Dieu nous procure-t-il une protection contre cette forme d'erreur ? Oui ! Mais il faut d'abord comprendre que celle-ci attaque l'âme en premier, bien que l'esprit soit affecté par la suite. C'est donc elle qu'il faut protéger. La protection de Dieu pour notre âme a un fondement unique et complet : le sacrifice de Jésus sur la croix. Dans Matthieu 16.24-25, Jésus dit :
« Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie (littéralement ‘son âme’) à cause de moi la trouvera. »
Voici le paradoxe divin. Pour sauver (protéger) notre âme, il nous faut la perdre. Avant de pouvoir suivre Jésus, il faut passer par deux étapes. D'abord se renier soi-même, dire une bonne fois pour toutes « Non ! » à notre ego qui réclame sans cesse pour lui-même son droit et son aise. Ensuite prendre sa croix. Nous devons accepter le jugement de mise à mort que nous impose la croix. Prendre chacun sa croix est une décision volontaire et personnelle. Dieu ne l'impose pas.
Si nous n'appliquons pas ce principe de la croix dans notre vie personnelle, nous ouvrons une porte à l'influence démoniaque, car le danger demeure de voir notre ego non crucifié répondre aux flatteries attirantes des démons de la séduction. L'orgueil est la sphère principale de notre caractère que cible Satan, et la flatterie est le levier qu'il emploie pour se frayer une entrée.
Nous devons mettre en pratique, en application, la croix dans notre vie. Dans Galates 2.20, Paul dit :
« Je suis crucifié avec Christ, et ce n'est plus moi qui vis... »
Nous devons chacun nous demander : Cela est-il vrai dans ma vie ? Suis-je vraiment mis à la croix avec Christ chaque jour de ma vie ou mes motivations sont-elles dirigées par mon égocentrisme, mon âme insoumise ?
Beaucoup de chrétiens aujourd'hui trouvent cette solution trop radicale. Ils se demandent si c'est vraiment la seule manière de se protéger de la séduction et de l'erreur. Ils voient Paul comme « un supersaint » qu'ils ne parviendront jamais à imiter. Cependant celui-ci ne se voit pas de cette manière. En tant qu'apôtre, son ministère était unique, et sa relation personnelle avec Christ est un modèle à suivre. Dans 1 Timothée 1.6, il dit :
« Mais il m'a été fait miséricorde, afin qu'en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d'exemple à ceux qui croient en lui pour la vie éternelle. »
De nouveau, dans 1 Corinthiens 11.1 il dit :
« Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même de Christ. »
La seule alternative à la croix est de se mettre à la place de Christ. Et cela est de l'idolâtrie et ouvre la voie aux conséquences mauvaises, malsaines et démoniaques qui accompagnent invariablement l'idolâtrie.
La croix est le cœur et le centre de la vie chrétienne. Sans la croix proclamée et appliquée, le christianisme se trouve sans fondement et ses exigences n'ont plus de valeur, ne sont plus nécessaires. Il devient en fait une fausse religion, il est exposé inévitablement aux infiltrations démoniaques et à la séduction.