7 Le grand prêtre demanda : « En est-il bien ainsi ? »
« Frères et pères, écoutez. Le Dieu de la gloire apparut à notre père Abraham, encore en Mésopotamie avant de s’établir à Harân,a
z Le discours résume d’abord l’histoire d’Abraham et de Joseph, vv. 2-16 ; il développe davantage l’histoire de Moïse, vv. 17-43 (cf. l’accusation portée contre Étienne, 6.11). Étienne oppose à la haute mission de salut dont Dieu chargea Moïse l’attitude des Israélites rejet, refus d’obéir, infidélité. Les thèmes sont traditionnels (cf. Dt), mais développés ici en fonction du fait chrétien en parlant de Moïse, Étienne songe au Christ dont il est la figure ; l’attitude des Israélites à son égard reste celle des Juifs à l’égard du Christ. Dans l’histoire d’Israël, Étienne souligne ce qui va contre l’attachement à un pays particulier, vv. 2-6, contre les sacrifices, vv. 39-43, et contre la construction d’un Temple matériel, vv. 44-50 ; cf. l’accusation de 6.13. On sent l’esprit du judaïsme hellénisé de la Diaspora. Le discours s’achève par une invective passionnée, vv. 51-53, qui reprend un thème primitif de la prédication chrétienne, cf. 2.23.
a D’après Gn 11.31 cette apparition eut lieu à Harân. Étienne dépend ici d’une tradition extra-biblique.
b Au mont Horeb, Étienne substitue « ce lieu » le Temple de Jérusalem.
9 « Les patriarches, jaloux de Joseph, le vendirent pour être emmené en Égypte. Mais Dieu était avec lui :
c « père de Sichem » explicité d’après Gn 33.19. — Var. « aux fils de Hémor, fils de Sichem », « aux fils d’Emmor à Sichem », « aux fils d’Emmor (habitants) de Sichem ». — Le v. 16 suit une tradition non conforme à la Bible ; d’où les corrections tentées par diverses variantes.
17 « Comme approchait le temps où devait s’accomplir la promesse que Dieu avait faite solennellement à Abraham, le peuple s’accrut et se multiplia en Égypte,
20 C’est à ce moment que naquit Moïse, qui était beau devant Dieu. Il fut nourri trois mois dans la maison de son père ;
23 « Comme il atteignait la quarantaine,d la pensée lui vint de visiter ses frères, les Israélites.
d Selon les traditions juives.
26 Le lendemain, il parut au milieu d’eux comme ils se battaient, et il tentait de les remettre en paix. « Mes amis, leur dit-il, vous êtes frères : pourquoi vous maltraiter l’un l’autre ? »
e Dieu, en ressuscitant Jésus, l’a établi « chef », cf. 5 31, et « juge », cf. 10.42 ; 17.31.
f D’après Ex 2.15, Moïse s’enfuit par crainte de Pharaon ; ici, parce qu’il est rejeté par les siens.
30 « Au bout de quarante ans, un ange lui apparut au désert du mont Sinaï, dans la flamme d’un buisson en feu.
34 Oui, j’ai vu l’affliction de mon peuple en Égypte, j’ai entendu son gémissement et je suis descendu pour le délivrer. Viens donc, que je t’envoie en Égypte.”
35 « Ce Moïse qu’ils avaient reniég en disant : Qui t’a établi chef et juge ? Voici que Dieu le leur envoyait comme chef et rédempteur, par l’entremise de l’ange qui lui était apparu dans le buisson.
g La Bible n’emploie pas ce verbe à propos de Moïse, mais on le trouve en 3.13-14 à propos de Jésus. De même le titre de « rédempteur » n’est pas donné par la Bible à Moïse. L’image du Christ, dont il est la figure, se projette sur celle de Moïse.)
h Texte messianique déjà cité à 3.22. Un autre — le Messie — devait donc avoir un rôle analogue à celui de Moïse, Mt 16.14 ; Jn 1.21.
i Le grec ekklèsia est devenu notre mot « église », cf. 5.11 ; Mt 16.18. Il désignait en Dt 4.10 l’assemblée du peuple saint au désert. Cf. la « convocation sainte », Ex 12.16 ; Lv 23.3 ; Nb 29.1. L’Église, nouveau peuple des saints, 9.13, hérite du peuple ancien.
j Moïse faisait office de médiateur entre « l’ange » et le peuple. Dans les textes anciens, « l’Ange de Yahvé » n’est autre que Yahvé lui-même se manifestant, Gn 16.7, cf. Mt 1.20. À une époque plus récente, on a souligné la transcendance divine en distinguant de Yahvé son ange. Ainsi Moïse n’aurait pas été en relation immédiate avec Dieu, mais avec un ou plusieurs anges. Traces de cette conception en Ga 3.19 ; He 2.2.
k L’observance de la Loi procure la vie, Dt 4.1 ; 8.1, 3 ; 30.15-16, 19-20 ; 32.46-47 ; Lv 18.5, cité en Ga 3.12 ; Rm 10.5 ; on parlait donc de la Loi comme de « préceptes de vie », Ez 33.15 ; Ba 3.9. Pour les chrétiens, c’est la prédication évangélique qui sera la « parole de vie », Ph 2.16 ; cf. 5.20, c’est-à-dire la « parole du salut », 13.26. Source de vie, la parole de Dieu est elle-même « vivante » cf. He 4.12 ; 1 P 1.23. Enfin, Jésus Christ est lui-même la « Parole de vie »:1 Jn 1.1.
l Cf. Nb 14.3 et Ex 16.3. Comp. Ez 20.8-14.
M’avez-vous donc offert victimes et sacrifices,
pendant quarante ans au désert, maison d’Israël ?
m Désignation biblique des astres, souvent divinisés, cf. Dt 4.19 ; 17.3 ; 2 R 21.3-5 ; Jr 8.2 ; 19.13 ; So 1.5.
43 Mais vous avez porté la tente de Moloch
et l’étoile du dieu Rephân,
les figures que vous aviez faites pour les adorer ;
aussi vous déporterai-je par-delà Babylone.
44 « Nos pères au désert avaient la Tente du Témoignage, ainsi que l’avait prescrit Celui qui parlait à Moïse, lui enjoignant de la faire suivant le modèle qu’il avait vu.
n Var. « pour le Dieu ».
49 Le ciel est mon trône
et la terre l’escabeau de mes pieds :
quelle maison me bâtirez-vous, dit le Seigneur,
et quel sera le lieu de mon repos ?
50 N’est-ce pas ma main qui a fait tout cela ?
51 « Nuques raides, oreilles et cœurs incirconcis, toujours vous résistez à l’Esprit Saint !o Tels furent vos pères, tels vous êtes !
o Qui parlait par Moïse et par les prophètes.
54 À ces mots, leurs cœurs frémissaient de rage, et ils grinçaient des dents contre Étienne.
55 Tout rempli de l’Esprit Saint, il fixa son regard vers le ciel ; il vit alors la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.
p Debout et non pas assis comme en Lc 22.69 ; peut-être en qualité de témoin du martyr.
q La vision d’Étienne doit se rattacher à sa transfiguration, 6.15.
r Au lieu d’un jugement en règle rendu par le Sanhédrin, on assiste à un lynchage populaire. Peut-être est-ce la réalité historique, que Luc aura présentée comme un procès régulier, pour assimiler la mort du premier martyr à celle de Jésus.
s Les faux témoins mentionnés, 6.13-14. Il revenait aux témoins de l’accusation d’exécuter les premiers la sentence, Dt 17.7.
t Le futur apôtre Paul, 13.9.
u Bel exemple de « l’invocation du nom du Seigneur », 2.21. Luc souligne de deux traits, vv. 59-60, la ressemblance entre Étienne mourant et Jésus dans sa passion.