Le remède de Dieu contre le rejet

La trahison et la honte

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Le chapitre précédent a décrit quelques causes du rejet dans la petite enfance. Quand nous grandissons, nous nous exposons à la possibilité d'expérimenter encore plus de rejet au travers du mariage. Mais, cette fois-ci, la douleur est complexe parce que le mariage entraîne la confiance et quand celle-ci est brisée, on souffre encore de la trahison.

De très nombreuses fois, j'ai, comme beaucoup d'autres pasteurs, conseillé des épouses qui ressentaient qu'elles avaient tout perdu. Elles avaient fait confiance à leur mari et s'étaient données sans réserve. Puis leur mari est parti. Elles se sont senties trahies. J'ai aussi parlé à des maris qui se sont sentis trahis par leur épouse. J'ai vu beaucoup d'autres sortes de trahison.

Avez-vous été trahi ? Comment avez-vous réagi ?

Quand quelqu'un vous trahit, il se peut que vous disiez : “Je ne m'ouvrirai plus jamais. Personne n'aura encore une chance de me faire souffrir de cette façon.” Ceci est une réaction naturelle, mais c'est aussi dangereux. Cela va vous ouvrir à un deuxième problème – celui d'être sur la défensive. C'est la réaction de quelqu'un qui a souffert trop souvent. Si on est sur la défensive, on se dit : “Très bien, je vais continuer à vivre, mais je ne permettrai plus jamais à quelqu'un d'être assez proche de moi pour me faire souffrir à nouveau. Je mettrai toujours un mur entre les autres et moi.”

Savez-vous qui en souffre ? Vous-même. Vous devenez une personnalité diminuée et incomplète. Vous devenez comme un arbre dont on a coupé une branche principale. Le prophète Esaïe donne une image vivante de ce qu'est la trahison. Le Seigneur est en train de réconforter le peuple d'Israël. Il leur dépeint leur condition, tel qu'il la voit. Il les compare à une femme qui a été rejetée par son mari. C'est une situation familière – atrocement familière – à des millions de femmes des pays occidentaux aujourd'hui.

“Ne crains pas, car tu ne seras pas confondue, ne rougis pas, car tu ne seras point déshonorée ; mais tu oublieras la honte de ta jeunesse et tu ne te souviendras plus de l'opprobre de ton veuvage. Car ton Créateur est ton époux : l'Eternel des armées est son nom ; et ton rédempteur est le Saint d'Israël. Il se nomme Dieu de toute la terre, car l'Eternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé. Comme une épouse de la jeunesse, qui a été répudiée, dit ton Dieu” (Esaïe 54.4-6).

Le tableau est à son apogée dans le dernier verset avec l'image d'une “femme abandonnée dont l'esprit est affligé – d'une compagne de jeunesse qui a été répudiée.” Beaucoup d'entre vous peuvent concevoir cela.

Quelquefois c'est l'inverse qui se produit, et c'est l'épouse qui rejette le mari. Bien que nous considérons les hommes comme étant quelque peu plus fort que les femmes, je sais, à partir de très nombreux cas auxquels j'ai eu à faire, qu'un homme qui se sent rejeté par sa femme peut souffrir une terrible agonie. C'est comme s'il avait échoué en tant qu'homme. D'une certaine façon, c'est peut-être plus dure pour un homme d'éprouver cette forme de souffrance parce qu'il en a honte. Notre société s'attend à ce que les hommes soient imperméables à la douleur sentimentale.

Ce tableau vivant d'Esaïe éclaire deux choses qui sont communément associés à la trahison dans le mariage. Le Seigneur dit à travers Esaïe : “Tu ne souffriras plus la honte… Tu ne seras plus humilié.” Le fait de s'être donné sans réserve à une autre personne, d'avoir répandu son amour sur elle, de s'être rendu disponible à elle et de découvrir que cette personne vous a rejeté, amène souvent la honte et l'humiliation.

Vous souffrez de la honte si quelque part vous ressentez : “Je ne suis pas capable de rencontrer d'autres personnes. Je ne peux pas les regarder en face.” Une personne qui souffre de la honte va souvent baisser ou détourner les yeux à l'approche d'une autre personne. La honte est débilitante et nous empêche de fonctionner comme des êtres humains sains.

En plus de la trahison due au divorce, il y a deux autres façons dont la honte affecte habituellement l'esprit d'une personne.

La première est l'humiliation publique. Cela peut se passer dans le cadre de l'école. Par exemple, ma femme et moi connaissions un sympathique jeune homme juif – nous l'appellerons Max – qui avait accepté le Messie mais qui avait encore des problèmes. Alors que nous parlions avec lui un jour, j'ai perçu un sentiment de honte. Quand nous l'avons questionné à ce sujet, ses souvenirs sont remontés au temps du lycée. A la fin de l'année scolaire, le directeur avait annoncé devant toute la classe que Max était le seul à avoir échoué, et qu'il devait redoubler son année.

Depuis cela Max n'a plus jamais été la personne qu'il aurait dû être. Il s'est protégé. Il était très appliqué et agressif afin de prouver qu'il était le meilleur. Mais si vous devez lutter tout le temps pour prouver que vous êtes aussi bon que les autres, quelque chose ne va pas. Il avait besoin de reconnaître l'existence et de détecter l'œuvre de la honte dans sa vie.

Une autre façon dont la honte vient est à travers les mauvais traitements sexuels dans l'enfance. C'est atrocement courant dans notre société. Une personne peut ne pas être libre d'en parler à quelqu'un d'autre. Souvent c'est un parent, un grand-parent ou un autre membre de la famille qui est responsable du mauvais traitement. La personne maltraitée ne sait plus si elle peut à nouveau faire confiance à ce parent. Ainsi, la personne lutte avec des attitudes mélangées : d'un côté, la méfiance, et de l'autre, l'obligation de montrer le respect. Comment un enfant peut-il honorer un parent qui l'a maltraité ?

Une personne peut traverser la vie sans jamais résoudre cette tension. Cela reste un secret honteux. Mais il y a une personne à qui vous pouvez vous ouvrir : le Seigneur ! Nous ne gênons jamais le Seigneur par ce que nous lui disons. Il ne peut pas être “gêné”. Vous pouvez lui dire les pires choses qui vous sont arrivées, et il vous répondra : “Je le savais depuis longtemps, et je t'aime toujours.” Même si Dieu nous offre une pleine acceptation, il y a souvent des conséquences du rejet, de la trahison et de la honte qui sont d'une portée considérable, c'est ce que je vais décrire dans le prochain chapitre.

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