Après vingt siècles de christianisme, y a-t-il encore des chrétiens sur la terre?
Certes, au sein d'une masse indifférente ou incrédule, il est encore facile de rencontrer des catholiques, des orthodoxes, des protestants de toutes nuances, mais y a-t-il beaucoup de chrétiens authentiques dans le monde?
Par une nuit froide de décembre, deux hommes conducteurs d'âmes sortaient d'un temple et se parlaient l'un à l'autre. Avec angoisse et accablement, l'un d'eux s'écria soudain: "Suis-je vraiment un chrétien?"
Ensemble, ils venaient d'entendre les paroles du Christ dénonçant avec force l'hypocrisie, l'aveuglement, la folie et la mort d'une religion sans réalité pratique (Matthieu 23), la séduction d'une forme de piété qui a renié ce qui en fait la puissance, (2 Tim 3.5).
Vivante et opérante, plus pénétrante qu'une épée à deux tranchants, la Parole de Dieu avait fouillé leur conscience et jugeait maintenant les sentiments et les pensées de leur cœur, (Heb 4.12).
N'est-il pas important pour nous d'examiner honnêtement à notre tour si notre comportement dans ce monde, et notre attitude vis-à-vis de nos frères, peuvent porter le nom de "témoignage chrétien"?
Question importante s'il en fut, et que nous voudrions nous poser sérieusement au début de ce dernier chapitre.
* * *
Le témoignage chrétien, c'est l'amour de Dieu manifesté en nous! "Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu en lui. Tel Il est, tels nous sommes aussi dans ce monde: C'est en cela que l'amour est parfait en nous, afin que, nous ayons de l'assurance au jour du jugement. La crainte n'est pas dans l'amour, mais l'amour parfait bannit la crainte; car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas parfait dans l'amour", (1 Jean 4.16-18).
Ainsi, selon ce texte, chaque fois que l'angoisse étreint notre cœur, c'est bien parce qu'il a manqué ou qu'il manque quelque chose à notre amour, (Marc 10.21), ou parce que nous croyons ne plus rien devoir à personne (Romains 13.8). Car cet amour pour Dieu, dont nous parlons, c'est en aimant nos frères que nous le manifestons. "Personne n'a jamais vu Dieu, s'écrie l'apôtre Jean, mais si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour est parfait en nous", (1 Jean 4.12).
L'amour que nous avons pour Dieu se mesure à celui que nous répandons autour de nous, (1 Jean 4.19-20). L'amour que nous avons pour nos frères découle de l'amour que Dieu a eu pour nous et qu'Il nous a témoigné dans le don de son Fils, Jésus-Christ, mort pour des impies, (Romains 5.5-8).
Si nous aimons si peu Celui qui nous a aimés le premier, c'est toujours parce que nous oublions les souffrances et la mort de notre Sauveur, son sacrifice à la Croix! Cela est si vrai que l'on arrive à prêcher aux autres une doctrine pure sans la vivre, à reprendre son prochain sans se juger soi-même, (Romains 2.17-24), à communier sans aimer, (1 Corinthiens 11.17-34), à prier sans avoir pardonné, (Marc 11.25-26), à offrir son offrande à Dieu sans être allé se réconcilier avec des frères pour lesquels Christ est mort, (Matthieu 5.23-25).
Et le monde incrédule sait cela! Il nous observe, il nous salue peut-être encore, alors que nous, nous évitons nos frères! Mais ce monde ne peut plus croire que nous ayons quelque chose de bon à lui offrir, ni la vérité à lui apporter!
Pour croire, le monde veut voir.
Comment donc croiront-ils, ces incrédules qui nous sont chers, ces membres de nos cités et de nos familles que nous croyons menacés d'une perdition éternelle? Les aimons-nous vraiment?
Ils nous regardent, ils nous contemplent! Prier pour eux, leur parler de Dieu et de la Bible, est-ce là le témoignage qui pourra les amener à la foi?
Ce n'est pas en cherchant à leur prouver par des arguments philosophiques, ou scientifiques, l'existence de Dieu, ou par des preuves historiques et critiques l'inspiration des Écritures, ni même en les effrayant par l'annonce d'un châtiment qui atteindra les rebelles, que nous les convaincrons.
Seul, l'amour rend Dieu sensible au cœur!
Si nous nous réclamons du Christ, il nous appartient de rendre Dieu présent dans nos foyers, dans nos églises et dans le monde dont les gémissements, les soupirs et les révoltes appellent le grand Absent, (Matthieu 5.23-25).
Mais pour s'aimer les uns les autres et accomplir ainsi la loi du Christ, il faut commencer par s'oublier soi-même. Et pour renoncer à soi, il est nécessaire d'être absorbé par un objet plus excellent, d'avoir été captivé par un être d'une valeur infinie, et pour l'amour duquel on est prêt à tout sacrifier, même notre propre vie, (Philippiens 3.7-14).
C'est en ayant en nous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, (Philippiens 2.5), c'est en marchant ici-bas comme Lui a marché, (1 Jean 2.6), que nous pourrons gagner sans la parole ceux qui n'obéissent pas à la Parole, (1 Pierre 3.1). Cette conduite efficace s'appelle l'amour:
Un amour plus excellent que tous les dons spirituels, naturels ou matériels, (1 Corinthiens 13).
Un amour qui se réjouit avec la vérité, en ayant en horreur le mensonge, le brouillard, les compromis, les fausses humiliations, sachant bien que ce qui manifeste tout, c'est la lumière, (Eph 5.13).
Un amour qui montre sa force en n'étant pas vaincu par le mal, mais en surmontant le mal par le bien, (Romains 12.21).
Un amour qui défend la vérité en se laissant frapper, condamner, humilier, crucifier, (Jean 18.38).
Un amour qui manifeste la vérité en nous plongeant dans l'oubli de nos propres souffrances pour nous amener à penser aux douleurs des autres, à prier pour nos ennemis et à faire du bien à ceux qui nous maudissent ou nous font du tort, (Matthieu 5.44-48).
Un amour qui dénonce les injustices et qui fait triompher la vérité en nous conduisant à ne pas frapper nous-mêmes les coupables, mais à nous laisser immoler pour les sauver, (1 Pierre 2.21-24), couvrant ainsi une multitude de péchés, (1 Pierre 4.8).
Un amour né d'un plus grand amour!
* * *
Oh! Reviens vite, Seigneur Jésus, reviens! Car ceux qui croient savoir quelque chose, (1 Corinthiens 8.2) n'aiment plus du véritable amour et ceux qui ne savent pas, périssent sans comprendre! (Os 4.6).
Oh! Reviens vite, Seigneur Jésus, reviens! Car l'homme pieux a disparu du pays, (Psaume 12.1) et ceux qui se réclament de ton Nom, n'accomplissent plus la volonté de ton Père des Cieux! (Matthieu 7.21).
Oh! Reviens vite, Seigneur Jésus, reviens, parce que partout le mal augmente et que déjà l'amour du plus grand nombre se refroidit, (Matthieu 24.12).
Pourtant, Seigneur, jamais comme aujourd'hui le monde n'a eu l'occasion d'entendre parler de Toi, mais jamais moins qu'en ces jours mauvais, il n'a eu la possibilité de voir des hommes en Christ!
De divers côtés des hommes et des femmes se lèvent, parcourent la terre en se réclamant de Toi, proclamant avec tous les moyens du jour que ton Nom est le seul espoir du monde.
Tous promettent le bonheur, la joie de vivre, la guérison de l'âme et même du corps, à une foule languissante et abattue, comme des brebis qui n'ont point de berger, (Matthieu 9.36). Tous voudraient être écoutés, bien compris et suivis. Mais tous sont divisés entre eux et souhaitent pouvoir se faire entendre davantage que les autres, voir des multitudes accepter leurs doctrines, leurs vues, leur manière de voir sinon leur standard de vie. Hélas, si peu prennent le temps d'écouter la plainte qui monte de la terre, si peu s'efforcent de comprendre le pauvre, (Psaume 41.1), si peu s'abaissent vers les misérables, si peu se dépouillent pour obéir à tes commandements, ô Christ si peu aiment de ton amour qui donne et qui se donne.
En un mot, beaucoup d'hommes dits "chrétiens" mais peu d'hommes en Christ, peu d'hommes qui ne recherchent pas premièrement leur intérêt mais celui des autres, (Philippiens 2.4); peu d'êtres qui ne cherchent pas d'abord à être compris, mais à comprendre, peu d'hommes qui ne cherchent pas avant tout à faire prendre aux autres une décision, mais qui se décident enfin à se quitter réellement chaque jour, à haïr leur propre vie et à porter la croix! (Luc 9.23).
Voilà pourtant les hommes dont le monde a besoin, l'humanité véritable qui ne monte pas de la bête ni ne descend vers elle, des hommes humbles et doux qui ne demandent pas qu'on participe à leurs frais, mais qui se mettent en frais pour les âmes et les corps en détresse, (Luc 10.35), des hommes sans masque, des femmes sans fard, qui portent sur eux la souffrance des autres, parce qu'ils possèdent l'ouïe, le regard et le cœur de Jésus-Christ!
Non seulement l'homme a besoin de Dieu, mais l'homme a besoin de l'homme, (2 Tim 4.11).
Mais où trouver un homme aujourd'hui, (Eze 22.30).
Sur les pavés du prétoire, il y a bientôt deux mille ans, Pilate présentait le Christ en disant: "Voici l'homme!". Jésus portait sur sa tête une couronne d'épines et avait dans sa main un fragile roseau. Par dérision et pour cacher son corps sanglant, les soldats avaient jeté sur ses épaules meurtries par les mille blessures de la flagellation, un manteau de pourpre! (Jean 19.1-5).
Est-ce l'homme que les églises assoiffées de prestige et de puissance voudraient montrer au monde aujourd'hui, l'homme sans forme ni éclat pour attirer les regards, l'homme dont l'aspect n'a rien pour nous plaire, (Esa 53.2), et qui n'a de puissance que pour souffrir et mourir pour les autres?
Pilate avait raison!
D'homme, de vrai homme, il n'y en a point d'autre, et l'humanité digne de ce nom n'existe qu'en Lui. C'est celle qui ne prend pas soin de la chair pour en satisfaire les convoitises, (Romains 13.14), mais qui offre son corps en holocauste au Dieu vivant, (Romains 12.1-2), donnant chaque jour sa vie pour la vie de ses frères, (1 Jean 3.16).
Un chrétien authentique, c'est un homme en Christ, (2 Corinthiens 12.2). C'est un être dont Christ est devenu la demeure.
* * *
Si nous avons vu dans le chapitre précédent qu'un homme qui cherche Dieu, doit pouvoir le trouver en nous sur la terre, nous affirmons aujourd'hui que lorsqu'un homme nous cherche, que ce soit pour nous bénir ou nous maudire, que ce soit en ami ou en ennemi, il ne doit nous trouver qu'en Christ, (1 Jean 2.28).
Amis chrétiens, en est-il toujours ainsi? En tout temps, en tout lieu, en toute circonstance, notre domicile doit être le Christ!
S'Il est vraiment devenu notre vie, toute notre existence doit se passer en Lui. S'Il est devenu le trésor de notre cœur, là où est notre trésor, là aussi sera notre cœur, (Matthieu 6.21).
Si l'apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens, a pu dire avec force: "Désormais, nous ne connaissons personne selon la chair", (2 Corinthiens 5.16), il a pu écrire également en parlant de lui-même: "Je connais un homme en Christ"! (2 Corinthiens 12.2)
Mort à sa propre vie, le fidèle n'existe plus qu'en Christ et sa vie tout entière est influencée par l'Homme du ciel qui a traversé la terre et qui est maintenant assis à la droite de Dieu.
La place de l'homme en Christ est maintenant dans le ciel, (Eph 2.6), où Jésus est entré pour lui. Ses bénédictions sont célestes, (Eph 1.3). Sur la terre il n'a pas de place à lui. Il est étranger et voyageur, et sa gloire ici-bas c'est d'être rendu conforme au Christ dans sa mort, (Philippiens 3.10). Sa puissance, il la trouve dans ses infirmités, et ses titres dans les outrages et les souffrances qu'il endure pour Jésus et ses élus. La grâce qui l'a sauvé l'enseigne et le fortifie, et cette grâce lui suffit, (2Corinthiens 12.2-10).
Nous sommes arrivés ici au sommet du témoignage chrétien. Parfum, Lettre, Image, Ambassadeur, Temple de Dieu, le chrétien est devenu un homme en Christ! Entre Jésus-Christ et son racheté, tout est devenu commun. La vie entière se passe en Lui. Tout ce qui concerne Christ le concerne, tout ce qui le concerne, concerne Christ.
Ce qui caractérise la vie d'un homme en Christ, c'est principalement l'unité. La vie d'un bout à l'autre est homogène, étant dirigée dans tous les détails non par des slogans, ou une idéologie particulière, mais par un même principe, celui que formulait Jésus à douze ans: "Être occupé des affaires de son Père", (Luc 2.49). Telle est la règle d'une vie vraiment chrétienne. Paul en définit le principe en nous exhortant à offrir à Dieu nos membres, c'est-à-dire soi-même, comme un instrument de justice, (Romains 6.13). Ainsi tout se fait au nom de Jésus. La vie se passe en étroite communion avec Lui, de telle sorte qu'il n'existe plus pour le chrétien une vie civile et une vie religieuse séparées souvent par un abîme. Il n'y a pas dans le ciel un nouvel homme bon, doux et pur, qui chante des cantiques au-dessus des nuages, et sur la terre un vieil homme au mauvais caractère, qui se traîne en portant les guenilles du mensonge, de la cupidité, de l'impureté, des passions, des mauvais désirs, de la colère, de l'animosité, de la méchanceté, de la calomnie et des paroles déshonnêtes, (Colossiens 3.5-8).
Ce vieil homme a été crucifié, (Romains 6.6) et le nouvel homme n'a pas à accepter l'héritage des œuvres de ce mort. Il s'en dépouille et se revêt de l'héritage de Jésus mort pour lui. Il s'approprie les œuvres de Christ et se renouvelle dans la connaissance selon l'image de Celui qui l'a créé, (Colossiens 3.10).
Né à une vie nouvelle, c'est dans le Seigneur que le croyant travaille, aime ses frères, accueille les âmes et les salue. C'est en Lui qu'il parle, qu'il mange, qu'il boit ou se repose. C'est en Lui qu'il se marie et finalement qu'il meurt.
"Celui qui demeure en Christ doit lui-même marcher comme Lui a marché." C'est-à-dire qu'il doit apporter dans toute sa vie, dans l'usage des biens terrestres, dans les affections de famille, dans la gestion des affaires, dans les joies et dans les douleurs, un esprit de renoncement total, de fidélité dans les plus petites choses, un esprit de charité complète. Tel est le témoignage chrétien, le fruit d'un grand amour.
La gloire de Dieu, le bien du prochain, notre sanctification personnelle, telles sont les grandes règles d'un homme en Christ! Il cherche à les appliquer en toutes circonstances.
Pour terminer, citons-en quelques-unes:
1. Dans le choix d'une profession, l'homme en Christ ne suit pas nécessairement ses talents naturels, mais recherche la volonté de Dieu, le plan divin établi par Dieu pour lui. Il ne considère pas seulement la vie sous l'angle du temps, et de l'existence terrestre, mais a une vision de l'éternité parce que, déjà ici-bas, il a saisi la vie éternelle, (1 Tim 6.12).
2. Dans le choix d'une épouse ou d'un époux, l'homme en Christ ne suit pas seulement les penchants de son cœur ou l'appel de ses sens, mais il demande à Dieu l'être qui lui correspond, (Gen 2.18), qui lui fera du bien tous les jours de sa vie, (Proverbes 31.12), et qu'il pourra louer toujours pour des valeurs qui ne changent pas, (Proverbes 31.28-31). Jusqu'au jour où Dieu lui donnera le désir de son cœur, il luttera pour rester chaste et pur, laissant le Maître éduquer sa volonté en lui apprenant à trouver sa force et ses délices dans sa loi, (Psaume 37.1-5; 119).
3. Dans la vie conjugale et familiale, l'homme en Christ mettra Dieu en premier, avant ses désirs ou ses craintes, ses ambitions ou ses déceptions. Et quand les sources de l'amour humain sembleront tarir, quand les difficultés, les fatigues, les épreuves se ligueront pour tenter de lui faire perdre pied, à "l'heure favorable", (Luc 4.13) où le fruit défendu s'offrira à ses yeux, à ses mains, à ses lèvres, c'est en revenant à un plus grand amour, à l'amour de la Croix, que l'homme en Christ triomphera du fruit d'Ève ou d'Adam, et de l'arbre de Judas, (Matthieu 27.5).
Seul l'amour pour Jésus peut tout renouveler en nous et faire augmenter de plus en plus notre amour en connaissance et en pleine intelligence pour le discernement des choses les meilleures, afin que nous soyons purs et irréprochables pour le jour du Christ, remplis du fruit de la justice qui est par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu, (Philippiens 1.9-10).
4. Dans la vie sociale ou religieuse, dans ses rapports avec le monde ou avec ses frères dans la foi, l'homme en Christ apprend à ne regarder aucun homme comme souillé ou impur, (Actes 10.28), mais à considérer son prochain comme supérieur à lui-même, (Philippiens 2.3).
Patron, un homme en Christ voit en son ouvrier un être pour lequel Christ est mort. Il comprend ses responsabilités à son égard. Ouvrier, un homme en Christ voit en son patron un être qui rendra compte un jour de son administration au Seigneur. Aussi travaille-t-il, non pour l'homme, mais pour Christ qui jugera et appréciera l'œuvre et l'équité de chacun, (2 Corinthiens 5.10).
Un homme en Christ, quels que soient sa classe, son rang, sa race, est animé de l'esprit de Jésus, l'ouvrier de Nazareth, le Maître et le Seigneur qui ne vint pas sur la terre pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour plusieurs, (Marc 10.45).
De même que le Christ veut régler nos relations avec le monde, Il désire présider aussi à tous nos rapports avec nos frères, voulant que "élus de Dieu, saints et bien-aimés, nous soyons revêtus d'entrailles de miséricorde, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience, nous supportant les uns les autres." Et si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, Jésus nous invite à nous pardonner réciproquement, comme Lui-même nous a pardonné et à nous revêtir pardessus tout de l'amour qui est le lien de la perfection, (Colossiens 3.12-14).
5. Enfin, dans les joies ou les pleurs, dans la maladie ou la santé, le monde doit trouver le chrétien "en Christ", un homme qui a appris à être heureux dans les circonstances où il se trouve, (Philippiens 4.11-13).
6. Alors, aussi, à l'heure fixée par Dieu, qu'elle soit douce ou violente, attendue ou imprévue, le chrétien pourra mourir en Christ, connaître, après une vie à la gloire de Dieu, cette mort qui a du prix aux yeux du Seigneur, la mort qu'Il réserve à ses saints, (Psaume 116.15).
L'homme en Christ sert ici-bas au conseil de Dieu, puis s'endort en son Sauveur; il peut achever sa course à trente, soixante ou quatre-vingts ans. Peu importe la durée de sa vie. L'essentiel pour lui c'est d'avoir vécu en combattant le bon combat et d'avoir gardé la foi, (2 Tim 4.7).
* * *
Amis, au milieu des multitudes qui appellent au secours, parmi tous ces poings qui se dressent vers le ciel, parmi toutes ces mains qui ne peuvent plus se joindre, au sein de tous ceux qui ne savent ce qu'ils font, parce que tous ceux qui savent ne font pas ce qu'ils doivent, ne nous lèverons-nous pas?
N'ouvrirons-nous pas et nos mains et nos cœurs pour faire connaître à ceux qui souffrent de la terrible Absence, les premiers signes d'une ineffable Présence, en déployant sur tous l'étendard de la première, et de la dernière victoire, la bannière de l'amour, (Ca 2.4) que Dieu a donnée à ceux qui Le craignent pour qu'elle s'élève à cause de la vérité, (Psaume 60.6), jusqu'à ce qu'Il vienne!
"Amen, viens, Seigneur Jésus!"