33 Yahvé dit à Moïse : « Va, monte d’ici, toi et le peuple que tu as fait monter du pays d’Égypte, vers la terre dont j’ai dit par serment à Abraham, Isaac et Jacob que je la donnerais à leur descendance.
y Le chap. 33 rassemble des éléments dont le lien est le thème de la présence de Yahvé au milieu de son peuple. La partie la plus considérable du chapitre, vv. 1-6 et 12-23, semble être le prolongement de 32.7-14, 30-34 ; son dénouement se trouve seulement en 34.6-9. Le style est deutéronomisant.
z Les vv. 1-6, de style deutéronomisant, ne sont pas unifiés. Ici Yahvé commande au peuple de faire ce qu’il avait déjà fait de lui-même, vv. 2-3.
7 Moïse prenait la Tente et la plantait pour luib hors du camp, loin du camp. Il la nomma Tente du Rendez-vous, et quiconque avait à consulter Yahvéc sortait vers la Tente du Rendez-vous qui se trouvait hors du camp.
a C’est ici l’un des rares textes anciens qui parlent de la Tente, elle est le lieu du « Rendez-vous » de Yahvé avec Moïse et le peuple, Nb 11.16s ; 12.4-10 ; cf. 29.42-43 ; Lv 1.1.
b Ce pronom peut représenter Moïse, ou Yahvé, ou l’arche (nom masculin en hébreu) qui aurait été mentionnée auparavant dans le récit dont provient ce passage. Il est vraisemblable en effet que la Tente du désert était le sanctuaire de l’arche, et Josué y était attaché d’après le v. 11.
c C’est-à-dire demander un oracle, par l’intermédiaire de Moïse qui, dans la Tente, s’entretient seul avec Dieu ; sur ce rôle de Moïse, cf. déjà 18.15. Plus tard, on « consultera » Yahvé auprès d’un homme de Dieu ou d’un prophète, 1 R 14.5 ; 22.5, 8 ; 2 R 3.11 ; 8.8, etc., ou bien par le moyen des sorts sacrés, cf. 1 S 2.28 ; 14.41.
12 Moïse dit à Yahvé : « Vois, tu me dis : « Fais monter ce peuple », et tu ne me fais pas connaître qui tu enverras avec moi. Tu avais pourtant dit : « Je te connais par ton nom et tu as trouvé grâce à mes yeux. »
d Thème deutéronomiste, cf. Dt 3.10 ; 12.10 ; 25.19 ; Jos 1.13 ; 22.4 ; 23.1 ; cf. encore Ps 95.11. C’est l’accomplissement des promesses.
18 Il lui dit : « Fais-moi de grâce voir ta gloire. »e
e Voir note sur 24.16.
f En prononçant son nom, Dieu se révèle de quelque manière à Moïse, voir 3.13-15.
g Il y a un tel abîme entre la sainteté de Dieu et l’indignité de l’homme, voir Lv 17.1, que l’homme devrait mourir de voir Dieu, 19.21 ; Lv 16.2 ; Nb 4.20, cf. 6.25, ou seulement de l’entendre, 20.19 ; Dt 5.24-26 ; cf. 18.16. C’est pour cela que Moïse, 3.6, Élie, 1 R 19.13, et même les Séraphins, Isa 6.2, se voilent la face devant Yahvé. De rester en vie après avoir vu Dieu, on éprouve un étonnement reconnaissant, Gn 32.31 ; Dt 5.24, ou une crainte religieuse, Jg 6.22-23 ; 13.22 ; Isa 6.5. C’est une rare faveur que Dieu fait, 24.10-11, Dt 5.4, particulièrement à Moïse, comme à son « ami », 33.11 ; Nb 12.7-8 ; Dt 34.10, et à Élie, 1 R 19.11s, qui seront témoins de la Transfiguration du Christ, cette théophanie du Nouveau Testament, Mt 17.3, et resteront, dans la tradition chrétienne, comme les représentants éminents de la grande mystique (avec saint Paul, 2 Co 12.1s). Dans le Nouveau Testament, la « gloire » de Dieu, cf. ici v. 18 et 24.16, se manifeste en Jésus, Jn 1.14 ; 11.40 ; cf. 2 Co 4.4, 6, mais Jésus seul a contemplé Dieu son Père, Jn 1.18 ; 6.46 ; 1 Jn 4.12. Pour les hommes, la vision face à face est réservée à la béatitude du ciel, Mt 5.8 ; 1 Jn 3.2 ; 1 Co 13.12.