Ce que la Bible enseigne

LIVRE III – CE QUE LA BIBLE ENSEIGNE SUR LE SAINT-ESPRIT

CHAPITRE VIII – L’ŒUVRE DU SAINT-ESPRIT CHEZ LES PROPHÈTES ET LES APÔTRES

I Le caractère distinct de l’Œuvre du Saint-Esprit chez les Prophètes et les Apôtres.

(1) 1Co 12.4,8-11,28,29. – « Il y a diversité de dons, mais le même Esprit...En effet, à l’un est donnée par l’Esprit, une parole de sagesse ; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit ; à un autre, la foi, par le même Esprit ; à un autre, le don des guérisons par le même Esprit ; à un autre, le don d’opérer des miracles ; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits ; à un autre, la diversité des langues ; à un autre, l’interprétation des langues. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses, les distribuant à chacun en particulier comme Il veut...Et Dieu a établi dans l’Eglise, premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs ; ensuite, ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont le don de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. Tous sont-ils apôtres ? Tous sont-ils prophètes ? Tous sont-ils docteurs ? »

PREMIÈRE PROPOSITION : L’œuvre du Saint-Esprit chez les Apôtres et les Prophètes, diffère de l’œuvre qu’Il opère chez les autres croyants. Il communique aux Apôtres et aux Prophètes, un don spécial dans un but spécial.

La doctrine, devenue très commune et populaire de nos jours, qui veut que l’œuvre du Saint-Esprit, éclairant et conduisant dans la vérité et l’intelligence de la Parole de Dieu, les prédicateurs, les pasteurs et les croyants en général, soit de même nature que celle qu’Il accomplit dans les prophètes et les apôtres, la différence n’existant que dans le degré de sa puissance, cette doctrine-là est complètement fausse et anti-biblique. Elle ne tient aucun compte du fait si clairement affirmé et si soigneusement prouvé que, s’il y a « un même Esprit », il y a « diversité de dons », « diversité de ministères », « diversité d’opérations », {1Co 12.4-6} et que tous ne sont pas prophètes ou apôtres. {1Co 12.29}

Note. – Ceux qui désirent diminuer la différence entre l’œuvre du Saint-Esprit chez les Apôtres et les Prophètes, et Son œuvre chez les autres chrétiens, s’appuient souvent sur le fait que la Bible dit que Bethsaléel « était rempli du Saint-Esprit », pour préparer le travail du Tabernacle (Ex 31.1-11). Ils y voient une preuve que l’inspiration du prophète ne diffère pas de l’inspiration de l’artiste ou de l’architecte. Mais ils ignorent ou oublient que le Tabernacle devait être construit sur le modèle que Dieu avait montré à Moïse sur le Sinaï, {Ex 25.9,40} et qu’il était en lui-même une prophétie, une exposition de la vérité de Dieu. Ces constructions exprimaient la Parole de Dieu par le moyen du bois, de l’or, de l’argent, de l’airain, des étoffes, des peaux, etc...On fait aujourd’hui, sur l’inspiration, des raisonnements qui, à première vue, paraissent très savants, mais ne résistent pas à un examen approfondi et minutieux ou à une comparaison loyale avec la Parole de Dieu. Il n’y a rien dans la Bible, de plus inspiré que la description du Tabernacle, et si la Haute Critique l’étudiait de plus près, elle abandonnerait bientôt ses théories, ingénieuses, mais insoutenables.

II Résultats de l’Œuvre du Saint-Esprit chez les Prophètes et les Apôtres.

(1) Eph 3.5. – « Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. »

PREMIÈRE PROPOSITION : La vérité, cachée aux hommes pendant des siècles, qu’ils n’ont pas découverte, et ne pouvaient découvrir par les seuls procédés de la raison humaine, a été révélée aux Apôtres et ceux Prophètes, par l’Esprit.

La Bible contient la vérité que les hommes n’avaient jamais découverte et n’auraient jamais découverte, laissés à eux-mêmes, mais que le Père, dans Sa grande miséricorde, a révélée à Ses enfants, par le moyen de Ses serviteurs, les Prophètes et les Apôtres. Nous voyons ici la folie de mettre à l’épreuve les affirmations de l’Ecriture par les conclusions du raisonnement humain ou autrement dit, de la « Conscience chrétienne. » La révélation de Dieu confond la raison humaine, et une « conscience » réellement et pleinement chrétienne, est le produit de l’étude et de l’absorption des vérités bibliques. Si notre conscience diffère des enseignements de ce Livre, c’est qu’elle n’est pas encore totalement chrétienne, et la seule chose raisonnable n’est pas de faire descendre la révélation de Dieu au niveau de notre conscience, mais de mettre notre conscience au diapason de la Parole de Dieu.

(2) 1Pi 1.10-12. – « Les prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce qui vous était réservée, ont fait de ce salut l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies. Il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu’ils étaient les dispensateurs de ces choses que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l’Evangile, par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards. »

DEUXIÈME PROPOSITION : La Révélation faite aux Prophètes était indépendante de leur propre intelligence et de leur propre pensée. Elle leur fut donnée par l’Esprit de Christ qui était en eux. Leur propre esprit cherchait à en sonder la signification. Ce n’était pas leur pensée, mais la Sienne.

(3) 2Pi 1.21. – « Car ce n’est pas par une volonté d’homme qu’une prophétie a jamais été apportée, mais c’est poussés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu. » (« Poussés » : grec « emportés »).

TROISIÈME PROPOSITION : Aucune parole prophétique ne fut prononcée de la propre volonté du prophète, mais il parlait de la part de Dieu, emporté par l’Esprit de Dieu.

(4) Heb 3.7. – « C’est pourquoi selon ce que dit le Saint-Esprit : Aujourd’hui si vous entendez Sa voix... »

Heb 10.15,16. – « C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi ; car après avoir dit : Voici l’alliance que Je ferai avec eux, après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leurs cœurs et Je les écrirai dans leur esprit. »

Ac 28.25. – « Comme ils se retiraient en désaccord, Paul n’ajouta que ces mots : C’est avec raison que le Saint-Esprit parlant à vos pères, par le prophète Esaïe, a dit... »

2Sa 23.2. – « L’Esprit de l’Eternel parle par moi et Sa parole est sur ma langue. »

QUATRIÈME PROPOSITION : C’était le Saint-Esprit qui parlait par les paroles prophétiques, par la langue des prophètes.

Le prophète n’était que la bouche par laquelle le Saint-Esprit s’exprimait. En tant qu’homme, et en dehors de ce que l’Esprit lui enseignait et de la manière dont Il l’employait, le prophète était faillible, comme les autres hommes. Mais lorsque l’Esprit était sur lui, qu’il était soulevé et emporté par le souffle divin, il devenait infaillible dans ses enseignements. Ceux-ci donc, n’étaient pas les siens, mais ceux du Saint-Esprit. Dieu parlait, non le prophète.

Par exemple, Paul avait sans doute parfois, comme homme, des idées erronées ; mais lorsqu’il enseignait comme apôtre, sous la puissance de l’Esprit, il était infaillible – ou plutôt, l’Esprit qui enseignait par son intermédiaire, et cet enseignement même, étaient infaillibles – aussi infaillibles que Dieu. Il est bon que nous fassions soigneusement la distinction entre ce que Paul peut avoir pensé comme homme, et ce qu’il a positivement enseigné comme apôtre. Dans la Bible, nous avons le rapport de ce qu’il a enseigné comme apôtre, avec l’exception possible de 1Co 7.6,25. – « Je dis cela par condescendance, je n’en fais pas un ordre...Pour ce qui est des vierges, je n’ai point d’ordre du Seigneur ; mais je donne un avis, comme ayant reçu du Seigneur miséricorde pour être fidèle, » et le contexte. Dans ces deux passages, il ne parait pas sûr d’avoir reçu la parole du Seigneur et il note soigneusement ce fait, donnant ainsi une certitude plus absolue à tous les autres passages.

On a quelquefois avancé que Paul, dans ses premières épitres, enseignait que le retour du Seigneur aurait lieu pendant sa vie et par conséquent, se trompait en ceci. Mais Paul n’a enseigné nulle part que le Seigneur reviendrait pendant sa vie à lui. Dans 1Th 4.17. – « Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi, nous serons toujours avec le Seigneur, » il ne se met naturellement pas au rang des morts, de « ceux qui dorment », puisqu’il était encore vivant, au moment où il écrit. Il est très probable qu’il croyait vivre jusque là, et cette attitude de l’attente est la seule vraie, dans tous les âges et pour tous les croyants. Mais il n’a pas enseigné qu’il vivrait au moment du retour du Seigneur. Le Saint-Esprit l’a gardé de cette erreur-là, comme de toute autre erreur dans ses enseignements.

(5) 1Co 2.13. V D. – « Desquelles aussi nous parlons, non point en paroles enseignées de sagesse humaine, mais en paroles enseignées de l’Esprit, communiquant des choses spirituelles par des moyens spirituels. »

CINQUIÈME PROPOSITION : Le Saint-Esprit, dans l’Apôtre, ne lui a pas seulement enseigné la pensée (ou « concept ») mais les mots par lesquels la pensée devait s’exprimer.

Ceci n’est pas seulement une déduction obligée, tirée du fait que la pensée est transmise de l’esprit à l’esprit par des mots et que si les mots sont inexacts, la pensée qu’ils expriment est nécessairement imparfaite, mais c’est une déclaration positive. Rien ne peut être plus formel que cette affirmation de Paul – « EN PAROLES enseignées par l’Esprit. » Le Saint-Esprit a Lui-même prévu toutes ces théories, modernes concernant Son œuvre dans les apôtres, théories aussi ingénieuses que fausses et anti-bibliques.

Plus on étudie minutieusement et soigneusement la forme verbale des déclarations de ce livre merveilleux, plus on se convainc de l’exactitude admirable des mots employés pour exprimer la pensée. Pour l’étudiant superficiel, la doctrine de l’inspiration verbale peut paraître douteuse et même absurde, mais tout homme régénéré et enseigné par l’Esprit, qui médite sur les mots mêmes de l’Ecriture, jour après jour, année après année, acquiert la conviction inébranlable que la sagesse de Dieu se manifeste dans les mots aussi bien que dans la pensée qu’ils traduisent. C’est un fait impressionnant que de constater que tous nos doutes au sujet de la Bible s’évanouissent à mesure que nous examinons le langage si précis qu’elle emploie. Le changement d’un mot ou d’une lettre, d’un temps, d’un cas ou d’un nombre nous amènerait à une contradiction ou à une erreur ; mais en prenant les mots comme ils sont écrits, les difficultés disparaissent et la vérité resplendit.

La divine origine de la nature éclate à nos yeux, quand nous regardons, à travers un microscope la perfection de forme et d’adaptation de la plus petite partie de la matière. De même, la divine origine de la Bible éclate à nos yeux, à l’aide du microscope spirituel, à mesure que nous constatons la perfection avec laquelle une tournure de phrase révèle la pensée absolue de Dieu.

QUESTION : Si le Saint-Esprit est l’auteur des mots mêmes de l’Ecriture, comment expliquer les variations de style et de langage, par exemple le fait que Paul a son style, Jean le sien, etc ?

RÉPONSE : Même si nous ne pouvions pas expliquer cela du tout, cet argument aurait peu de valeur contre la déclaration bien nette de la Parole de Dieu, pour quiconque est assez humble et assez sage pour reconnaître qu’il y a bien d’autres choses qu’il ne peut expliquer, mais qui s’expliqueraient s’il était moins ignorant.

Toutefois, ces variations n’ont rien d’inexplicable. Le Saint-Esprit est assez sage et possède suffisamment toutes les ressources du langage pour révéler la vérité à n’importe et par n’importe quelle personnalité ; Il peut employer les mots, les phrases, les formes d’expression et de pensée qui appartiennent à cette personne et Il utilise cette individualité particulière. C’est un signe de la Sagesse divine de ce Livre que la Vérité divine s’y exprime avec une exactitude absolue, au moyen de formes d’expressions si nombreuses et si variées.

(6) Mr 7.13. – « Annulant ainsi la parole de Dieu par votre tradition que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. »

2Sa 23.2. – « L’Esprit de l’Eternel parle par moi et Sa parole est sur ma langue. »

1Th 2.13. – « C’est pourquoi, nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu, que nous vous avons fait entendre, vous l’avez reçue, non comme la parole des hommes, mais, ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la parole de Dieu, qui agit en vous qui croyez. »

SIXIÈME PROPOSITION : La parole des Prophètes et des Apôtres était la Parole de Dieu. Lorsque nous lisons ces écrits, nous écoutons non pas la voix de l’homme mais celle de Dieu.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant