“Il leur fut révélé (aux prophètes) que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient les dispensateurs de ces choses, que vous ont annoncées maintenant ceux qui vous ont prêché l'Évangile par le Saint-Esprit envoyé du ciel, et dans lesquelles les anges désirent plonger leurs regards.” (1 Pierre 1.12)
La prédication de ces premiers évangélistes ne dépendait ni de leurs connaissances, ni de leur éloquence, ni même de leurs dons naturels, mais uniquement du Saint-Esprit : c'est de sa puissance qu'elle relevait, c'était sous son contrôle qu'ils faisaient usage de leurs dons naturels.
Que se passe-t-il quand la puissance du Saint-Esprit se manifeste dans le ministère du prédicateur ?
“Et quand il (le Saint-Esprit) sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice et le jugement.” (Jean 16.8)
Le Saint-Esprit convainc les inconvertis en sorte qu'ils ne puissent pas prétendre ne pas avoir compris...
“Dieu, sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se repentir, parce qu'il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts.” (Actes 17.30-31)
Nul ne peut échapper au jugement divin : Dieu ne reviendra pas sur ce qu'il a décidé.
Dieu ne jugera pas l'homme selon la richesse, la classe sociale, le niveau intellectuel ou la religiosité, mais selon la justice.
“Toute iniquité est un péché, et il y a tel péché qui ne mène pas à la mort.” (1 Jean 5.17)
L'alternative de la justice, c'est le péché. Le péché se définit par rapport à la justice. Le négatif se définit en fonction du positif.
« Toute iniquité est un péché ». Toute attitude non conforme à la justice relève du péché. Dieu nous a donné des normes quant à la justice ; tout ce qui n'entre pas dans ces normes, est péché. Dieu manifeste des exigences quant à la justice ; il n'est pas question de code moral ou de règles d'or ; il n'est pas même question d'observer les dix commandements : il est question de normes qui conviennent parfaitement à toute l'humanité. Ces normes ont été manifestées par une Personne, Jésus-Christ. Jésus-Christ est le modèle parfait, l'archétype du juste.
“Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.” (Romains 3.23)
Tous ont péché ; nul besoin de préciser quelles sortes de péchés ont pu être commis. Par contre, la conclusion s'impose : tous sont privés de la gloire de Dieu. Aucun homme n'a réussi à vivre pour la gloire de Dieu en respectant les normes de justice. Ce n'est qu'en Jésus que nous trouvons le respect parfait des normes divines ; il est le reflet de la gloire et l'empreinte de la personne de Dieu (Hébreux 1.3).
La destinée éternelle de chaque homme dépend du péché, de la justice et du jugement. Malgré cela, l'homme naturel (non régénéré) ne manifeste aucun intérêt pour cette question ; il est esclave de ses sens charnels.
Pourquoi l'homme naturel est-il incapable de comprendre cette question de péché, de justice et de jugement, voire même de s'y intéresser ? Parce qu'elle ne concerne pas ses sens charnels. L'homme est prisonnier de ses sens et de son mode de pensée et de compréhension ; pour lui, le péché, la justice et le jugement, ne représentent rien.
Il n'y a que le Saint-Esprit qui puisse éveiller l'intérêt et la compréhension de l'homme naturel. Il est seul à pouvoir convaincre le monde de ces réalités invisibles et éternelles. C'est dans la mesure où il se laisse influencer par le Saint-Esprit que l'homme naturel peut être convaincu de péché, de justice et de jugement.
“L'Éternel, du haut des cieux, regarde les fils de l'homme, pour voir s'il y a quelqu'un qui soit intelligent, qui cherche Dieu. Tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n'en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul.” (Psaume 14.2-3)
Non seulement l'homme vit dans le péché, mais encore il est absolument indifférent à Dieu. Il ne cherchera jamais Dieu si le Saint-Esprit ne l'y pousse.
“Vous étiez morts par vos offenses et par vos péchés.” (Éphésiens 2.1)
Tant que l'homme n'est pas rendu à la vie par le Saint-Esprit, il est spirituellement mort ; mort pour Dieu, mort aux réalités spirituelles.
Cela ne veut pas dire qu'il est irréligieux, au contraire ! La religion joue un grand rôle dans la vie et la culture humaines. Mais une religion privée de l'action du Saint-Esprit peut être la plus néfaste des influences, en ce qu'elle donne à l'homme une fausse sensation de sécurité et le conduit dans l'ignorance des questions spirituelles vitales dont dépend son salut.
“Sache que dans les derniers jours il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là.” (2 Timothée 3.1-5)
Paul ne cite pas moins de dix-huit péchés qui caractérisent la conduite des hommes à la fin des temps. Une chose ne manque pas de nous étonner : au milieu de toute cette déchéance morale, il n'est pas même question de recul de la religion. En plus de tous ces péchés, ils ont « l'apparence de la piété » !
En d'autres termes, il est question de gens que leurs « sens religieux » n'empêche pas de vivre dans le péché. Ils ont « l'apparence de la piété », c'est-à-dire une forme de religion privée de la présence et de la puissance du Saint-Esprit. Ils n'ont aucune compréhension des réalités spirituelles, aucune conviction de péché, de justice et de jugement.
Il est absolument inutile et vain de vouloir prêcher l'Évangile sans l'onction du Saint-Esprit : cela reviendrait à vouloir faire boire un âne qui n'a pas soif ou à offrir de l'aide à des gens qui ne sont pas conscients de leurs besoins, et que notre message laisserait indifférents. Le plus grand ennemi de l'évangélisation n'est pas le communisme ou une fausse doctrine : c'est l'indifférence, dont seul le bélier du Saint-Esprit peut défoncer les portes.
Considérons brièvement quelques exemples de prédication qui, dans les Actes des apôtres, ont convaincu les auditeurs de péché, de justice et de jugement.
À Jérusalem, avant la Pentecôte, on ne trouvait que 120 chrétiens dans la chambre haute. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils n'exerçaient pas une très grande influence sur le reste de la population. Mais quand ils eurent été visités par le Saint-Esprit, Pierre put prêcher avec vigueur à plusieurs milliers de personnes.
“Après avoir entendu ce discours, ils eurent le cœur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres : Hommes frères, que ferons-nous ?” (Actes 2.37)
Seul le Saint-Esprit est capable de « toucher vivement » le cœur. C'est ce dont Jésus avait parlé prophétiquement : « Il convaincra ».
Relevons au passage que les trois mille convertis de la Pentecôte ne vinrent pas au Seigneur à cause de la révélation surnaturelle du Saint-Esprit seulement, mais aussi à cause de la prédication de la parole de Dieu.
“Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu dans la sagesse de Dieu, il a plu à Dieu de sauver les croyants par la folie de la prédication.” (1 Corinthiens 1.21)
Dieu n'a jamais désiré que les gens se convertissent parce qu'ils voient des miracles ou qu'ils entendent un message prophétique : le miracle et la prophétie ont pour fonction première d'attirer l'attention des indifférents, d'ouvrir leur cœur au message qui suivra. Mais ce n'est que la prédication de la parole de Dieu qui crée véritablement la foi et qui peut amener au salut.
“Prenez l'épée de l'Esprit, qui est la parole de Dieu.” (Éphésiens 6.17)
Si Pierre n'avait pas prêché, le jour de la Pentecôte, cela n'aurait diminué en rien la présence réelle du Saint-Esprit. Les gens auraient été saisis par cette manifestation inhabituelle, mais il est presque certain qu'aucun d'entre eux ne se serait converti.
C'est l'épée tranchante de la parole de Dieu, maniée par le Saint-Esprit, qui toucha leur cœur et créa en eux un violent besoin de se convertir.
Presque la moitié de la prédication de Pierre était composée de citations de l'ancien testament. Il y a une puissance formidable dans la parole écrite de Dieu. Citons-la sous l'onction du Saint-Esprit !
“En entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leur cœur, et ils grinçaient des dents contre lui.” (Actes 7.54)
Cette épée, lorsqu'elle est bien maniée, touche — et blesse. L'un de ceux qui réagirent si fort aux paroles d'Étienne était un jeune homme : Saul de Tarse. Il participa à l'assassinat d'Étienne. Ce qu'il entendit ce jour-là, il ne parvint pas à l'oublier.
“Nous tombâmes tous par terre, et j'entendis une voix qui me disait en langue hébraïque : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? il te serait dur de regimber contre les aiguillons.” (Actes 26.14)
Contre quels aiguillons Saul essayait-il donc de regimber ? Contre la pointe de l'épée de l'Esprit, qui avait atteint son cœur au travers des paroles d'Étienne.
Saul devint Paul !
“Mais comme Paul discourait sur la justice, sur la tempérance et sur le jugement à venir, Felix, effrayé, dit : Pour le moment, retire-toi ; quand j'en trouverai l'occasion, je te rappellerai.” (Actes 24.25)
Le fier gouverneur romain Felix fut convaincu de péché, de justice et de jugement. Il avait l'habitude de voir comparaître des prisonniers qui tremblaient de peur devant son tribunal, et voilà qu'il se trouve en présence d'un juge... il quitte la salle sans rendre de verdict !
Tous ces exemples tirés des Actes des apôtres illustrent la manière surnaturelle dont le Saint-Esprit convainc l'homme de péché, de justice et de jugement. Conviction n'est pas conversion ; il arrive même bien souvent que la conversion ne suive pas la conviction. Toutefois, le Saint-Esprit invite chacun à prendre clairement position pour ou contre.
“Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui n'assemble pas disperse.” (Matthieu 12.30)
Les personnes prises à partie par le Saint-Esprit ne peuvent échapper : il faut qu'elles prennent une décision. Le compromis et la « neutralité » ne sont plus possibles : on est pour Jésus, ou contre lui.
“Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère ; et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison.” (Matthieu 10.34-36)
L'épée dont Jésus parle ici, c'est l'épée de l'Esprit : la parole de Dieu.