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Bible de Jérusalem

Galates 2.11-

Pierre et Paul à Antioche.

11 Mais quand Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il s’était donné tort.x

x En soi, la conduite de Pierre pouvait se justifier ; Paul agira de même en d’autres circonstances, Ac 16.3 ; 21.26 ; 1 Co 8.13 ; Rm 14.21 ; cf. 1 Co 9.20. Mais, dans celles-ci, elle donnait à entendre que seuls les Juifs convertis pratiquant la Loi étaient de vrais chrétiens et elle tendait à constituer deux communautés étrangères l’une à l’autre, même dans les repas eucharistiques. Surtout, alors qu’il aurait fallu les afficher, elle « dissimulait », v. 13, les vrais sentiments de Pierre.

12 En effet, avant l’arrivée de certaines gens de l’entourage de Jacques, il prenait ses repas avec les païens ;y mais quand ces gens arrivèrent, on le vit se dérober et se tenir à l’écart, par peur des circoncis.

y Les païens convertis, de même au v. 14 ; de même les « circoncis » du v. 12 et les Juifs du v. 13 sont des Juifs convertis.

13 Et les autres Juifs l’imitèrent dans sa dissimulation, au point d’entraîner Barnabé lui-même à dissimuler avec eux.

14 Mais quand je vis qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas devant tout le monde : « Si toi qui es Juif, tu vis comme les païens, et non à la juive, comment peux-tu contraindre les païens à judaïser ? »

L’Évangile de Paul.z

15 « Nous sommes, nous, des Juifs de naissance et non de ces pécheurs de païens ;a

z Paul s’adresse ici aux judaïsants d’Antioche et surtout à ceux de Galatie, plus encore qu’à Pierre.

a L’expression n’est pas sans ironie mais Paul n’a jamais nié les privilèges d’Israël, Rm 1.16 ; 3.1 ; 9.4-5, même temporairement infidèle, Rm 11.12-15.

16 et cependant, sachant que l’homme n’est pas justifié par la pratique de la Loi, mais seulement par la foi en Jésus Christ, nous avons cru, nous aussi, au Christ Jésus, afin d’obtenir la justification par la foi au Christ et non par la pratique de la Loi, puisque par la pratique de la Loi personne ne sera justifié.

17 Or si, recherchant notre justification dans le Christ, il s’est trouvé que nous sommes des pécheurs comme les autres, serait-ce que le Christ est au service du péché ? Certes non ! 18 Car en relevant ce que j’ai abattu, je me convaincs moi-même de transgression. 19 En effet, par la Loi je suis mort à la Loib afin de vivre à Dieu : je suis crucifié avec le Christ ;

b Formule obscure à force de concision et diversement expliquée. Crucifié avec le Christ, le chrétien est, avec lui et en lui, mort à la Loi mosaïque, cf. Rm 7.1s, en vertu même de cette Loi, 3.13, pour participer à la vie de ressuscité du Christ, Rm 6.4-10 ; 7.4-6 et les notes. D’autres comprennent que le chrétien a renoncé à la Loi pour obéir à l’AT, 3.19, 24 ; Rm 10.4, ou bien qu’il est mort à la Loi mosaïque par une autre loi, celle de la foi ou de l’Esprit, Rm 8.2.

20 et ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi.c Ma vie présente dans la chair,d je la vis dans la foi au Fils de Dieue qui m’a aimé et s’est livré pour moi.

c Par la foi, Rm 1.16, le Christ devient en quelque sorte le sujet de toutes les actions vitales du chrétien, Rm 8.2, 10-11 ; Ph 1.21 ; cf. Col 3.3.

d Quoique encore « dans la chair », Rm 7.5, la vie du chrétien est déjà spiritualisée par la foi, cf. Ep 3.17 ; sur cette condition paradoxale, cf. Rm 8.18-27.

e Var. « la foi en Dieu et au Christ ».

21 Je n’annule pas le don de Dieu :f car si la justice vient de la Loi, c’est donc que le Christ est mort pour rien. »

f En retournant à la Loi, cf. 3.17.