Les oracles des Hébreux, après avoir parlé du père et du fils, plaçant en troisième ordre le Saint-Esprit} et, supposant de cette manière la sainte et bienheureuse Trinité, cette troisième puissance dépassant toute la nature créée, en ce qu’elle prime toutes les essences intellectuelles qui doivent leur création au fils, et comptant comme troisième depuis la première cause, voyons de quelle manière Platon a donné une indication détournée des mêmes choses dans la lettre à Denys, en disant : « Je dois vous parler en énigmes, de manière que, si cette tablette éprouvait dans ses plis quelque accident sur terre ou sur mer, celui qui viendrait à la lire, n’y comprît rien. En voilà l’énoncé. Autour du roi de l’univers, toutes les choses sont répandues et n’ont d’existence que par lui ; il est la cause de tout ce qui est bien. La seconde cause est entourée des secondes, et la troisième des troisièmes. L’âme de l’homme s’élance vers elles par le désir de savoir ce qu’elles sont, en portant ses regards sur les analogues en ce genre. »
Les commentateurs qui ont tenté d’éclaircir Platon, rapportent au premier Dieu ce qui est dit du premier ; à la seconde cause, ce qui lui appartient ; enfin, à l’âme de l’univers, ce qui est dit du troisième, en donnant une définition qui le montre comme troisième Dieu. Mais les livres divins placent, ainsi que nous l’avons fait connaître dans le discours de la création, la sainte et bienheureuse Trinité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Faisons succéder à ces choses l’examen de la nature essentielle du bien.