royaume des cieux
Matthieu 3.2, note
levain
♦ Levain. SOMMAIRE : L'habitude était de conserver un peu de pâte fermentée d'une fournée antérieure, et de l'employer pour faire lever une pâte fraîche. Pourtant, le levain était prohibé par la loi de Moïse pour préparer le pain employé lors de la fête des pains sans levain et de la fête de Pâque (Exode 12.8, 15–20 ; Lévitique 23.6–8). Cette interdiction s'étendait aussi aux offrandes placées sur l'autel (Exode 23.18 ; 34.25 ; Lévitique 2.11 ; 6.19). Les deux pains présentés comme prémices à l'Eternel et certains gâteaux offerts en sacrifice d'actions de grâces (Lévitique 7.13, note), étaient les seules exceptions où le levain était utilisé.
Agent de fermentation, le levain est considéré partout dans l'Écriture comme symbole de la corruption ou du mal (Exode 12.15, 19 ; 13.7 ; Lévitique 2.11 ; Deutéronome 16.4 ; Matthieu 16.6, 12 ; Marc 8.15 ; Luc 12.1 ; 1 Corinthiens 5.6–9 ; Galates 5.9). Les deux pains qu'il fallait agiter et qui représentaient respectivement Israël et les païens formant l'Église, contenaient du levain, aveu implicite des imperfections des croyants (voir Lévitique 23.17, note). Ici aussi, la présence du levain dans les trois mesures de farine semble intentionnellement représenter le mal au sein du royaume des cieux. L'Ecriture ne peut justifier l'interprétation particulière de cette parabole disant que le levain serait l'influence salutaire que l'Évangile exerce sur le monde entier. Or, dans toute l'Écriture, le levain ne représente jamais le bien ; l'hypothèse d'un monde entièrement converti à la fin de l'âge actuel est détruite par la présence de l'ivraie parmi le blé (Matthieu 13.24–30) et le mélange des bons et des mauvais poissons dans le royaume lui-même (Matthieu 13.47–51).
Il est vrai que la vérité biblique exerce une influence morale salutaire sur le monde, mais l'adjonction de la fausse doctrine (le levain) ne constitue nullement la méthode divine pour assurer le salut ou étendre le royaume ; l'ivraie ne deviendra jamais du blé. La parabole avertit donc que la vraie doctrine — la farine — sera altérée par la fausse doctrine — le levain — (cp. 1 Timothée 4.1–3 ; 2 Timothée 2.17–18 ; 4.3–4 ; 2 Pierre 2.1–3).
Le levain, pris comme symbole, est toujours cité péjorativement dans l'A.T. (Genèse 19.3).
Mais le N.T. explique sa signification symbolique, qui ressort de l'usage des mots :
Le levain des pharisiens représentait une religion formaliste (Matthieu 23.14–16, 23–28) ; celui des sadducéens, le scepticisme à l'égard du surnaturel comme à l'égard des Écritures (Matthieu 22.23, 29) ; celui des hérodiens, le mélange de la politique et de la religion (Matthieu 22.16–21 ; Marc 3.6).
En Matthieu 13.33, le mot « levain » est employé conformément au sens que lui donnent tous les textes de l'Écriture comme indiqué plus haut.
levain
Levain : Matthieu 13.33, note