10 « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans l’enclos des brebis, mais en fait l’escalade par une autre voie, celui-là est un voleur et un brigand ;
k Ou bien « chacune par son nom ».
l Aux Pharisiens aveuglés, 9.40. Ils ne comprennent pas que la parabole les vise.
7 Alors Jésus dit à nouveau :
« En vérité, en vérité, je vous le dis,
Moi, je suis la porte des brebis.m
m Qui donne accès auprès des brebis. Pour régir légitimement le troupeau, il faut passer par Jésus, 21.15-17.
8 Tous ceux qui sont venus avant moin
sont des voleurs et des brigands ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés.
n Om. « avant moi ». — Il s’agit probablement des Pharisiens, cf. Mt 23.1-36 ; Lc 11.39-52 et Mt 9.36 ; Mc 6.34.
9 Moi, je suis la porte.
Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé ;
il entrera et sortira,
et trouvera un pâturage.
10 Le voleur ne vient
que pour voler, égorger et faire périr.
Moi, je suis venu
pour qu’on ait la vieo
et qu’on l’ait surabondante.
o La vie éternelle, Jésus la donne, 3.16, 36 ; 5.40 ; 6.33, 35, 48, 51 ; 14.6 ; 20.31, avec magnificence, cf. Ap 7.17 ; Mt 25.29 ; Lc 6.38.
11 Moi, je suis le bon pasteur ;p
le bon pasteur dépose sa vie pour ses brebis.
p Dieu, lui-même pasteur de son peuple, devait lui donner, aux temps messianiques, un pasteur de son choix, cf. Ez 34.1. En se déclarant le bon pasteur, Jésus pose une revendication messianique.
12 Le mercenaire, qui n’est pas le pasteur
et à qui n’appartiennent pas les brebis,
voit-il venir le loup,
il laisse les brebis et s’enfuit,
et le loup s’en empare et les disperse.
13 C’est qu’il est mercenaire
et ne se soucie pas des brebis.
14 Moi, je suis le bon pasteur ;
je connais mes brebis
et mes brebis me connaissent,q
q Dans la Bible, cf. Os 2.22, la « connaissance » procède, non d’une démarche purement intellectuelle, mais d’une « expérience », d’une présence (comparer 10.14-15 et 14.20 ; 17.21-22 ; cf. 14.17 ; 17.3 ; 2 1-2) ; elle s’épanouit nécessairement en amour, cf. Os 6.6 et 1 1.3.
15 comme le Père me connaît
et que je connais le Père,
et je dépose ma vie pour mes brebis.
16 J’ai encore d’autres brebis
qui ne sont pas de cet enclos ;
celles-là aussi, il faut que je les mène ;r
elles écouteront ma voix ;
et il y aura un seul troupeau,s
un seul pasteur ;
r Non pas les amener au bercail juif, mais les agréger au troupeau que Jésus « mène » à la vie éternelle.
s Var. « un bercail ».
17 c’est pour cela que le Père m’aime,
parce que je dépose ma vie,
pour la reprendre.
18 Personne ne me l’enlève ;
mais je la dépose de moi-même.t
J’ai pouvoir de la déposer
et j’ai pouvoir de la reprendre ;
tel est le commandement que j’ai reçu de mon Père. »
t Le Christ a la vie en lui-même, 3.35, et nul ne peut la lui ôter, 7.30, 44 ; 8.20 ; 10.39 il la donne librement, 10.18 ; 14.30 ; 19.11 ; d’où cette majesté sereine, cette pleine liberté devant la mort, 12.27 ; 13.1-3 ; 17.19 ; 18.4-6 ; 19.28.
19 Il y eut de nouveau scission parmi
les Juifs à cause de ces paroles.
22 Il y eut alors la fête de la Dédicace à Jérusalem. C’était l’hiver.
« Je vous l’ai dit,u et vous ne croyez pas.
Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent de moi ;
u Les déclarations antérieures de Jésus le désignaient assez clairement comme l’envoyé de Dieu, 4.34.
26 mais vous ne croyez pas,
parce que vous n’êtes pas de mes brebis.v
v Pour croire en Jésus, il faut lui être accordé intérieurement être « d’en haut », 8.23, « de Dieu », 8.47, « de la vérité », 18.37, être de ses brebis, 10.14. La foi suppose une affinité spirituelle avec la vérité, 3.17-21. Cf. Ac 13.48 Rm 8.29s.
27 Mes brebis écoutent ma voix,
je les connais et elles me suivent ;
28 je leur donne la vie éternelle ;
elles ne périront jamais
et nul ne les arrachera de ma main.
29 Mon Père, quant à ce qu’il m’a donné, est plus grand que tous.w
Nul ne peut rien arracherx de la main du Père.
w Var. « Mon Père, ce qu’il m’a donné est plus grand que tout » ou « Mon Père qui me les a données est plus grand que tous ».
x Var. « les arracher ».
30 Moi et le Père nous sommes un. »y
y D’après le contexte, cette affirmation vise en premier lieu la commune puissance de Jésus et du Père ; mais, indéterminée à dessein, elle laisse entrevoir un mystère d’unité plus large et plus profond. Les Juifs ne s’y trompent pas, qui y voient la prétention d’être Dieu, v. 33. Cf. 1.1 ; 8.16, 29 ; 10.38 ; 14.9-10 ; 17.11, 21 et 2.11.
31 Les Juifs apportèrent de nouveau des pierres pour le lapider.
« N’est-il pas écrit dans votre Loi :
J’ai dit : Vous êtes des dieux ?z
z Cette parole s’adresse aux juges, appelés « dieux » par métaphore en raison de leur charge, car « le jugement est de Dieu », Dt 1.17 ; 19.17 ; Ex 21.6 ; Ps 58. Par un argument a fortiori de type rabbinique, Jésus va en conclure qu’il est étrange de crier au blasphème, quand le Saint et l’Envoyé de Dieu se dit Fils de Dieu. — Autour de ce titre de « Fils de Dieu », v. 36, cf. 5.25 ; 11.4, 27 ; 20.17, 31, va maintenant se jouer le sort de Jésus, cf. 19.7. Voir Mt 4.3.
35 Alors qu’elle a appelé dieux
ceux à qui la parole de Dieu fut adressée
— et l’Écriture ne peut être récusée —
36 à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde
vous dites : « Tu blasphèmes »,
parce que j’ai dit : « Je suis Fils de Dieu » !
37 Si je ne fais pas les œuvres de mon Père,
ne me croyez pas ;
38 mais si je les fais,
quand bien même vous ne me croiriez pas,
croyez en ces œuvres,
afin de reconnaître une bonne fois
que le Père est en moi et moi dans le Père. »
39 Ils cherchaienta donc de nouveaub à le saisir, mais il leur échappa des mains.c
a Pour Jean, il n’y eut pas de procès devant le Sanhédrin avant que Jésus ne soit livré à Pilate, cf. 18.31. Il en transpose ici les données ; comparer : 10.24-25 et Lc 22.67 ; 10.36 et Lc 22.70 ; 10.33 et Mc 14.64. Le Sanhédrin se réunira effectivement et décidera la mort de Jésus, mais bien avant l’arrestation de celui-ci et en son absence, 11.47-53. Selon Lc, le Sanhédrin aurait condamné Jésus à mort pour avoir blasphémé en se disant « Fils de Dieu », Lc 22.70 ; cf. Mt 26.64-66 ; Mc 14.62-64. Ici Jésus rappelle que, dans l’Écriture (cf. 10.34-35), l’expression « Fils de Dieu » n’a qu’un sens faible et ne constitue pas un blasphème. Mais après sa résurrection, les chrétiens la comprendront dans un sens fort, transcendant et même divin, ce qui provoquera la rupture avec le judaïsme.
b Om. « de nouveau ».
c Dans le grec, le mot « main » est au singulier contraste ironique avec les vv. 28-29.
40 De nouveau il s’en alla au-delà du Jourdain, au lieu où Jean avait d’abord baptisé, et il y demeura.