Les règles du combat

14. Prendre les dons spirituels

Nous avons vu dans le chapitre 11 que l'histoire du serviteur d'Abraham et de la jeune Rebecca offre une analogie historique de la relation entre le Saint-Esprit et l'Église. Si nous regardons plus loin, nous voyons que l'analogie révèle un désir remarquable du Saint-Esprit.

Quand le serviteur a trouvé la jeune femme qui devait devenir l'épouse d'Isaac, son premier acte a été de lui mettre un anneau visible au nez. En acceptant le don, Rebecca s'est engagée à devenir l'épouse d'Isaac. Si elle avait refusé le cadeau, elle aurait été rejetée et aurait déshonoré Isaac. Elle n'aurait jamais pu devenir son épouse.

Aujourd'hui, de la même façon, Dieu a envoyé son Saint-Esprit avec une abondante provision pour l'épouse de son Fils Jésus, l'Église. En elle, il y a neuf magnifiques dons spirituels. En acceptant ces dons, l'Église est marquée comme celle qui s'est engagée à devenir l'épouse de Christ.

Neuf dons surnaturels

Ces neufs dons sont cités dans 1 Corinthiens 12.8-10. Pour faire ressortir la signification exacte, je vous donne la traduction littérale suivante :

  1. Une parole de sagesse
  2. Une parole de connaissance
  3. La foi
  4. Les dons de guérison
  5. L'accomplissement de miracles (littéralement, des puissances)
  6. La prophétie
  7. Le discernement des esprits
  8. Les différentes langues
  9. L'interprétation des langues

Tous ces dons sont des “manifestations”. Le Saint-Esprit lui-même est invisible, mais à travers ses dons, il se manifeste. Il a un impact sur nos sens, dans la mesure où nous pouvons voir, entendre ou sentir.

Tous sont « pour le bénéfice commun ». À travers eux les chrétiens peuvent exercer un ministère les uns envers les autres. Les dons ont tous un but précis. Ce sont de outils et non des jouets.

Tous ces dons sont surnaturels. Il ne sont pas le produit de notre capacité naturelle ou de notre éducation particulière. Une personne illettrée peut recevoir une parole de sagesse ou de connaissance. De même le don de la “foi” va au-delà de la foi dont nous avons tous besoin pour le salut. Il est aussi différent du fruit de la foi qui vient par un procédé de croissance naturelle. C'est une foi surnaturelle qui va au-delà de notre capacité naturelle et produit des résultats surnaturels.

On pense souvent que ces dons ont été annulés à la fin des temps apostoliques et qu'ils ne sont plus valables aujourd'hui. Paul, cependant remercie Dieu pour les chrétiens de Corinthe parce que « Il ne vous manque aucun don, dans l'attente où vous êtes de la manifestation de notre Seigneur Jésus Christ. » (1 Corinthiens 1.7) Bien entendu, les chrétiens doivent continuer à exercer les dons spirituels jusqu'au retour de Christ.

Les premiers dons que Paul cite — une parole de sagesse et une parole de connaissance — sont liés de façon pratique. Une parole de connaissance nous donne les faits sur une situation. Puis une parole de sagesse nous montre comment Dieu veut traiter cette situation.

Certains dons sont au pluriel : par exemple, les dons de guérisons, les accomplissements de miracles, les discernements des esprits, les diverses langues. Cela indique que chaque guérison, chaque miracle, chaque discernement, chaque manifestation dans une langue est un don. Si un certain don se manifeste régulièrement à travers une certaine personne, nous pouvons dire que cette personne a ce don.

Des dons qui ne peuvent pas être acquis

Il faut souligner que tous sont des dons de la grâce de Dieu. Ils sont reçus par la foi. Nous ne pourrons jamais les gagner. Nous ne serons jamais “assez bons” pour les exercer.

En 1941, au milieu de la nuit, j'ai fait une rencontre puissante avec Jésus-Christ, dans un dortoir de l'armée britannique, rencontre qui a changé ma vie. Environ une semaine plus tard, dans le même dortoir, j'ai parlé pour la première fois dans une langue inconnue. Puis, de façon inattendue, j'en ai donné “l'interprétation” dans un merveilleux poème poétique. C'étaient les grandes lignes du plan de Dieu pour ma vie et mon ministère qui se sont accomplies, étape par étape, jusqu'à aujourd'hui.

Heureusement pour moi, je n'étais pas assez “spirituel” pour savoir qu'il fallait aller à l'église pour être sauvé ou, qu'après avoir parlé en langues il fallait attendre six mois pour recevoir le don d'interprétation.

De 1957 à 1961 j'ai servi comme principal dans un collège qui formait des enseignants africains au Kenya. Durant cette période, nous avons connu une visitation souveraine du Saint-Esprit dans notre collège. Lors des réunions avec mes étudiants, j'ai vu les neuf dons de l'Esprit agir parmi nous à différents moments. J'ai aussi vu deux de mes étudiants, à différents moments, ressusciter d'entre les morts. Ils ont tous deux témoigné ensuite de ce qu'ils avaient expérimenté alors que leur esprit était hors de leur corps.

Plus tard, en Amérique, j'ai reçu un “don” inattendu pour exercer mon ministère envers les boiteux. Quand je les faisais asseoir sur une chaise et que je tenais leur pieds dans ma main, la jambe la plus courte grandissait devant mes yeux et ils étaient guéris. Certaines personnes cependant, ont dit que ce n'était pas un ministère approprié pour un digne enseignant biblique aussi érudit. J'ai décidé de poser la question au Seigneur et j'ai senti qu'il me donnait cette réponse : Je t'ai donné un don. Il y a deux choses que tu peux faire avec. Tu peux l'utiliser et le faire grandir. Ou tu peux ne pas l'utiliser et le perdre. J'ai immédiatement continué à utiliser ce que Dieu m'avait donné et effectivement, j'en ai reçu davantage.

Parfois, j'ai vu une jambe s'allonger de plus de cinq centimètres. De plus, la libération de la puissance surnaturelle de Dieu a ainsi déclenché d'autres miracles. À un endroit, sans aucune prière spéciale, un homme a été guéri de trois grandes infirmités et délivré de l'addiction à la nicotine.

Je me souviens d'une femme qui est venue avec un sac en papier dans la main et une chaussure avec une talonnette de quatre centimètre et demi. Quand j'ai pris son pied dans ma main, la jambe la plus courte a grandi de quatre centimètres et demi. Elle a alors ouvert son sac en papier et en a sorti une paire de chaussures neuves avec des talons normaux. Elles lui allaient parfaitement.

J'ai finalement décidé que le nom biblique correspondant à mon don était “l'accomplissement de miracles”. (puissance)

Presque à la même période, Dieu m'a dirigé dans ce que j'ai considéré comme une application différente du même don. Il a commencé à m'utiliser pour chasser les démons en public. Encore une fois, il y a ceux qui se sont offusqués des manifestations bruyantes et désordonnées qui accompagnaient souvent ce ministère. Cependant, j'ai vu que dans les évangiles, des manifestations similaires accompagnaient souvent le ministère de Jésus et j'ai donc décidé de continuer. Dans les années qui ont suivi, j'ai vu des milliers de personnes merveilleusement délivrées de la puissance du démon.

Si nous désirons que les dons spirituels soient exercés librement, il nous faudra parfois nous libérer des idées traditionnelles sur la façon dont nous devons nous conduire à “l'église”.

Voici une autre clé pour exercer les dons spirituels : il nous faut cultiver la sensibilité au Saint-Esprit et lui faire de la place pour qu'il agisse comme il veut et là où il veut. Un jour, Ruth et moi déjeunions avec un couple chrétien et la femme nous partage qu'on lui a diagnostiqué un problème au niveau d'un gène qui la rend incapable d'utiliser certains acides aminés. Son cerveau était entré dans un processus de détérioration.

Le mari est parti pour aller à un rendez-vous et nous sommes rentrés avec sa femme à leur appartement. Nous nous sommes arrêtés un moment dans le parking pour lui dire au revoir. Poussée par le Saint-Esprit, Ruth dit : « Laisse-moi prier pour toi. » Puis nous sommes partis.

Environ trois semaines plus tard, le mari nous a dit que sa femme avait été complètement guérie. Cela a été confirmé plus tard dans le même hôpital où son problème avait été diagnostiqué.

Dans cet exemple, Dieu n'avait qu'un endroit et qu'un moment pour opérer la guérison. Parce que Ruth a répondu à l'appel du Saint-Esprit, la guérison s'est faite et Dieu a été glorifié.

Les limitations des dons spirituels

Je sens un frisson d'excitation en pensant à certaines façons dont j'ai vu les dons spirituels se manifester. En même temps, il est important de comprendre qu'il y a des limites définies à ce que nous pouvons attendre des dons spirituels.

Tout d'abord, les dons spirituels sont limités à la vie présente. En parlant des dons de prophétie, des langues et de la parole de connaissance, Paul dit :

« Les prophéties prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaîtra. » 1 Corinthiens 13.8-10.

Nous voyons encore dans l'âge “imparfait”. Mais quand nous passerons du temps à l'éternité et que nous revêtirons nos corps de résurrection, nous n'aurons plus besoin des bénédictions partielles qui viennent à nous à travers des langues ou la prophétie ou une parole de connaissance. Cela s'applique également pour les autres dons tels que les guérisons ou les miracles. Nos corps de résurrection n'en auront plus besoin !

Si les gens se préoccupent à l'excès des dons spirituels, cela indique souvent qu'ils se sentent plus concernés par les choses du temps présent que par celles de l'éternité. De telles personnes ont besoin de prêter attention à l'avertissement de Paul : « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » (1 Corinthiens 15.19)

Plus important encore, l'exercice des dons spirituels ne donne aucune indication du caractère de la personne. Laissez-moi vous l'illustrer par un exemple sommaire. Supposons qu'une personne est paresseuse, malhonnête, et vaniteuse reçoive un don non mérité d'un million de dollars. Son caractère n'en sera pas changé. Elle sera toujours paresseuse, malhonnête et vaniteuse. En fait, elle pourra même être encore plus vaniteuse parce qu'elle a un million de dollars sur son compte en banque !

C'est la même chose pour quelqu'un qui reçoit un puissant don spirituel, tel que la prophétie ou le don de guérison ou de don d'opérer des miracles. S'il était faible ou instable avant, il sera toujours faible et instable après. Mais si son nouveau don lui donne une plus grande influence auprès des gens, il aura la responsabilité de l'exercer de façon juste et qui plaise à Dieu.

Un autre problème se pose dans le renouveau charismatique c'est que les gens ont tendance à évaluer les ministères plus selon leurs dons que selon leur caractère. Pourtant, l'expérience a démontré à de nombreuses reprises qu'il est possible qu'une personne exerce des dons impressionnants tout en ayant un caractère défaillant. Parfois, de telles personnes peuvent même utiliser leurs dons pour couvrir les imperfections de leur caractère.

Il y avait un ministère dans un pays scandinave qui prêchait sur la pluie de « l'arrière saison » du Saint-Esprit d'une façon si puissante que les gens de son église ressentaient en fait le Saint-Esprit tomber sur eux comme des gouttes de pluie. Pourtant, il sortait directement de ces cultes pour commettre l'adultère. Quand il a été accusé de cela, les gens n'arrivaient pas à croire qu'un homme qui prêchait de cette façon commette un tel péché jusqu'à ce qu'il le reconnaisse lui-même.

Quand j'étais jeune prédicateur, j'admirais beaucoup un homme plus âgé qui a eu un ministère de miracles spectaculaire. Il a aussi puissamment enseigné qu'il est possible pour un chrétien de vivre sans pécher. Pourtant, au final, il a divorcé, s'est remarié avec sa secrétaire et est mort alcoolique. D'autres prédicateurs connus et reconnus ont expérimenté des tragédies personnelles similaires.

Quand ils sont confrontés à de tels cas, les gens répondent souvent : « Mais si une personne utilise si mal l'un de ces dons, Dieu devrait le lui retirer. »

Pourtant, la réponse est non ! Les dons de l'Esprit sont exactement ce qu'implique le mot : des dons originaux, et non des prêts sous condition rattachés à des échéances de remboursement. « Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel. » (Romains 11.29) Une fois que nous avons reçu l'un de ces dons, nous sommes libres de l'utiliser, de l'utiliser à mauvais escients ou de ne pas l'utiliser du tout. À la fin, Dieu nous demandera cependant des comptes de ce que nous avons fait ou pas.

Nous devons toujours nous souvenir de l'avertissement de Jésus : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits », (Matthieu 7.20) et non à leurs dons. Jésus a suivi ces paroles d'un avertissement expliquant que l'exercice des dons spirituels n'est pas nécessairement un passeport pour le ciel : « Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? N'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité. » (Matthieu 7.21-23)

Cela implique qu'il est possible qu'une personne exerce des dons spirituels et en même temps pratique l'iniquité. Qu'est-ce que l'iniquité ? C'est une supposition arrogante qui fait croire que les critères moraux et éthiques de Dieu ne s'appliquent plus à ceux qui peuvent exercer des dons de puissance surnaturelle.

Bien entendu, de tels ministères peuvent parfois nous pousser à prendre des décisions personnelles difficiles. Comment devons-nous réagir ?

Tout d'abord, nous devons garder en tête l'avertissement que Paul donne à Timothée : « Ne participe pas aux péchés d'autrui ; toi-même, conserve-toi pur. » (1 Timothée 5.22). Nous devons également nous souvenir de l'avertissement que Jésus nous a donné concernant ces ministères immoraux&nsp;: « Le ciel appartient à ceux qui font la volonté de mon Père dans le ciel. » Nous devons nous poser les questions suivantes : Quelle est la volonté de Dieu dans ma vie ? Qu'attend mon Père de moi ?

Pour ma part, je sens que Dieu m'a donné une réponse claire et simple : « Ce que Dieu veut, c'est votre sanctification. » (1 Thessaloniciens 4.3 À cela, le Saint-Esprit a ajouté cet avertissement : « Recherchez ... la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. » (Hébreux 12.14) Je suis pour ma part, déterminé à poursuivre la sainteté.

Regardons l'autre revers de la médaille : le fruit du Saint-Esprit.

Mise en pratique

  1. Que diriez-vous à quelqu'un qui insiste pour dire que les dons ont pris fin à la fin de l'âge apostolique ?
  2. Voyez-vous des dons spirituels en vous, et si oui, comment les avez-vous utilisés ?

Verset à mémoriser

« Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. » 1 Corinthiens 12.7

La réponse de la foi

Saint-Esprit, je désire tes dons. Je veux être un canal pour toi afin que tu manifestes tes dons à travers moi. Je vais m'efforcer d'être fidèle et prompt à obéir. Merci d'être patient et persévérant avec moi afin que je grandisse dans ces domaines.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant