Le dernier ennemi qui sera vaincu, c’est la mort, le plus redoutable des maux qui pèsent sur l’humanité coupable. « On n’entendra plus à Jérusalem aucune voix de pleurs. » (Ésaïe 65.19.) Toutefois (v. 20-23), les hommes ne posséderont pas encore l’immortalité, mais seulement une longévité digne des temps primitifs. « Il n’y aura plus désormais d’enfants qui ne vivent que peu de jours, ni de vieillards qui n’accomplissent le temps de leur vie. Dans ce temps-là, mourir à cent ans ce sera mourir jeune ; ce seront les pécheurs, objets d’une malédiction particulière, qui mourront centenaires. Les hommes vivront aussi longtemps que les arbres. » Ainsi donc, dans le temps auquel se rapporte cette prophétie, la puissance de la mort sera simplement limitée ; et l’homme pourra encore pécher.
Mais il y a des passages où il est donné aux prophètes de porter leurs regards plus haut et plus loin encore, et d’entrevoir le temps où la mort sera tout à fait vaincue. Avant de les étudier remontons à l’origine de la croyance en la résurrection, et. recherchons-en les premières traces dans l’A. T.h
h – Voyez l’article « Immortalité » dans Herzog XXI, p. 416. Les prophètes confirmeront pleinement ce que Moïse dit du Schéol et de l’état de l’homme après la mort, § 78.
Chez les prophètes, la doctrine de la résurrection repose sur une double base : d’abord, Dieu est un Dieu vivant ; Il a l’empire de la mort, Il est le maître des morts eux-mêmes. « C’est moi, dit-il, dans Deutéronome 32.39, qui fais mourir et qui fais vivre. » Et dans 1 Samuel 2.6 : « Il fait descendre dans le royaume des morts, et Il en fait remonter. » Dieu prouve la vérité de cette assertion toutes les fois qu’à la prière de quelqu’un de ses prophètes, Il rend la vie à des morts. Puis, l’homme est un être qui est destiné à vivre en communion avec son Dieu (§ 79) ; de là, la valeur toute particulière de la personnalité humaine. — Toutefois, la victoire sur la mort n’est d’abord qu’une affaire collective, concernant le peuple en corps plutôt que les individus qui le composent. « Pourquoi dirais-tu, ô Jacob, que ton état est caché à l’Éternel ? Ne sais-tu pas que l’Éternel est un Dieu d’éternité, qui ne se lasse point ? C’est Lui qui donne de la force à celui qui est lassé… Ceux qui s’attendent à Lui reprennent de nouvelles forces ; les ailes leur reviennent comme aux aigles. » (Ésaïe 40.28 et sq.) « Les cieux périront, mais tu subsisteras toujours… Tu es toujours le même… aussi les enfants de tes serviteurs habiteront-ils devant toi, et leur race sera-t-elle affermie enta présence ! » (Psaumes 102.26-28) Quand tout semble perdu, le peuple de l’Éternel se relève : c’est vraiment une résurrection, mais nationale. « Il nous rendra la vie dans deux jours, soupire timidement le peuple, et au troisième jour Il nous ranimera et nous vivrons en sa présence. » (Osée 6.2) « Les douleurs de l’enfantement surprendront Ephraïmi ; » mais c’est un enfant qui n’est pas sage ; au bon moment il ne paraît pas aux portes de la viej. (Mère et enfant sont donc en danger de mort. Mais le peuple a un Dieu qui est capable de le délivrer des plus grands dangers.) « Je les délivrerai de la puissance du sépulcre et les retirerai de la mort. Où est ta peste, ô mort ? O sépulcre, où est ta destruction ? » (Osée 13.13-14)
i – Les douleurs de l’enfantement, ce sont les malheurs publics, les châtiments terribles qui doivent préparer en Israël la formation du peuple de l’avenir.
j – Proprement : de la matrice.
[Tel est, croyons-nous, le sens de ces versets. L’Éternel affirme donc qu’il veut délivrer son peuple de la mort, et Paul a le droit de les citer comme il le fait dans 1 Corinthiens 15.55. Ce qu’il y a d’hypothétique dans le passage d’Osée vient de la fin du v. 14 et des versets suivants : « Le repentir se dérobe à ma vue. » Le peuple ne répond pas à mes vues d’amour, il ne veut pas se laisser sauver, aussi le jugement le balaiera-t-il comme une tempête, et Samarie finira bien par être désolée… ]