Précis d'histoire de l'Eglise

Conclusion

1. Résumé chronologique. Cette époque se divise assez bien en demi-siècles.

1050-100 : Grégoire VII et Urbain II. Schisme d’Orient. Querelle des investitures avec Henri IV. Première Croisade. Chartreux et Cisterciens. Anselme. Bérenger de Tours. Célibat des prêtres. Art roman.

1110-1150 : Bernard de Clairvaux. Templiers. Chevaliers de saint Jean. Abélard. Pierre Lombard. Arnaud de Brescia. Pierre de Bruys, Henri de Lausanne. Progrès des Cathares. Art roman.

1150-1200 : Alexandre III. Humiliation d’Henri II d’Angleterre et de Frédéric Barberousse. Valdo, Inquisition épiscopale. Débuts de l’art gothique.

1200-1250 : Innocent III. Honorius III. Humiliation des souverains devant le pape. 4e croisade. Orient latin. 6e croisade. Dominicains. Franciscains. Antoine de Padoue. Albert le Grand. Concile de Latran. Transsubstantiation. Confession obligatoire. Extermination des Albigeois. Art gothique.

1250-1300 : Saint-Louis. 7e et 8e croisades. Albert le Grand. Thomas d’Aquin. Bonaventure. Duns Scot. Conséquences de la transsubstantiation. Dante. Perfection de l’art gothique. Boniface VIII. Bulle Unam sanctam.

2. Appréciation. On comprend que les catholiques aient une sympathie spéciale pour cette période qui marque l’apogée de la puissance papale, et où, autour des grands papes, gravitent tant de grands ordres, de grands moines, de grands théologiens. On comprend moins le mépris avec lequel d’autres parlent parfois des ténèbres du Moyen-Age ! Ces deux siècles et demi sont une période de civilisation exceptionnellement brillante. On n’a qu’à penser aux églises romanes, aux cathédrales gothiques, à la Divine Comédie, et aux productions souvent réellement originales de certains théologiens scolastiques. Au point de vue spirituel, évidemment, il y a bien des ténèbres à déplorer. Une église qui vise à dominer le monde, qui lance les croisades et établi l’inquisition, qui décrète la transsubstantiation et les abus qui en découlent, est sans doute bien mondanisée. Mais nous ne devons pas oublier qu’au sein de l’Eglise officielle, il y a encore beaucoup de croyants qui, sans être exempts d’erreur, sont cependant attachés au véritable évangile : Anselme, Bernard de Clairvaux, François d’Assise. Même des hommes comme Grégoire VII, Innocent III, Thomas d’Aquin, sont sans doute assez éloignés de l’esprit évangélique, mais ils sont respectables à plus d’un point de vue. Enfin, cette période a vu apparaître les Vaudois, qui, la Bible à la main, se sont dressés contre les erreurs catholiques. Le protestantisme s’épanouira au XVIe siècle en face d’un catholicisme abâtardi. Mais c’est au XIIe siècle, en face d’une papauté toute puissante, qu’il a pris naissance. Si donc cet âge est un âge de ténèbres, ces ténèbres sont traversées par des lumières bien nombreuses et bien pures.

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