L’épître de Jacques en 25 sermons

Le serment

Or, sur toutes choses, mes frères, ne jurez, ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment ; mais que votre oui soit oui, et votre non, non, afin que vous ne tombiez point dans la condamnation.

Jacques 5.12

   Bien-aimés frères en Jésus-Christ, le Seigneur.

Avant de traiter notre texte, il est bon d’exposer quelques faits qui nous permettront de le mieux comprendre. Saint-Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, avait été élevé à l’Ecole du Maître. Les leçons qu’il avait reçues pénétrèrent jusqu’au centre le plus intime de sa personnalité. Les lumières, les forces, la nouvelle vie qu’il reçut, le pressèrent, lui aussi, de travailler activement à la propagation du règne de Dieu. Son plus grand désir était d’appeler les hommes à sortir des ténèbres du péché pour marcher dans les voies de la justice et de la sainteté, afin qu’ils devinssent participants de tous les bienfaits, de la joie et des merveilleuses lumières qui sont le partage des disciples du Sauveur. Saint-Jacques savait que Dieu veut que tous les hommes soient appelés à la connaissance de la vérité : mais un seul homme ne pouvait évidemment pas suffire à cette tâche. — Le Maître l’avait admirablement prévu — et puisque Saint-Jacques était bien connu et fort considéré des juifs devenus chrétiens, il écrivit, avec un tact admirable, à ceux qui étaient devenus ses frères dans la foi, avec l’intention tacite de les préserver de tomber dans certaines pratiques qui avaient cours chez les Juifs, à mesure que d’autres directions les mettront en garde contre des erreurs que les sectes du temps professaient déjà. En conséquence, et pour ne dire ici que ce qui se rapporte au contenu du texte que nous devons étudier ensemble aujourd’hui, texte qui se rapporte aux paroles appuyées d’un serment, il importe de rappeler que Saint-Jacques l’écrivait au moment où les Juifs fanatisés avaient la déplorable et fréquente coutume d’appuyer, sans nécessité, leurs affirmations par divers serments. Cette regrettable et fiévreuse tendance se fit jour entre autres, lorsque plus de quarante Juifs firent un complot et un serment, avec exécration, disant : qu’ils ne mangeraient, ni ne boiraient jusqu’à ce qu’ils eussent tué Paul. C’est alors que le tribun, ayant appelé deux centeniers, leur ordonna de tenir prêts, à trois heures de la nuit, 200 soldats, 70 cavaliers et 200 archers pour aller à Césarée, tout en ayant soin qu’il y ait des montures prêtes, afin de faire monter Paul et de le conduire sûrement au gouverneur Félix.

Je m’assure, mes frères, que ce récit, mérite votre entière créance, puisqu’il est contenu dans le saint Livre qui relate l’histoire des fondations de l’Église chrétienne, Livre que, suivant la tradition et par habitude, nous appelons : le livre des actes des apôtres.

En résumé, nous savons que les Juifs, dans une époque de surexcitation et de fanatisme, se livraient à un énorme abus du serment.

Ils faisaient, sans y être requis, sans aucune nécessité et à la légère des serments vains, des serments téméraires ; ils cherchaient même à les appuyer de formules dérisoires et sans valeur et voilà précisément pourquoi Saint-Jacques s’empresse sagement d’écrire à ceux qu’il aime, pour qu’ils se préservent entre autres de semblables pratiques, attendu qu’elles ne pourraient attirer sur leurs auteurs que la condamnation.

Puissions-nous être toujours parfaitement persuadés que la parole n’a pas été donnée à l’homme pour en abuser, qu’il ne doit jamais faire usage de ce don que conformément aux règles de la vérité, de la droiture et de la sincérité. Et, puisque nous devons étudier de nouveau les devoirs que la Parole de Dieu nous impose à cet égard, que l’Éternel lui-même daigne éclairer nos consciences, nos esprits et nos cœurs, de telle sorte que cette courte étude contribue à notre édification, à celle de nos frères et à la gloire de Dieu. Amen.

Il existe un lien peu apparent et digne de remarque entre la parole de notre texte et celle qui la précède. Ce lien est indiqué dans le texte grec à l’aide d’une particule traduite en français par : or. — Pour saisir ce lien, il faudrait rendre comme suit les pensées contenues dans les versets 11 et 12 : Ceux qui sont malheureux, ce ne sont pas ceux qui souffrent, car nous les tenons pour bienheureux. La patience de Job lui a valu des récompenses ; la croix du Seigneur a précédé sa gloire ; mais ceux que nous tenons pour malheureux, ce sont ceux qui s’écartent de la vérité en jurant, c’est-à-dire en affirmant par serment, car ils tomberont sous le poids de la condamnation. Ceci s’accorde entièrement avec les dispositions générales dont Saint-Jacques était animé. Pour lui aussi, toutes choses ont été faites nouvelles, les choses vieilles sont passées, les ténèbres ont disparu, les pleurs sont changés en joie, toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu et lorsque Saint-Jacques écrit aux douze tribus dispersées, ne commence-t-il pas la lettre qu’il leur adresse en disant : « Mes frères, regardez comme le sujet d’une parfaite joie, quand vous serez exposés à diverses épreuves. » Saint-Jacques est l’homme d’action, il veut que tout soit mis en œuvre pour que nous marchions joyeusement vers le but qui est de devenir parfaits et accomplis, afin qu’il ne nous manque rien.

Prouver la réalité de sa foi par des œuvres voulues de Dieu ; tel est le devoir, tel est le secret du bonheur ! Mais, pour que rien ne vienne troubler cet heureux état, Saint-Jacques interdit à ses lecteurs de jurer, c’est-à-dire qu’il leur défend de chercher à appuyer leur oui ou leur non par un serment ; si bien qu’ils ne devront jurer ni par le ciel, ni par la terre, ni par quelque autre serment, attendu que leur oui doit être oui et que leur non doit être non, et cela sans y rien ajouter.

Saint-Jacques n’est pas seul à donner cet ordre ; car Saint-Matthieu dit à ce sujet : « Ne jurez en aucune manière : ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu ; ni par la terre, car c’est le marche-pied de ses pieds ; ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand Roi. Tu ne jureras point non plus par ta tête, car tu ne peux faire un cheveu blanc ou noir. Mais que votre parole soit : oui, oui ; non, non ; car ce qui est de plus est mauvais. » Et ailleurs, Saint Matthieu dit encore :

« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites, conducteurs aveugles ! qui dites : Quiconque aura juré par le temple, ce n’est rien ; mais qui aura juré par l’or du temple, il est obligé. Fous et aveugles ! car lequel est le plus grand, ou l’or, ou le temple qui sanctifie l’or ? Et quiconque, dites-vous, aura juré par l’autel, ce n’est rien ; mais qui aura juré par le don qui est sur l’autel, il est lié. Fous et aveugles ! car lequel est le plus grand, ou le don, ou l’autel qui sanctifie le don ? Celui qui jure par l’autel jure par l’autel et par toutes les choses qui sont dessus. Et quiconque jure par le temple, jure par le temple et par Celui qui y habite. Et quiconque jure par le ciel, jure par le trône de Dieu et par Celui qui y est assis. »

Nous voyons que Saint-Jacques et Saint-Matthieu sont bien d’accord quant au fond même de la question et que pour ce qui est essentiel, leurs ordres sont également semblables et précis. Toutefois, l’auteur de notre texte accentue l’importance de son ordre en le faisant précéder de ces mots : « Sur toutes choses, » Saint-Jacques entend par là que lorsqu’il s’agit de se prononcer par un oui ou par un non, le oui doit être oui et le non doit être non en se gardant bien de les appuyer par un serment, afin de ne point tomber dans la condamnation. Ce que cet ordre peut avoir d’un peu sévère quant à sa forme, se trouve tempéré par le mot : « mes frères ». Cette expression sert à rapprocher l’auteur des personnes auxquelles il s’adresse ; en langue grecque, elle est même revêtue d’un caractère plus doux et plus tendre que dans notre langue. En présence de la défense contenue dans notre texte, il est bien naturel que nous nous demandions si Saint-Jacques aurait eu l’intention d’entièrement proscrire l’usage de tout serment, ainsi que quelques-uns ont cru pouvoir le prétendre. S’il en était ainsi, Saint-Jacques se serait placé en présence d’un but auquel les enfants de Dieu devront parvenir.

Alors, et seulement alors, la vérité devenue maîtresse du monde, aura subjugué tous les esprits, pénétré tous les cœurs, transformé toutes les vies ; car l’estime et le respect que chacun aura pour la vérité, pour soi-même et pour les autres, seront parvenus à un tel degré de majestueuse et sainte perfection que toute erreur, tout mensonge et tout serment seront à jamais engloutis… Mon Dieu ! mon Dieu ! que nous serions heureux et bénis, si déjà sur la terre il en était ainsi !

Nous ne pensons pas qu’en écrivant la parole que nous étudions, saint Jacques ait eu cet idéal présent à l’esprit. Nous ne croyons donc pas que l’auteur de notre texte ait voulu défendre ou proscrire absolument tout usage du serment.

Saint-Jacques pensait à ces scribes, à ces pharisiens hypocrites, conducteurs aveugles et à certains Juifs, qui dans les relations habituelles de la vie et à tout propos, appuyaient leurs déclarations, justes ou fausses, par un serment vain, par un serment téméraire ou par des paroles d’exécration.

C’était là le comble de l’abomination qui ne pouvait et ne pourra jamais produire que la suprême désolation. Ayant eu connaissance de ces dangereuses et abominables pratiques qui étaient devenues fréquentes parmi les Juifs, Saint-Jacques s’empresse d’écrire à ceux qui étaient devenus participants de la foi chrétienne pour les mettre sérieusement en garde contre de tels abus.

Nous admettons sans peine, nous admettons avec joie que les membres de la primitive Église étaient passés de la mort à la vie, qu’ils avaient le mensonge en horreur et que par conséquent leur oui devait être un oui et que leur non devait être un non. Saint-Jacques lui-même s’assurait que parmi les vrais membres du corps de Jésus-Christ, il ne pouvait pas en être autrement mais le danger contre lequel il veut les mettre en garde, ce serait d’appuyer la sincérité de leur oui, ou la sincérité de leur non par un serment.

En d’autres termes Saint-Jacques aurait pu dire : considérez bien que par le fait que vous êtes devenus chrétiens, votre oui et votre non doivent, dans toutes les relations ordinaires de la vie, porter un tel cachet d’inviolable sincérité qu’ils n’aient besoin d’aucun autre appui et d’aucune autre sanction que celle de votre oui pour oui et de votre non pour non. Vous l’avez compris : il n’était pas question d’interdire absolument l’usage de tout serment mais il fallait sérieusement en proscrire l’abus.

Certes, les membres de la primitive Église méritent à un très haut degré notre estime et notre respect, mais ils n’étaient pas tous tellement affermis dans la foi et dans la pratique des vertus chrétiennes pour que l’ordre de Saint-Jacques leur fût inutile — tant s’en faut — nous n’en citerons, pour preuve extrême, que cet Ananias et cette Saphira qui avaient cru pouvoir tromper les hommes tout en oubliant qu’il est impossible de mentir à Dieu !

En somme, nous croyons que les premiers chrétiens étaient en général animés d’une droiture et d’une sincérité telles que Saint-Jacques aurait pu leur dire : Mes frères, qu’il vous suffise dans les relations ordinaires de la vie que votre oui soit un oui et votre non un non, car c’est à cela aussi que tous connaîtront que vous êtes les fidèles disciples du Maître, les enfants du Dieu de vérité. En agissant ainsi vous ne ressemblerez pas à ceux qui sont ennemis de la vérité, menteurs et jureurs, gens dont la conscience est cautérisée et sur toutes choses prenez bien garde de ne pas appuyer votre oui ou votre non par serment afin que vous ne tombiez pas dans la condamnation.

Il est un fait reconnu, c’est qu’une trop fréquente répétition des actes qui sont les plus sérieux, les plus solennels ou les plus sacrés, ne tendrait à rien moins qu’à faire disparaître peu à peu tout ou partie de ce que ces actes doivent avoir de sérieux, de solennel et de sacré. Il en est ainsi du serment qui ne doit avoir lieu que dans les circonstances plus particulièrement graves et solennelles de la vie et alors seulement que nous serions appelés à prêter serment sur la demande et en présence d’une autorité établie.

Dans de telles conditions le serment nous paraît permis, il peut devenir un devoir.

Bien-aimés frères et pères dans la foi ! Ce n’est pas à vous : serviteurs de Dieu et fidèles Ministres de Jésus-Christ, qu’il est nécessaire de rappeler combien chaque serment doit toujours être pénétré de la plus entière sincérité. Vous connaissez bien tout le sérieux et toute la gravité dont il doit toujours être revêtu. Jamais aucun de vous n’oubliera que le jour de sa consécration au Saint-Ministère, il a prêté devant Dieu et devant Son Église le plus solennel de tous les serments.

Vous savez ce qui ressort de la nature même du serment, car : lorsque nous prêtons un serment nous déclarons solennellement que nos paroles sont entièrement conformes à la vérité et que nous en appelons au témoignage de Dieu même, c’est-à-dire au témoignage de Celui qui connaît toute chose, et qui sonde les cœurs et les reins. Nous reconnaissons qu’il connaît parfaitement tous les faits au sujet desquels nous nous prononçons, qu’étant le Saint et le Juste, Il a le droit le plus absolu de réclamer de nous la vérité et qu’il ne manque jamais de condamner et de punir le menteur. Dieu tout-puissant et Éternel Il a été, Il est, et sera toujours le soutien et le garant de la droiture. Dieu de vérité Il confondra tôt ou tard ses adversaires. C’est pourquoi en prêtant un serment, nous faisons appel à son témoignage irrécusable.

Nous déclarons avoir une conscience claire et pure de l’entière véracité de nos affirmations.

Enfin, nous reconnaissons en même temps, que nous nous soumettons d’avance au jugement de Celui qui seul aura le souverain pouvoir de nous justifier ou de nous condamner ; de nous sauver ou de nous perdre ! Nous n’avons pas connaissance que le Christ se soit trouvé dans le cas de prêter serment ; mais Il n’a pas différé de répondre au serment qui Lui fut intimé lorsque le Souverain sacrificateur lui dit : « Je t’adjure par le Nom du Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. » Jésus répondit, avec le plus pur accent de sa divine majesté :

« Tu l’as dit »

En plusieurs circonstances Saint-Paul, le grand apôtre des Gentils, ne craignit pas de prendre Dieu à témoin pour donner à ses paroles une solennelle sanction. Toutefois, il ne paraît pas que les premiers chrétiens aient fait un fréquent usage du serment. En cela aussi ils se distinguaient alors des Juifs qui en abusaient. Dans tous les cas, il demeure bien établi que le chrétien ne doit en faire aucun abus et que lorsqu’il serait appelé à prêter serment il ne devrait le faire que dans les limites d’une entière circonspection, d’une parfaite sincérité et en n’oubliant pas que : « Si le le juste a juré, fût-ce à son dommage, il n’en changera rien. »

Tout chrétien doit s’interdire absolument tout serment fait à la légère, tout serment vain, tout serment téméraire et tout faux serment. Il ne peut pas, il ne doit pas en être autrement. Laissons-nous instruire et profitons de quelques enseignements du passé. Il est présent à votre mémoire le tragique récit de ce malheureux Jephthé qui, croyant plaire à l’Éternel, fit un vœu téméraire en suite duquel il se crut obligé d’immoler sa fille et de faire ainsi le plus douloureux sacrifice qui puisse exister pour le cœur d’un père. Jephthé, homme intègre et droit, se crut inviolable-ment lié vis-à-vis de l’Éternel, mais n’oublions pas que si tout serment téméraire est la source d’un indicible malheur, ce serait ajouter une seconde faute à la première et s’exposer à commettre un crime, peut-être, que de réaliser un tel serment.

N’est-ce pas avec un très douloureux serrement de cœur que l’on a vu l’apôtre Pierre tomber dans une telle défaillance, qu’il en vint à prétendre par serment et avec imprécations, ne point avoir connu le Maître ! Ce qu’il y a de profondément triste, de déchirant et de lugubre dans cet odieux reniement, n’est égalé, n’est surpassé que par les sources inépuisables de la miséricorde divine qui pardonne à celui qui se repent. Mais, du fait que quelqu’un aurait réussi une fois à sortir d’un abîme ou à passer, sain et sauf, par un chemin excessivement dangereux, il n’en faudrait pas conclure qu’en tombant dans cet abîme ou qu’en passant par ce même chemin nous n’y trouverions pas la mort.

Persuadons-nous bien que nous ne comprenons ni toute l’étendue ni toute la gravité du péché, quel qu’en soit le nom, que toute parole contraire à la Vérité, que tout serment défendu peut conduire à commettre ce péché dont il est dit qu’il ne sera pardonné ni dans ce siècle ni dans celui qui est à venir.

En faudrait-il davantage pour nous apprendre jusqu’à quel point Saint-Jacques avait de sérieux motifs pour nous interdire l’usage de serments défendus et pour nous engager ainsi à ne point tomber sous le poids de la condamnation. Ne brille-t-elle pas ici d’un nouvel éclat cette parole de l’Évangile qui dit : « Par tes paroles tu seras justifié et par tes paroles tu seras condamné. » La condamnation prévue dans notre texte mérite d’autant plus d’attirer notre attention qu’elle est revêtue d’un triple caractère. Car celui dont le oui n’est pas un oui, dont le non n’est pas un non, ou qui fait usage d’un serment défendu se sent repris et condamné par sa conscience, il sait qu’il ne peut être que condamné par ses semblables et qu’en outre et surtout il est devenu le juste et malheureux objet de la condamnation divine.

Est-ce que les parjures, les injustes et les menteurs oublieront longtemps encore que « l’Éternel abhorre les lèvres qui mententa », puisque les menteurs n’hériteront point le royaume de Dieu et que leur part sera dans l’étang ardent de feu et de soufre ? — Fouillez toutes les entrailles de la terre, sondez jusqu’aux dernières profondeurs de l’Océan, vous y trouverez d’immenses trésors : de l’argent, de l’or, des diamants et des perles ; mais toutes ces richesses réunies ne seraient rien, en comparaison de cette droiture et de cette sincérité que Dieu réclame de chacun de ses enfants. Mes frères, à côté de tous les progrès dont notre âge se vante, pourra-t-on dire que notre siècle s’est particulièrement distingué par un caractère de droiture et de sincérité ? Celui qui entreprendrait cette tâche n’y réussirait que dans une faible mesure.

a – Traduction de H. A. Perret-Gentil.

Ne connaissez-vous que peu d’injustes, peu de menteurs, qui à l’aide de diaboliques artifices fassent tout ce qui est en leur pouvoir afin de faire passer un oui pour un non ou un non pour un oui ? Est-ce que parmi ceux qui sont devenus membres de l’Église, vous ne trouvez aucun parjure ? — Ces questions me troublent et pourtant il est un fait qui me rassure. C’est que vous êtes justes, intègres et pieux. Votre oui est un oui, votre non est un non et vous ne portez jamais la moindre atteinte à la Vérité. C’est pourquoi vous possédez une force à nulle autre pareille. L’Éternel se servira de vous, comme de flammes de feu capables de purifier entièrement son aire. Dans l’exercice des saintes et difficiles fonctions du Saint-Ministère, prenant la Parole de Dieu pour unique règle de votre foi et pour seule base de votre vie, vous contraindrez les hommes à rendre à Dieu la crainte et l’honneur qui Lui sont dûs !

Véritables Nathanaël dans le cœur desquels il n’y a point de fraude, vous brillerez comme des flambeaux allumés au milieu d’une génération perverse et vous serez ce levain dont Dieu se servira pour l’accomplissement de ses desseins d’amour.

Éternel ! daigne Toi-Même sanctionner et réaliser ces vœux. Préserve-nous de toute fraude, que la Vérité soit la ceinture de nos reins et que notre plus ardent, que notre plus sincère désir soit de vivre pour Te plaire. Nous t’en prions au nom du Saint et du Juste que Tu exauces toujours. Amen.

P. Courvoisier

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