22 La fête des Azymes, appelée la Pâque, approchait.
v Dans tout le récit de la Passion, dépend beaucoup moins que précédemment de Mc. En revanche il a de nombreux points de contact avec Jn ; sans doute disposent-ils d’une source commune.
w Luc ne raconte pas l’onction de Béthanie ; en 7.36-50, il a déjà présenté un fait de même genre.
3 Or Satan entra dans Judas, appelé Iscariote, qui était du nombre des Douze.
4 Il s’en alla conférer avec les grands prêtres et les chefs des gardesx sur le moyen de le leur livrer.
x Officiers de la police du Temple. Ils se recrutaient parmi les Lévites. Cf. Ac 4.1.
7 Vint le jour des Azymes, où devait être immolée la pâque,
9 Ils lui dirent : « Où veux-tu que nous préparions ? »
14 Lorsque l’heure fut venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui.
y Luc adopte la convention hellénistique d’un repas des adieux du Maître avec ses disciples. Les paroles prononcées par Jésus à la Cène tiennent chez une place plus importante que chez Mt et Mc ; les entretiens de Jn 13.31 seront encore plus développés. Luc semble avoir conçu ces discours à la lumière des assemblées eucharistiques primitives.
16 car je vous le dis, jamais plus je ne la mangerai jusqu’à ce qu’elle s’accomplissez dans le Royaume de Dieu. »
z Elle s’accomplira d’une manière initiale par l’institution de l’Eucharistie, centre de la vie spirituelle du Royaume fondé par Jésus, d’une manière totale et sans voile à la fin des temps.
17 Puis, ayant reçu une coupe,a il rendit grâces et dit : « Prenez ceci et partagez entre vous ;
a Luc a distingué la pâque et la coupe des vv. 15-18 du Pain et de la Coupe des vv. 19-20, pour mettre en parallèle le rite ancien de la Pâque juive et le rite nouveau de l’Eucharistie chrétienne. Ne comprenant pas cette construction théologique et s’étonnant de trouver deux coupes, des témoins anciens ont omis le v. 20 ou même la fin du v. 19 (à partir de « qui va être donné pour vous »).
19 Puis, prenant du pain, il rendit grâces, le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous ; faites cela en mémoire de moi. »
b On remarquera la parenté du texte de Luc avec celui de Paul.
c On peut comprendre « qui va être donné/versé » ou « qui doit être donné/versé ».
21 « Cependant, voici que la main de celui qui me livre est avec moi sur la table.
22 Le Fils de l’homme, certes, va son chemin selon ce qui a été arrêté, mais malheur à cet homme-là par qui il est livré ! »
24 Il s’éleva aussi entre eux une contestation : lequel d’entre eux pouvait être tenu pour le plus grand ?
d Luc transpose ici, sous une forme d’ailleurs assez différente, des paroles que Mt Mc placent après la demande des fils de Zébédée, Mt 20.25-28 ; Mc 10.42-45. Dans leur nouveau contexte, ces enseignements de Jésus éclairent les questions de préséance et de service des tables qui devaient se poser dans les assemblées liturgiques primitives, cf. Ac 6.1 ; 1 Co 11.17-19 ; Jc 2.2-4.
27 Quel est en effet le plus grand, celui qui est à table ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Et moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert !
28 « Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves ;
31 e « Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment ;
e Add. « Et le Seigneur dit. »
f Cette parole confère à Pierre, à l’égard des autres apôtres, un rôle de direction dans la foi. Sa primauté au sein même du collège apostolique y est plus clairement affirmée qu’en Mt 16.17-19, où il pouvait passer simplement pour le porte-parole et le représentant des Douze. Voir aussi Jn 21.15-17, où les « agneaux » ou « brebis » qu’il doit paître semblent bien inclure « ceux-ci », ses compagnons apostoliques qu’il dépasse en amour.
35 Puis il leur dit : « Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni besace, ni sandales, avez-vous manqué de quelque chose ? » « De rien », dirent-ils.
g Une bourse pour acheter et une besace pour garder des vivres qui désormais ne seront plus donnés librement aux disciples ; un glaive pour se protéger dans un monde devenu hostile.
39 Il sortit et se rendit, comme de coutume, au mont des Oliviers, et les disciples aussi le suivirent.
41 Puis il s’éloigna d’eux d’environ un jet de pierre et, fléchissant les genoux,h il priait en disant :
h La prière se faisait normalement debout, cf. 1 R 8.22 ; Mt 6.5 ; 18.11, mais aussi à genoux quand elle devenait plus intense ou plus humble, cf. Ps 95.6 ; Isa 45.23 ; Dn 6.11 ; Ac 7.60 ; 9.40 ; 20.36 ; 21.5.
i Bien qu’omis par quelques bons témoins, les vv. 43-44 sont à maintenir. Attestés dès le IIe siècle par de nombreux témoins, ils présentent le style et la manière de Luc. Leur omission s’explique par le souci d’éviter un abaissement de Jésus jugé trop humain.
45 Se relevant de sa prière, il vint vers les disciples qu’il trouva endormis de tristesse,
47 Tandis qu’il parlait encore, voici une foule, et à sa tête marchait le nommé Judas, l’un des Douze, qui s’approcha de Jésus pour lui donner un baiser.
49 Voyant ce qui allait arriver, ses compagnons lui dirent : « Seigneur, faut-il frapper du glaive ? »
52 Puis Jésus dit à ceux qui s’étaient portés contre lui, grands prêtres, chefs des gardes du Temple et anciens : « Suis-je un brigand, que vous vous soyez mis en campagne avec des glaives et des bâtons ?
54 L’ayant donc saisi,j ils l’emmenèrent et l’introduisirent dans la maison du grand prêtre. Quant à Pierre, il suivait de loin.
j Dans Mt, la troupe met la main sur Jésus dès que Judas l’a embrassé ; suit l’épisode de l’oreille coupée ; le discours de Jésus vient en dernier lieu. De même dans Mc. L’ordre de Lc, où l’arrestation suit le discours de Jésus, souligne la maîtrise de Jésus sur l’événement. Cf. en ce sens Jn 10.18 ; 18.4-6.
56 Une servante le vit assis près de la flambée et, fixant les yeux sur lui, elle dit : « Celui-là aussi était avec lui ! »
63 Les hommes qui le gardaient le bafouaient et le battaient ;
k Se plaçant durant l’attente de la nuit, avant la séance du Sanhédrin et non après elle comme chez Mt Mc, les outrages chez sont le fait, non des sanhédrites, mais de la valetaille. De plus, à la différence encore de Mt 26.68 ; Mc 14.65 (voir les notes), Jésus a le visage voilé, si bien que les outrages deviennent chez un jeu de devinette, bien connu dans le monde ancien et même en tous les temps. Sur ces points le récit de a sans doute plus de vraisemblance que ceux de Mt et Mc.
66 Et quand il fit jour, le conseil des Anciens du peuplem s’assembla, grands prêtres et scribes. Ils l’amenèrent dans leur Sanhédrinn
l Au lieu des deux comparutions de Mt et Mc, n’en a qu’une, au matin et sans doute dans le bâtiment du « Tribunal », près du Temple. Cf. Mt 26.57.
m « Anciens » ne désigne pas ici l’un des trois éléments du Sanhédrin (les anciens), mais le Sanhédrin tout entier, dont indique les deux éléments les plus importants (grands prêtres et scribes).
n Plutôt que les personnes qui composaient le Sanhédrin, ce terme doit désigner ici le local officiel de leurs réunions. Ce local se trouvait, au moins en partie, sur l’esplanade du Temple, dans sa région sud-ouest. Il n’ouvrait ses portes qu’au petit matin, comme le suppose le v. 66.
o évite le « vous verrez » de Mt et de Mc, ainsi que l’allusion à Dn. Peut-être a-t-il voulu éviter l’attente d’une Parousie prochaine, à laquelle pouvait prêter cette parole mal comprise.
p distingue mieux que Mt Mc les deux titres de « Christ », v. 67, et « Fils de Dieu », v. 70 ; comparer Jn 10.24-39.
q n’a ni faux témoignages (mais cf. Ac 6.11-14), ni sentence de mort explicite. Il semble bien dépendre d’une autre source que Mc Mt.