontre hors du camp, avec Éléazar et les princes des tribus. Car il leur dit avec colère :

« Quoi ! Vous avez laissé vivre toutes les femmes ? Ne sont-ce pas elles qui, à l’instigation de Balaam, ont porté les enfants d’Israël à trahir l’Éternel pour Baal-Peor, de sorte que la mort a sévi dans la communauté de l’Eternel ? »

En fait, même si les soldats Israélites faisaient tous partie de la nouvelle génération recensée, et qu’ils avaient tous été enseignés de la purification obligatoire à cause du contact avec les morts, ils étaient prêts à s’y soumettre, d’autant plus que Moïse allait leur en rappeler les principes une fois qu’il leur eût révélé l’objet de sa colère envers eux. Car, Moïse reprocha à tous les chefs militaires, qui revenaient triomphants, d’avoir épargné les femmes et leurs enfants de la mort pendant l’extermination des Madianites. En fait, ils avaient peut-être épargné « les plus faibles » comme c’est souvent le cas lorsque la victoire est expéditive et sans résistance. Peut-être, aussi, que certains chefs ou soldats Israélites étaient encore attirés par des femmes Madianites. Le cliquetis des anneaux et des chaînettes reliant les chevilles des femmes madianites vivantes, pour séduire encore les Israélites, n’expliquerait-il pas la colère de Moïse par ses propos. En tout cas, les chefs n’avaient pris conscience du nouveau danger qu’affichaient les femmes madianites encore vivantes, dont certaines avaient séduit les Israélites et provoqué la mort de 24000 d’entre eux. En plus, ces chefs avaient oublié l’ordre catégorique de L’ÉTERNEL de les tuer tous en présence de Phinées !

Alors, Moïse ordonna aux chefs militaires de tuer tous les jeunes garçons car tous les autres mâles avaient déjà péri au combat afin que la nation madianite soit exterminée. Moïse ordonna aussi de tuer toutes les femmes, excepté celles qui étaient vierges. Or, ici, les femmes madianites qui devaient être tuées étaient soit celles qui avaient eu des rapports sexuels avec des Madianites, soit avec des Israélites dans l’affaire de Peor, et peut-être enceintes des uns comme des autres. Dans tous les cas, elles ne devaient pas perpétuer une race idolâtre vouée à la destruction. Quant aux jeunes filles (sans doute âgées de moins de 12 ans) qui n’avaient pas connu d’hommes, elles pouvaient rester en vie pour devenir esclaves des Israélites conformément à la loi en s’y soumettant. Par cette disposition, elles auront aussi la possibilité d’épouser des Israélites.

Le premier élément qui nous choque, c’est justement l’ordre que donna Moïse aux chefs de l’armée de mettre à mort tous les petits enfants mâles madianites prisonniers, d’autant plus qu’une majorité de traductions les nomment « les petits enfants ». En plus, les madianites tués dans la bataille sont souvent traduits par « tous les mâles ». Tout ceci ne simplifie pas notre analyse.

Pour ces raisons, nous pensons que les petits enfants mâles, qui étaient prisonniers avec leurs mères madianites, n’étaient que ceux qui ne pouvaient pas vivre sans elles parce qu’il s’agissait de nourrissons ou de nouveau-nés. Et si la Bible ne nous en donne pas le nombre, ni celui de leurs mamans, cette hypothèse correspond à l’ordre de Moïse qui craignait que ces petits enfants puissent être une occasion de chute pour les Israélites. Car certaines de leurs mamans, qui avaient eu des liaisons avec des Israélites, auraient pu leurs en attribuer la paternité ou leurs les faire adopter par de nouvelles liaisons. Et dans ce cas, la prostitution idolâtre pouvait se répandre à nouveau au sein du peuple d’Israël et provoquer une grande colère de L’ÉTERNEL. Pour cette raison, Moïse ordonna aux chefs Israélites de tuer toutes les femmes madianites qui n’étaient plus vierges et tous les jeunes garçons qu’ils avaient épargnés.

Ensuite, Moïse rappela aux chefs de l’armée, confinée à l’extérieur du camp, qu’après cette exécution sélective et radicale, eux et tous les soldats Israélites devront se soumettre à l’ordonnance de la purification le troisième et le septième jour hors du camp, avant de pouvoir y accéder, à cause de leurs contacts avec les morts.

En plus de cela, les soldats Israélites devront purifier aussi leurs vêtements et tous les objets avec lesquels il auront été en contact avec les Madianites morts, conformément à l’ordonnance. Les chefs de l’armée devront faire aussi exécuter cette purification de la même manière pour toutes les prisonnières madianites vierges qu’ils auront gardées en vie. Car la purification du butin et des prisonnières étant incontournable du fait que tout venait d’un peuple idolâtre.

L’attitude ferme de Moïse nous montre combien il restait intransigeant sur l’obéissance aux ordonnances de L’ÉTERNEL. Il rejetait aussi, de cette manière, tout risque de souillure idolâtre au sein du peuple élu. Pourtant, Moïse avait eu des liens très forts avec une communauté madianite du fait qu’il avait vécu quarante années en son sein, qu’il y avait épousé une des filles du grand prêtre par laquelle il avait eu deux fils. Mais, malgré le fait qu’il eût des liens de chair avec des Madianites, Moïse n’oubliait pas, avant tout, l’obéissance aux ordres de L’ÉTERNEL DIEU, et la condamnation de cette communauté de Madianites qui avait entraîné la mort au sein de la famille des enfants d’Israël. L’amour et la confiance qu’il avait reçus de la part de L’ÉTERNEL DIEU, lui donnaient un désir d’obéissance totale en Celui qui lui avait confié cette grande mission de près de quarante années.

Après que Moïse eût ordonné ce mode opératoire, Éléazar précisa aux soldats revenus des combats de quelle manière et par quel moyen ils devaient purifier tout le butin et leurs propres vêtements conformément à l’ordonnance. Tout ce qui pouvait supporter le feu devait être purifié par le feu, tels que l’or, l’argent, l’airain, le fer, l’étain et le plomb. Toutefois, avant d’avoir été purifiés par le feu, ils devaient été purifiés au préalable avec l’eau lustrale (mélangée avec des cendres de la vache rousse). Tout ce qui ne pouvait pas supporter le feu, devait être purifié uniquement par l’eau lustrale. Quant aux vêtements des soldats Israélites, ils devront les laver dans l’eau vive le septième jour, et baigner entièrement leur corps dans l’eau vive. Après ces purifications, tous les soldats pourront rentrer dans le camp d’Israël.

Même si les Écritures ne font aucun commentaire sur l’exécution des femmes madianites non vierges et des petits garçons encore vivants, les soldats Israélites et leurs chefs l’accomplirent du fait que 32000 restèrent en vie.

Puis, même si les Écritures n’en parlent pas, ils se purifièrent pendant 7 jours, et le firent aussi pour les filles madianites et tout le butin. Nous ne pensons pas qu’Éléazar soit resté à proximité pour contrôler l’accomplissement du protocole de purification après que les garçons et les femmes non-vierges madianites soient exécutés. Car, il était interdit au Souverain Sacrificateur, qu’il était, de quitter le Sanctuaire installé au sein du campement. Par contre, pour la purification, Éléazar pouvait avoir quitté le Sanctuaire pour préparer les moyens de cette purification par les cendres de la vache rousse. Mais, nous ne savons pas si ces cendres n’étaient pas déjà disponibles pour purifier 12000 hommes ainsi que les prisonnières et le butin.

Quant à Phinées, son fils, Sacrificateur, il lui était interdit de s’approcher d’un mort, selon la loi. Et pourtant, il avait participé à toute la bataille contre les Madianites.

Alors, peut-être que Moïse et les responsables des douze tribus restèrent à distance des soldats impurs, en dehors du camp, à cause de toute la tâche de comptage et de partage équitable qu’ils allaient effectuer après la purification totale de l’armée du peuple d’Israël, de leurs prisonnières et de leur butin.

Si les textes bibliques s’arrêtaient ici, nous n’aurions aucune notion de l’envergure de cette communauté madianite et de ce qu’elle possédait. Et nous n’avons même aucune indication sur le territoire précis que cette communauté occupait quand l’armée du peuple d’Israël vint anéantir ceux qui habitaient dans le pays des Amoréens que le roi Sihon avait gouverné. Par contre, nous savons que les Madianites étaient des nomades caravaniers depuis des siècles, et que leur nombre pouvait varier en fonction de leurs déplacements et rassemblements multiples dans les déserts à l’orient du Jourdain. Mais la présence de nombreux bœufs dans le butin saisi signifie aussi qu’ils occupaient des territoires fixes avec des pâturages.

Alors, lorsque la Bible nous donne, en détail, le nombre de prisonnières et le nombre d’animaux dont L’ÉTERNEL DIEU ordonna à Moïse et Eléazar d’en faire le partage, nous comprenons que cette communauté madianite était très importante et très riche.

En effet, selon les ordres de L’ÉTERNEL DIEU, Moïse et Eléazar firent le partage des filles madianites et des troupeaux récupérés, excepté le butin que chaque soldat s’était approprié. En quelque sorte, il s’agissait de partager ce qui avait été capturé et saisi en commun. Et le décompte total était le suivant :

• 675000 brebis
• 72000 bœufs
• 61000 ânes
• 32000 filles vierges

Ces chiffres sont impressionnants ! Car, si nous essayons de faire une simulation du nombre de Madianites qui pouvait constituer cette communauté, par rapport au nombre de jeunes filles connu (32000 âgées de 12 ans maximum), et en le transposant aujourd’hui par rapport à la pyramide d’âge moyenne de la Syrie à l’Arabie Saoudite, nous pouvons obtenir une population totale de : (32000 × 100 %) / 12 % = 267000 personnes (hommes, femmes et enfants)

Et si, avec la même pyramide d’âge, nous essayons de calculer le nombre d’hommes adultes madianites capables de combattre contre les 12000 soldats Israélites, nous obtenons : 267000 × 31 % = 83000 hommes âgés de plus de 19 ans.

Bien entendu, le nombre de mâles que tuèrent les soldats Israélites pendant la bataille fut beaucoup plus important du fait que seuls les plus jeunes restèrent en vie comme prisonniers avec leurs mères à ce moment-là.

Mais cette simulation, transposée à notre époque, nous permet de mieux comprendre l’immensité des troupeaux madianites que les soldats Israélites avaient réquisitionnés par rapport à la population de cette communauté. D’ailleurs, cette simulation n’est pas en désaccord avec d’autres situations semblables décrites par la Bible.

Mais ici, ce qui est étonnant, c’est le fait qu’aucun chameau n’ait été saisi malgré le fait qu’il soit aussi une « bête de somme » comme l’âne. Pourtant, si les ânes étaient peut-être utilisés pour porter des charges et souvent des femmes et leurs enfants, les chameaux l’étaient aussi depuis longtemps pour porter les charges et les hommes dans le désert. Mais ici, tous les hommes madianites avaient été tués par les soldats Israélites pendant la bataille. L’absence de chameaux n’était pas non plus un problème d’animaux impurs du fait qu’ils l’étaient comme les ânes. Et pourtant, deux siècles plus tard, les Madianites avaient beaucoup de chameaux ; le prophète Ésaïe le rappelle d’ailleurs plus tard.

En fait, les peuples du désert possédaient souvent plus de chameaux que d’ânes parce qu’ils étaient nomades et guerriers. Mais ici, cette communauté de Madianites semble avoir été sédentaire, plutôt que nomade, du fait qu’ils habitaient dans des villages que les Israélites venaient d’incendier et dont leurs cinq rois avaient été auparavant les vassaux de Sihon roi des Amoréens. Alors, avec ce mode de vie sédentaire, ils n’auraient pas eu forcément besoin de chameaux : ce qui expliquerait le fait qu’ils n’eurent pas le temps de s’enfuir devant 12000 soldats israélites.

Enfin, les colliers récupérés par les chefs militaires Israélites, étaient-ils ceux que les peuples du désert mettaient au cou de leurs chameaux (croissants), et qu’ils auraient abattus ou lâchés dans le désert, ou bien était-ce ceux qu’auraient pu porter les cinq rois Madianites pour signifier leurs richesses et leur puissance ?

Pour toutes ces raisons, l’absence ou non de chameaux saisis par les soldats Israélites reste inconnue.

Face à cet important butin d’animaux et de filles vierges purifiées, L’ÉTERNEL DIEU ordonna à Moïse d’en faire le partage entre les soldats, l’assemblée du peuple, ainsi que la part pour LUI et pour les Lévites, selon la répartition suivante :

• 50 % pour les soldats
• 50 % pour le peuple
• 1/500^e de la part des soldats sera prélevé pour L’ÉTERNEL
• 1/50^e de la part du peuple sera prélevé pour les Lévites

Moïse, et le Souverain Sacrificateur Éléazar, firent le décompte de tout le butin pour en faire la répartition, comme L’ÉTERNEL DIEU l’avait ordonné. Et ils le répartir indistinctement en nombre, c’est-à-dire sans le choisir pour l’attribuer à qui que ce soit. Cette répartition permet d’en établir un tableau récapitulatif.

Nous supposons que la répartition de la moitié du butin fut égale pour chaque tribu et non pas par rapport à la population du recensement de chacune d’entre elle. Car, sinon, L’ÉTERNEL l’aurait ordonné dès l’attribution de la moitié du butin accordée aux soldats qui avaient exterminé les Madianites, et l’autre moitié attribuée à toute l’assemblée du peuple d’Israël. Et si Moïse avait ordonné de prendre mille hommes dans chaque tribu pour combattre les Madianites, il l’avait fait selon l’ordre de L’ÉTERNEL, afin que chaque tribu ait la même mission, et en récolte le même butin.

En plus de cette égalité souveraine organisée et dirigée par L’ÉTERNEL DIEU pour cette victoire totale, IL allait encore en donner une preuve supplémentaire au peuple d’Israël. Car le peuple, qui était resté au campement, avait laissé partir 12000 hommes au combat, plus les chefs pour les diriger. Et le fait que le nombre et la résistance des Madianites leur était inconnu, le risque d’éprouver une défaite et de perdre des hommes avaient dû être angoissants pour tous.

Mais pour quelle raison L’ÉTERNEL DIEU aurait-il ordonné de mobiliser un nombre égal d’hommes dans chaque tribu, alors que certaines d’entre elles avaient une population recensée qui représentait seulement le tiers des plus peuplées (voir tableau recensement) ? L’ÉTERNEL DIEU aurait-il été injuste ? Et bien non, une nouvelle fois, étant donné que DIEU est Parfait, qu’IL ne change pas, qu’IL est toujours Fidèle et toujours Juste. Et IL ne peut pas se renier Lui-même, contrairement aux êtres humains.

Ainsi, L’ÉTERNEL allait donner à Son peuple, une nouvelle fois, une preuve irréfutable de Sa fidélité et de Sa puissance sans défaut. Car les commandants et les chefs de milliers et de centaines de soldats, qui les avaient dirigés dans la bataille, s’approchèrent de Moïse pour lui faire une révélation :

« Tes serviteurs ont fait le dénombrement des gens de guerre qui étaient sous leurs ordres, et il n’en manque pas un seul. »

Pas un seul soldat Israélite n’avait péri dans les combats contre les Madianites qui étaient bien plus nombreux qu’eux et dirigés par cinq rois. Nous voyons ici la main de L’ÉTERNEL qui avait protégé Ses enfants, malgré leur infériorité en nombre, pour leur donner une victoire totale sans aucune victime comme IL l’avait déjà fait lorsqu’IL les fit sortir d’Égypte par Sa puissance et qu’IL le leur avait encore promis depuis longtemps, et accompli à nouveau cette fois contre les Madianites.

Les chefs de l’armée d’Israël furent tellement touchés par la grâce que L’ÉTERNEL leur avait accordée, qu’ils LUI apportèrent en offrande tous les joyaux en or qu’ils avaient récupérés pendant les combats. Et ils les offrirent à L’ÉTERNEL pour l’expiation de leurs péchés. Mais pour quels péchés offraient-ils donc la totalité de ces bijoux propices ?

• Était-ce à cause de tous les êtres humains qu’ils avaient tués eux-mêmes ?

• Était-ce à cause de toutes les femmes madianites perverses et de leurs enfants qu’ils avaient épargnés ?

• Était-ce pour leur rachat personnel imposé, selon l’ordonnance, à chaque Israélite recensé depuis peu et dont ils ne s’étaient pas encore acquittés selon l’ordonnance, malgré le fait qu’il s’agisse ici d’or e de bijoux au lieu d’argent, et que le poids total des joyaux ne corresponde pas à 0,5 sicle par soldat Israélite et leurs chefs soit (16750 sicles / 12132 hommes = 1,38 sicle) ?

• Était-ce plutôt une offrande volontaire comme leurs pères le firent pour le Tabernacle ou leurs descendants le feront pour le Temple ?

• Était-ce plutôt une offrande généreuse en reconnaissance à L’ÉTERNEL qui les avaient tous protégés dans ces combats ?
• Était-ce plutôt une offrande généreuse en reconnaissance à L’ÉTERNEL qui leur avait donné gratuitement tous ces joyaux ?
• Était-ce plutôt à cause des joyaux qu’ils avaient récupérés pour eux-mêmes et qu’ils les avaient peut-être cachés ?

• Était-ce plutôt parce que ces joyaux n’avaient pas été purifiés du fait qu’ils les auraient cachés pour eux-mêmes alors que ceux qui avaient été saisis par les soldats venaient d’être purifiés par le feu du fait qu’ils avaient appartenu à un peuple idolâtre.

• Était-ce plutôt une offrande obligatoire de culpabilité (ou de réparation) pour ces joyaux dissimulés lors du partage du butin ?

Pourtant de nombreuses traductions disent que les chefs militaires offrir à L’ÉTERNEL tous les joyaux qu’ils avaient trouvés pour faire l’expiation de leurs propres personnes devant LUI. D’autres traducteurs (Zadoc Kahn) disent que ces chefs militaires offrir à L’ÉTERNEL tous les joyaux qu’ils avaient trouvés pour racheter leurs propres personnes.

Si c’est effectivement pour l’expiation de leurs péchés que les chefs de l’armée offrirent à L’ÉTERNEL tous les joyaux qu’ils avaient récupérés sur le champ de bataille, ce pouvait être aussi pour le rachat de leurs propres personnes mais aussi pour tous les soldats qui avaient participé à cette bataille et qui avaient gardé aussi des joyaux chacun pour soi. De toute façon, tous ces joyaux devaient être aussi purifiés dans le feu à cause de leur origine idolâtre.

Pourtant, cette offrande des chefs de l’armée n’était pas une banalité : 16750 sicles d’or × 16,36 gr. = 274 kgs !

Et si nous calculons le nombre de chefs qui dirigeaient cette armée contre les Madianites, en comptant 12 chefs de 1000 soldats + 120 chefs de 100 soldats, nous obtenons 132 chefs. Et si nous faisons une moyenne égale de la valeur des bijoux qu’ils offrirent chacun à L’ÉTERNEL, nous obtenons : 274 kgs / 132 = plus de 2 kgs chacun !

Or, chacun des soldats avait saisi, eux aussi, des joyaux pendant les combats ou après avoir exterminés leurs adversaires. Mais nous ne savons pas qu’elle en était la valeur étant donné qu’ils les gardèrent pour eux-mêmes et chacun pour soi, malgré le fait qu’ils furent aussi éprouvés par le feu. Bien entendu, nous pourrions essayer d’évaluer, par un simple calcul linéaire humain, le poids total des joyaux en or saisi par les soldats en prenant le même poids moyen qui fut récupéré par leurs chefs, soit :

• 12000 soldats × 2 kgs = 24000 kgs.

Heureusement que cette hypothèse de richesse d’or récupérée par les 12000 soldats est démesurée et irréaliste. Mais quand même ! Car, si nous prenons seulement le poids d’or récupéré par les chefs, et que nous y ajoutons tous les troupeaux saisi par les soldats, nous sommes suffisamment stupéfaits de la valeur gigantesque de ce « trésor de guerre » que l’armée d’Israël avait récupéré en exterminant ces Madianites.

Enfin, Moïse et Éléazar prirent tout l’or offert par les chefs de l’armée, et l’apportèrent devant L’ÉTERNEL dans le trésor du Tabernacle, comme un souvenir mémorial.

L’extermination des Madianites idolâtres, qui avaient corrompu les Israélites, faisait suite à la doctrine de Balaam professant qu’il est juste que le peuple de DIEU rende un culte comme le monde le fait en détournant la vérité, afin que l’adoration de l’unique DIEU Éternel et Tout-Puissant prenne fin. Et comme l’a prophétisé l’apôtre Jean à l’Église de Pergame, cette doctrine de confusion dirigée par Satan peut même entraîner l’idolâtrie et la débauche par la liberté de la chair dans une assemblée de croyants, comme cela se fit au sein du peuple de DIEU par l’intervention de Balaam auprès des femmes madianites.

Ainsi donc, que ceux qui croient échapper par eux-mêmes (par orgueil) à la séduction, prennent garde de ne pas tomber. Alors, après la chute de beaucoup d’Israélites par la séduction de Balaam, provoquant la mort de beaucoup d’entre eux, le peuple de DIEU devait prendre des dispositions radicales d’obéissance envers LUI.

Et le caractère spirituel de cette guerre sainte est présenté par la présence du Sacrificateur Phinées. Ce qui prouve que cette mission avait un caractère spirituel et non pas d’un règlement de compte charnel. Ceci signifie que les Israélites ont agi par obéissance à L’ÉTERNEL DIEU et non pas par jalousie ou par intérêt d’un butin inconnu. Les soldats Israélites, sélectionnés par le peuple, ont obéi à l’ordre de DIEU jusqu’à ce qu’IL leur offre une victoire sans victime du fait que pas un seul soldat Israélite n’a été perdu au combat.

Ainsi, L’ÉTERNEL DIEU les a gardés par Sa main puissante pour leur donner la victoire totale, comme Il l’avait déjà fait en Égypte, et comme IL le fera à nouveau plus tard avec l’armée du roi David.

Aucun d’entre eux ne s’est perdu, comme JÉSUS-CHRIST n’a perdu aucun de tous ceux que Son Père Lui a confiés.

Par sa fermeté, avant cette bataille, et après cette victoire totale, Moïse a montré à tous les enfants de DIEU l’obéissance qu’ils doivent LUI offrir en toute circonstance par leur confiance en LUI, plutôt qu’aux hommes, que ce soit dans les épreuves, les combats ou la tentation. Car c’est toujours pour éprouver notre foi que DIEU permet toutes ces situations comme IL le fit souvent pour le peuple d’Israël dans le désert.

Et si nous acceptons ces épreuves en les supportant par la foi en LUI, notre DIEU et Père Tout-Puissant nous offrira une victoire glorieuse. C’est la raison pour laquelle nous devons LUI accorder toute notre confiance. Car L’ÉTERNEL DIEU est souverain et c’est toujours Sa volonté qui s’accomplit.

Comme DIEU a renversé « des ennemis puissants » pour secourir Israël Son serviteur et lui offrir des victoires totales, IL a renversé Satan par amour pour nous tous en livrant son Fils JÉSUS-CHRIST sur la croix afin de vaincre ainsi la puissance du péché par Sa mort et Sa résurrection qui représentent la victoire divine et définitive sur tous nos péchés. Car, comme la justice de DIEU est inflexible pour tous, elle est devenue parfaite en Son amour par Son Fils JÉSUS.

Quant aux immenses richesses dont furent comblés les Israélites par leur butin pris aux Madianites, elles symbolisent la richesse inestimable de la grâce de DIEU que nous avons reçu par Son Fils JÉSUS-CHRIST pour hériter du salut. Alors, comme les chefs de l’armée du peuple d’Israël s’humilièrent devant L’ÉTERNEL DIEU et lui offrirent les richesses qu’IL leur avait données, humilions-nous devant LUI en LUI offrant nos cœurs rachetés par le sacrifice de Son Fils JÉSUS qui nous amassé des trésors éternels dans le ciel.