Préparation évangélique

LIVRE VII

CHAPITRE XVII
DE LA NATURE DE L’HOMME

Nous répéterons ici que, d’après les Égyptiens et les Phéniciens, tous les animaux et tous les hommes qui habitent le globe sont le produit du hasard, qu’ils ont une même nature et sont également formés de terre ; qu’entre les substances dépourvues de raison et celles qui en sont douées, il n’y a pas la plus légère différence. Cette doctrine ressort clairement des passages de leurs écrivains que nous avons cités. Mais cette fois encore et avec autant de raison, nous avons donné la préférence aux Hébreux qui ont expliqué avec autant de clarté que de sagesse et de vérité, la première formation de l’homme.

« Il existe entre nous, disent-ils, quelque chose de divin, d’immortel, d’incorporel par sa nature : c’est ce qu’on appelle le vrai homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu dont il est l’ouvrage, loin d’être l’ouvrage du hasard et d’une nature aveugle. Son auteur est le Tout-Puissant qui, par un jugement divin, a voulu que la terre ne fût point privée d’une nature intelligente et raisonnable, afin que toutes les créatures douées de raison et capables de concevoir la Divinité, tant au ciel que dans les airs et dans cette région inférieure, fissent parvenir jusqu’à son trône les accents d’un hymne digne de sa grandeur. »

Voici ce que contiennent les livres hébraïques :

« Dieu dit aussi : faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance, et Dieu fit l’homme, et il le fit à l’image de Dieu » (Gen., I, 26).

Et ensuite :

« Dieu prit de la poussière de la terre, et il forma l’homme, et il inspira sur sa face un souffle de vie, et l’homme fut créé en une image vivante. »

L’Hébreu Philon a encore donné l’interprétation de ce passage : voici ce qu’il ajoute aux paroles que nous avons citées plus haut.

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