43 Orgueil des hauteurs, firmament de clarté,
tel apparaît le ciel dans son spectacle de gloire.
i Comparer ces développements lyriques à ceux de Dn 3.52-90 et de Ps 19.5s ; 104 ; 147 ; 148 ; Jb 36.22 — 37.24 ; 38.1-38. — Le texte est difficile et l’hébr., très différent, n’est pas d’un grand secours.
2 Le soleil, en se montrant, proclame dès son lever :
« Quelle merveille que l’œuvre du Très-Haut ! »
3 À son midi il dessèche la terre,
qui peut résister à son ardeur ?
4 On attise la fournaise pour travailler à chaud,
le soleil brûle trois fois plus les montagnes ;
exhalant des vapeurs brûlantes,
dardant ses rayons, il éblouit les yeux.
5 Il est grand, le Seigneur qui l’a créé
et dont la parole dirige sa course rapide.
6 La lune aussi, toujours exacte
à marquer les temps, signe éternel.
7 C’est la lune qui marque les fêtes,
cet astre qui décroît, après son plein.j
j Les deux grandes fêtes juives de Pâque et des Tentes, cf. Ex 23.14, commençaient le jour de la pleine lune (le 14 du mois) et duraient huit jours.
8 C’est d’elle que le mois tire son nom ;k
elle croît étonnamment en sa révolution,
enseigne des armées célestes,
brillant au firmament du ciel.
k Soit parce que le même mot hébreu (yerah) désignait la lune et le mois, soit parce que l’autre mot désignant le mois (hôdesh) signifie « nouveauté » (nouvelle lune).
9 La gloire des astres fait la beauté du ciel ;
ils ornent brillamment les hauteurs du Seigneur.
10 Sur la parole du Saint ils se tiennent selon son ordre
et ne relâchent pas leur faction.
11 Vois l’arc-en-ciel et bénis son auteur,
il est magnifique dans sa splendeur.
12 Il forme dans le ciel un cercle de gloire,
les mains du Très-Haut l’ont tendu.
13 Par son ordre il fait tomber la neige,
il lance les éclairs selon ses décrets.
14 C’est ainsi que s’ouvrent ses réserves
et que s’envolent les nuages comme des oiseaux.
15 Sa puissance épaissit les nuages,
qui se pulvérisent en grêlons ;
17a à la voix de son tonnerre la terre entre en travail ;
16 à sa vue les montagnes sont ébranlées ;
à sa volonté souffle le vent du sud,
17b comme l’ouragan du nord et les cyclones.l
Comme des oiseaux qui se posent il fait descendre la neige,
elle s’abat comme des sauterelles.
l On suit l’ordre de l’hébr.
18 L’œil s’émerveille devant l’éclat de sa blancheur
et l’esprit s’étonne de la voir tomber.
19 Il déverse encore sur la terre, comme du sel,
le givre que le gel change en pointes d’épines.
20 Le vent froid du nord souffle,
la glace se forme sur l’eau ;
elle se pose sur toute eau dormante,
la revêt comme une cuirasse.
21 Il dévore les montagnes et brûle le désert,
il consume la verdure comme un feu.
22 La brume en est un prompt remède,
la rosée, après la canicule, rend la joie.
23 Selon un plan il a dompté l’abîme
et il y a planté les îles.
24 Ceux qui parcourent la mer en content les dangers ;
leurs récits nous remplissent d’étonnement :
25 ce ne sont qu’aventures étranges et merveilleuses,
animaux de toutes sortes et monstres marins.
26 Grâce à Dieu son messager arrive à bon port,
et tout s’arrange selon sa parole.
27 Nous pourrions nous étendre sans épuiser le sujet ;
en un mot : « Il est le Tout. »m
m La formule se trouve aussi en hébr. Non pas certes dans un sens panthéiste. Pour Ben Sira, tout vient de Dieu dont il a toujours affirmé la transcendance, cf. ici v. 28, et tout lui appartient.
28 Où trouver la force de le glorifier ?
Car il est le Grand, au-dessus de toutes ses œuvres,
29 Seigneur redoutable et souverainement grand,
dont la puissance est admirable.
30 Que vos louanges exaltent le Seigneur,
autant que vous pourrez : car il surpasse encore.
Pour l’exalter déployez vos forces,
ne vous lassez pas, car vous n’en finirez pas.
31 Qui l’a vu et pourrait en rendre compte ?
Qui peut le glorifier comme il le mérite ?
32 Il reste beaucoup de mystères plus grands que ceux-là,
car nous n’avons vu qu’un petit nombre de ses œuvres.
33 Car c’est le Seigneur qui a tout créé,
et aux hommes pieux il a donné la sagesse.