Après avoir passé en revue, dans ce qui précède, tout ce qu’il était convenable de dire et d’entendre sur la philosophie de Platon, sur son accord avec les oracles des Hébreux, ce qui nous a donné sujet d’admirer ce philosophe ; puis en échange, ayant fait ressortir ses dissentiments d’avec eux : ce en quoi aucun homme sensé ne saurait l’approuver, je passe maintenant aux autres sectes de philosophie, en réputation, parmi les Grecs, et je me propose de mettre sous les yeux du lecteur leurs erreurs ; en les appuyant, non sur mon opinion personnelle, mais sur le témoignage des voix grecques. Ce n’est pas par inimitié contre quelques-uns de ces hommes que j’ai entrepris de les réfuter : je professe, au contraire, la plus haute admiration pour eux, toutes les fois que l’occasion se présente de les comparer au reste des humains. Mais lorsque je les oppose aux théologiens et aux prophètes des Hébreux ou plutôt à Dieu lui-même, qui, par l’organe de ces derniers, a prédit les événements futurs, a accompli d’innombrables prodiges, a enseigné aux hommes les dogmes de la saine piété, et a jeté les fondements de la véritable science ; je ne crois pas qu’on puisse m’adresser de justes reproches pour avoir préféré Dieu aux hommes, et la vérité aux incertitudes des conjectures et des raisonnements humains. En effet, le but unique de toute cette Préparation a été de fournir une réponse justificative aux questions qui nous sont adressées, sur ce que nous avons vu de si beau et de si vénérable dans les écrits des Barbares, pour songer à leur donner la préférence sur la noble philosophie que nous tenions de nos ancêtres : je veux dire celle des Grecs. Hâtons-nous de la faire connaître par les faits.