2 Noémi avait, du côté de son mari, un parent. C’était un homme de condition qui appartenait au même clan qu’Élimélek, il s’appelait Booz.
2 Ruth la Moabite dit à Noémi : « Permets-moi d’aller dans les champs glaner des épis derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce. »h Elle lui répondit : « Va, ma fille. »
h C’est le droit des pauvres selon la Loi. Mais son exercice dépend des bonnes grâces du propriétaire.
i En Orient, toute femme appartient à quelqu’un, père, mari, frère ou maître.
j Fin du v. corrompue, corr. d’après grec.
8 Booz dit à Ruth : « Tu entends, n’est-ce pas ma fille ? Ne va pas glaner dans un autre champ, ne t’éloigne pas d’ici mais attache-toi à mes servantes.
14 Au moment du repas, Booz dit à Ruth : « Approche-toi, mange de ce pain et trempe ton morceau dans le vinaigre. »k Elle s’assit donc à côté des moissonneurs et Booz lui fit aussi un tasl de grains rôtis. Après qu’elle eut mangé à satiété, elle en eut de reste.
k Il s’agit en fait d’un mélange d’eau, de vinaigre de vin et d’une quelconque boisson fermentée, ce qui en fait un breuvage interdit aux nazirs, cf. Nb 6.3.
l « lui fit un tas » grec ; « lui tendit » hébr.
m La loi permettait de glaner ce qui tombait des gerbes derrière les moissonneurs, Lv 19.19 ; 23.22 ; Dt 24.19, mais cette autorisation est une faveur contraire à la coutume.
16 Et même, ayez soin de tirer vous-mêmes quelques épis de vos javelles, vous les laisserez tomber, elle pourra les ramasser et vous ne crierez pas après elle. »n
n Ces recommandations répétées, cf. vv. 9 et 15, montrent que, malgré la loi autorisant à glaner, les moissonneurs se montraient souvent durs envers ceux qui se livraient à ce travail.
18 Elle l’emporta, rentra à la ville et sa belle-mère vit ce qu’elle avait glané ; elle tira ce qu’elle avait mis en réserve après avoir mangé à sa faim et le lui donna.
19 « Où as-tu glané aujourd’hui, lui dit sa belle-mère, où as-tu travaillé ? Béni soit celui qui s’est intéressé à toi ! »o Ruth fit connaître à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé ; elle dit : « L’homme chez qui j’ai travaillé aujourd’hui s’appelle Booz. »
o Noémi est étonnée de la quantité d’orge rapportée par Ruth une « mesure » (un épha) vaut environ 45 litres ; cette quantité ne s’explique que par une faveur dont Ruth a été l’objet.
p Littéralement « c’est un de nos go’el », cf Nb 35.19. Ici, le devoir du parent le plus proche, le go’el, d’Élimélek ou de Mahlôn, combine deux coutumes différentes : 1° le devoir qui incombait au go’el Lv 25.23-25, 47-49, était d’éviter l’aliénation du patrimoine ; il doit donc racheter le champ de Ruth, 4.4 ; 2° la coutume du lévirat, Dt 25.5-10, qui veut qu’une veuve soit épousée par le frère ou le proche parent de son mari, et lui suscite ainsi une postérité. Mais Booz n’est pas le plus proche parent, cf. 3.12.
q Dans les versions, cette phrase commence le chap. 3.