Protection contre la séduction

DEUXIÈME PARTIE

DU DOMAINE TERRESTRE À CELUI DE L'ÂME ET À CELUI DES DÉMONS

Discerner entre le charnel et le spirituel

Nous avons pour « esprit » le mot grec « pneuma » duquel dérive par exemple le nom « pneumatique », parce que « pneuma » signifie « souffle », « vent », « esprit », qui donne l'adjectif « spirituel ».

Le mot grec pour « âme » est « psuche » duquel dérive les termes tels que « psychologique », « psychiatre », « psychosomatique ». Un psychiatre, par exemple, est un médecin de l'âme — « -iatre » signifie en grec « qui soigne ».

Si dans la langue française le mot « âme » s'emploie aisément, l'adjectif qui en dérive n'existe pas. Cependant nous le rencontrons dans d'autres langues comme le danois, le norvégien, le hollandais, le suédois ou l'allemand. L'adjectif grec « psuchikos », qui signifie « qui appartient à l'âme », n'a pas de traduction en français, comme en anglais du reste.

Ces deux adjectifs « pneumatikos » et « psuchikos » apparaissant plusieurs fois dans le Nouveau Testament, je vais tenter d'établir la différence entre ce qui est « spirituel » et « ce qui appartient à l'âme ».

L'adjectif « psuchikos » s'appliquant au corps physique est souvent traduit par « naturel », « charnel », « sensuel », « qui appartient au monde » ou « qui a la pensée du monde ». À moins de cerner le sens de ces traductions délicates, nous ne pouvons faire une claire distinction entre le « spirituel » et le « naturel » (qui vient de l'âme). Voyons trois exemples où « psuchikos » s'applique au corps physique dans 1 Corinthiens 15.44 (où il est employé deux fois) et 46. À mon sens, Paul expliquant la résurrection aux Corinthiens dit :

« Semé corps naturel (« psuchikos », naturel, de l'âme), on ressuscite corps spirituel (« pneumatikos », de l'esprit). S'il y a un corps naturel (de l'âme), il y a aussi un corps spirituel (de l'esprit). »

Vous remarquerez ce contraste constant entre « ce qui est de l'âme » et « ce qui est de l'esprit ». S'il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel (de l'esprit). » Puis au verset 46 Paul dit :

« Le spirituel n'est pas le premier, c'est ce qui est naturel ; ce qui est spirituel vient ensuite. »

Notre corps actuel est « naturel » (selon l'âme) ; notre corps ressuscité sera « spirituel ». Cela signifie que nous n'aurons plus besoin de « levier de vitesses ». Notre esprit décidera simplement du lieu où nous nous rendrons, de ce que nous dirons, de ce que nous ferons. Il en sera ainsi. Le corps sera contrôlé directement par l'esprit.

Ézéchiel 1 nous décrit des créatures qui sont représentées avec leur corps spirituel. C'est extraordinaire, car cela nous permet de savoir qu'à la résurrection nous aurons un corps comme celui de Jésus. Nous nous dirigeons selon la volonté de notre esprit, sans être sous la dépendance des désirs de l'âme. Dans Ézéchiel 1.12, parlant des chérubins, le prophète dit :

« Chacun marchait droit devant soi ; ils allaient où l'esprit les poussait à aller, et ils ne se tournaient point de leur marche. »

Ils ont un corps spirituel et vont là où l'esprit les dirige. Puis au verset 20 :

« Ils allaient où l'esprit les poussait à aller. »

Je comprends ce passage de la manière suivante : un corps spirituel est un corps directement motivé et contrôlé par l'esprit. C'est votre voiture, dont vous mettez le contact et qui se dirige où vous le désirez, à la vitesse voulue, sans que vous vous souciiez du levier de vitesses.

Voici donc trois cas où « psuchikos » est employé en relation avec un corps, et où la traduction est délicate. Voyons maintenant les autres passages où l'on retrouve le mot « psuchikos » et notons d'ores et déjà qu'ils présentent une situation conflictuelle entre « ce qui est de l'âme » et « ce qui est de l'esprit ». Lisons 1 Corinthiens 2.14-15 :

« Mais l'homme naturel (« psuchikos », suivant la vie de son âme) ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'homme spirituel, au contraire, juge de tout, et il n'est lui-même jugé par personne. »

L'homme dirigé par son âme n'est donc pas en harmonie avec l'Esprit. Il ne peut concevoir les choses de l'Esprit. Il ne peut les comprendre. Vous pouvez expliquer cela à l'intellectuel le mieux instruit et éduqué, il n'a pas la capacité de comprendre ce qui ressort du domaine de l'Esprit, parce qu'il vit uniquement dans le domaine de l'âme. Cela montre bien l'opposition entre le « spirituel » et le « naturel ».

Dans Jude 1.19, parlant d'hommes ayant jeté le trouble dans l'église, l'auteur de l'épître dit :

« Les voilà, les fauteurs de divisions, les êtres charnels dépourvus de l'Esprit. » (Notez le « E » majuscule).

Nous voyons de toute évidence qu'ils sont membres de l'église, puisqu'ils provoquent la division. Nous avons donc dans l'église à la fois des croyants « spirituels » et des croyants se dirigeant « selon leur âme »

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant