Protection contre la séduction

DEUXIÈME PARTIE

DU DOMAINE TERRESTRE À CELUI DE L'ÂME ET À CELUI DES DÉMONS

De la rébellion au salut

Que se passe-t-il lors de notre expérience du salut ? Notre esprit est rendu à la vie. Nous sommes de nouveau vivants en esprit en Christ. Lisons Éphésiens 2.4-6 :

« Mais Dieu, qui est riche en miséricorde à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts par nos offenses, nous a rendus à la vie avec Christ — c'est par grâce que vous êtes sauvés —, il nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ... »

Dieu nous rend la vie, et ce n'est pas tout. Nous ne pouvons l'approfondir ici, mais il nous a aussi ressuscité et assis dans les lieux célestes. Tout cela est écrit au passé composé. S'il nous est donc possible de le comprendre et de l'accepter, spirituellement, nous sommes assis avec Christ dans les lieux célestes. Cependant, pour revenir à mon sujet, je veux souligner que nous avons été vivifiés, rendus à la vie !

L'âme, par la repentance, est maintenant réconciliée avec Dieu. Il est important de souligner l'acte de repentance. Une âme rebelle ne peut être réconciliée à Dieu aussi longtemps qu'elle est dans un état de rébellion. Un aspect du salut est justement d'abandonner par la repentance notre état intérieur de rébellion. Bien des personnes proclamant être nées de nouveau et sauvées n'ont en fait jamais renoncé à leur rébellion intérieure. Elles ont une forme extérieure de christianisme, mais la réalité intérieure est différente. Lisons Romains 5.1 :

« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. »

Nous étions en guerre contre Dieu. Maintenant nous avons été justifiés par la foi — nous avons la paix avec Dieu. Puis au verset 11 il est dit :

« Et non seulement cela, mais encore nous nous glorifions en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. »

Nous étions en guerre contre Dieu et nous avons été réconciliés.

Qu'advient-il au corps au travers de l'expérience du salut ? Il devient le temple du Saint-Esprit. C'est très important de saisir cela. Beaucoup de chrétiens ne réalisent pas que leur corps est le temple du Saint-Esprit et qu'il doit être traité avec respect. Dans 1 Corinthiens 6.19-20, Paul commence par une question : « Ne savez-vous pas...? », qu'il répète au moins six fois. C'est mon observation qu'à chaque fois qu'il dit : « Ne savez-vous pas...? », la plupart des chrétiens ne le savent pas.

« Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de Dieu, et que vous ne vous appartenez point à vous-mêmes ? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu. »

Résumons les changements qui adviennent lors du salut :

Dans Philippiens 3.10-11, Paul dit que notre corps connaîtra alors la première résurrection et que cela est le but de la vie chrétienne :

« ... afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d'entre les morts. »

L'expression « résurrection d'entre les morts » ne signifie pas « la résurrection finale et complète », mais « celle qui est propre aux vrais croyants ». Je suis impressionné par le fait que Paul ne la prend pas pour acquise. Il dit : « Mon but est de vivre de telle manière que je sois trouvé digne de la première résurrection. » De même, nous ne pouvons considérer comme acquise la première résurrection, car cela dépend de la manière dont nous traversons la vie présente.

Voyons maintenant quelles sont les fonctions des trois parties composant la structure de l'être humain. L'esprit, tout d'abord, est capable de communier directement avec Dieu et d'adorer. C'est la partie de l'homme qui a son origine en Dieu et lui répond par la communion et l'adoration. C'est ce qu'établit 1 Corinthiens 6.16, verset très important :

« Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. »

Mon opinion est qu'il serait incorrect de dire « une seule âme ». C'est bien « un seul esprit ». En regardant le contexte, Paul donne l'exemple d'un homme uni à une prostituée, ce qui est une union physique, mais il parle d'une union spirituelle. Cette image montre qu'il s'agit vraiment d'une union. Et seul l'esprit peut être uni à Dieu. Ni l'âme ni le corps ne le peuvent. C'est pour cette raison que seul l'esprit est capable d'adoration véritable. Jésus dit, dans Jean 4.23-24 :

« Mais l'heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande. »

Quelle déclaration étonnante ! Le Dieu tout-puissant, créateur de l'univers, cherche des adorateurs ! Puis Jésus ajoute :

« Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité. »

L'esprit est l'élément qui, en nous, a la capacité d'adoration. L'âme est capable de louer et de remercier Dieu, mais je crois que seul l'esprit peut offrir à Dieu l'adoration qui est acceptable. L'âme, en fait, est l'élément qui prend les décisions et, au travers de la régénération, elle acquiert la capacité de prendre les décisions justes. David dit dans le Psaume 103.1 :

« Mon âme, bénis l'Éternel ! »

Il parlait à son âme. Son esprit en lui sentait le besoin de bénir le Seigneur, mais il ne pouvait le faire sans que son âme veuille mettre en mouvement son corps. Ainsi l'esprit anime le corps par le moyen de l'âme chez le croyant né de nouveau. Nous reviendrons sur ce sujet, car le Nouveau Testament parle d'un corps charnel et d'un corps spirituel.

Pour prendre un exemple très pratique, je dirais que l'âme est comme le levier de vitesses d'une voiture. Vous vous installez au volant, mettez le contact, mais pour que le véhicule avance, il faut enclencher la première vitesse. Le levier de vitesse, c'est l'âme. L'esprit est là, mais il ne peut faire mouvoir le véhicule sans l'aide de l'âme.

Mon but est de vous amener à distinguer ce qu'est l'esprit et ce qu'est l'âme. Ce n'est pas aisé. En fait, il n'existe qu'un moyen sûr et efficace de le faire, que nous lisons dans Hébreux 4.12 :

« Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu'une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu'à partager âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur. »

Remarquez l'expression « pénétrante jusqu'à partager ». La parole de Dieu est le seul instrument suffisamment sensible et aiguisé capable de trancher, de séparer l'âme de l'esprit.

Nous ne pouvons comprendre les fonctions de l'âme et de l'esprit et leur interaction qu'à la lumière de la parole de Dieu. Nous ne pouvons compter sur notre compréhension propre, nos sentiments intimes dans ce domaine ; ils ne sont pas fiables. Seule la parole de Dieu discerne, suivant les deux conditions citées dans Hébreux 5.13-14, où il est question du chrétien mûr et éprouvé, et du chrétien immature, comme un enfant :

« Or, quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice ; car il est un enfant. »

Ceux qui se nourrissent de lait sont les bébés et les enfants.

« Mais la nourriture solide est pour les hommes faits (ou mûrs), pour ceux dont le jugement est exercé par l'usage (ou la pratique, l'expérience) à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. »

En d'autres termes, le discernement n'est pas inné en nous. Il s'acquiert en marchant selon le conseil de Dieu par sa Parole. Si nous vivons comme les bébés vivent de lait, nous ne pouvons avoir la capacité de discernement. Si nous avons dépassé ce stade, nous sommes encore trop jeunes pour discerner, à moins de vivre selon la Parole, en la mettant en pratique.

Je vous mets au défi de vous remettre en question et de vous demander : « Est-ce que j'exerce le discernement spirituel dans ma vie ? » Je peux dire cela de ma vie dans une certaine mesure. Lorsqu'une situation particulière se présente à moi, je sors « mon antenne spirituelle » et je me demande quelles sont les forces spirituelles à l'œuvre dans une situation donnée. Lorsque j'écoute un sermon, non seulement j'écoute les paroles, mais je cherche à discerner l'esprit qui est transmis au travers de ces paroles.

Cela ne s'acquiert que par la pratique. Si vous avancez sans précaution ou négligemment, vous n'aurez pas la capacité de discerner. Je crois qu'il faut exercer le discernement dans chaque situation. Je pense qu'il s'agit d'une partie de notre vie spirituelle aussi importante que la prière. Le contraire nous conduirait vers de réels problèmes.

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