2 Le troisième jour,g il y eut des noces à Cana de Galilée, et la mère de Jésus y était.h
g Trois jours après la rencontre avec Philippe et Nathanaël ; l’évangile s’ouvre ainsi par une semaine complète comptée presque jour par jour, et aboutissant à la manifestation de la gloire de Jésus.
h Marie est présente au premier miracle qui révèle la gloire de Jésus, et de nouveau à la croix, 19.25-27. Par une intention manifeste, plusieurs traits se répondent dans les deux scènes.
i Littéralement « Quoi à moi et à toi ? », sémitisme assez fréquent dans l’AT, Jg 11.12 ; 2 S 16.10 ; 19.23 ; 1 R 17.18, etc., et dans le NT, Mt 8.29 ; Mc 1.24 ; 5.7 ; Lc 4.34 ; 8.28. On l’emploie pour repousser une intervention jugée inopportune ou même pour signifier à quelqu’un qu’on ne veut avoir aucun rapport avec lui. Le contexte seul permet de préciser la nuance exacte. Ici, Jésus objecte à sa mère le fait que « son heure n’est pas encore arrivée ».
j Cette appellation, insolite d’un fils à sa mère, sera reprise en 19.26, où sa signification s’éclaire comme un rappel de Gn 3.15, 20 Marie est la nouvelle Ève, « la mère des vivants ».
k L’« heure » de Jésus est l’heure de sa glorification, de son retour à la droite du Père. L’évangile en marque l’approche, 7.30 ; 8.20 ; 12.23, 27 ; 13.1 ; 17.1. Fixée par le Père, elle ne saurait être avancée. Le miracle obtenu par l’intervention de Marie en sera cependant l’annonce symbolique.
6 Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs, et contenant chacune deux ou trois mesures.
l Comme Moïse, Ex 4.1-9, 27-31, Jésus doit accomplir des « signes » pour prouver qu’il a été envoyé par Dieu, car Dieu seul peut maîtriser les lois naturelles, 3.2 ; 9.31-33. Durant sa vie terrestre il en accomplira six, 2.1, 11 ; 4.46, 54 ; 5.2s ; 6.5, 14 ; 9.1, 16 ; 11.1s ; cf. 12.18, le dernier étant la résurrection de Lazare qui préfigure sa propre résurrection, le signe par excellence, 2.18-19 ; cf. 10.17-18. Ces signes, et beaucoup d’autres qui ne sont pas explicitement décrits, doivent provoquer la foi en la mission du Christ, 2.23 ; 4.45 ; 6.2 ; 7.31 ; 10.40-42 ; 20.30-31. Mais la première partie de l’évangile se clôt sur une note désabusée, 12.37. En 4.48, cf. 20.25, 29, de rédaction probablement plus tardive, Jésus reproche à ses interlocuteurs d’avoir besoin de « signes » pour croire. Ce texte mis à part, c’est l’évangéliste qui emploie le mot « signe » à propos de Jésus ; Jésus, lui, parle des « œuvres », les siennes, 5.36, ou celles de ses disciples, 14.12.
m Cette descente à Capharnaüm, annoncée si solennellement, semble sans objet. Nombre d’auteurs admettent que, dans le document primitif repris par l’évangéliste, le récit de 4.46 et suivants en constituait la suite immédiate, cf. 4.46. Cette solution rapprocherait les formules parallèles de 2.11 et 4.54.
13 La Pâque des Juifs était proche et Jésus monta à Jérusalem.
« Le zèle pour ta maison me dévorera. »
18 Alors les Juifs prirent la parole et lui dirent : « Quel signe nous montres-tu pour agir ainsi ? »
n Le Christ johannique aime à se servir de mots qui, outre leur sens naturel (seul compris des interlocuteurs), sont susceptibles d’en revêtir un autre, surnaturel ou figuré ; cf. 2.21 (Temple) ; 3.3 (renaissance) ; 4.15 (eau vive) ; 4.32 (nourriture) ; 6.34 (pain vivant) ; 7.35 (partir) ; 8.33 (servitude) ; 11.11s (réveiller) ; 12.34 (élever) ; 13.9 (laver) ; 13.36s (partir) ; 14.22 (se manifester). D’où une méprise, qui donne au Christ l’occasion de développer son enseignement, cf. 3.11.
o La reconstruction du Temple avait été entreprise en 19 av. J.-C. Ce qui situe la scène à la Pâque de l’an 28.
23 Comme il était à Jérusalem durant la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il faisait.