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Bible de Jérusalem

Jean 19.28-

La mort de Jésus.

28 Après quoi, sachant que désormais tout était achevé pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit :

« J’ai soif. »

29 Un vase était là, rempli de vinaigre. On mit autour d’une branche d’hysopel une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche.

l Il semble impossible de fixer une éponge à un rameau d’hysope. Aussi certaines versions anciennes ont-elles lu, non pas « à un rameau d’hysope » (grec hussôpô) mais « à un javelot » (grec hussô). La mention de l’hysope pourrait toutefois avoir une valeur symbolique, cette plante étant utilisée dans des rites de purification, cf. Lv 14.4, 6 ; Nb 19.18 ; Ps 51.9.

30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « C’est achevé »m et, inclinant la tête, il remit l’esprit.n

m L’œuvre du Père, telle qu’elle était annoncée par l’Écriture le salut du monde par le sacrifice du Christ. ne rapporte pas le cri de déréliction de Mt 27.46 et Mc 15.34 ; il n’a voulu retenir que la majesté sereine de cette mort. Cf. Lc 23.46 ; 12.27.

n Autre traduction « il transmit l’Esprit », la mort de Jésus prélude à l’effusion de l’Esprit, 20.22.

Le coup de lance.

31 Comme c’était la Préparation, les Juifs, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat — car ce sabbat était un grand jour —, demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambeso et qu’on les enlevât.

o En vue d’accélérer la mort.

32 Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. 33 Venus à Jésus, quand ils virentp qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes,

p Var. « ils le trouvèrent ».

34 mais l’un des soldats, de sa lance, lui perça le côté et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.q

q Var. « de l’eau et du sang ». — Le sens de cet événement sera précisé par deux textes de l’Écriture, vv. 36s. Le sang, Lv 1.5 ; Ex 24.8, atteste la réalité du sacrifice de l’agneau offert pour le salut du monde, 6.51, et l’eau, symbole de l’Esprit, sa fécondité spirituelle. Non sans fondement, de nombreux Pères ont vu dans l’eau le symbole du baptême, dans le sang celui de l’eucharistie et dans ces deux sacrements, le signe de l’Église, nouvelle Ève naissant du nouvel Adam. Cf. Ep 5.23-32.

35 Celui qui a vur rend témoignage — son témoignage est véritable, et celui-làs sait qu’il dit vrai — pour que vous aussi vous croyiez.

r Le disciple du v. 26.

s Soit le témoin, soit Dieu (ou le Christ) à qui le témoin en appellerait.

36 Car cela est arrivé afin que l’Écriture fût accomplie :

Pas un os ne lui sera brisé.t

t Fusion d’un v. de psaume décrivant la protection divine sur le juste persécuté (cf. Sg 2.18-20), dont le type est le « Serviteur de Yahvé » d’Isa 53, et d’une prescription rituelle concernant l’agneau pascal. Cf. 1.29 et 1 Co 5.7.

37 Et une autre Écriture dit encore :

Ils regarderont celui qu’ils ont transpercé.u

u « Ils regarderont », au sens johannique de « voir, comprendre », cf. 3.14. Par-delà la personne du soldat romain, annonce l’adhésion des païens à la foi, cf. 12.20-21, 32 et les notes. Même idée en Mt 27.54 et Mc 15.39. Cf. encore Lc 23.47, 48 ; Mt 24.30 ; Ap 1.7.

L’ensevelissement.

38 Après ces événements, Joseph d’Arimathie, qui était disciple de Jésus, mais en secret par peur des Juifs, demanda à Pilate de pouvoir enlever le corps de Jésus. Pilate le permit. Ils vinrent donc et enlevèrent son corps.v

v Var. « Il vint... et enleva ».

39 Nicodème — celui qui précédemment était venu, de nuit, trouver Jésus — vint aussi, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. 40 Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de linges, avec les aromates, selon le mode de sépulture en usage chez les Juifs. 41 Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et, dans ce jardin, un tombeau neuf, dans lequel personne n’avait encore été mis. 42 À cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.