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Bible de Jérusalem – Job 2

2 Un autre jour où les Fils de Dieu venaient se présenter devant Yahvé, le Satan aussi s’avançait parmi eux.l

l L’hébr. ajoute « pour se présenter devant Yahvé », manquant en Job 1.6 et omis par le grec.

2 Yahvé dit alors au Satan : « D’où viens-tu ? » — « De parcourir la terre, répondit-il, et de m’y promener. » 3 Et Yahvé reprit : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’a point son pareil sur la terre : un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal ! Il persévère dans son intégrité et c’est en vain que tu m’as excité contre lui pour le détruire. »

4 Et Satan de répliquer : « Peau après peau.m Tout ce que l’homme possède, il le donne pour sa vie !

m Locution proverbiale, sans doute vulgaire, qu’on doit interpréter d’après la phrase suivante. Jouant sur le mot « peau », susceptible de désigner des vêtements de peau (Gn 3.21 ; 27.16) ou le cuir, elle semble signifier que l’homme consent à se laisser dépouiller progressivement de ce qu’il a sur lui ou de ce qu’il possède, pour éviter qu’on touche à sa propre peau. Atteint alors dans son être physique et individuel, il révèle ce qu’il est vraiment. On peut aussi traduire « peau pour peau », et comprendre que l’homme est prêt à sacrifier la peau des autres pour sauver la sienne.

5 Mais étends la main, touche à ses os et à sa chair et je gage qu’il te maudira en face ! » — 6 « Soit ! dit Yahvé au Satan, il est en ton pouvoir mais respecte pourtant sa vie. » 7 Et le Satan sortit de devant Yahvé.

Il frappa Job d’un ulcère malin,n depuis la plante des pieds jusqu’au sommet de la tête.

n Le mot qui désigne proprement une inflammation est appliqué ailleurs à la sixième plaie d’Égypte, Ex 9.9-11, à un mal endémique en Égypte, Dt 28.27, à la maladie d’Ézéchias, 2 R 20, 7, ou au début possible de la lèpre, Lv 13.18-20, 23. Il s’agit ici d’un mal pernicieux généralisé sur tout le corps, de même Dt 28.35, mais difficile à identifier de manière précise. Pourtant, comme la lèpre, ce mal rend Job impur, puisqu’il doit aller s’installer « parmi les cendres » (v. 8), c’est-à-dire là où on allait déposer les immondices, hors du village.

8 Job prit un tesson pour se gratter et il s’installa parmi les cendres. 9 Alors sa femme lui dit : « Pourquoi persévérer dans ton intégrité ? Maudis donc Dieu et meurs ! » 10 Job lui répondit : « Tu parles comme une folle. Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur ! » En tout cela, Job ne pécha point en paroles.

11 Trois amis de Job apprirent tous les malheurs qui l’avaient frappé. Ils arrivèrent chacun de son pays, Éliphaz de Témân, Bildad de Shuah, Çophar de Naamat. Ensemble,o ils décidèrent d’aller le plaindre et le consoler.

o Les trois villes se localisent dans la région iduméenne et arabe. Édom et l’« Orient », cf. Job 1.3, étaient considérés en Israël comme des patries de la sagesse :1 R 5.10-11 ; 10.1-3 ; Pr 30.1 ; Jr 49.7 ; Ab 8 ; Ba 3.22-23.

12 De loin, fixant les yeux sur lui, ils ne le reconnurent pas. Alors ils éclatèrent en sanglots. Chacun déchira son vêtement et jeta de la poussière sur sa tête.p

p Rite de pénitence et surtout de deuil, cf. Jos 7.6 ; 2 S 13.19 ; Ez 27.30. Les trois amis considèrent déjà Job comme mort. — Le texte ajoute « vers le ciel », glose omise par le grec, peut-être inspirée de Ex 9.8, 10, et qui ferait du geste un signe d’indignation prenant le ciel à témoin pour attirer sa vengeance ou se couvrir contre elle, cf. Ac 22.23.

13 Puis, s’asseyant à terre près de lui, ils restèrent ainsi durant sept jours et sept nuits. Aucun ne lui adressa la parole, au spectacle d’une si grande douleur.

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