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Bible de Jérusalem

Jean 3.13

13 Nul n’est monté au ciel,u
hormis celui qui est descendu du ciel,
le Fils de l’homme.v

u Il ne s’agit pas de l’ascension (verbe au passé). Le Christ fait allusion à des textes tels que Dt 30.12 ; Ba 3.29 ; Pr 30.4, cf. Rm 10.6 venu du ciel, il peut nous faire connaître les mystères de la volonté divine, cf. Sg 9.16-17.

v En Dn 7.13-14 le « Fils d’homme » monte auprès de Dieu pour y recevoir l’investiture royale. Pour Jean, le Fils de l’homme doit être « élevé » sur la croix, 3.14 ; 8.28 ; 12.34, mais c’est le premier pas qui doit le mener jusqu’auprès de Dieu, 12.33, dans la gloire, 12.23 ; 13.31 ; cf. 1.51, où il règnera après avoir détrôné le Prince de ce monde, 12.31-32. En montant au ciel, le Fils de l’homme ne fera que regagner son lieu propre, 6.62, retrouver la gloire qu’il avait avant la création du cosmos, 17.5 ; cf. 3.13 ; 1.14. — C’est dans cette ligne de pensée que l’on peut comprendre le parallèle entre 3.14-15 et Nb 21 4-9. Les Hébreux devaient regarder le serpent d’airain placé par Moïse sur un « signe » afin que Dieu leur pardonne leur péché (v. 7) et qu’ils puissent rester en vie (v. 9). Ainsi, c’est grâce à l’élévation du Fils de l’homme sur la croix que l’on pourra reconnaître qu’il pouvait prétendre au Nom divin « Je suis », 8.24, et donc éviter de mourir en raison des péchés. Croire dans le Fils de l’homme « élevé », c’est croire au nom du Fils, Unique-Engendré de Dieu, 3.18, c’est donc croire à l’amour du Père qui a donné son propre Fils pour que nous soyons sauvés, 3.16 et le parallèle de 1 4.9-10 ; cf. Rm 8.32. Si l’on ne croit pas que le Fils de l’homme est l’Unique-Engendré, comment reconnaître l’amour du Père pour nous ? Le pire des péchés, c’est de ne plus croire à l’Amour.

Jean 1.14

14 Et le Verbe s’est fait chairk
et il a campé parmi nous,l
et nous avons contemplé sa gloire,m
gloire qu’il tient du Père comme Unique-Engendré,
plein de grâce et de vérité.n

k Cf. 1 4.2 ; 2 7 ; Rm 1.3. — La « chair » désigne l’humanité dans sa condition de faiblesse et de mortalité, Gn 6.3 ; Ps 56.5 ; Isa 40.6-8 ; 3.6 ; 17.2. En revêtant notre humanité, le Verbe de Dieu en a assumé toutes les faiblesses, y compris la mort, Ph 2.6-8.

l Verbe grec eskènôsen , cf. skènè , « tente ». Allusion à la Tente « mishkân » qui, lors de l’Exode, symbolisait la présence de Dieu, Ex 26.1, présence rendue manifeste par l’irruption de la gloire de Dieu en elle lors de son inauguration, Ex 40.34-35. Le Verbe, Unique-Engendré du Père, en qui réside le Nom redoutable « Je suis », Ex 4.14-15 ; 8.24, resplendissant de cette gloire qu’il tient du Père, réalise dans l’Alliance nouvelle cette présence divine qui doit assurer le salut du peuple de Dieu, Ex 34.9. Il est vraiment l’Emmanuel, « Dieu avec nous », annoncé par Isa 7.14 ; Mt 1.23.

m La gloire était le gage de la présence de Dieu, Ex 24.16. Il était impossible de la voir en elle-même, Ex 33.20, mais elle se manifestait grâce aux prodiges accomplis par Dieu en faveur de son peuple, Ex 15.7 ; 16.7. Il en sera de même du Verbe incarné dont les « signes » manifestent la gloire, 2.11 ; 11.40, en attendant le « signe » par excellence de la Résurrection, 2.18-19 ; 17.5. De même aussi que la gloire de Dieu se reflétait sur le visage de Moïse après la théophanie du Sinaï, Ex 34.29, 35, ainsi le visage du Christ resplendit lors de la Transfiguration (analogue à la théophanie du Sinaï ; cf. Mt 17.1), et ses disciples ont pu ainsi voir le reflet de sa gloire, Lc 9.32 ; 2 P 1.16-18.

n La formule correspond à celle de Ex 34.6 « riche en grâce et en fidélité », dans la définition que Dieu donne de lui-même à Moïse. Au régime de la Loi succède celui de l’amour indéfectible de Dieu, qui se manifeste dans le Christ, 1.17.