11 Or la foi est la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu’on ne voit pas.b
b Var. « la foi assurance des choses espérées (le ciel), conviction des choses non désirées (l’enfer) ». — Aux chrétiens découragés par les persécutions, l’auteur explique que la foi est tout orientée vers l’avenir et ne s’attache qu’à l’invisible. Ce v. est devenu une sorte de définition théologique de la foi, possession anticipée et connaissance assurée des réalités célestes, cf. 6.5 ; Rm 5.2 ; Ep 1.13s. Les exemples tirés de l’hagiographie de l’AT, cf. Si 44-50, vont montrer de quelle patience et de quelle force elle est la source dix-sept fois de suite les mots « Par la foi » scanderont le début de chaque phrase.
3 Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, de sorte que ce que l’on voit provient de ce qui n’est pas apparent.c
c La foi en la création est un beau cas de l’intelligence de l’invisible avant leur création, les réalités existaient en Dieu, de qui tout procède.
4 Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn ; aussi fut-il proclamé juste, Dieu ayant rendu témoignage à ses dons, et par elle aussi, bien que mort, il parle encore.
5 Par la foi, Hénoch fut enlevé, en sorte qu’il ne vit pas la mort, et on ne le trouva plus, parce que Dieu l’avait enlevé. Avant son enlèvement, en effet, il lui est rendu témoignage qu’il avait plu à Dieu.
d La foi nécessaire pour être sauvé a un double objet l’existence d’un seul Dieu personnel, Sg 13.1, invisible de sa nature, Jn 1.18 ; Rm 1.20 ; Col 1.15 ; 1 Tm 1.17 ; 6.16 ; cf. Jn 20.29 ; 2 Co 5.7, et sa Providence rémunératrice, fondement du bonheur espéré, car Dieu doit donner un juste salaire des efforts dépensés pour le chercher ; cf. Mt 5.12 ; 6.4 ; 6.18 ; 10.41 ; 16.27 ; 20.1-16 ; 25.31-46 ; Lc 6.35 ; 14.14 ; Rm 2.6 ; 1 Co 3.8, 14 ; 2 Co 5.10 ; Ep 6.8 ; 2 Tm 4.8, 14 ; 1 P 1.17 ; 2 Jn 8 ; Ap 2.23 ; 11.18 ; 14.13 ; 20.12-13 ; 22.12. Voir aussi Ps 62.13. L’absence de toute mention du Christ s’explique du fait qu’Hénoch est antérieur à toute l’économie des alliances : cf. Jn 17.3 ; 20.31, etc.
7 Par la foi, Noé, divinement averti de ce qui n’était pas encore visible, saisi d’une crainte religieuse, construisit une arche pour sauver sa famille. Par la foi, il condamna le mondee et il devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi.
e La confiance de Noé en la parole de Dieu condamne ses contemporains incrédules et railleurs, au sens où le juste condamne l’impie, cf. Sg 4.16 ; Mt 12.41.
8 Par la foi, Abrahamf obéit à l’appel de partir vers un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait.
f Chez Abraham, la foi a motivé un départ vers l’inconnu, l’attente de la naissance d’Isaac, le sacrifice de ce fils unique. Le fait que les patriarches vivaient en Canaan comme des étrangers, vv. 9-10, démontre que la Terre promise était uniquement un signe de la vraie patrie.
12 C’est bien pour cela que d’un seul homme, et déjà marqué par la mort, naquirent des descendants comparables par leur nombre aux étoiles du ciel et aux grains de sable sur le rivage de la mer, innombrables...
13 C’est dans la foi qu’ils moururent tous sans avoir reçu l’objet des promesses, mais ils l’ont vu et salué de loin, et ils ont confessé qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre.
17 Par la foi, Abraham, mis à l’épreuve, a offert Isaac, et c’est son fils unique qu’il offrait en sacrifice, lui qui était le dépositaire des promesses,
g Littéralement « une parabole ». Le salut d’Isaac figure la résurrection générale, et même, selon une tradition exégétique constante, la passion et la résurrection du Christ.
20 Par la foi encore, Isaac donna à Jacob et à Ésaü des bénédictions assurant l’avenir.
23 Par la foi, Moïse, à sa naissance fut caché par ses parents pendant trois mois, parce qu’ils virent que le petit enfant était joli et ils ne craignirent pas l’édit du roi.h
h Quelques témoins insèrent ici le récit du meurtre de l’Égyptien, cf. Ex 2.11-12 ; Ac 7.24.
i Dans le Ps, « christ » est pris comme nom commun, signifiant « oint ». L’« opprobre du Christ » est celui du peuple de Dieu, v. 25, consacré à Yahvé, Ex 19.6. Mais l’auteur de reconnaît dans cet Oint le Messie Jésus, pour la cause de qui, « par la foi », souffrait déjà Moïse. Cf. 2.10 ; 10.33 ; 13.13.
j L’imprécision de l’expression qui fait contraste avec l’ensemble du chap. où tous les personnages sont nommés pourrait indiquer qu’au premier stade de rédaction le chap. 11 était directement lié à l’homélie sur l’Exode des chap. 3 et 4. Dans ce cas, il était inutile de nommer le personnage principal de toute l’homélie.
30 Par la foi, les murs de Jéricho tombèrent, quand on en eut fait le tour pendant sept jours.
32 Et que dirai-je encore ? Car le temps me manquerait si je racontais ce qui concerne Gédéon, Baraq, Samson, Jephté, David, ainsi que Samuel et les Prophètes,
k Ce supplice aurait été infligé au prophète Isaïe par le roi Manassé, selon certains apocryphes. — Add. « tentés ».
l L’ère eschatologique de la « perfection » a été inaugurée par le Christ, 2.10 ; 5.9 ; 7.28 ; 10.14, et l’accès à la vie céleste n’a été ouvert que par lui, 9.11s ; 10.19s. Les justes de l’AT, que la Loi n’a pu « parfaire », 7.19 ; 9.9 ; 10.1, ont donc dû attendre les temps derniers pour entrer dans la vie parfaite du ciel, 12.23 ; cf. Mt 27.52s ; 1 P 3.19.