4 Bien-aimés,
ne vous fiez pas à tout esprit,
mais éprouvez les esprits
pour voir s’ils viennent de Dieu,
car beaucoup de faux prophètes
sont venus dans le monde.h
h Il faut s’assurer que ceux qui se réclament de l’Esprit de Dieu ne sont pas en réalité poussés par l’esprit du monde. On les reconnaîtra à leurs fruits, Mt 7.15-20, par leurs affinités, cf. 2.3-6, 13-14, etc., surtout d’après ce qu’ils disent du Christ, vv. 2-3. Les apôtres ont qualité pour ce discernement, v. 6.
2 À ceci reconnaissez l’esprit de Dieu :
tout esprit qui confesse Jésus Christ venu dans la chairi
est de Dieu ;
i Les dissidents visés par l’auteur ne nient pas forcément l’incarnation du Verbe, mais sa pertinence pour le salut. Dans la ligne de l’évangile, cf. Jn 1.14, l’épître insiste sur le rôle salvifique de l’humanité de Jésus, chair (4.2) et sang (5.6), avec ses conséquences éthiques (3.16 ; 4.9-11).
3 et tout esprit qui ne confesse pas Jésusj
n’est pas de Dieu ;
c’est là l’esprit de l’Antichrist.
Vous avez entendu dire
qu’il allait venir ;
eh bien ! maintenant, il est déjà dans le monde.
j Var. (Vulg.) fortement autorisée « qui dissout (ou brise) Jésus ».
4 Vous, petits enfants, vous êtes de Dieu
et vous les avez vaincus.
Car Celui qui est en vous
est plus grand que celui qui est dans le monde.
5 Eux, ils sont du monde ;
c’est pourquoi ils parlent d’après le monde
et le monde les écoute.
6 Nous,k nous sommes de Dieu.
Qui connaît Dieu nous écoute,
qui n’est pas de Dieu ne nous écoute pas.
C’est à quoi nous reconnaissons
l’esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.l
k « Nous » les prédicateurs attitrés, en premier lieu les apôtres.
l Le thème des deux esprits est connu du judaïsme (par exemple Qumrân), voisin de celui des deux voies, Dt 11.26-28 ; Mt 7.13-14. L’homme est placé entre deux mondes, il « est » de l’un ou de l’autre en participant à leur esprit, 3.8, 19. La victoire finale des croyants n’est pas douteuse, v. 4 ; 2.13-14 ; 5.4-5.
7 Bien-aimés,
aimons-nous les uns les autres,
puisque l’amour est de Dieu
et que quiconque aime
est né de Dieu et connaît Dieu.m
m Aimer est le propre des enfants de Dieu, puisque c’est le propre de Dieu, v. 16.
8 Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est Amour.n
n Dieu aimait Israël, Isa 54.8. La mission du Fils unique comme Sauveur du monde, v. 9 ; Jn 3.16 ; 4.42 ; cf. Rm 3.24-25 ; 5.8 ; etc., manifeste que l’amour est de Dieu, v. 7, parce que Dieu lui-même est Amour, v. 16 ; 3.16, et fait participer à l’amour, vv. 10, 19, le croyant fils de Dieu, 1.3.
9 En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous :
Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde
afin que nous vivions par lui.
10 En ceci consiste l’amour :
ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu,
mais c’est lui qui nous a aimés
et qui a envoyé son Fils
en victime de propitiation pour nos péchés.
11 Bien-aimés,
si Dieu nous a ainsi aimés,
nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
12 Dieu, personne ne l’a jamais contemplé.o
Si nous nous aimons les uns les autres,
Dieu demeure en nous,
en nous son amour est accompli.
o Pointe polémique contre les « spirituels » qui se flattaient d’atteindre Dieu par une intuition directe, cf. Jn 1.18 ; 3.13 ; 5.37 ; 6.46. La communion, 1.3, et la vision, 3.2, sont liées à la charité.
13 À ceci nous connaissons
que nous demeurons en lui et lui en nous :
il nous a donné de son Esprit.p
p Ce don de l’Esprit annoncé pour les derniers temps, Ac 2.17-21, 33, a été répandu dans les cœurs, cf. Rm 5.5 ; 1 Th 4.8, et y fait naître la certitude intime de ce que les apôtres annoncent extérieurement, 5.6-7 ; cf. Ac 5.32. Ici il s’agit de l’état de fils de Dieu, Rm 8.15-16 ; Ga 4.6.
14 Et nous, nous avons contemplé
et nous attestons
que le Père a envoyé son Fils
comme Sauveur du monde.
15 Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu,
Dieu demeure en lui et lui en Dieu.
16 Et nous, nous avons reconnu
l’amour que Dieu a pour nous,
et nous y avons cru.
Dieu est Amour :
celui qui demeure dans l’amour
demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
17 En ceci consiste la perfection de l’amour en nous :
que nous ayons pleine assurance au jour du Jugement,
car tel est celui-là,
tels aussi nous sommes en ce monde.
18 Il n’y a pas de crainte dans l’amour ;
au contraire, le parfait amour bannit la crainte,
car la crainte implique un châtiment,
et celui qui craint
n’est point parvenu à la perfection de l’amour.q
q L’amour assume l’élément filial de la crainte religieuse, Dt 6.2 ; Pr 1.7, mais il exclut la crainte servile, la peur d’être condamné par Dieu, 3.20, qui a donné en son Fils de telles preuves d’amour, cf. v. 8.
19 Quant à nous, aimons,
puisque lui nous a aimés le premier.
20 Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu »
et qu’il déteste son frère,
c’est un menteur :
celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit,
ne saurait aimer le Dieu qu’il ne voit pas.
21 Oui, voilà le commandement que nous avons reçu de lui :
que celui qui aime Dieu aime aussi son frère.