Le Miracle de l’Esprit

— CHAPITRE 9 —

QUAND TU NAIS DANS UN NOUVEAU MONDE !

La troisième opération instantanée : LA RÉGÉNÉRATION DE L’ESPRIT (I)

Tu es né miraculeusement

Imagine ! Tu as commencé à exister en tant que chose imperceptible : tu étais, à l’origine, une seule cellule microscopique ! Celle-ci, en neuf mois de gestation (c’est tout !), s’est multipliée cent vingt milliards de fois, non pas au hasard, mais de manière à constituer un organisme incroyablement complexe, avec toute une personnalité, unique et insondable : tu es devenu un bébé ! Tu es né dans ce vaste monde — encore bien frêle, mais déjà être humain complet, un vrai petit homme bien fait1...

Un miracle ? Bien sûr ! Quoi de plus extraordinaire que la vie ? Aucun scientifique n’a encore trouvé d’explication à la vie et encore moins au mystère de la personnalité. On découvre chaque année de plus en plus d’aspects absolument fantastiques du processus de la vie, démontrant une intelligence incommensurable à l’origine de la matière et des lois de la chimie, de la physique, du code génétique, de cette énergie dont tu es bâti... Mais le secret de la vie nous échappe encore ; personne au monde ne sait déchiffrer (et le saura-t-on jamais !) le sens ultime de tout cela. Plus on découvre, plus il y a à découvrir. On se trouve chaque fois au bord d’un nouvel univers à explorer.

Parce que le miracle de la naissance s’opère chaque jour autour de nous, non seulement chez nos semblables, mais encore dans les innombrables formes de vie animale et végétale que nous connaissons, nous l’acceptons banalement, sans battre un cil, comme quelque chose de normal. On ne convoque pas le parlement, on ne fait pas de conférences de presse parce qu’un bébé est arrivé chez les Dupont ! Mais, si l’on voulait s’arrêter pour réfléchir... !

Est-ce donc surprenant que l’auteur de la vie physique nous parle aussi, dans son Livre inspiré, d’un phénomène spirituel non moins miraculeux, mais tout aussi réel, expérimenté, vécu ? Jésus n’a-t-il pas dit que l’homme ne peut voir le royaume de Dieu sans passer par la nouvelle naissance ?

1 - Comment certains biologistes et philosophes de notre temps peuvent-ils prétendre que l’origine de la vie serait due au hasard ?

Alors, c’est aussi un miracle ?

C’est donc par un processus complexe et insaisissable que le Créateur nous communique cette nouvelle dimension d’existence que Jésus appelle la vie éternelle1. Dès que tu la reçois tu te trouves dans un autre monde, dans celui que Jésus définit comme étant le royaume de Dieu où, tu le sais, tu es déjà « chez toi ». Tu ne comprends pas trop comment cela a pu t’arriver, mais tu sais pertinemment que tu es passé de la mort à la vie, que tu es maintenant un enfant de Dieu, qu’il est ton Père, ton « Papa » ; tu sais que son Esprit habite en toi ; tes désirs ont changé, tu aimes Dieu, tu aimes tout le monde (!), tu découvres le miracle de la communion fraternelle ; le péché qui autrefois te fascinait et te domptait devient pour toi un cauchemar que tu fuis ; la volonté de Dieu, que tu redoutais auparavant, est devenue ta joie. Même la nature autour de toi possède un nouveau visage : tu y discernes l’extrême beauté de la pensée de Dieu, tu apprends le sens de la vie, tu vois la signification des choses. Miracle suprême, tu sais que Dieu lui-même t’aime d’un amour incommensurable !

1 - En particulier dans les passages suivants : Matthieu 25.46 ; Jean 3.14-16 ; 5.24-29 ; 6.35, 39-40, 47, 51, 54-58 ; 10.28 ; 11.25-26 ; 17.2-3.

Naître d’abord, comprendre après !

Nous arrivons tous dans ce monde sans trop savoir comment. Encore petits, nous comprenons tout juste que nous avons une maman et que nous avons faim ; nous apprenons la différence entre le jour et la nuit ; très vite il devient évident que nous avons une petite volonté à nous ! Mais c’est bien plus tard que nous commençons à nous rendre compte (et encore si mal) du processus à peine croyable par lequel nous sommes conçus, formés, amenés à la naissance, par lequel aussi nous croissons et parvenons ensuite à la maturité. L’important, c’est de naître d’abord ! Puis on a le temps, après, de comprendre un peu ce qui nous est arrivé !

Ainsi, quand tu entres dans la vie éternelle par la nouvelle naissance, tu n’es certainement pas conscient de tout ce que cela implique ; tu ne peux espérer tout comprendre, surtout avant de naître ! C’est pour cela que Jésus dit qu’on entre dans le royaume de Dieu par la foi. S’il fallait tout comprendre avant de vivre sur cette terre, personne ne naîtrait ! Tu es donc obligé d’accepter de Dieu, en lui faisant totalement confiance, cette vie divine qu’il veut te communiquer par son Esprit. C’est après seulement que tu commenceras à comprendre.

Pourtant, Dieu ne se moque pas de toi : tu sais, malgré tout, ce que tu fais. Tu n’es pas appelé à te plonger dans le vide. Dieu te donne la certitude d’agir intelligemment : ce n’est pas un acte de folie ni d’inconscience que tu entreprends. En te remettant à ton Créateur, tu fais la chose la plus logique dont l’être humain soit capable. Tu fais ton simple devoir. Tu reviens « en orbite » auprès de celui qui est le centre de tout. Tu comptes sur lui et tu n’es pas déçu : le miracle se produit. Tu nais de Dieu.

En quoi consiste la nouvelle naissance ?

Le Nouveau Testament emploie au moins six expressions qui mettent en relief les différents aspects de cette expérience. Tu nais de nouveau, de Dieu, d’en haut, de la Parole de Dieu, de l’Esprit, de la résurrection de Christ. À cela nous pouvons ajouter un septième aspect, où Dieu considère cette naissance comme étant la vie et l’image de son propre Fils, de Christ, engendrées en toi. Comment trouver des paroles pour exprimer notre reconnaissance et notre adoration ? Pourtant l’Esprit nous donne, par l’Écriture même, tout le « vocabulaire » de Dieu, dont l’éternité n’épuisera pas le sens.

Nous allons donc étudier les sept aspects de cette opération du Saint-Esprit.

I

TU NAIS DE NOUVEAU

Jésus parle d’un jour merveilleux où la volonté de Dieu se fera sur la terre comme au ciel. Ce sera le jour « J » de Dieu, que j’attends avec impatience. Les anciens prophètes de Dieu prédisaient que la terre alors serait remplie de la connaissance de l’Éternel comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent1. Jésus appelle ce jour « la régénération2 ». Ce sera le commencement du « siècle à venir », du royaume de Dieu manifeste, où tout œil verra Jésus-Christ et toute langue l’appellera « Seigneur ».

Mais, en attendant qu’il vienne, dès que tu acceptes de faire la nouvelle alliance avec Dieu par le sang de Jésus, tu entres déjà dans cette nouvelle dimension de vie : tu nais de nouveau. Le mot « régénération » signifie simplement « nouvelle naissance ». L’apôtre Pierre emploie deux fois cette expression dans son épître3, disant que Dieu nous a régénérés, il nous a engendrés à nouveau. Nous entrons déjà ici sur cette terre même, dans ce que Jésus appelle « la régénération ». Nous commençons à vivre déjà au jour « J » de Dieu ! Dans son royaume !

Paul appelle cela « la nouvelle création » dont nous faisons déjà partie. « Si quelqu’un est en Christ, dit-il, il est une nouvelle créature », ou plus exactement, « une nouvelle création4 ». Dans sa lettre à Tite aussi il parle de la régénération en même temps que du renouvellement du Saint-Esprit5.

1 - Esaïe 11.9 ; Habakuk 2.14
2 - Matthieu 19.28
3 - 1 Pierre 1.3,23
4 - 2 Corinthiens 5.17
5 - Tite 3.4-7

La nouvelle naissance est le commencement de la vie éternelle

La naissance, c’est le commencement de la vie. La naissance spirituelle est évidemment le point de départ de la vie spirituelle. Nous pouvons mieux saisir le sens de la vie éternelle dès que nous comprenons la vraie nature de la nouvelle naissance.

Mais que signifie exactement pour Jésus le mot « éternel » ? Je préfère le traduire, dans ce contexte, par le mot « réel » ou même « infini ». Le terme grec aiônios est très intéressant, mais il serait trop long de donner ici toute son étymologie. Il suffit de dire que, pour les Grecs, il exprimait l’idée d’une longue vie, à laquelle on ne voulait pas fixer de terme ; il contenait même une certaine idée de l’infini. Les prophètes de l’Ancien Testament, au contraire, concevaient le temps essentiellement en deux « âges » ou « jours » : le siècle présent où l’autorité de Dieu est contestée ; puis le siècle à venir, où elle sera entière.

Jésus, dans le Nouveau Testament, donne au mot « éternel » le sens, non seulement d’une durée illimitée, mais encore d’une qualité de réalité. Ainsi, du fait que Dieu lui-même est éternel1, la vie qu’il nous communique par son Fils est aussi éternelle2 ; elle possède une qualité « non finie », illimitée, non seulement dans sa durée, mais encore davantage dans ses possibilités. Ce n’est pas tellement la quantité mais plutôt la qualité de cette nouvelle vie qui est importante, bien que sa qualité soit elle-même la garantie de sa permanence. Il ne s’agit plus de notre ancienne vie prolongée ou même améliorée, mais d’une vie toute nouvelle, dans une dimension nouvelle, ou peut-être même en dehors de tout ce que l’on appelle actuellement « dimension ». Nous entrons dans une existence qui nous permet de connaître Dieu qui est la réalité même. Jésus n’a-t-il pas dit que la vie éternelle consiste à connaître Dieu3 ? Le connaître, c’est finalement l’aimer et c’est là que commence le ciel ! Sur cette terre même !

Ce qu’il y a de terrible, c’est que Christ emploie également le mot « éternel » pour décrire le châtiment de ceux qui le rejettent4. L’enfer est aussi réel que le ciel. Il est dangereux à l’extrême de se moquer de Dieu.

1 - Romains 16.26
2 - Jean 5.21-26 ; 6.47
3 - Jean 17.2-3
4 - Matthieu 25.46

II

TU NAIS DE DIEU

Quelle chose fantastique ! Alors que tu as reçu ta vie physique de tes parents, cette nouvelle vie, tu la reçois de Dieu « en direct ». Ton Créateur devient ton Père. La vie spirituelle n’est pas une simple création, elle est engendrée par lui1. Tu es plus qu’une créature, tu es son enfant. C’est là toute la différence. La créature a un devoir envers son Créateur, mais l’enfant est attaché à son Père par la vie et par des liens d’affection indestructibles. Une fois né, on reste à jamais l’enfant de son Père ! On ne redevient pas autre chose du jour au lendemain ! C’est une relation éternelle que Dieu établit entre lui et toi.

Ceux qui reçoivent l’Esprit de son Fils, deviennent, eux aussi, des « fils » de Dieu : ils le deviennent par la naissance2. Quel droit formidable ! Son Esprit témoigne alors à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu et nous pousse à exprimer cette parole délicieuse : « Abba », que l’on pourrait traduire, « Papa ». C’est lui qui nous convainc de la paternité de Dieu à notre égard3. « Tu n’es plus un esclave, s’écrie l’apôtre Paul, mais un fils, donc un héritier de Dieu !4 » O merci, Seigneur, pour cette Parole !

Notre ancienne vie vient de la terre. En effet, notre corps se compose entièrement de terre et d’éléments qui proviennent de la terre. Tout ce que nous mangeons sort de la terre. Nous sommes, pour ainsi dire, enracinés dans la terre et la Bible a raison de nous rappeler que nous ne sommes que poussière5.

Notre nouvelle vie, au contraire, nous parvient directement de la source de la vie et de toutes choses. C’est un organisme spirituel qui est enraciné en Dieu lui-même ; c’est une rivière dont toutes les eaux jaillissent en lui. Comme notre corps est composé de poussière, ainsi notre esprit régénéré se constitue d’éléments provenant de Dieu uniquement et il est de ce fait impérissable. Même la mort physique ne peut le détruire, ni l’altérer. À présent, nous continuons, certes, à vivre physiquement sur la terre comme avant, mais la source de notre nouvelle vie se trouve ailleurs, dans le cœur de Dieu même.

1 - 1 Jean 5.1. Voir aussi 1 Jean 3.9-10 ; 4.7 ; 5.4, 18
2 - Jean 1.12
3 - Romains 8.15-16
4 - Galates 4.7 ; Romains 8.17
5Genèse 2.7 ; 3.19

III

TU NAIS D’EN HAUT

Dans son grand discours (dans Jean 3) sur la régénération, Jésus, selon le texte grec, emploie l’adverbe anôthen, qui signifie littéralement, « d’en haut ». « Si un homme ne naît d’en haut, dit-il, il ne peut voir le royaume de Dieu1. » On peut, certes, traduire ce mot aussi par l’expression « de nouveau » ; les deux traductions sont valables. Mais je suis sûr que l’expression « d’en haut » correspond bien mieux, dans ce passage, à la pensée essentielle de Jésus. L’homme a absolument besoin d’une vie qui vienne d’au-dessus de lui-même, directement de la source de la vie, de Dieu. Sans cela il ne peut jamais connaître Dieu, ni pénétrer dans sa présence ; il n’a aucun espoir de voir le royaume de Dieu2. Il faut naître, insiste Jésus, d’en haut.

La nature nous fournit une illustration parfaite de cette vérité. La terre, étant morte, ne peut jamais produire d’elle-même la vie tant qu’elle ne reçoit pas la semence ; mais celle-ci lui parvient chaque fois d’en haut ! La semence ne vient pas de la terre, elle vient d’au-dessus de la terre pour ensuite tomber dans la terre. Pour avoir une récolte, le fermier doit d’abord jeter la semence dans ses sillons, ou bien planter un arbre profondément dans sa terre. De même, seul Dieu peut introduire la vie éternelle dans le cœur d’un homme et cette implantation vient inévitablement d’en haut. Elle ne vient pas de la matière, ni de nous-mêmes, mais directement de Dieu.

1 - Jean 3.3
2 - Jean 3.3, 7

IV

TU NAIS DE LA PAROLE DE DIEU

La vie n’existe que par la semence. C’est la semence qui contient et qui transmet le code génétique de la plante ou de l’être dont elle est sortie, même si ceux-ci sont déjà morts ou disparus. La semence reproduit la vie de l’être qui l’a portée.

La vie éternelle commence également par une semence qui ne peut venir que de Dieu. « Vous avez été régénérés, nous dit l’apôtre Pierre, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la Parole vivante et impérissable de Dieu... et cette Parole est celle qui nous a été annoncée par l’Évangile1. » L’apôtre Jean affirme que la semence de Dieu demeure en nous2.

Cette semence, cette Parole qui est à l’origine de notre vie spirituelle, est évidemment l’Écriture, la Bible étant « la Parole de Dieu » mise par écrit sous l’inspiration de l’Esprit de Dieu. C’est Jésus qui nous fait comprendre cela dans sa parabole dite « du semeur » : « La semence, dit-il, est la Parole de Dieu3. » Mais comme nous l’avons dit, Jésus-Christ en personne est appelé, lui aussi, « la Parole » de Dieu, puisque c’est lui qui exprime la pensée de Dieu4. Ainsi, quand on lit ou entend l’Évangile, Christ lui-même commence à pénétrer dans notre cœur.

1 - 1 Pierre 1.23, 25
2 - 1 Jean 3.9
3 - Luc 8.11
4 - Jean 1.14 ; Apocalypse 19.14

La vie est dans la semence

L’apôtre Jean, dans la merveilleuse introduction à son Évangile, nous laisse un énoncé d’une profondeur infinie. « En elle, dit-il, c’est-à-dire, dans la Parole, était la vie1. » Cela est très intéressant, car nous entrevoyons ici le secret de l’origine de la vie. La Parole de Dieu contient le principe de la vie. La vie a sa source en Christ. Le code génétique provient, à l’origine, du Logos, de la Parole de Dieu. Christ est, selon l’Écriture, l’intelligence et la sagesse de Dieu, source de toute la création2. La parole étant l’expression de la pensée, de l’intelligence de celui qui parle, c’est Christ qui exprime, dans tout l’ouvrage de Dieu, la pensée incroyablement profonde qui était à l’origine de toutes choses. C’est pour cette raison que Paul, comme Jean aussi, peut dire que tout a été créé par lui et pour lui3. Que le portrait de Jésus de Nazareth devient passionnant quand il est mis en relief par un arrière-plan pareil !

Christ est donc la Parole vivante de Dieu, le divin Logos qui crée à la fois la vie physique et la vie éternelle ! Et cette « Parole », nous la trouvons interprétée en langage humain dans la Bible.

Comme la graine d’une semence contient le germe de vie, ainsi le texte de l’Écriture contient la vérité qui est Christ. Christ est la Parole vivante de Dieu contenue dans sa Parole écrite. D’ailleurs, chaque page de la Bible contribue à la révélation de Christ. Plus tu connais l’Écriture, plus tu connais Christ et plus tu connais Dieu. C’est vraiment extraordinaire. Si tu n’as pas découvert cela pour toi-même, dépêche-toi de le faire ! Christ est donc le germe de vie caché dans la graine du texte biblique. En écoutant et en lisant l’Évangile, tu perçois Christ, révélé à ton âme par l’Esprit de Dieu.

1 - Jean 1.4
2 - Proverbes 3.19-20 et 8.22-36 Noter pourtant, que certaines versions traduisent de façon erronée Proverbes 8.22 par « créer », alors que la véritable signification du mot hébreu, c’est « posséder » ou « engendrer » (et jamais « créer »). Parler de la création de la sagesse de Dieu serait d’ailleurs un non-sens !
3 - Colossiens 1.15-17 ; Jean 1.3

La terre est saisie par la vie

Lorsque la terre reçoit la semence dans des conditions favorables, le principe mystérieux de la vie contenu dans la semence, agit. Il crée une racine, qui accapare les éléments morts de la terre pour les transformer en une petite tige miraculeuse. Celle-ci continue à absorber la poussière de la terre jusqu’à l’apparition de la plante ou de l’arbre entier, un rosier peut-être, avec sa fleur d’une beauté et d’un parfum indicibles... Alors que, dans le cœur de cette fleur, naît la semence qui peut reproduire sa vie à l’infini. Quel miracle ! Tout cela tiré d’une poussière morte ! Oh ! que la vie est extraordinaire !

Ce que Dieu fait sur le plan physique, ne le ferait-il pas aussi sur le plan spirituel ? Si ton âme est réceptive, si tu accueilles sa Parole de vérité d’un cœur ouvert, la vie de Christ arrive à « germer » en toi, elle commence à accaparer et à assimiler tous les éléments de ton être auparavant mort, pour en construire un nouvel être. Ce nouvel « homme » est encore composé essentiellement « de toi », de ta personnalité propre ; mais il est imprégné du caractère originel de la « semence », de Christ lui-même ; c’est sa force vitale qui te transforme. Comme la semence change la poussière en rosier, ainsi l’Esprit de Dieu te change en image de Christ.

Il faut que la terre réponde

Certaines terres, pour une raison ou une autre, sont stériles. Ainsi certains hommes, souvent pour des raisons incompréhensibles, rejettent la semence de Dieu et restent stériles et morts. L’amour de Dieu en Christ crucifié les laisse indifférents. Pourquoi ? Dieu seul peut répondre à cette question. D’autres hommes, comme une terre fertile, (et je veux bien croire que tu es dans ce cas, c’est ma plus ardente prière), acceptent, avec reconnaissance et avec joie, la vie éternelle de Christ et se voient transformés ; ils deviennent spirituellement vivants.

La terre, afin de produire la vie, dépend absolument de la semence qu’on y jette ; cependant elle peut l’accepter ou la rejeter. Ton âme étant morte aux yeux de Dieu, ne peut jamais, non jamais, produire d’elle-même la vie éternelle ; tu dépends absolument de Dieu pour ta naissance spirituelle. Tu dépends de la pénétration de la divine semence dans ton cœur, car ta connaissance de Dieu ne peut te parvenir que par sa Parole. Au fur et à mesure que tu en comprends le sens, l’Esprit de Dieu introduit dans ton cœur la vie de Dieu lui- même1. Dieu agit, c’est lui qui crée la vie, tout vient de lui. Mais il faut qu’auparavant tu lui dises « oui ». Cela, c’est la fertilité de la foi, alors que l’incrédulité, c’est la stérilité même.

En réponse à ta foi, la vie de Dieu, qui est Christ, saisit ton ancienne personnalité morte, en transformant ses éléments en une nouvelle personnalité qui n’est autre chose que Christ qui vit en toi ! C’est un arbre de vie qui porte la fleur de la personnalité de Jésus et qui, dans sa maturité, produit le fruit de son amour2.

1 - Jean 1.4
2 - Galates 5.22

Et pourtant, c’est toujours toi !

L’arbre est composé entièrement de la terre dans laquelle il est enraciné ; c’est toujours la même terre, mais avec quelle différence ! La rose, avec son délicieux aspect et son parfum incomparable, n’était, il y a peu de temps, que poussière, que terre morte ; c’est le principe de vie qui a tout changé.

Ainsi, Dieu n’efface pas ta personnalité, il ne t’enlève pas ton humanité ; plutôt, il les prend et les transforme en une humanité nouvelle, vibrante, consciente de lui, mais qui est toujours toi ! L’enfant ressemble à son père, pourtant on ne les confond pas ! L’enfant garde son identité, tout en vivant de la vie de son père. Il n’est pas question de perdre ta personnalité, mais plutôt de la voir renaître et s’épanouir à l’image de celui qui l’a créée. C’est enfin le vrai « toi » qui apparaît, celui que Dieu avait conçu à l’origine, le « toi » que tu devrais être — et que tu deviens en réalité.

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