Hudson Taylor

SIXIÈME PARTIE
Mariage et œuvre à Ningpo
1856-1860

CHAPITRE 42
Au delà de toute espérance
janvier-juillet 1860

Il n'y a rien de plus contagieux que la joie spirituelle, lorsqu'elle est profondément vraie et elle ne manqua pas, cet hiver-là, à l'hôpital de Ningpo. Il y eut de nombreuses prières exaucées à propos d'autres besoins que des besoins d'argent ; il y eut encore des guérisons alors que tout espoir semblait vain ; il y eut des opérations réussies dans des conditions défavorables. Plus que tout cela, il y eut des âmes amenées à la vie en Jésus-Christ, des esclaves du péché rendus à la liberté. En neuf mois, seize malades furent admis au baptême et trente autres inscrits comme catéchumènes dans l'une ou l'autre des églises de Ningpo.

Mais tout cela ne se fit pas sans prières incessantes et sans un dur labeur. Un homme, à l'hôpital, désira être baptisé à la fin d'octobre. En novembre, il y eut quatre nouveaux candidats à l'admission à l'Église. Plus de six cents patients furent soignés au dispensaire avant la fin de l'année, tandis que l'hôpital abrita, pour des séjours plus ou moins longs, soixante malades qui furent ainsi sous l'influence de l'Évangile. Il y eut un nouveau rayonnement de vie spirituelle et d'amour dans toute la maison. Tous en furent conscients et Hudson Taylor put écrire le 13 février 1860 :

Vraiment le Seigneur est avec nous et nous bénit abondamment.

Ce fut à ce moment que survint le premier décès dans le petit groupe de croyants, le premier départ « pour être avec Christ ». Ce fut le vieux Dzing qui reçut l'appel, et sa mort fut très belle.

Il avait plus de soixante ans, et ce fut seulement dans la dernière année de sa vie qu'il trouva le Sauveur. Mais ce fut une année profitable. Allant de lieu en lieu avec son petit bagage de colporteur, il fut le messager de la Bonne Nouvelle pour bien des personnes qui, sans lui, ne l'eussent jamais entendue.

Il contracta une bronchite en décembre, et Hudson Taylor l'amena à l'hôpital. Il y fut entouré d'affection, et sa reconnaissance était touchante.

Le dernier jour, il déclina rapidement, mais jouit beaucoup de la lecture de la Parole de Dieu, notamment du Psaume 23. Après le service du soir, il reçut avec plaisir la visite des chrétiens venus pour le voir. Puis il supplia encore sa femme de se tourner vers le Seigneur. Alors, il perdit connaissance un instant, puis parut chercher quelque chose.

— Que veux-tu, frère ? lui demanda l'un de ceux qui étaient à son chevet.

Ouvrant les yeux, en souriant, il dit tout doucement, mais distinctement : « Éternel, mon Berger », et, tôt après, il s'endormit en Jésus.

Mais, si l'œuvre était bénie, Hudson Taylor pouvait écrire : « Rien sans la croix. » Le prix dont il devait payer tous ces encouragements était sa santé et presque sa vie. Six années en Chine, six années d'une intense activité avaient laissé sur lui leurs traces, et, maintenant, la tension d'un travail sans répit à l'hôpital, qui l'exposait tout particulièrement aux rigueurs de l'hiver, venait abattre ses forces.

En un certain sens, son œuvre était achevée — ou plutôt la formation spirituelle pour laquelle il avait été envoyé en Chine et qui consistait en ceci : « Que celui qui voudra devenir grand parmi vous soit votre serviteur ; que celui qui voudra être le premier soit votre esclave. » « Celui qui est fidèle dans les petites choses est fidèle aussi dans les grandes. » « Tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup. »

Hudson Taylor envisageait la possibilité d'un retour en Angleterre, mais il était loin de songer à un nouveau développement de son champ d'activité. Il avait pleinement conscience d'un double fait : les circonstances de plus en plus favorables à l'évangélisation, d'une part, sa santé qui s'affaiblissait rapidement, d'autre part. Il eût fallu cent missionnaires et il était de moins en moins capable de faire l'œuvre d'un seul.

Il est très intéressant de remarquer, à ce propos, les moyens dont Dieu se servit pour réaliser Ses plans et que les intéressés ignoraient eux-mêmes. Qui eût pu croire qu'Hudson Taylor, pauvre, sans influence, sans préparation spéciale à ce rôle, deviendrait le fondateur et le directeur d'une organisation mondiale, englobant des missionnaires de toutes les dénominations évangéliques et de tous les pays ? Il devait pourtant en être ainsi, car Dieu se plaît à employer pour Sa gloire ce qui est faible et sans apparence aux yeux du monde.

« Il n'y a parmi vous ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages et Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et les plus méprisées, même celles qui ne sont point, pour anéantir celles qui sont : afin que personne ne se glorifie devant lui... afin, comme il est écrit, que celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur. »

Hudson Taylor et son collègue sentaient le besoin d'avoir des compagnons d'œuvre pour profiter des occasions qui n'avaient jamais été si favorables. Sans se rendre compte de tout ce qui devait surgir de l'idée qui lui était alors inspirée, le jeune missionnaire écrivit à ses parents au début de cette année 1860 :

Connaissez-vous des jeunes gens sérieux et consacrés, désireux de servir Dieu en Chine et prêts à venir ici sans exiger autre chose que d'être défrayés de tout ? Si nous pouvions en trouver quatre ou cinq ! Ils commenceraient probablement à prêcher en chinois au bout de six mois, et, en réponse à la prière, les fonds nécessaires pour leur entretien seraient donnés.

S'il avait continué de vivre paisiblement à la rue du Pont, il se fût passé longtemps avant que le jeune missionnaire en vint à une pareille démarche. M. Jones et lui suffisaient à la tâche, et avec leurs aides indigènes, ils pouvaient la continuer pendant des années. Mais, arraché à cette position et mis à la tête d'une œuvre plus féconde et plus importante, il la sentit trop vaste pour lui ; comme le Seigneur les soutenait et confirmait sa Parole par des signes de puissance, il vit s'ouvrir devant lui des possibilités illimitées.

La situation eût été différente aussi s'il n'y avait pas eu d'âmes sauvées à l'hôpital et si les nouveaux convertis ne s'étaient pas, eux aussi, mis à la tâche. Mais, à mesure qu'Hudson Taylor constatait leurs dons et leur désir de les mettre au service des autres, il se rendait mieux compte, également, combien la vigilance à leur égard était nécessaire. Ce fut là surtout ce qui l'amena à faire appel à d'autres missionnaires pour le seconder. Il fallait surveiller les convertis ; ils ne pouvaient pas encore se diriger eux-mêmes. Le plus zélé d'entre eux, le vannier Neng-kuei, avait commis une indélicatesse, ce qui avait été une vive peine pour Hudson Taylor. Seules la prière et l'influence personnelle pourraient le relever et préserver les autres. Tous avaient besoin, l'expérience l'avait montré, d'être instruits patiemment dans les choses spirituelles.

En outre, la charge même de l'hôpital excédait ses forces. Il y avait seize membres admis à la communion et une douzaine, au moins, attendaient le baptême ; l'œuvre les appelait dans les villages voisins, et, s'il y avait des chrétiens indigènes tout prêts à s'en charger, il fallait les diriger ; enfin les fonds ne manquaient pas, car le Seigneur pourvoyait abondamment à leurs besoins. Bien souvent, les missionnaires étaient si épuisés qu'ils avaient peine à faire face à leur tâche. Une conclusion s'imposait : il leur fallait de l'aide, la collaboration d'autres missionnaires acceptant leur simple ligne de conduite. Ce fut alors que partit le premier appel dont nous avons parlé plus haut ; il devait leur amener pour commencer, deux missionnaires, qui devaient consacrer plus de cinquante années de leur vie à la Mission à l'Intérieur de la Chine1.

Hudson Taylor ne pensait pas qu'il aurait à les diriger ; il ne songeait qu'à l'œuvre toujours grandissante, à laquelle il fallait faire face.

J'espère, écrivait-il, que père prendra mon idée à cœur... Les Chinois périssent, et Dieu bénit tellement notre œuvre. Mais nous sommes épuisés et il nous faut du renfort. Ayez pitié de la pauvre Chine ! Vous avez donné votre fils, donnez aussi votre influence.

Mais il se passa des mois avant qu'il eût une réponse. On lui témoignait de la sympathie, évidemment, mais rien qui pût lui faire espérer des collaborateurs.

Dès le début du printemps, comptant que quelques jours de vacances lui feraient du bien, il ferma le dispensaire et s'en alla avec sa femme et sa petite fille dans les collines du voisinage. Ils y passèrent dix jours et, au retour, il paraissait mieux. Mais sa lourde tâche ne tarda pas à l'accabler à nouveau. Ce fut alors qu'il parla pour la première fois à ses parents de l'état de sa santé ; il avait lieu de se croire atteint de tuberculose.

Il est réconfortant en de pareilles circonstances, concluait-il. de ne pas douter que ce soit Dieu qui nous a conduits là où nous sommes. Les ressources qui nous sont parvenues et les bénédictions que nous avons reçues nous confirment dans cette conviction. C'est ici qu'est actuellement le poste où je dois être, et j'ai la confiance que Celui qui m'y a placé par Sa grâce m'y maintiendra autant qu'Il le voudra et ne m'y laissera pas plus longtemps qu'Il ne le juge à propos.

J'ai le plus grand désir de vous revoir mais puissé-je ne jamais regarder en arrière ou me décharger de mon œuvre, si ce n'est par la volonté de Celui qui m'a appelé à une tâche si honorable, quoique à certains égards si lourde.

À l'époque même où il écrivait cette lettre, les encouragements, nous l'avons vu, ne lui manquaient pas. Il y avait alors un véritable réveil religieux en Angleterre. Aussi la prière et la sympathie pour l'œuvre missionnaire grandissaient-elles.

Un généreux ami a été poussé à vous envoyer cent livres sterling à chacun, à M. Jones et à vous, lui écrivait M. Pearse. Vous serez heureux d'apprendre qu'il y a un réveil à Londres et que les convertis se comptent par centaines.

Quinze jours plus tard, une lettre de Mme Berger contenant un chèque de cinquante livres sterling, disait, entre autres choses :

Mon mari désire vivement que l'hôpital puisse continuer, car c'est un grand moyen de bénédictions.

L'heure présente nous appelle à une activité extraordinaire. Les chrétiens commencent à se réveiller. Vous lisez certainement The Revival et les autres journaux. Il y a eu dans tout Londres et dans bien des villes d'Angleterre, d'émouvantes réunions, résultat de la semaine de prières qui eut lieu sur l'invitation des chrétiens des Indes pour demander une puissante action de l'Esprit dans l'Église et dans le monde.

On n'avait jamais vu auparavant une pareille semaine. Puisse-t-elle avoir encore de glorieux résultats ! Je me sens si froide et si pauvre et voudrais être au cœur de cette puissante action. Mais tel n'est pas mon privilège. Il faut apprendre à s'en remettre au Seigneur, au lieu de limiter Son pouvoir à certaines époques et à certains pays. Demandez et vous recevrez, voilà Sa manière ; croyez, et vous serez béni.

Le terrain était préparé en Angleterre. Il fallait un semeur pour y jeter le bon grain. Par sa vie, par son passé, par son présent et par son avenir, Hudson Taylor était appelé à l'être. Il fallait qu'il retournât dans sa patrie avant peu. Aussi l'épreuve qui atteignait sa santé persista-t-elle jusqu'à ce qu'il devint évident qu'un voyage en Angleterre était le seul espoir de sauver sa vie.

Je voudrais simplement savoir comment je puis le mieux servir la Chine, avait-il écrit au début de mai. Si je suis trop malade pour travailler ici et qu'un retour en Europe puisse rétablir ma santé, fût-ce pour un temps, ou si je puis en décider d'autres à reprendre l'œuvre qu'il ne m'est pas possible de continuer... Je pense que je dois essayer.

Mais en juin ses lettres prenaient un autre ton :

J'ai la confiance, écrivait-il à ses parents, que si c'est la volonté de Dieu je serai conservé pour mon travail en Chine. Sinon, quoi qu'il advienne, tout est bien. Je suis très heureux en Jésus. Je n'avais jamais senti auparavant combien Il nous est précieux comme Sauveur, comme Ami. Parfois je pense que je ne vivrai pas assez pour vous revoir. À d'autres moments, je souhaite d'être épargné pour pouvoir travailler longtemps et plus sérieusement que jamais pour la Chine. Dieu connaît tout... et il fera tout pour le mieux.

Ne pensez pas que je sois égoïste. Je suis affligé de la peine que ma mort vous ferait, à vous et à ma chère femme. Je voudrais vivre à cause de vous. Mais Jésus est si aimable, si précieux. Tout doit disparaître, devant Lui.

Il semblait probable, cependant, que le voyage prolongerait sa vie. À la fin de juin, ils fermèrent donc à regret l'hôpital et partirent pour Shanghaï, accompagnés du jeune peintre, Wang Laedjün qui, par affection pour eux, laissait sa femme et son enfant pour les suivre en Angleterre. Il devait leur rendre, pendant la traversée, d'inappréciables services et constituer un lien avec l'œuvre qu'ils allaient quitter. Ils espéraient enfin qu'il pourrait enseigner le chinois aux compagnons de travail qui leur seraient donnés.

Avant de s'embarquer sur le Jubilée qui devait les ramener à Londres, Hudson Taylor eut la grande joie d'apprendre qu'une de ses sœurs, pour laquelle il avait longtemps prié, venait enfin de se convertir. Il en reçut la nouvelle le soir, par le dernier courrier avant leur départ. N'ayant pu écrire avant la nuit, il se releva à trois heures du matin et, malgré sa faiblesse, traça quelques lignes au crayon, les dernières écrites en Chine pour plusieurs années.

Vu ma mauvaise santé et la possibilité de ma mort, j'avais sur le cœur un fardeau qui, maintenant, grâces à Dieu, est enlevé. Attache-toi au Seigneur, ô ma sœur doublement aimée, avec un cœur pleinement résolu, et tu trouveras une joie complète.

Le lendemain matin, au point du jour, ils laissaient derrière eux les eaux sombres du Yangtze. Leurs cœurs s'élevaient vers Dieu. Avec quelle reconnaissance ils revivaient ces années de miséricorde et de grâce ! Avec quelle confiance ils s'appuyaient pour l'avenir sur cette miséricorde et cette grâce !

Le trajet de quatre mois fut exceptionnellement pénible par suite de sa maladie et du mauvais caractère du capitaine. Les voyageurs ne pouvaient que se réconforter l'un l'autre. Souvent ils priaient ensemble en chinois ou égrenaient leurs souvenirs de Ningpo, se rappelant la manière dont le Seigneur les avait conduits. Souvent aussi ils pensaient à l'avenir et parlaient du moment où ils pourraient revenir en Chine avec une santé rétablie, avec des compagnons de travail et soutenus par la bénédiction divine. Mais jamais, dans le calme des nuits passées à l'avant du navire, jamais, sous le ciel étoilé, jamais même dans leurs meilleurs moments de prière ou de foi, ils ne purent imaginer la réalité.


WILLIAM T. BERGER
L'AMI FIDÈLE ET GÉNÉREUX DE LA MISSION
A L'INTÉRIEUR DE LA CHINE

Quel rêve ou quelle vision n'eût-il pas fallu pour cela ? La Chine ouverte d'une extrémité à l'autre ; une Mission à l'intérieur travaillant jusque dans ses provinces les plus reculées ; un millier de stations occupées par des centaines de missionnaires, plus de neuf cents alors qu'ils en demandaient cinq ! Et comment eussent-ils pu se représenter que les trente convertis qui leur étaient si chers se multiplieraient jusqu'à devenir trente mille, et que le petit groupe de collaborateurs indigènes se développerait pour compter plus de deux mille pasteurs, instituteurs, évangélistes, lectrices de la Bible, suivant tous les traces de Nyi, de Tsiu, de Wang-Lae-djün ? Quelle imagination leur eût-il fallu pour voir que dans les cinquante années qui suivraient, plus d'un million et demi de livres sterling seraient données pour annoncer l'Évangile en Chine, et cela sans collecte, sans le moindre appel ? En vérité, cela leur eût paru impossible, malgré leur connaissance du Dieu auquel ils avaient affaire : « Un Dieu qui travaille pour celui qui s'attend à Lui ».

Pour l'heure, ils se contentaient de prier et de croire, et l'avenir était recouvert d'un voile à leurs yeux. Tout ce que voyait Hudson Taylor, c'était la grande détresse de la Chine et le privilège inexprimable de se donner soi-même tout entier, en communion avec Christ, pour la soulager. Pendant son voyage, malade comme il l'était, alors qu'on espérait à peine son retour, un seul désir remplissait son cœur, une seule prière : pouvoir faire quelque chose de plus pour la Chine avec la force qui lui restait, soit par sa vie, soit par sa mort.

Il y a là un champ d'action illimité, avait-il écrit dans une de ses dernières lettres, mais les ouvriers sont peu nombreux, faibles et fatigués. Si les Églises de notre pays avaient conscience de leurs devoirs et de leurs privilèges ! Combien de chrétiens viendraient alors travailler ici !

Je n'ai pas abandonné l'espérance que vous viendrez nous rejoindre, toi et ton cher mari2. Je crois que vous viendrez. Je crois que vous serez envoyés par Dieu. Et vous trouverez ici une belle œuvre.

Nous ne pouvons compter que sur le Seigneur pour nos ressources, notre santé, nos succès, et tout ce dont nous avons besoin. Il nous donne tout et Il sait bien ce qu'il nous faut.

Cher frère et chère sœur, venez... « Venez nous secourir ». Si je possédais mille livres sterling, la Chine devrait les avoir. Si j'avais mille vies, la Chine pourrait réclamer chacune d'elles. Non, pas la Chine, mais Christ. Pouvons-nous faire trop pour Lui ? Pouvons-nous faire assez pour un tel Sauveur ?

Et, comme ils marchaient avec foi, réellement consacrés, vivant dans l'esprit de leurs prières, Dieu, dans Sa fidélité sans bornes, fit le reste.

FIN DU TOME PREMIER


1 M. J. J. Meadows et M. J. W. Stevenson.

2 Lettre écrite à sa sœur Amélie qui avait récemment épousé M. Broomhall.

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