2 Ensuite, au bout de quatorze ans,q je montai de nouveau à Jérusalem avec Barnabé et Tite que je pris avec moi.
q À compter depuis la dernière rencontre avec Pierre. Les intervalles indiqués de 3 et 14 ans (1.18 ; 2.1) peuvent n’avoir guère dépassé un an et demi et 12 ans et demi, les anciens comptant pour une année entière la première et la dernière, même à peine commencées.
r Paul ne doute point de la vérité de son Évangile ; mais la fondation des Églises exigeait que ne soit pas rompu le lien avec l’Église mère, ici représentée par les trois « notables », les « colonnes » du v. 9 d’où l’importance à ses yeux de la collecte pour les « pauvres » de Jérusalem, cf. 1 Co 16.1 ; voir v. 10.
3 Eh bien ! de Tite lui-même, mon compagnon qui était grec, on n’exigea pas qu’il se fît circoncire.s
s Pour Timothée, d’ailleurs de mère juive, Paul se montra moins intransigeant, Ac 16.3, cf. 1 Co 9.20.
t Le verbe « demeurer » implique que Paul avait prêché en Galatie avant l’assemblée de Jérusalem et non après comme le dit Luc, Ac 16.6.
6 Et de la part de ceux qu’on tenait pour des notables — peu m’importe ce qu’alors ils pouvaient être ; Dieu ne fait point acception des personnes —, à mon Évangile, en tout cas, les notables n’ont rien ajouté.u
u Littéralement « ils ne m’ont rien exposé en plus », cf. v. 2.
v « Jacques, Céphas et Jean »; var. « Jacques, Pierre et Jean », ou « Pierre, Jacques et Jean », ou « Jacques et Jean ».
w Répartition d’ordre plus géographique qu’ethnique « la Circoncision » désigne principalement les Juifs de Palestine, et Paul s’est toujours adressé d’abord aux Juifs de la Diaspora, Ac 13.5.
11 Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort.x
x En soi, la conduite de Pierre pouvait se justifier ; Paul agira de même en d’autres circonstances, Ac 16.3 ; 21.26 ; 1 Co 8.13 ; Rm 14.21 ; cf. 1 Co 9.20. Mais, dans celles-ci, elle donnait à entendre que seuls les Juifs convertis pratiquant la Loi étaient de vrais chrétiens et elle tendait à constituer deux communautés étrangères l’une à l’autre, même dans les repas eucharistiques. Surtout, alors qu’il aurait fallu les afficher, elle « dissimulait », v. 13, les vrais sentiments de Pierre.
y Les païens convertis, de même au v. 14 ; de même les « circoncis » du v. 12 et les Juifs du v. 13 sont des Juifs convertis.
14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde : « Si toi qui es Juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser ? »
15 « Nous sommes, nous, des Juifs de naissance et non de ces pécheurs de païens ;a
z Paul s’adresse ici aux judaïsants d’Antioche et surtout à ceux de Galatie, plus encore qu’à Pierre.
a L’expression n’est pas sans ironie mais Paul n’a jamais nié les privilèges d’Israël, Rm 1.16 ; 3.1 ; 9.4-5, même temporairement infidèle, Rm 11.12-15.
17 Or si, recherchant notre justification dans le Christ, il s’est trouvé que nous sommes des pécheurs comme les autres, serait-ce que le Christ est au service du péché ? Certes non !
b Formule obscure à force de concision et diversement expliquée. Crucifié avec le Christ, le chrétien est, avec lui et en lui, mort à la Loi mosaïque, cf. Rm 7.1s, en vertu même de cette Loi, 3.13, pour participer à la vie de ressuscité du Christ, Rm 6.4-10 ; 7.4-6 et les notes. D’autres comprennent que le chrétien a renoncé à la Loi pour obéir à l’AT, 3.19, 24 ; Rm 10.4, ou bien qu’il est mort à la Loi mosaïque par une autre loi, celle de la foi ou de l’Esprit, Rm 8.2.
c Par la foi, Rm 1.16, le Christ devient en quelque sorte le sujet de toutes les actions vitales du chrétien, Rm 8.2, 10-11 ; Ph 1.21 ; cf. Col 3.3.
d Quoique encore « dans la chair », Rm 7.5, la vie du chrétien est déjà spiritualisée par la foi, cf. Ep 3.17 ; sur cette condition paradoxale, cf. Rm 8.18-27.
e Var. « la foi en Dieu et au Christ ».
f En retournant à la Loi, cf. 3.17.